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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 09:15

Figure de l’École de Francfort, Hartmut Rosa critique la logique de croissance au nom de la « vie bonne ». Une traduction de son dernier ouvrage et un recueil de textes ont paru récemment : Résonance, de Hartmut Rosa, La Découverte, 544 pages, 28 euros. Remède à l’accélération, de Hartmut Rosa, Philosophie magazine éditeur, 93 pages, 14 euros. Par Laurent Etre le 27 septembre 2018 pour l’Humanité. Lire aussi Le « revenu universel », entre utopie et pragmatisme , Revenu garanti, l’invité-surprise et Reprenons le mouvement de réduction du temps de travail et instaurons le revenu universel d'existence.

Hartmut Rosa sous-titre son dernier livre, Résonance, par « Une sociologie de la relation au monde ». Plainpicture/Cavan Images

Hartmut Rosa sous-titre son dernier livre, Résonance, par « Une sociologie de la relation au monde ». Plainpicture/Cavan Images

Depuis la sortie de son best-seller Accélération. Une critique sociale du temps (La Découverte, 2010), Hartmut Rosa touche un large public, du moins celui qu’intéresse la critique de nos modes de vie dans le capitalisme contemporain. Disciple d’Axel Honneth, lequel interroge pour sa part la société actuelle du point de vue du besoin humain de reconnaissance, Hartmut Rosa s’inscrit dans le cadre théorique de l’Institut de recherche sociale de Francfort (créé en 1923 et communément appelé « l’École de Francfort » à partir des années 1950), dont il incarne la quatrième génération. Les grands noms de la première sont Horkheimer, Adorno, Marcuse, Fromm… Croisant un certain marxisme, avec les apports de la psychanalyse freudienne et une sociologie consciente des limites des méthodes empiriques, l’École a dans sa ligne de mire la société de consommation et ses industries culturelles, la course au rendement… Avant de s’édulcorer quelque peu sous la houlette de Jürgen Habermas (deuxième génération) et son « éthique de la discussion », soluble dans la social-démocratie la plus tempérée. Avec Honneth, figure de proue d’une troisième génération francfortoise, et directeur de thèse de Rosa, on a pu croire à un retour aux ambitions transformatrices des origines, sa théorie de la reconnaissance remettant au premier plan la conflictualité sociale. Las, l’horizon revendiqué ne va pas plus loin que le retour à un « capitalisme organisé » (lire l’Humanité du 22 janvier 2015).

Contre la frénésie productiviste

Et voilà donc Rosa. Lui revendique ouvertement une « pensée anticapitaliste », dans la conclusion de son dernier livre, Résonance, sous-titré « Une sociologie de la relation au monde ».

De la critique de l’accélération à la recherche de résonance, le chemin est plus direct qu’il n’y paraît. L’accélération se définit par une « croissance quantitative par unité de temps », rappelle le philosophe et sociologue. Le problème n’est donc pas la vitesse en soi mais le fait que celle-ci nous soit imposée et nous emporte dans une frénésie productiviste. « Pour produire plus, dans la même unité de temps, il n’y a qu’une solution. À population égale, il faut aller plus vite », résume-t-il dans l’un des articles composant « Remède à l’accélération », le recueil publié par Philosophie magazine. La préoccupation de Rosa, au fond, c’est notre réduction à de purs supports de croissance et le développement, concomitant, de relations déshumanisées, instrumentales, vides de sens.

L’émancipation humaine suppose donc de cultiver, envers et contre tout, des rapports d’authentique réciprocité, ou « résonnants ». Ce qui suppose d’abord d’identifier les différents « axes de résonance » : horizontaux (les relations aux autres), verticaux (l’expérience de la nature, l’art, la religion) et diagonaux (croisant les deux précédents, comme c’est le cas, par exemple, avec le travail).

Cette démarche a le grand mérite d’interpeller chacun dans son positionnement à l’égard du cours actuel de la société, à rebours à la fois des postures victimaires et culpabilisantes, en reprenant simplement la discussion des sagesses antiques sur la « vie bonne ».

N’est-ce pas, en effet, de ce débat, moral au meilleur sens du terme, et ancré dans les expériences du quotidien, que peut naître l’envie du changement social ? Débat qu’un certain déterminisme marxiste a pu ignorer dramatiquement. La description de la résonance, et de tout ce qui peut y faire obstacle, a quelque chose de performatif : elle nous reconnecte à nos aspirations profondes, nous place en résonance d’abord avec nous-mêmes.

La « justice distributive »

Rosa, nouveau penseur du New Age ? Loin s’en faut. Il ne ménage pas ses coups, d’ailleurs, contre un certain discours de développement personnel enjoignant chacun à identifier et optimiser ses « ressources ». Pour lui, l’épanouissement individuel ne doit jamais être dissocié de la réflexion sur le « cadre socio-politique ». Mais inversement, celle-ci ne saurait occuper tout l’espace d’une théorie critique de la société. à suivre Hartmut Rosa, les tendances actuelles de la philosophie sociale et de la sociologie à se focaliser, respectivement, sur la « justice distributive » et l’accroissement (réel) des inégalités comptent aussi au nombre des effets de l’incapacité de nos sociétés à faire place à la question du bonheur. C’est l’échec à penser cet enjeu qui a conduit les sciences humaines à se rabattre sur le quantitatif. Alors, que faire, concrètement, pour favoriser la résonance ? La seule piste tangible avancée par Rosa est celle d’un revenu universel. L’argumentation formulée à l’appui n’est pas inaudible. « La garantie des ressources sans la contrainte de leur augmentation continuelle me semble une condition préalable à toute réorientation de la conduite de vie », écrit-il. Certes. Mais, outre les dilemmes non tranchés sur le financement d’une telle mesure, la réorientation de vie espérée n’a-t-elle pas plus de chance d’aboutir si la garantie des ressources découle d’une socialisation des moyens de production, par l’action consciente et délibérée des producteurs eux-mêmes ? C’était la voie esquissée par Marx.

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