La Ligue des droits de l'Homme, l'Observatoire international des prisons, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont le plaisir de vous annoncer la sortie du film de campagne de l'Observatoire de l'état d'urgence, Attentifs ensemble. Lire aussi La France bascule dans l'état d'urgence permanent, Etat d’urgence : des mesures déclarées anticonstitutionnelles et Sécurité intérieure : le conseil Constitutionnel censure une fois de plus la loi de février 2017.
Parce que l'état d'urgence, loin d'avoir pris fin le 1er novembre 2017, est devenu permanent, l'Observatoire de l'état d'urgence désire alerter sur la menace que des mesures censées demeurer exceptionnelles et temporaires, mais désormais inscrites dans le marbre du droit commun, font peser sur les droits fondamentaux et les libertés publiques.
Ère du soupçon, règne de l'arbitraire, mesures disproportionnées et attentatoires aux libertés publiques, c'est ce qu'entend dénoncer l'Observatoire de l'état d'urgence avec son film Attentifs ensemble, dont chacun des trois chapitres dépeint une mesure liberticide emblématique de cette escalade sécuritaire qui risque de saper les fondements de la démocratie au prétexte de défendre celle-ci.
Avec ce film de campagne en trois volets, il s'agit de montrer la réalité de mesures sécuritaires qui menacent les libertés publiques au motif de lutter contre le terrorisme. Intrusion policière sur la base d'une simple dénonciation, privation de la liberté d'aller et de venir décidée arbitrairement et remise en cause de la liberté d'expression dont les différents thèmes abordés par les trois volets du court-métrage Attentifs ensemble, respectivement intitulés La Visite, La Note blanche, et La Mauvaise Fréquentation.
La Visite Ce premier volet du film "Attentifs ensemble", réalisé par Thibaut Oskian et produit par le Studio 84 pour l'Observatoire de l'état d'urgence, dépeint une intrusion policière sur la base d'une simple dénonciation pour rendre compte des atteintes aux droits et aux libertés qu'impliquent ces perquisitions administratives, désormais intitulées "visites domiciliaires" depuis la promulgation de la loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme (SILT) dite "loi antiterroriste", le 1er novembre 2017.
Relancer le débat public autour de la question est essentiel. Pour Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l'Homme : « L'État de droit est gravement ébranlé quand l'exception devient la règle et la justice marginalisée. Au nom de la lutte contre le terrorisme, tout serait acceptable. Or, l’arbitraire, la logique du soupçon, les contrôles de masse sont des poisons pour l’unité nationale et la démocratie. »
La Note blanche Ce deuxième volet du film "Attentifs ensemble" pointe le caractère kafkaïen et liberticide des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (MICAS), héritières directes des assignations à résidence de l'état d'urgence suite à la promulgation de la loi de sécurité intérieure et de lutte contre le terrorisme (SILT) dite "loi antiterroriste".