Où l'on apprend que la démolition de l’ancien site atomique, arrêté en janvier dernier à cause d’une différence entre la société BPB Placo et son prestataire chargé des travaux, reprendra en janvier 2017. Par Alexandre Arlot le 15 décembre 2016 pour Le Parisien.
Les engins de démolition vont faire leur retour dans le fort de Vaujours
Le chantier avait été arrêté en janvier 2016 à cause d’un différend entre la société BPB Placo (ex-Placoplatre), propriétaire d’une trentaine d’hectares sur le site, et son prestataire. « Les travaux de démolition et de désamiantage vont reprendre en janvier 2017 », annonce Gilles Bouchet, responsable du développement des carrières au sein de la filiale de Saint-Gobain.
En 2014, Placo a entamé la destruction de ces bâtiments qui ont abrité durant plus de quarante ans le Commissariat à l’énergie atomique. L’entreprise a prévu d’y exploiter une carrière de gypse — la matière première du plâtre — localisée sous la butte de l’Aulnay. Cette perspective inquiète nombre d’élus et de riverains, qui redoutent la dispersion de matières polluées. D’autant que plusieurs mesures menées par des particuliers ou par des membres de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (Criirad) ont déjà révélé la présence d’uranium et d’autres substances radioactives.
Lors de la dernière commission de suivi de site du 25 novembre, « les représentants de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont présenté les résultats des contrôles effectués par un tiers expert (NDLR : le Centre d’études nucléaires Bordeaux-Gradignan) sur la présence d’une éventuelle radioactivité résiduelle, résume la préfecture. Les résultats ont confirmé les contrôles de premier niveau réalisés par l’entreprise ». Les précédentes mesures montraient des niveaux de pollution jugés acceptables par l’ASN.
Cette version est corroborée par Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la Criirad. « Les analyses du tiers expert ne présentent pas de résultats pour l’américium 241, dont on a trouvé la trace dans certains sols et dont la toxicité est comparable au plutonium », déplore toutefois l’ingénieur en physique nucléaire. Ce dernier pointe par ailleurs la faiblesse des mesures de la radioactivité des poussières effectuées par Placo à différents points du chantier ainsi qu’en dehors. « Il faudrait des données plus sérieuses », estime-t-il.
« Sur la partie cartographie radiologique, notre référent est l’ASN qui a salué le travail de Burgead Nudec (NDLR : le bureau d’études mandaté par Placo), répond Gilles Bouchet. Les associations ont en revanche demandé à la Criirad de les aider à comprendre les documents présentés en CSS. »
Le conseil municipal de Courtry vient au secours de la Commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité (Criirad). Ce lundi, les élus ont décidé à l’unanimité d’accorder une subvention de 2 000 € à l’association pour « l’organisation de recherches indépendantes sur le site du fort de Vaujours ».
La Criirad connaît des difficultés financières liées à la baisse ou à l’arrêt de subventions versées par les collectivités. Le maire Xavier Vanderbise (LR) annonce par ailleurs qu’il va réintégrer la commission de suivi de site (CSS) dont il avait claqué la porte en février dernier. Une décision que l’édile explique par la demande des associations et par une plus grande « transparence » au sein de la CSS. « Mais il faut rester vigilant », ajoute-t-il.
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