Alors que Madrid et Paris se refusaient, depuis six ans, à entériner l'abandon par l'ETA de la lutte armée, c'est un collectif de citoyens non violents qui vient de livrer l'arsenal de l'organisation à la police française. Par Patrick Piro le 8 avril 2017 pour Politis à lire sur www.politis.fr . Lire aussi Pays basque : Le Roux s’en prend aux pacifistes.
Samedi 8 avril 2017, 7 h 55, instant historique : les Artisans de la Paix annoncent avoir remis à la police française les coordonnées de huit caches de l'ETA, dans les Pyrénées-Atlantiques et d'autres départements du Sud-Ouest, recelant 120 armes, près de trois tonnes d'explosifs et des milliers de munitions. Il s'agit de l'intégralité de l'arsenal de l'organisation séparatiste, qui a renoncé à la lutte armée en 2011.
Par cette courte dépêche, ce collectif de la société civile basque vient « d'officialiser » le désarmement de l'ETA par ses bons soins, une opération que les gouvernements espagnol et français se refusaient d'engager depuis six ans, bloquant tout processus d'apaisement et de résolution de nombreux dossiers en souffrance – les conditions de détention des prisonniers, les mesures frappant les exilés, la reconnaissance de toutes les victimes, les réparations, l'engagement d'un processus de justice « transitionnelle » pour la vérité et la réconciliation au sein de la société basque, etc. (...)
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