Besoin de nature, désastre écologique, retour à une fascination antique ? Le succès d’ouvrages récents sur la vie secrète des arbres semble répondre au souhait de la société de mieux comprendre ces êtres immobiles qui communiquent et coopèrent entre eux. D’après Catherine Vincent le 20 décembre 2018 pour Le Monde. Lire « L’Arbre-monde » de Richard Power et Sylvothérapie : « les bains de forêt » améliorent votre santé, et aussi Les forêts françaises ne sont pas à vendre ! et « Le Temps des forêts » : l’exploitation de la forêt est entrée dans la démesure.
Le sapin de Noël est une tradition qui remonte au moins au début du XVIe siècle dans les pays germaniques. Une vieille histoire, donc. Mais depuis quelques années, en déposant leurs cadeaux sous ses branches, certains ne regardent plus leur sapin comme naguère. Quelque chose a changé dans la considération que nous portons au règne végétal. L’arbre en particulier, cet être vertical dont la présence obstinée triomphe sur le temps et suscite un intérêt mêlé de fascination.
En témoigne le succès phénoménal, en Allemagne comme en France, de La Vie secrète des arbres (Les Arènes, 2017), dans lequel l’ingénieur forestier allemand Peter Wohlleben nous fait découvrir les mille et une manières dont hêtres et chênes communiquent entre eux et coopèrent. Depuis, ouvrages et émissions consacrés aux plantes se multiplient. Après les animaux, il semble que ce soit au tour du règne végétal de sortir du « lumpenprolétariat du vivant » – le terme est du philosophe Dominique Bourg. Comment expliquer ce soudain engouement ? Un besoin de nature exacerbé par nos modes de vie trop urbains ? Le désastre écologique en cours, qui vient nous rappeler l’importance des plantes pour la bonne marche de notre planète ? Des racines plus profondes, plongeant dans les temps préhistoriques où l’homme et la forêt ne faisaient qu’un ?
Quand la France était un immense manteau vert
Il y a vingt mille ans, au maximum du dernier âge glaciaire, le territoire correspondant à la France était à peu près vide – d’arbres, d’animaux et d’hommes. Quelque dix mille ans plus tard, le niveau des mers a monté de plus de 100 mètres et un immense manteau vert a recouvert l’Hexagone... Aucun témoignage direct ne nous est parvenu de cette grande forêt française, mais il est certain que les premières populations humaines la fréquentaient assidûment. « Avant le radoucissement du climat, il y avait tout au plus quelques milliers d’humains dans toute l’Europe. C’est seulement ensuite que les populations ont commencé à croître, en même temps que la forêt : toutes les civilisations européennes y sont donc nées », affirme Stéphane Durand, qui vient de publier un passionnant ouvrage à remonter le temps, 20 000 ans ou la grande histoire de la nature (Actes Sud, 250 p., 22 euros).
Tout change il y a environ huit mille ans, lorsque apparaissent sur le pourtour de la Méditerranée les premiers éleveurs et cultivateurs. A peine débarqués sur les côtes provençales, ils s’empressent de couper et brûler les antiques chênes pour ouvrir des clairières. La déforestation progresse à l’intérieur des terres, remonte les fleuves, escalade les montagnes : quand les Romains envahissent la Gaule, lors du premier siècle avant notre ère, ils trouvent un pays en grande partie déboisé.
Entre 1800 et 1830, sous le Premier Empire et la Restauration, la forêt française atteint son niveau le plus bas : 9 millions d’hectares, soit environ un sixième du territoire métropolitain actuel. Après quoi de vigoureuses politiques de reforestation seront mises en œuvre afin de freiner le déboisement des montagnes, donné comme responsable d’inondations catastrophiques dans les années 1840.
Depuis, la forêt française a doublé de surface – « de par la main de l’homme, mais aussi de manière spontanée, du fait de la déprise agricole », précise Stéphane Durand. Cette extension a permis la réapparition de nombreuses espèces animales depuis longtemps disparues de notre territoire. Dans le concert des catastrophes écologiques actuelles et à venir, voilà au moins une bonne nouvelle.
De l’arbre à l’homme
« L’arbre n’est pas une plante comme les autres, rappelle Laurent Tillon, chargé de mission en biodiversité à l’Office national des forêts (ONF) et auteur de l’ouvrage Et si on écoutait la nature ? (Payot, 400 p., 22 euros). Il nous dépasse et nous transcende en termes de taille et de durée : dans la forêt, on côtoie facilement des arbres de deux cent cinquante ans nés avant la Révolution française. Cet être vivant qui reste silencieux n’en est pas moins très puissant, et garde une part de mystère. » En ce sens, estime-t-il, La Vie secrète des arbres a répondu à une attente de la société : elle souhaite mieux comprendre ces êtres si différents de nous. Avec un anthropomorphisme assumé qui lui a valu de sévères critiques, mais qui a largement contribué à en faire un best-seller.
« Quand Peter Wohlleben parle de l’allaitement des adultes vers les jeunes semis de hêtres, il suggère une similitude entre l’homme et l’arbre qui nous rassure, nous fait nous sentir plus proches de lui », poursuit Laurent Tillon. « Interroger les plantes, c’est comprendre ce que signifie “être-au-monde” », renchérit le philosophe Emanuele Coccia, dont La Vie des plantes (Rivages, 2016) se taille également un joli succès.
Bien que son approche prenne une autre direction, il ne considère pas, lui non plus, que la posture volontairement anthropomorphique de Wohlleben soit un problème. Et rappelle qu’elle ne date pas d’hier. Aristote, par exemple, considérait dans son Traité de l’âme que « ce qu’est la tête dans les animaux, les racines le sont dans les plantes ».
Ce à quoi le philosophe andalou Averroès ajoutait, quinze siècles plus tard : « L’action des deux est identique. » Emanuele Coccia rappelle que cette analogie entre tête et racine, qui fonde celle entre homme et plante, a connu « un succès extraordinaire dans la tradition philosophique et théologique médiévale, jusqu’à la modernité ». Le philosophe Francis Bacon (1561-1626) l’utilisera encore.
Quoi d’étonnant à cela ? Notre relation à l’arbre remonte à la nuit des temps. Jacques Brosse, spécialiste de botanique et des religions mort en 2008, retrace dans sa Mythologie des arbres (Payot, « Petite bibliothèque », réédition 2015) l’omniprésence dans les rites anciens de ces végétaux, considérés comme les manifestations de la présence des dieux sur terre. « Lorsque l’on étudie les religions de jadis, note-t-il, on rencontre, à peu près chez toutes, des cultes rendus à des arbres considérés comme sacrés, et singulièrement au plus vénéré d’entre eux, l’Arbre cosmique. Celui-ci constituait le pilier central, l’axe autour duquel s’ordonnait l’Univers, naturel et surnaturel, physique comme métaphysique. »
L’Arbre de vie
Chêne, figuier ou olivier : l’arbre tient une place de choix dans l’antiquité gréco-romaine. Dans la Bible et les textes de l’exégèse chrétienne, il devient même essentiel : au milieu du paradis céleste se dresse l’Arbre de vie et, non loin, celui de la connaissance du bien et du mal dont Eve et Adam mangeront le fruit malgré l’interdiction divine. Depuis toujours, le pouvoir émotionnel de cet être immobile s’est exercé sur nous. Sa taille et son silence nous ont sidérés, ses bois morts nous ont effrayés, sa longévité nous a fascinés. L’historien Michelet (1798-1874), parlant aux arbres : « Vous voyez passer l’homme et vous durez mille ans. » Le poète Lamartine (1790-1869), à propos des cèdres du Liban : ils « savent l’histoire de la terre mieux que l’histoire elle-même ».
Dans La Douceur de l’ombre (Flammarion, « Champs Histoire », 2014), l’historien du sensible Alain Corbin évoque longuement l’âme prêtée aux arbres par les savants, les philosophes, les poètes et les artistes. Les présocratiques nommaient « homicides » les coups qui leur étaient portés. Aristote comme Platon leur accordaient une âme « végétative ». A l’aube des temps modernes, tandis que Descartes (1596-1650) impose l’idée de l’animal-machine, s’amorce paradoxalement en France une réévaluation de la sensibilité végétale sous l’influence du botaniste du roi Guy de La Brosse (1586-1641), qui s’enhardit jusqu’à prêter aux arbres des affects. « A ses yeux, le poirier se plaît dans la compagnie des hommes, précise Alain Corbin. L’arbre se délecte de la mangeaille et s’attriste de la disette. Celui qui est agressé par la hache se resserre sur l’outrage. »
Viendra ensuite, dès le début du XVIIIe siècle en Angleterre et en Allemagne, puis en France, le grand courant du romantisme, réaction directe au rationalisme des Modernes. Goethe s’émerveille de La Métamorphose des plantes, Rousseau élabore ses Rêveries d’un promeneur solitaire, Chateaubriand affirme que « l’amour et les passions agitent unanimement les hommes, les animaux et les plantes ». Outre-Atlantique, le philosophe et poète américain Henry David Thoreau se passionne pour l’érable rouge et évoque la douceur des émotions éprouvées par les feuilles mourant de leur chute automnale.
« Les arbres parlent ! »
Mais si l’imaginaire qui entoure l’arbre et la forêt n’a pas attendu le XXIe siècle pour se déployer, la redécouverte actuelle se situe dans un paysage nouveau. D’abord, parce que nos connaissances du règne végétal ont explosé ces dernières décennies. Ensuite, parce que la crise écologique s’est installée dans les consciences, et avec elle un regard inédit sur la nature avec laquelle nous cohabitons.
En 1990, au Congrès mondial de l’arbre qui se tient à Montpellier, une publication scientifique fait les grands titres de la presse. « Les arbres parlent ! », affirment-ils. L’étude explique le mal mystérieux qui, depuis dix ans, frappe les antilopes dans une réserve du Transvaal, en Afrique du Sud. Ces bêtes se nourrissent principalement des feuilles des acacias qui les entourent. Lorsque, devenues très nombreuses, elles se mettent à mourir de manière inexpliquée, on mesure dans les feuilles que contenait leur estomac un taux anormalement élevé de tanins – un poison que cet arbuste fabrique pour se défendre contre un prédateur. On découvre alors que les feuilles d’un arbre agressé peuvent prévenir ses voisins par un message chimique, afin qu’ils élèvent préventivement leurs teneurs en tanin.
« Des histoires comme celle-ci, les arbres en ont des centaines à nous raconter ! », affirme Laurent Tillon. En se penchant sur leurs signaux électriques et hormonaux, la neurobiologie végétale a révélé la complexité du comportement des plantes, qui captent, analysent, stockent et partagent quantité d’informations afin de croître et s’adapter au mieux à leur environnement : elles font des choix en permanence.
Où et quand puiser ses nutriments ? Quel organe développer ou réduire ? A quel taux se reproduire ? Faut-il faire appel aux autres, répondre à leurs messages de détresse ? Autant de questions auxquelles les végétaux ne cessent de répondre. Au point de mériter, selon certains chercheurs, le terme d’intelligence. Et d’avoir gagné le droit à l’estime.
« Depuis les Lumières, le champ de la considération n’a cessé de s’élargir, souligne le naturaliste Stéphane Durand. On a d’abord donné la parole et des droits aux femmes, aux enfants, aux minorités, puis on a étendu cet intérêt au-delà de la simple humanité, jusqu’aux animaux et maintenant aux plantes. » Auteur de 20 000 ans ou la grande histoire de la nature (Actes Sud, 250 p., 22 euros), il souligne une autre mutation : « Jusqu’à ces dernières décennies, pour étudier les espèces animales ou végétales, on travaillait essentiellement sur des dynamiques de populations. Désormais, les travaux se concentrent de plus en plus sur les individus… et cela change tout ! »
Lorsque Laurent Tillon part en mission dans la forêt, il regarde la forme des arbres, puis leurs défauts et cicatrices. « A travers tous ces détails, on comprend l’histoire de chaque arbre », affirme-t-il. Et à partir du moment où l’on commence à entendre l’histoire de vie personnelle d’un bouleau ou d’un palmier, notre regard sur lui se modifie inévitablement.
Recrudescence des visites en forêt
L’autre raison de cet intérêt soudain pour le végétal : la crise écologique en cours. Prendre conscience de ce qu’on inflige à notre environnement – et donc à nous-mêmes – suscite le besoin de se reconnecter à la nature. Réalisées par l’ONF et l’université de Caen, plusieurs enquêtes de fréquentation ont ainsi montré une recrudescence des visites en forêt au cours de la dernière décennie : près de 87 % des Français y sont allés en 2015, soit au total plus d’un milliard de visites.
Plus profondément encore, la catastrophe climatique à venir et l’implication de notre espèce dans ce désastre suscitent désormais l’émergence d’une vaste réflexion sur la réinsertion de l’humanité au sein de la nature. Cette remise en question du dualisme nature-culture va évidemment bien au-delà de l’arbre, incluant le règne du vivant dans son ensemble.
Mais le réchauffement de notre planète sous l’impact des gaz à effet de serre n’incite pas moins à la reconnaissance vis-à-vis de ce compagnon discret et quotidien, dont les feuilles absorbent jour après jour du gaz carbonique pour restituer de l’oxygène – concourant, comme toutes les plantes, à rendre notre atmosphère respirable. Plus de dix ans après sa parution, c’est avec un intérêt renouvelé qu’on relit ainsi le botaniste Francis Hallé, qui, dans son Plaidoyer pour l’arbre (Actes Sud, 2005), relate l’intense dialogue de certaines espèces tropicales avec l’homme, regrettant qu’elles lui aient tant apporté en ayant si peu reçu en retour.
Plaidoyer pour l’arbre, mais aussi plaidoyer pour l’homme
Plaidoyer pour l’arbre, mais aussi plaidoyer pour l’homme. Dans un article récemment mis en ligne sur le site Terrestres, intitulé : « Suivre la forêt. Une entente terrestre de l’action politique », les philosophes Lena Balaud et Antoine Chopot observent que des habitants de San Francisco greffent des tiges d’arbres fruitiers de manière illégale sur les arbres ornementaux des quartiers pauvres, « pour que l’espace urbain redevienne un commun comestible et non marchand pour tous ». Qu’en France, amoureux et techniciens de la forêt « se rassemblent pour racheter collectivement de nombreux hectares forestiers pour les sortir des griffes du marché ».
Dans la pensée écologique contemporaine comme dans les combats citoyens qui s’ébauchent pour lutter contre le réchauffement climatique, le non-humain commence ainsi à jouer son rôle. Dans ce contexte, par les capacités d’entraide et de coopération qu’il révèle, l’arbre pourrait également nous servir d’exemple. Pour le philosophe Emanuele Coccia, là réside même le principal message de La Vie secrète des arbres. « Ce que dit Peter Wohlleben, précise-t-il, c’est que pour comprendre ce qu’est la cohabitation, ce ne sont pas les animaux qu’il faut regarder : c’est la forêt, qui constitue en quelque sorte le paradigme de la cohabitation parfaite. En ce sens, l’arbre devient un sujet politique. »
Les bénéfices de contacts plus réguliers avec les milieux naturels sont à la fois psychiques, physiques, mais aussi sociaux
Alors que nos vies urbaines nous coupent de plus en plus des milieux naturels, un nombre croissant de chercheurs soulignent les bienfaits, pour notre santé, d’une plus grande fréquentation des espaces verts. Alix Cosquer, chercheuse en psychologie environnementale au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS (Montpellier), spécialiste des interactions entre individus et environnements naturels, développe leurs arguments : « Ces chercheurs sont partis d’un constat : nos pratiques se sédentarisent, la nature s’éloigne de nos espaces de vie et on observe, en même temps, l’augmentation d’un certain nombre de troubles – stress, allergies, obésité. A côté des raisons sociales et économiques, l’une des hypothèses expliquant cette évolution pourrait être la raréfaction de nos rapports avec le milieu naturel – l’écologue américain Robert Pyle parle même d’une « extinction de l’expérience » de nature.
Des travaux ont donc été menés pour tester les bénéfices de contacts plus réguliers. Ils ont confirmé que la fréquentation de la nature améliore l’estime de soi ainsi que les capacités d’attention et d’apprentissage, qu’elle réduit le stress et la fatigue. Elle prévient même certaines pathologies virales par l’intermédiaire des phytoncides – des huiles essentielles émises par les arbres qui favorisent l’activité de certaines cellules immunitaires. »
Dans le numéro de novembre-décembre 20128 de la revue « Pour la science » - « La révolution végétale », Alix Cosquer affirme que les bienfaits des « bains de nature » ne sont pas seulement psychiques et physiques, mais aussi sociaux : « Des recherches menées sur des groupes d’enfants ont montré que les environnements naturels favorisent le calme, la maîtrise de soi, et réduisent les sentiments de frustration ou de colère. Ils favorisent donc les comportements prosociaux et la coopération plutôt que la compétition. Plusieurs études, menées notamment à l’Institut de la santé et du bien-être de l’université de Glasgow (Ecosse), ont par ailleurs montré que l’accès à des espaces verts atténue les inégalités liées aux revenus en termes de santé.
C’est là une donnée sociale qui mériterait d’être prise en compte politiquement, car il existe une forte inégalité sociale en matière d’accès aux espaces de nature : les catégories aisées fréquentent plus souvent les parcs et jardins que les populations défavorisées, et elles pratiquent plus largement des sports de plein air. »
Dans « Les Rêveries du promeneur solitaire », Rousseau évoquait le sentiment de nature comme un transport des sens et de l’âme pouvant aller jusqu’à l’extase. « Rousseau parlait d’une rêverie, d’un accord, d’une ivresse provoquée par l’immensité d’un système dont il se sentait partie prenante », explique Alix Cosquer. « Aujourd’hui, alors qu’on redécouvre aujourd’hui avec la sylvothérapie et ses expériences immersives en forêt, on parlerait plutôt de connexion à la nature. Mais le positionnement du promeneur en forêt reste le même : il est à la fois un observateur extérieur et un être participant à un monde plus vaste qui l’inclut. »
L’engouement actuel pour l’arbre et la forêt s’inscrit dans un contexte de forte prise de conscience écologique. « Redécouvrons l’hypothèse de « biophilie » émise dans les années 1980 par le biologiste américain Edward O. Wilson. Cette hypothèse postule que l’espèce humaine a une tendance innée, inscrite génétiquement, à rechercher le contact de la nature dans le but d’assurer la meilleure adaptation possible à son environnement. Il ne s’agit que d’une proposition théorique, mais elle fait sens au regard des bienfaits sur la santé que nous venons d’évoquer. Cette hypothèse ouvre également la voie à un rapport plus politique à l’environnement. Prendre conscience de son inscription dans le système écologique en tant qu’acteur du vivant plutôt que comme humain déconnecté, c’est un premier pas vers le changement de nos comportements. »
Pour accélérer cette prise de conscience écologique, il faut développer nos contacts avec la nature : « C’est la pierre angulaire de la construction d’interactions plus harmonieuses avec notre environnement. Je suis persuadée que nos relations à la nature, la manière dont elles se déploient dès l’enfance et tout au long de notre vie, sont susceptibles de contribuer au développement d’un autre imaginaire avec le monde qui nous entoure. Et que ces représentations, à terme, peuvent s’incarner dans des choix de société.
Mais il faudrait pour cela une politique nettement plus ambitieuse en matière d’éducation à la nature, assortie d’actions concrètes. En particulier le développement, dans les villes, d’espaces verts à proximité des lieux de vie, et la mise en œuvre de moyens efficaces pour que chacun d’entre nous soit régulièrement confronté à des expériences de nature. »
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