La dangerosité du nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima n’a plus guère de détracteurs, ce que les gens savent moins c’est :
- qu’il y a beaucoup de déperdition d’énergie : 30 ou 40% d’électricité est produite seulement
- que l’impossibilité de stocker l’électricité fait que la France, largement en surcapacité avec ses 58 réacteurs, est obligée d’exporter le surplus à bas prix,
- que les centrales ne peuvent pallier aux pics de consommation, obligeant ainsi l’utilisation de vieilles centrales au fioul, productrices de CO2,
- que seuls 2,4% de ses déchets nucléaires sont recyclés et que ce recyclage est très onéreux, ainsi le centre d’enfouissement des déchets de Bures (Meuse) a coûté 58 milliards d’euros,
- et qu’enfin nous n’avons que 60 ans de réserve d’uranium.
Comment expliquer alors que l’on continue à défendre le nucléaire : intérêts politiques, financiers, mais aussi aveuglement scientifique dont l’EPR dit de 3ème génération est la dernière utopie technologique.
Nous voulons défendre notre vision alter mondialiste et décroissante : pour nous, il est plus responsable d'éviter un accident nucléaire (1 chance sur 2 pour les 20 ans à venir en France) et de créer 6 fois plus d'emplois dans l'isolation des bâtiments pour réduire les factures énergétiques des particuliers. L'augmentation du coût de l'énergie est inéluctable : l'électricité augmenterait de 33% dans le cas du maintien de la filière, et de 50% en cas de sortie du nucléaire. De même, dans la filière nucléaire, on ne peut que limiter le déclin net depuis 1995 d'emplois souvent précaires et sanitairement dangereux.
Interrogée récemment sur ce sujet, Eva Joly résumait ainsi: « l’avenir de nos enfants, leur sécurité, dépend du fait que nous sortions du nucléaire. Le nucléaire est une énergie du passé, une énergie archaïque, une énergie dangereuse ».
Ce 5 décembre 2011, Greenpeace a voulu dénoncer les manquements de la sécurité des sites nucléaires français. Des militants se sont introduits sur plusieurs sites nucléaires, notamment à Nogent sur Seine et Cruas, où ils ont pu rester cachés plusieurs heures. Cette présence non-violente au cœur même des installations nucléaires françaises a prouvé leur extrême vulnérabilité.
Coucou ! depuis l'intérieur de la centrale de Nogent
Greenpeace a joué son rôle de lanceur d’alerte pour informer les Français sur les lacunes de l’audit commandité par le gouvernement.
La réalisation de l’audit commandité par le gouvernement Français a été confiée aux exploitants nucléaires eux-mêmes, (CEA, Areva et EDF) et celui-ci sera analysé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire d’ici la fin de l’année. Cet audit, réalisé intégralement au sein du consortium nucléaire français, se borne à étudier les problèmes liés à des événements naturel (séismes, inondations…). Risque terroriste, chute d’avion, virus informatique : aucun risque d’agression externe d’origine “non-naturelle” n’est pris en compte.
Le risque d’intrusion humaine ne constitue qu’une des nombreuses lacunes de cet audit. Si le gouvernement continue à négliger la sécurité des Français, Greenpeace rappellera de nouveau les dirigeants politiques à leurs responsabilités.
Greenpeace a adressé un courrier à François Fillon, demande donc au gouvernement d’élargir le périmètre de l’audit des installations nucléaires françaises en intégrant l’ensemble des risques.
Parmi les neuf activistes de Greenpeace qui se sont introduits dans la centrale de Nogent, six femmes et trois hommes, âgés de 22 à 60 ans. Ils ont franchi successivement trois enceintes de sécurité en 15 minutes pour atteindre l’un des réacteurs. Ces citoyens ordinaires ont choisi de s’engager individuellement par des méthodes d’action non violentes afin de démontrer que le nucléaire sûr n’existe pas.
Le juge des Libertés du tribunal de grande instance de Troyes a confirmé la mise sous contrôle judiciaire des 9 activistes de Greenpeace qui se sont introduits à l’intérieur de la centrale de Nogent-sur-Seine. Les militants ont l’interdiction de se parler entre eux et de s’approcher d’une centrale nucléaire à moins d’un kilomètre. Le contrôle judiciaire s’étend jusqu’au 20 janvier 2012, date de l’audience. Ils sont mis en examen pour violation de domicile et dégradation en réunion et risquent chacun jusqu’à trois ans de prison ferme et 7 500 euros d’amende. Pour les militants présents à Cruas, le procès aura lieu le 24 janvier, avec les mêmes mesures de contrôles judiciaires, assortis d’une obligation de pointer deux fois par semaine dans un commissariat ou une gendarmerie proche de leur lieu de résidence, ainsi qu’une interdiction de sortie du territoire.
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