Le droit de grève est aussi un droit à la révolte.
Face aux plaintes pénales abusives des employeurs, la gauche du Sénat a fait adopter hier la proposition de loi dite « d’amnistie sociale », visant à amnistier les auteurs de délits et sanctions pour des faits commis lors de mouvements sociaux. Mais des amendements socialistes en ont exclus les conflits agricoles, éducatifs, sanitaires, environnementaux, ceux autour des droits des migrants. On limite le champ d’application de cette loi pour ne pas encourager le droit à réintégration, restreint l'amnistie des infractions d’atteintes aux biens, et refuse l’amnistie à RESF, aux antinucléaires, aux Résistants à l’Agression Publicitaire... et nommément aux faucheurs d'OGM ! Seuls les syndicalistes et Droit Au Logement s’en sortent. Pas le principe du militantisme social ou environnemental, activité essentielle à une société pluraliste.
Voilà un mauvais signal envoyé par les socialistes à tous les militants et lanceurs d’alerte, à ceux qui bravent la légalité au bénéfice du bien commun.
Surtout à quelques jours d’un autre rendez-vous législatif, sur les rapports employeurs-salariés, où le gouvernement souhaite un vote sans amendements.
Le 6 mars sera examiné en conseil des ministres la loi dite « de sécurisation de l’emploi », qui vise à légiférer sur la base de l’accord des partenaires sociaux du 11 janvier. On le sait, cet accord est largement minoritaire parmi les salariés syndiqués, et fait une fois de plus la part belle au patronat sur le dos de la flexibilité des salariés, sans pour autant inclure d’avancée sociale importante.
Flexible : qui plie, mais ne rompt pas. Nous nous en souviendrons.