Depuis 50 ans dans le monde, la consommation de viande par habitant a quasiment doublé, passant de 20 kg par an à près de 40. Dans le même temps, la population est passée de 3 à 7 milliards.
Or d’ici 2050, ces deux données vont encore progresser. 9 milliards d’habitants sont ainsi prévus en 2050. Jusqu’où va aller la consommation individuelle ?
La production de viande, à l’échelle de la planète, pose un problème majeur de disponibilités en terres agricoles. Il faut en effet 7 calories végétales pour produire 1 calorie animale - d’où un besoin considérable en terres agricoles pour nourrir les cheptels. Celui des pays occidentaux consomme trois fois plus d’aliments que les humains d’Afrique sub-saharienne ! Seule une modification des comportements alimentaires permettra de résoudre l’équation mondiale. La responsabilité des différentes régions du monde n’est pas la même. L’occident mange trop et trop de viande. On y consomme par an et par habitant 4000 kilocalories. En Asie… 2800. Pire, une partie de l’écart s’explique non par un excès alimentaire (nous serions alors tous obèses) mais par le gâchis.
Mais surtout, 60 % des protéines que l’occidental consomme viennent des bestiaux et non des végétaux. On pourrait, sans souci de santé, passer des 1200 kilo cal. animales consommées par habitant et par an, à 500.
Prenons maintenant le cas des pays émergents. Les couches moyennes de ces pays augmentent certes leur consommation de viande : elle a triplé depuis 50 ans. Mais elle n’atteint toujours que 32 kg/hab/an contre les 80 kg de l’OCDE ! La course à l’abime ne vient pas d'eux.
Un dernier calcul : si l’OCDE (1,2 mld d’habitants), divisait par deux sa ration animale, on réduirait la consommation glo-bale de 48 millions de tonnes. Le consommateur des pays émergents (2/3 de la population mondiale) pourrait augmenter sa propre consommation de 10 kg/an. Les deux populations convergeraient alors vers une quarantaine de kg. Égalité utopique ? Au nom de quoi serait-elle refusée ?
Grindorge
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