Les problèmes de dégradation de l’environnement sont à l’origine de quasiment un décès sur quatre dans le monde, rappelle le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) à l’occasion de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, du 4 au 6 décembre. D'après Stéphane Mandard le 4 décembre 2017 pour Le Monde. Lire aussi « On s’est trompé dans notre tactique pour combattre le réchauffement », La pollution, responsable de 9 millions de morts dans le monde par an et Le Conseil d’État enjoint au gouvernement de prendre des mesures urgentes contre la pollution.
« Aucun d’entre nous n’est aujourd’hui à l’abri de la pollution, c’est pourquoi nous devons tous passer à l’action. » Tel est le message du directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Erik Solheim. Il résume le leitmotiv de la troisième assemblée des Nations unies pour l’environnement qui s’est ouverte à Nairobi, lundi 4 décembre, sur le thème de la pollution.
Dans un rapport intitulé « Vers une planète sans pollution », Erik Solheim dresse une liste de cinquante mesures à prendre d’urgence pour s’attaquer aux problèmes de dégradation de l’environnement qui, rappelle-t-il, sont à l’origine de quasiment un décès sur quatre dans le monde. Pollution de l’air, des eaux, des sols mais aussi générée par les produits chimiques et les déchets, les propositions visent toutes les sources et tous les modes de contamination.
La première recommandation est d’« élaborer des politiques et des stratégies sur la qualité de l’air aux niveaux infranational, national et régional pour se conformer aux directives de l’Organisation mondiale de la santé [OMS] ». Aujourd’hui, de nombreux pays ne disposent pas de normes en la matière, et même l’Europe ne respecte pas les recommandations de l’OMS. Ainsi, l’Union européenne fixe une limite d’exposition aux particules fines (PM2,5, inférieures à 2,5 µm) à 25 µg/m3 en moyenne annuelle quand l’OMS recommande un seuil de 10 µg/m3.
Parc mondial 100 % électrique ?
La cinquantième initiative vise à « réduire le gaspillage alimentaire tout au long des chaînes logistiques, y compris au niveau des consommateurs ». Les quarante-huit autres mesures oscillent entre catalogue de bonnes intentions et objectifs plus concrets. Elles suggèrent notamment d’éliminer le mercure d’un certain nombre de produits d’ici à 2020 et des procédés de fabrication avant 2025. Ou encore d’augmenter le traitement, le recyclage et la réutilisation des eaux usées afin de réduire d’au moins 50 % les volumes qui sont rejetés bruts dans les masses d’eau douce naturelles d’ici à 2030. Le rapport recommande aussi de produire exclusivement des véhicules électriques à partir de 2030 pour atteindre un parc mondial 100 % électrique d’ici à 2050.
Au-delà des mesures ciblées, le directeur du PNUE appelle plus globalement à des « actions à l’échelle du système pour transformer l’économie » vers un modèle plus durable. Il avance un argument massue : le marché des biens et services environnementaux, incluant la lutte contre la pollution, devrait dépasser 2 200 milliards de dollars (1 850 milliards d’euros) d’ici à 2020.
Le rapport et ses cinquante propositions devraient inspirer la déclaration politique finale des ministres de l’environnement et les résolutions qui devraient être adoptées à l’issue de l’assemblée, qui se conclura le 6 décembre. Le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, présent à Nairobi, et ses collègues, reconnaissent déjà « qu’atteindre une planète sans pollution est une entreprise à long terme ».
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