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25 novembre 2018 7 25 /11 /novembre /2018 15:49

Lors de son retour médiatique le 22 novembre sur France 2, Nicolas Hulot, l'ex-ministre de la Transition écologique, calme et convaincant, a martelé les mots «solidarité» et «rassemblement», cherchant à réconcilier écologie et social. D’après Coralie Schaub pour Le Monde. Lire aussi Hulot démissionne, pas nous ! et La démission de Nicolas Hulot est une invitation à changer de cap.

 Nicolas Hulot lors de "L'Émission Politique" du 22 novembre 2018 Crédit : Bertrand GUAY / AFP

Nicolas Hulot lors de "L'Émission Politique" du 22 novembre 2018 Crédit : Bertrand GUAY / AFP

Prendre de la hauteur. Ne pas «ajouter de la division à la division». Mais au contraire dialoguer, rassembler, réfléchir ensemble aux solutions à apporter aux crises écologiques et sociales. Le retour médiatique de Nicolas Hulot, trois mois après sa démission fracassante du gouvernement, avait été prévu de longue date, avant la bronca des «gilets jaunes». L’ex-ministre de la Transition écologique et solidaire avait envie de dire aux Français qu’il n’abandonne pas le combat. Lui qui a reçu, rien qu’à son domicile en Bretagne, des centaines de lettres de citoyens lui disant qu’ils ont compris l’ampleur du chaos climatique et de l’effondrement de la biodiversité, la menace que cela représente pour l’humanité à brève échéance. Beaucoup lui faisant part de leur envie d’agir.

Nicolas Hulot avait envie d’être constructif, de regarder de l’avant et non pas dans le rétroviseur. Il se trouve qu’entre la décision de faire cette Emission politique sur France 2 il y a plus d’un mois et ce jeudi, la France s’est couverte de gilets jaunes. Alors, Hulot a dû le dire et le répéter : oui, il a défendu la taxe carbone, et oui, il l’assume… mais seulement si celle-ci est accompagnée d’un coussin social digne de ce nom, pour aider les ménages les plus modestes, ceux qui sont aujourd’hui piégés parce qu’on les a incités à acheter des voitures diesel et vivre en zone périurbaine.

«Fin de mois et fin du monde»

Comme nous l’avons révélé, Nicolas Hulot avait averti cet été Emmanuel Macron et Edouard Philippe de cette absolue nécessité d’un accompagnement social, en vain : «Je n’ai pas été entendu.» Il avait, dit-il, tout tenté pour éviter l’opposition «caricaturale» entre les questions écologiques et sociales, alors qu’elles sont au contraire intimement liées, que ce sont les plus défavorisés qui souffrent le plus de la pollution de l’air ou des inondations. Le problème n’est pas là, a-t-il affirmé. Il est dans le fait que la fiscalité n’est plus équitable, que les impôts sur les bénéfices des sociétés ont baissé, que le kérosène des avions ou le fioul lourd des cargos n’est pas taxé… La transition ne peut être que solidaire. Et opposer écologie et social est un faux débat. Tout cela, Nicolas Hulot l’a martelé en début d’émission, l’air grave, le tic fréquent. Tout en remettant les choses en perspective, d’un ton ferme, presque excédé : «Il faut se préoccuper des fins de mois des Français mais il faut aussi se préoccuper d’un autre enjeu : la perspective de la fin du monde, ou en tout cas la fin d’un monde pacifique, qui n’est plus une hypothèse d’école.»

Las, cela n’a pas empêché un dialogue de sourds avec Benoît Julou, porte-parole des gilets jaunes de Saint Brieuc, qui a qualifié Hulot de «comique» déconnecté de la réalité, estimant que «pour l’écologie, on va laisser crever des gens sur la route». Ce à quoi Hulot a répondu, tentant de rester pédagogue et rassembleur : «Si on oppose Parisiens et provinciaux, écologie et social, on va tous dans le mur. Moi, ça ne me fait pas rire. […] Ne mettez pas tout sur le dos de l’écologie, c’est une partie infime de la fiscalité.»

«So-li-da-ri-té»

Hulot a réussi, jeudi soir, à mettre sur la table des sujets majeurs, souvent peu débattus dans les émissions politiques : la santé environnementale, les pesticides, les 48 000 morts prématurées par an à cause de la pollution de l’air… Il a insisté, détachant bien les syllabes : «On est en train de perdre la guerre (sur le climat), on va le payer plein pot et nos démocraties vont s’e-ffon-drer.» Face à la montée des populismes, il faut davantage de «so-li-da-ri-té». Et de répéter, encore, ce nouveau mantra : «Il faut combiner les problèmes de fin de mois avec les problèmes de fin du monde.»

Face à l’agricultrice Céline Imart, vice-présidente des Jeunes Agriculteurs, proches de la très productiviste et pro-pesticides FNSEA, qui défendait coûte que coûte le glyphosate, ou face à Geoffroy Roux de Bézieux, le patron du Medef, Hulot est resté calme, posé. Non, la technologie ne fera pas tout. Non, «une économie basée sur une croissance infinie dans un monde fini» n’est pas viable. Oui, l’agriculture biologique et l’agroécologie, «il faut y aller à fond». Et de citer Edgar Morin : « Puisqu’on est tous foutus, soyons frères. »

Solidarité, réconciliation, Hulot n’a cessé de répéter ces mots. «On peut continuer à s’engueuler comme ça sur les plateaux télés, on est condamnés à agir tous ensemble, ou à mourir tous ensemble comme des idiots.» Hulot en 2022 ? «Un fantasme de journaliste.» Tête de liste aux élections européennes ? Il cite plutôt les initiatives de terrain, citoyennes : Alternatiba, l’appel des coquelicots, celui de Youtubeurs. Se dit disponible, mais en tant qu'«un des porte-parole» d’un vaste rassemblement citoyen, porteur des «innovations de dingue qui existent dans la société». Le champ politique conventionnel, c’est fini. De toute façon, a-t-il martelé, encore et encore, «un homme ou une femme ne changera rien si la société ne se réconcilie pas». Résultat : 65% de téléspectateurs convaincus. Et de lancer, avec l’énergie du désespoir : «Le temps de l’utopie est décrété.

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 16:49

Dans le cadre des Rencontres de l’écologie, vendredi 30 novembre, une soirée exceptionnelle organisée par Reporterre et Le Samovar : Conférence perturbée : Climat, il n’est pas trop tard, avec Jean-Luc Vincent et Jean Jouzel.

Présence de la Coopérative Electrons solaires, cf Un coup de pouce Vert pour les Electrons solaires !

Conférence perturbée : Climat, il n'est pas trop tard

Quand le climatologue Jean Jouzel rencontre l’artiste excentrique Jean-Luc Vincent, pour interpeller sur l’urgence climatique, le débat prend une allure... un peu cocasse.

Vous aussi vous vous demandez comment limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C ? Quelles sont les actions à mener ? Les changements urgents et immédiats à réaliser pour y parvenir ? Avant que la COP24 ne commence, où les pays membres devraient discuter du respect de leurs engagements, discutons ensemble de ces questions sur un ton drôlement sérieux.

Pour la deuxième fois, Reporterre et Le Samovar s’associent pour vous proposer une conférence perturbée, cette fois-ci alliant grandes questions climatiques et humour anti-oxydant.

On dit bien que l’on peut rire de tout, même du pire. Pierre Desproges ajoutait : « Oui, mais pas avec n’importe qui. » On vous attend pour réfléchir, rire et débattre avant la COP24.

Ce vendredi 30 novembre, ce sera avec vous ! Ouverture des portes à partir de 19h30 : restauration légère / stands de Reporterre, Énergie partagée avec son partenaire local, la Coopérative Electrons solaires, Fédération des usagers de la bicyclette. Conférence à 20h30.

Théâtre-Ecole Le Samovar, 165, avenue Pasteur 93170 Bagnolet. Entrée libre mais réservation indispensable sur http://www.lesamovar.net/agenda/voir/16523.

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23 novembre 2018 5 23 /11 /novembre /2018 12:04

Soutenu par l’avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement, le maire EELV de Grande-Synthe (Nord) estime que la France n’agit pas assez pour lutter contre le réchauffement et que cela menace directement sa ville. D'après Frédéric Mouchon le 20 novembre 2018 pour Le Parisien. Lire aussi Les Pays-Bas sommés par la justice de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger leurs citoyens et Des citoyens attaquent en justice l’Europe pour son échec à les protéger contre le réchauffement climatique.

«Grande-Synthe est sur un territoire de polder inquiété par la submersion marine en cas d'augmentation du niveau de la mer», explique Damien Carême pour justifier son recours formé devant l'Etat. PHILIPPE HUGUEN/AFP

«Grande-Synthe est sur un territoire de polder inquiété par la submersion marine en cas d'augmentation du niveau de la mer», explique Damien Carême pour justifier son recours formé devant l'Etat. PHILIPPE HUGUEN/AFP

Des parkings verts pour alimenter les nappes phréatiques et lutter contre le goudronnage, des toitures végétalisées, 62 espèces d’oiseaux nicheurs et 250 espèces végétales protégées dans ce qui constitue la plus grande réserve naturelle de la région… même si sa ville est entourée de quinze sites industriels classés Seveso, Damien Carême, le maire de Grande-Synthe (Nord) tient dur comme fer au titre gagné en 2010 par sa commune : capitale française de la biodiversité.

Alors quand il comprend que les effets du réchauffement climatique peuvent anéantir tous ces efforts et qu’il juge les pouvoirs publics inefficaces pour protéger ses administrés, il voit rouge. Il a donc décidé ce mardi de déposer un recours contre l’Etat pour exiger que la France réduise drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre. Et c’est à l’emblématique avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l’Ecologie, qu’il a confié le soin de cette action en justice inédite de la part d’un élu local.

 « La France se présente aux yeux du monde comme la championne du climat , mais se montre incapable de respecter le budget carbone qu’elle s’est elle-même fixé » souligne l’avocate. « Non seulement nos émissions de gaz à effet de serre sont en constante augmentation depuis 2015, mais elles pourraient le rester jusqu’en 2023 ce qui est inacceptable », écrit Corinne Lepage dans un argumentaire de 19 pages envoyé ce mardi au ministre de l’Ecologie François de Rugy. Si l’avocate ne reçoit aucune réponse à ce « recours gracieux » d’ici deux mois, elle saisira le juge administratif pour contraindre l’Etat à agir en urgence.

Une baisse de 34% des émissions de gaz à effet de serre

La ville de Grande-Synthe s’estime légitime pour dénoncer l’inaction de l’Etat car elle a de son côté tout fait pour limiter les effets du réchauffement en cours. « La commune a d’ores et déjà réduit de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre au niveau du parc automobile et de 34 % au niveau de l’éclairage public municipal et elle s’est engagée à atteindre 20 % d’économie d’énergie et 20 % d’énergies renouvelables d’ici 2020 », énumère Corinne Lepage.

Si Damien Carême, le maire EELV de Grande-Synthe, a décidé pour sa part de s’en prendre à l’Etat, c’est parce qu’il craint pour l’avenir de ses 22 000 administrés. Construite sur des terres gagnées sur la mer, située en zone inondable, la commune est particulièrement exposée aux risques de crue et de submersion marine. « Si le niveau de l’océan monte trop, nos digues ne seront pas suffisamment hautes pour l’arrêter », estime l’élu local. La commune est déjà contrainte aujourd’hui de faire fonctionner des pompes 24 heures/24 pour évacuer le trop-plein d’eau vers la mer.

« A notre niveau, nous faisons déjà beaucoup d’efforts pour lutter contre les effets du réchauffement climatique, mais l’Etat, lui, laisse complètement s’échapper ses émissions de CO2, fulmine Damien Carême. Cela met en danger ma ville, nos habitations et toutes les mesures politiques que nous avons prises pour nous protéger ».

Aux Pays-Bas, l’Etat sommé de redoubler d’efforts

Particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique, car une partie du pays se trouve en dessous du niveau de la mer, Les Pays-Bas sommés par la justice de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour protéger leurs citoyens d’au moins 25 % d’ici 2020.

Une injonction qui fait suite à une mobilisation citoyenne historique : près de 900 Néerlandais avaient entamé une action en justice contre leur gouvernement avec l’aide de l’ONG Urgenda. Ils demandaient à leur gouvernement de redoubler d’efforts. Après une longue procédure, la cour d’appel de La Haye leur avait donné raison, estimant que l’Etat en faisait « trop peu pour prévenir un changement climatique dangereux ».

L’Etat néerlandais a finalement décidé de se pourvoir en cassation afin de soumettre à la Cour suprême cette question : la justice peut-elle examiner les choix politiques du gouvernement qui affirme continuer à travailler à la réduction de ses émissions polluantes.

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22 novembre 2018 4 22 /11 /novembre /2018 09:04

Les aléas climatiques affectent irrémédiablement six aspects cruciaux de la vie humaine : santé, alimentation, eau, économie, infrastructures et sécurité. D'après Audrey Garric le 19 novembre 2018 pour Le Monde.Un autre éclairage sur l'étude de Nature Climate Change, cf. Des catastrophes cumulées entraînées par le dérèglement climatique, selon Nature Climate Change.                                                   Lire aussi Dérèglement climatique : quels effets sur notre santé ?         et Ne pas dépasser +1,5 °C ? Une question politique alors que le climat de la France se dérègle.

Inondation

Inondation

Ceux qui croient que les effets du changement climatique se résument aux incendies en Californie ou aux inondations dans l’Aude, aussi meurtriers soient-ils, n’ont qu’une mince idée de la gravité de la situation. Selon la vaste étude publiée dans Nature Climate Change lundi 19 novembre, l’humanité fait les frais du dérèglement climatique de 467 façons différentes.

Côté santé, les aléas climatiques sèment la mort, en raison d’hyperthermies (plus de 780 événements de surmortalité ont été recensés dans le monde entre 1980 et 2014 sous l’effet de vagues de chaleur), de noyades (3 000 personnes sont mortes dans des inondations en Chine en 1998), de famines (800 000 décès après les sécheresses qui ont frappé l’Ethiopie dans les années 1980), de traumatismes contondants durant des tempêtes ou d’asphyxies lors d’incendies.

La morbidité est également en augmentation, par exemple lorsque des troubles cardiaques ou respiratoires surviennent lors de pics de chaleur. Les blessures sont légion sous l’effet d’incendies, d’inondations ou de tempêtes. Ces deux derniers aléas, de même que les changements de températures et de précipitations, favorisent la recrudescence d’épidémies, telles que le paludisme, la dengue, le choléra ou des diarrhées. Les risques climatiques touchent également la santé mentale : des dépressions et des stress post-traumatiques ont été recensés après des tempêtes aux Etats-Unis, comme l’ouragan Katrina en 2005, des inondations au Royaume-Uni en 2007 et ou la canicule en France en 2003. En Australie, dépression et suicides guettent les fermiers, alors que le pays connaît la pire sécheresse de son histoire.

Sécheresse

Sécheresse

Faramineuses pertes économiques

Le dérèglement climatique affecte par ailleurs la production agroalimentaire de manière directe (un tiers de la production de céréales russe a été perdue en raison des incendies et de la sécheresse de 2010 ; les trois quarts du bétail ont succombé à la sécheresse au Kenya en 2000) ou indirecte (chaque journée où la température dépasse 38 0C réduit les rendements annuels de 5 % aux Etats-Unis ; l’acidification des océans augmente le blanchissement des coraux, limitant ainsi l’habitat des poissons). La quantité et la qualité de l’eau potable sont un autre enjeu crucial, avec des pénuries, des pollutions et des maladies entraînées par les vagues de chaleur, des inondations, des feux et des sécheresses.

Dans les autres secteurs, l’approvisionnement en électricité, les transports, les infrastructures et les constructions sont les plus sévèrement touchés. Les inondations et les tempêtes ont ainsi détruit 13 millions de maisons au Bangladesh, 9 millions en Chine ou 2 millions au Pakistan depuis 1980. On ne compte plus les routes ou voies ferrées inondées, les ponts, ports ou digues démolis.

En découlent de faramineuses pertes économiques, de productivité, de revenus et d’emplois. Pour ne citer qu’un exemple, l’ouragan Katrina, qui avait fait 1 800 morts aux Etats-Unis en 2005, avait entraîné 130 milliards de dollars (113 milliards d’euros) de dégâts. De manière indirecte, les aléas climatiques augmentent aussi le prix des marchandises. La chute de la production de céréales russes, en 2010, avait provoqué un doublement du cours mondial du blé. Le tourisme est également très sensible au climat : des hivers plus chauds signifient en général moins de neige, et donc de touristes, dans les Alpes ; le blanchissement des coraux a limité le nombre de plongées de loisir en Thaïlande et en Australie.

Les effets des aléas climatiques sur la sécurité mondiale, enfin, sont plus discutés mais les scientifiques jugent qu’ils contribuent à exacerber les conflits et les violences, notamment autour de l’accès aux ressources. Les événements climatiques extrêmes ont en outre déjà poussé à l’exode des centaines de millions de personnes.

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21 novembre 2018 3 21 /11 /novembre /2018 13:28

Une étude inédite, originale et très inquiétante, publiée dans « Nature Climate Change » lundi aborde les risques cumulés entraînés par le dérèglement climatique. D'après Audrey Garric le 20 novembre 2018 pour Le Monde.                                                                                                                           Un autre éclairage sur l'étude de Nature Climate Change, cf. La vie humaine totalement perturbée par le changement climatique : décès, famines, pénuries d’eau, migrations…                                                                                                                       Lire aussi Dérèglement climatique : quels effets sur notre santé ?         et Ne pas dépasser +1,5 °C ? Une question politique alors que le climat de la France se dérègle.

Mémorial contre la famine, Dublin, par Rowan Gillespie

Mémorial contre la famine, Dublin, par Rowan Gillespie

Dans la Bible, Dieu a puni l’Egypte en lui infligeant dix plaies. L’humanité actuelle, elle, a subi les foudres du changement climatique d’au moins 467 façons différentes. Surtout, ces châtiments vont redoubler, puisqu’en 2100, la moitié de la population pourrait être menacée par trois à six catastrophes climatiques (sécheresses, vagues de chaleur, inondations, etc.) d’intensité maximale de manière simultanée si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites drastiquement. Voilà les deux conclusions d’une étude inédite, originale et très inquiétante, publiée dans Nature Climate Change lundi 19 novembre, qui aborde pour la première fois les risques cumulés entraînés par le dérèglement climatique.

Pour estimer le danger qui pèse sur la population, les auteurs – une vingtaine de chercheurs internationaux, essentiellement issus de l’université d’Hawaï – ont commencé par étudier le passé en passant au peigne fin près de 3 300 études scientifiques publiées depuis 1980 relatives au changement climatique, qu’il soit dû à l’action des hommes ou à la variabilité naturelle du climat – sachant que les émissions de gaz à effet de serre sont déjà responsables de l’augmentation de la température de la planète de près d’un degré.

Des catastrophes cumulées entraînées par le dérèglement climatique, selon Nature Climate Change

Ils ont retenu dix aléas climatiques (réchauffement, inondations, sécheresses, vagues de chaleur, incendies, montée du niveau des eaux…) qui touchent six aspects cruciaux de la vie humaine : la santé, l’alimentation, l’eau, l’économie, les infrastructures et la sécurité, ces thèmes étant déclinés en 89 sous-rubriques. En croisant ces données, ils ont découvert que l’humanité avait déjà été affectée par le climat sous 467 formes différentes, exemples détaillés à l’appui.

Ainsi des décès ou des maladies provoquées par les inondations, les incendies ou les vagues de chaleur ; des dégâts sur l’agriculture, l’élevage ou les pêcheries après des précipitations ou des sécheresses ; des effets néfastes sur la qualité et la quantité d’eau douce ; des destructions d’infrastructures à la suite de tempêtes et de la montée des eaux ; des pertes économiques et d’emplois, de la diminution de la productivité et de la crise du tourisme causées par l’acidification des océans et la déforestation. Tout cela sur fond de violences accrues et de migrations multipliées.

« Immense vulnérabilité de l’humanité »

« Cette revue de littérature montre l’immense vulnérabilité de l’humanité au risque climatique, constate Camilo Mora, professeur associé au département de géographie de l’université d’Hawaï et premier auteur de l’étude. La situation va encore empirer car les émissions de gaz à effet de serre intensifient simultanément de nombreux dangers. »

C’est là une deuxième originalité de ces travaux, qui étudient dans quelle mesure nous sommes menacés par la survenue concomitante et combinée de multiples risques climatiques. Jusqu’à présent, les conséquences de chaque aléa étaient examinées séparément. L’an dernier, Camilo Mora avait par exemple mené une étude sur les vagues de chaleur, qui concluait qu’une personne sur trois risque de mourir de chaud dans le monde.

« Nos émissions de gaz à effet de serre déclenchent un effet domino, dans lequel nous ne changeons pas seulement la température. L’augmentation de la chaleur favorise l’évaporation de l’eau du sol, ce qui entraîne des sécheresses, des feux de forêt et des vagues de chaleur dans des endroits normalement secs ou des pluies massives et des inondations dans des zones généralement humides », décrit Camilo Mora. Et de rappeler que nous sommes déjà confrontés à ces risques climatiques concomitants : « La Californie connaît actuellement des feux de forêt féroces et l’une de ses plus longues sécheresses, en plus des vagues de chaleur extrêmes de l’été dernier. »

Trois à six risques climatiques cumulés

A quoi ressemblera notre futur sous l’effet d’une crise climatique généralisée ? Selon les modélisations de l’équipe de chercheurs, si les émissions de gaz à effet de serre continuent sur leur trajectoire actuelle, la moitié de la population sera soumise à trois dangers climatiques simultanés à la fin du siècle (et jusqu’à six pour certaines régions côtières tropicales), d’une intensité maximale, qui produiront de nouveau des centaines d’effets sur les vies humaines. Si, en revanche, des actions significatives sont déployées pour limiter l’envolée des températures à + 2 °C, comme le prévoit l’accord de Paris, les citoyens ne subiraient qu’un seul aléa.

Toutes les nations sont concernées, quel que soit leur niveau de revenus, mais la nature des effets devrait varier en fonction des différentes capacités d’adaptation : comme aujourd’hui, les pays en développement devraient enregistrer la majorité des pertes humaines tandis que les Etats développés pâtiront davantage de dégâts économiques.

Tous ces résultats sont consignés sur une carte interactive qui permet d’identifier pour n’importe quel endroit du monde les risques cumulés jusqu’à la fin du siècle en fonction de trois scénarios d’émissions (réduction forte, moyenne ou nulle). En 2100, en cas de poursuite des émissions de CO2 à leur rythme actuel, Marseille devrait par exemple faire face à une augmentation du réchauffement, des sécheresses, des vagues de chaleur et des incendies, une hausse du niveau de la mer, une réduction de l’eau potable et des changements océaniques (de température, d’acidité et de quantité d’oxygène), dont la force cumulée équivaudra à trois des dangers les plus extrêmes jamais enregistrés n’importe où sur terre. Ailleurs dans le monde, Sydney et Los Angeles seront confrontés à la même situation, Mexico à quatre aléas cumulés d’intensité maximale, et la côte atlantique du Brésil à cinq.

« Travail considérable et inédit »

« La force de cette revue de littérature réside dans son ampleur, son côté systématique et le fait qu’elle se base sur des faits réels plutôt que des modèles, qui ont forcément des incertitudes. Ses résultats sont donc incontestables. Il s’agit d’un travail considérable et inédit, dont nous nous inspirerons », s’enthousiasme Robert Vautard, directeur de recherches au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, qui travaille sur le sixième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), prévu pour 2021.

« Cette nouvelle méthode des risques croisés va prendre de l’ampleur dans les années à venir, prédit quant à elle la climatologue Valérie Masson-Delmotte, également membre du GIEC. Il est intéressant d’adopter une démarche interdisciplinaire, en tenant compte de données sociales, économiques ou géographiques. » Reste maintenant à aller plus loin, juge-t-elle, et « à affiner les projections » pour connaître les domaines d’activité qui seront affectés à l’avenir, « les expositions et vulnérabilités précises », qu’il s’agisse de santé, de nourriture, d’économie ou de sécurité.

Robert Vautard relève toutefois deux limites liées aux biais de la littérature scientifique examinée : les études couvrent davantage les pays occidentaux que le reste du monde, et les chercheurs sont plus prompts à décrire les effets négatifs liés aux risques climatiques que l’inverse. « Pourtant, il est important de publier des études lorsqu’il n’y a pas d’impact du changement climatique, mais dans ce cas, on est moins cités et repris », constate Robert Vautard. A la suite de la série de tempêtes qui ont balayé la France cet hiver (Ana, Bruno, Carmen, Eleanor), le chercheur a par exemple montré que le changement climatique n’entraîne pas de hausse significative de leur nombre ni de leur intensité en Europe de l’Ouest.

Parfois, ses conséquences sont même positives. Au Sahel, les sévères sécheresses ont réduit la propagation des moustiques et donc la prévalence du paludisme entre la fin des années 1960 et le milieu des années 1990. L’augmentation des précipitations a régulièrement favorisé les rendements de maïs ou de riz en Afrique, en Asie ou en Amérique du Sud. « Il reste toutefois peu probable qu’un effet positif réussisse à contrebalancer la longue liste d’effets négatifs », juge Camilo Mora.

« Cette recherche confirme que le coût de l’inaction l’emporte largement sur celui de la lutte contre les changements climatiques », affirme dans un communiqué Michael Mann, climatologue à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis). Nous pouvons encore limiter les dommages et les souffrances à venir si nous agissons rapidement et de manière spectaculaire pour réduire les émissions de carbone. » Mais face à des gouvernements qui « risquent à tout moment de faire marche arrière », la solution pourrait venir de la base, considère Camilo Mora : « Les normes sociales nous rendront tous plus conscients de nos émissions et de la nécessité de les limiter ensemble, tandis que les hommes politiques devront s’aligner pour trouver des solutions sans quoi ils ne seront pas élus. »

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10 novembre 2018 6 10 /11 /novembre /2018 09:01

Le mardi 20 novembre à 19H30 au café Le Talus aux Lilas, le groupe local EELV Les Lilas-Le Pré Saint-Gervais organise une réunion publique sur la dégradation des océans, avec Valérie De Brenne, chargée de projet à l’association Bloom. Cf https://www.bloomassociation.org/. Campagne en cours à signer : Aidez les pêcheurs artisants... Stop à la pêche électrique !. Lire aussi La pêche industrielle exploite plus de la moitié de la surface des océans et Les mystérieux canyons sous-marins, trésors en péril.

Illustration de la BD Prends 5 minutes et signe copain sur le chalutage en eau profonde © Penelope Bagieu

Illustration de la BD Prends 5 minutes et signe copain sur le chalutage en eau profonde © Penelope Bagieu

Sur notre planète où la mer et les océans occupe environ ¾ de la surface, et même plus compte tenu de la profondeur, la vie est le plus à même de se développer. Hors la surpêche, les méthodes de pêche comme le chalutage en profondeur au-delà de 200m, détruisent les fonds marins en ratissant les coraux et en vidant indistinctement toutes les espèces de poisson. Ce type de pêche est 300 fois plus destructeur que n’importe quelle activité humaine (http://www.penelope-jolicoeur.com/2013/11/prends-cinq-minutes-et-signe-copain-.html. Grâce à l’action de Bloom, créée en 2004, le seuil de 800m a été retenu pour l’interdiction de la pêche en eau profonde par l’Union Européenne à partir du 12 janvier 2017.

Après le chalutage profond, la pêche électrique

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

L’océan comme les artisans pêcheurs sont les premières victimes de la pêche électrique qui désertifie la mer, la France bien qu’opposée à cette pêche n’a rien fait pour assurer l’interdiction de la pêche électrique, utilisée surtout par les Néerlandais. Des subventions scandaleuses allouées à la pêche électrique de 21,5 millions d'euros d'argent public ont permis de développer cette méthode de pêche destructrice.

La mer est également polluée par l’activité humaine, par les cours d’eau qui amènent des substances toxiques provenant de l’activité industrielle (hydrocarbures, métaux lourds) et agricole (engrais, nitrates) par l’atmosphère, le vent, la pluie.

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

Tout le monde a entendu parler de l’existence du 7ème continent : « notre production de déchets (de plastique essentiellement) est telle qu’il existe dans le pacifique nord une zone plus grande que la France où les déchets tournent en spirale à l’infini » (Greenpeace).

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

Que faire face à l’ampleur de ce désastre, des solutions existent-t-elles ?

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

Que consommer et comment consommer pour ne pas peser plus sur cet écosystème fragilisé ?

  • Rendez-vous avec Valérie de Brenne et Bloom mardi 20 novembre à 19H30 au café Le Talus aux Lilas.

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Subventions illégales à la pêche électrique et mauvaise administration des institutions : BLOOM durcit le ton et saisit la Médiatrice européenne (Communiqué de presse du 6 novembre 2018)

Alors que les négociations européennes s’orientent vers une reconduction illégitime de la pêche électrique en Europe, au détriment des pêcheurs artisans, BLOOM durcit le ton et dénonce la complicité des Etats membres ainsi que de la Commission européenne avec une poignée de lobbies industriels puissants. D’une part, BLOOM saisit aujourd’hui la Médiatrice européenne, Emily O’Reilly, chargée d’arbitrer les cas de mauvaise administration des institutions européennes, de transparence et d’éthique, pour qu’elle constate les graves manquements administratifs de la Commission européenne dans le dossier de la pêche électrique. D’autre part, après un bras de fer avec le gouvernement néerlandais, BLOOM a eu raison du mur d’opacité opposé par les Pays-Bas et leurs lobbies industriels à nos demandes de transparence à propos des subventions publiques accordées à la pêche électrique. Le fichier de subventions publiques que nous avons obtenu nous permet de révéler aujourd’hui l’étendue du mensonge des lobbies et l’illégalité des aides publiques accordées aux navires industriels, contre l’intérêt général et en rupture avec le cadre réglementaire.

Mauvaise administration de la Commission européenne

Cela fait plus d’un an que BLOOM a porté plainte contre les Pays-Bas en révélant l’illégalité des licences de pêche électrique accordées aux navires néerlandais pour pratiquer cette méthode de pêche destructrice et interdite en Europe jusqu’en 2006. Selon les termes définis par la procédure de plainte citoyenne, la Commission européenne disposait d’un an pour répondre à la requêté déposée par BLOOM le 2 octobre 2017. Depuis cette date, le statut illégal des dérogations néerlandaises et les nombreux dysfonctionnements des institutions européennes ont été confirmés par un ancien juriste de la Commission européenne. Malgré cela, la Commission a failli à répondre à notre plainte et, ce faisant, nuit gravement au bon déroulement des négociations européennes sur l’avenir de la pêche électrique.

« La Commission est responsable d’un gigantesque désordre européen » assénait Mathieu Colléter, responsable des relations science & politique chez BLOOM. « Elle a délibérément autorisé une méthode de pêche qui était interdite en Europe, en agissant contre les recommandations explicites des scientifiques. Cette décision scandaleuse mène aujourd’hui à la faillite des petits pêcheurs côtiers autour de la Mer du Nord. »

Claire Nouvian, fondatrice de BLOOM renchérissait : « Le fait de ne pas avoir répondu à notre plainte est symptomatique du pouvoir arbitraire de la Commission européenne. Juge et partie, elle peut s’exempter de rendre des comptes. Les négociations européennes s’orientent vers une reconduction de la pêche électrique ce qui condamne les pêcheurs artisans à disparaître. La situation est trop grave pour rester passifs. Les institutions doivent cesser de servir de mangeoire à lobbies. Cette conduite calamiteuse des affaires publiques pousse les gens au désespoir et dans les bras des populistes anti-Europe. Nous comptons sur l’intervention rapide de la Médiatrice européenne pour mettre de l’ordre dans ce dossier désastreux de la pêche électrique. »

En refusant d’instruire la plainte de BLOOM, la Commission masque aux citoyens européens une information capitale dans le cadre des négociations actuelles sur l’interdiction de la pêche électrique en Europe.

Les implications financières scandaleuses du dossier « pêche électrique »

BLOOM révèle aujourd’hui l’ampleur du scandale financier lié au développement de cette méthode de pêche destructrice et longtemps interdite.

Les Règlements européens prévoient que les aides publiques allouées au secteur de la pêche fassent l’objet d’une publication transparente rigoureuse. Malgré la clarté du cadre réglementaire, l’État néerlandais n’a pendant longtemps pas accédé à nos demandes de transparence et a échoué à publier ces données, notamment pour la période cruciale de 2007 à 2014 correspondant au moment où les chalutiers conventionnels des Pays-Bas se sont convertis à l’électricité. BLOOM a fini par avoir raison de la détermination du gouvernement néerlandais à dissimuler les aides allouées à son secteur industriel de la pêche. Après une plainte déposée auprès de la Commission européenne en avril 2018, une saisine de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) et un courrier adressé au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, l’État néerlandais a obtempéré et mis en ligne, en juin 2018, le fichier des subventions publiques allouées au secteur de la pêche aux Pays-Bas.

BLOOM a minutieusement analysé ces données qui permettent de révéler aujourd’hui les dysfonctionnements systémiques des institutions et des États membres et les impacts négatifs concrets de leurs rapports incestueux avec les lobbies industriels. Contrairement aux affirmations péremptoires des lobbies VisNed et Nederlandse Vissersbond, la pêche électrique n’a pas été « à peine subventionnée » : le développement de la pêche électrique a bel et bien été massivement subventionné par les contribuables européens. En effet, une estimation conservatrice permet d’affirmer qu’au moins 21,5 millions d’euros de subventions publiques ont été alloués au soutien, à la légitimation et au développement de la pêche électrique aux Pays-Bas depuis 2007, par le biais des deux instruments financiers européens d’aide au secteur de la pêche : 14,3 millions d’euros au titre du Fonds européen pour la pêche (entre 2008 et 2016) et 6,5 millions d’euros au titre du Fonds européen pour les affaires maritimes et la pêche (FEAMP) depuis 2017. Ces subventions sont scandaleuses et même illégales à plusieurs titres :

  • Les subventions accordées au titre de la « recherche » (qui n’a jamais eu lieu, cf. « Pour aller plus loin ») ont toujours transité sans aucune transparence par des représentants d’intérêts privés comme VisNed et Nederlandse Vissersbond. Interrogés sur l’utilisation de ces fonds, les chercheurs néerlandais ont refusé de fournir le moindre élément ;
  • Plus d’un demi-million d’euros a été alloué au processus de certification des flottes chalutières néerlandaises par le très controversé label privé MSC. Le segment électrique — qui compte aujourd’hui pour quasiment 100% des captures de ces flottes — a raté cette certification en 2016 pour 3%. Ces montants sont par ailleurs bien supérieurs aux coûts engendrés par une telle certification (entre 12 000 et 100 000 euros par pêcherie) ;
  • Toutes ces subventions ont été accordées en contravention des règlements européens : les subventions publiques ne peuvent pas servir à augmenter l’efficacité de pêche, ce que la pêche électrique fait clairement. Par ailleurs, il faut garder à l’esprit que la vaste majorité des chalutiers électriques sont illégaux. Toute subvention leur étant accordée l’est donc également.

Par ailleurs, BLOOM révèle aujourd’hui que des subventions publiques, à hauteur de 2,7 millions d’euros, ont servi à développer une méthode de pêche explicitement interdite par la réglementation européenne : le chalut électrique à panneaux (voir « Pour aller plus loin » ci-dessous). « La réglementation actuelle ne prévoit aucune dérogation pour ce type d’engin et son subventionnement est donc illégal » réagissait Frédéric Le Manach, directeur scientifique de BLOOM. « Avec une assurance qui en dit long sur la certitude de son impunité, le lobby de la pêche électrique a ouvertement reconnu prendre de l’avance sur le cadre réglementaire en développant de nouvelles pêcheries électriques ! »

Mathieu Colléter alerte l’opinion publique et les décideurs : « Sans sursaut des institutions lors du prochain Trilogue, c’est la porte ouverte assurée à une conversion massive à l’électricité de la flotte industrielle européenne au mépris du principe de précaution, de la ressource, des écosystèmes marins, et des pêcheurs artisans« . BLOOM a indiqué l’existence de ce nouvel élément à l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) pour étayer sa saisine de juin 2018.

BLOOM appelle à un sursaut des institutions européennes

BLOOM exhorte le Parlement, le Conseil et la Commission européenne à se ressaisir et à ne pas perdre de vue leur mission de protection de l’ensemble des citoyens européens. Les contribuables refusent que les richesses publiques soient utilisées pour détruire les meilleures pratiques de pêche, les emplois et les écosystèmes marins. Il est urgent que les trois institutions européennes rétablissent l’interdiction totale de la pêche électrique, comme ce fut le cas jusqu’en 2006. En janvier 2018, le Parlement européen s’est prononcé avec une forte majorité en faveur d’une interdiction totale de la pêche électrique. Il serait aujourd’hui difficilement compréhensible, face à l’accumulation des éléments à charge, de continuer à autoriser la destruction des écosystèmes marins et des économies côtières par le biais de la pêche électrique. Au bord du gouffre, les pêcheurs artisans du sud de la Mer du Nord ont manifesté en Belgique et en France le samedi 3 novembre pour témoigner de leur désarroi et de leur colère face au cynisme destructeur des institutions politiques, tant en France qu’à Bruxelles.

Les manœuvres politiciennes pour obtenir l’autorisation de la pêche électrique sont, elles, bien présentes et contaminent aujourd’hui le Parlement. Les représentants de plusieurs partis européens œuvrent en effet en sous-main pour permettre l’utilisation et le développement de cette méthode de pêche. Ces petits arrangements, loin des idéaux démocratiques européens, risquent d’arriver à leur fin. « Alors que l’Union européenne fait aujourd’hui face à une crise majeure, les institutions politiques doivent agir de manière transparente et démocratique dans ce dossier. Il serait incroyable que nos écosystèmes marins et les pêcheurs artisans soient sacrifiés sur l’autel du profit de quelques pêcheurs néerlandais. La pêche électrique est tout sauf innovante, elle est aujourd’hui un danger pour notre démocratie européenne  » conclut Mathieu Colléter.

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9 novembre 2018 5 09 /11 /novembre /2018 15:14

Nous dépendons tous de la forêt pour subvenir à nos besoins. La France importe et consomme des produits qui peuvent contribuer à la déforestation à l’autre bout du monde : c’est la « déforestation importée ». Consommons autrement pour protéger les forêts de notre planète ! Déforestation importée : arrêtons de scier la branche ! Un rapport de WWF  du 8 novembre 2018. Lire aussi L’huile de palme, omniprésente ou interdite ?, La disparition des surfaces boisées mondiales a bondi de 51 % en 2016 et Déforestation : les forêts émettent plus de CO2 qu’elles n’en absorbent.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Au cours des cinq dernières années, la France a potentiellement contribué à déforester 5,1 millions d’hectares, soit environ deux fois la superficie de la Bretagne, à travers ses importations de 7 matières premières (soja, cacao, bœuf & cuir, huile de palme, caoutchouc naturel, bois et pâte à papier). Cela signifie qu’en 50 ans, nous avons potentiellement déforesté une surface équivalente à la superficie de la France métropolitaine, ailleurs dans le monde. Voici le constat alarmant d’une nouvelle étude publiée aujourd’hui par le WWF France, qui dresse pour la première fois un état des lieux du risque de déforestation associé aux importations françaises. 

Quand nos emplettes déciment les forêts

Ensemble, stoppons la déforestation !

Beaucoup de produits que nous achetons régulièrement contribuent à la déforestation. Ainsi, la viande, les œufs et les produits laitiers que nous mangeons chaque jour sont dérivés d’animaux nourris au soja. Soja dont la culture ne cesse de s’étendre, empiétant sur les forêts naturelles d’Amérique du Sud. Idem pour le chocolat fabriqué à base de cacao cultivé en Afrique de l’Ouest au détriment des forêts. Idem encore pour le diesel qui contient de l’huile de palme, dont les plantations se substituent aux forêts tropicales du Sud-Est…

Près de 7,6 millions d’hectares de forêts ont disparu chaque année entre 2010 et 2015. Et avec eux, des services écosystémiques essentiels. Car la forêt nous approvisionne en eau, en nourriture, en médicaments. L’exploitation de ses ressources naturelles procure des revenus à de nombreuses personnes. Mais elle remplit aussi des fonctions écologiques indispensables d’épuration de l’air, de l’eau et des sols, de stockage de carbone, de rempart face à l’érosion etc.

Consommons moins et mieux

5,1 millions d’hectares : c’est la surface potentiellement déforestée pour produire ce que la France importe chaque année.

Comment réduire notre empreinte sur les forêts du monde ? En privilégiant les modes de production qui ne génèrent pas de déforestation. En bref, consommons moins et mieux !
Et pour commencer, concentrons nos efforts sur les matières premières les plus « fautives », celles dont la production est généralement associée à la déforestation. En tête, le soja, l’huile de palme, le cacao et le caoutchouc naturel

Ensemble, stoppons la déforestation !

Soja

  • La viande, les œufs et les produits laitiers sont dérivés d'animaux qui ont été nourris au soja. Une matière première cultivée au détriment des forêts d'Amérique du Sud.

  • La France importe 4,8 millions de tonnes de soja par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Diversifier notre alimentation en protéines, en consommant et en apprenant à cuisiner des protéines végétales ;

  • Réduire notre consommation de produits issus des animaux (viande, oeufs, produits laitiers)

  • Choisir des produits certifiés.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Huile de palme

  • Le diesel que nous mettons dans nos véhicules contient une part d’huile de palme dont la culture se fait au détriment des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est.

  • La France importe 970 000 tonnes d'huile de palme par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Réduire notre consommation de produits transformés contenant potentiellement de l’huile de palme ;

  • Eviter le choix du diesel, qui pollue et roule partiellement à l’huile de palme ;

  • Privilégier des produits à base d’huile de palme certifiée RSPO.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Cacao

  • Les tablettes de chocolat que nous avons plaisir à consommer au goûter contiennent du cacao qui a détruit des forêts en Afrique de l’Ouest.

  • La France importe 460 000 tonnes de cacao par an.

A notre échelle nous pouvons :

  • Consommer moins de produits chocolatés transformés, qui contiennent généralement du chocolat de moins bonne qualité ;

  • Privilégier du chocolat certifié d’un point de vue environnemental et social (labelisé Rainforest Alliance, UTZ, Fairtrade ou Agriculture biologique).

Ensemble, stoppons la déforestation !

Caoutchouc naturel

  • Le caoutchouc naturel présent dans les pneus de nos voitures est lui aussi issu de la déforestation en Indonésie et Malaisie.

  • La France importe 410 000 tonnes de caoutchouc par an.

A notre échelle, nous pouvons :

Encourager les constructeurs automobiles à être plus transparent sur leur chaîne d'approvisionnement

Ensemble, stoppons la déforestation !

Pâte à papier

  • La pâte à papier que nous utilisons au quotidien (papier hygiénique, papeterie, etc.) a souvent été cultivée au Brésil sur des terres confisquées aux populations autochtones.

  • La France importe 8,2 millions de tonnes de pâte à papier par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Privilégier l'achat de produits papetiers (papier toilette ou papeterie) en papier recyclé ou certifiés FSC, qui permet de soutenir la gestion responsable des forêts ;

  • Éviter d'imprimer si c'est inutile ;

  • Trier le papier pour qu'il soit recyclé.

Ensemble, stoppons la déforestation !

Bœuf et cuir

  • Pour produire le cuir de nos chaussures dérivé de bovins, de nombreuses forêts brésiliennes ont été converties en pâturages.

  • La France importe 360 000 tonnes de bœuf et cuir par an.

A notre échelle, nous pouvons :

  • Manger moins de bœuf et privilégier une viande élevée en France ou en Europe et certifiée Agriculture biologique ;

  • Limiter nos achats de paires de chaussures en cuir et privilégier celles dont le cuir n'a pas contribué à la déforestation ou en cuir certifié Agriculture biologique ;

  • Réduire nos achats de vêtements et chaussures, notamment en cuir ;

  • Participer à l’économie circulaire : choisissons des articles de seconde main !

Ensemble, stoppons la déforestation !

Bois

  • Les terrasses ou clôtures en bois dont nous nous servons pour aménager nos logements peuvent contribuer à détruire les forêts boréales de Russie.

  • La France importe 7,3 millions de tonnes de bois par an.

A notre échelle, nous pouvons : 

  • Recycler les objets bois et meubles en fin de vie ;

  • Réduire l’utilisation de produits à usage unique et difficilement recyclables ou réutilisables en bois (tel les cures-dents ou les baguettes en bois) ;

  • Acheter des produits bois recyclés ou certifiés FSC.

Une conséquence de la déforestation : une plantation d'Eucalyptus détruire à Bahia au Brésil.

Une conséquence de la déforestation : une plantation d'Eucalyptus détruire à Bahia au Brésil.

La déforestation est également l’une des principales causes de disparition des espèces, en détruisant et en fragmentant les espaces qui abritent la biodiversité, notamment en Amérique du Sud, où nous avons perdu 89% des populations de vertébrés sauvages depuis 1970, comme l’a récemment révélé le Rapport Planète Vivante 2018 du WWF. 

Alors que la France est signataire de plusieurs déclarations internationales visant à mettre fin à la déforestation des chaînes d’approvisionnement agricoles et forestières, il est indispensable que le gouvernement et l’ensemble des acteurs français agissent concrètement pour réduire l’empreinte déforestation importée de la France.

L'adoption de la SNDI

Si le WWF France salue la volonté du gouvernement d’adopter une Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI), qui devrait être rendue publique prochainement, il appelle notamment :  

  • Les pouvoirs publics à :

    • Décliner de façon opérationnelle cette stratégie en définissant un plan d’actions avec des objectifs quantifiables et vérifiables et des moyens financiers;

    • Supprimer dans le projet de loi de finances 2019 l’avantage fiscal dont bénéficient les agrocarburants ayant un fort impact sur l’environnement; 

    • Mettre en œuvre l’action 57 du plan biodiversité visant à une politique “zéro déforestation dans les marchés publics” en 2022; 

    • Soutenir la création d’un label “zéro déforestation”.

  • Les entreprises à : 

    • Prendre et tenir des engagements d’approvisionnement “zéro déforestation” sur l’ensemble de leur chaîne de valeur ;

    • Agir en urgence puisqu’une grande partie des grandes entreprises a déjà pris des engagements zéro déforestation à l’horizon de la fin 2020 pour lesquels il reste à peine 500 jours.

  • Les investisseurs publics et privés à : 

    • Investir dans la réhabilitation de terres dégradées pour l’agriculture ou la foresterie; 

    • Se doter de politiques d’investissements qui excluent la déforestation et à mesurer leur exposition au risque déforestation.

Les consommateurs, à consommer autrement (moins de viande par ex.) et à privilégier les produits certifiés (Bio, FSC, etc.).

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5 novembre 2018 1 05 /11 /novembre /2018 16:16

Depuis 50 ans, une forêt spontanée poussée sur d’anciennes carrières est devenue un lieu écologique remarquable à cheval sur quatre villes de Seine-Saint-Denis. Mais l’avenir de la forêt de la Corniche des forts est menacé par un projet de « base de loisirs » portée par la région Île-de-France. Les opposants s’organisent pour ralentir l’avancée des pelleteuses et ouvrir le dialogue avec la présidente de la région Île-de-France, porteuse du projet. D’après Julie Lefebvre, Sylvain Piron et Sarah Hadrane pour Reporterre les 5 octobre & novembre 2018. Julie Lefebvre et Sylvain Piron appartiennent au collectif les Amis de la forêt de la Corniche des forts. Ce collectif regroupe depuis 2012 des citoyens et des représentants des associations de plusieurs villes de Seine-Saint-Denis qui avaient répondu à l’appel de Fabrice Nicolino pour sauver cette forêt et y créer un observatoire populaire de la biodiversité. Lire aussi La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes et Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre.

Comme chaque dimanche, plus de deux cents personnes étaient rassemblées le 14 octobre 2018.

Comme chaque dimanche, plus de deux cents personnes étaient rassemblées le 14 octobre 2018.

À l’ombre de la tour de Romainville (Seine-Saint-Denis), à deux kilomètres au nord-est de Paris, une forêt sauvage et poétique s’est constituée sur d’anciennes carrières de gypse. Sur 27 hectares, à l’abri des regards, la nature s’est reconstituée. Les clématites et les houblons qui s’accrochent aux sycomores et aux merisiers forment une jungle au relief escarpé. Ce refuge de la biodiversité ordinaire (insectes, papillons, chauve-souris, oiseaux, renards, etc.) qui abrite aussi quelques espèces remarquables (conocéphales gracieux, agripaumes cardiaques, éperviers) est sans équivalent dans une Seine-Saint-Denis qui ne cesse de se densifier et d’encercler toujours plus près, cette forêt en devenir.

Depuis vingt ans, la région Île-de-France projette de faire de ce bois la pièce centrale d’une « base de loisirs » entre les forts de Noisy-le-Sec et de Romainville. Dans les années 2000, la région envisageait une destruction totale de la forêt et prévoyait d’y accueillir plus d’un million de visiteurs par an. Au fil des années et des études, l’espace « à combler et à aménager » s’est réduit à 8 hectares, ce qui représente encore un tiers de la forêt. Les élus de tous bords ne semblent pas encore avoir pris la mesure de l’érosion de la biodiversité ni de l’urgence du réchauffement climatique. Ils semblent surtout impatients de pouvoir inaugurer une « plaine de loisirs » ou une « prairie » avant les prochaines élections et n’ont pas pris la peine de consulter les citoyens des villes. Et les promoteurs annoncent déjà un « parc » à l’emplacement de la forêt sur leurs plaquettes commerciales !

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale
À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

Les « aménagements » proposés et les « usages » ludiques sont d’une grande banalité, sans rapport avec la nature forestière du site

Pour les Amis de la forêt de la Corniche des forts, qui s’opposent depuis des années à ces aménagements inutiles, il faut au contraire protéger et mettre en valeur le paysage et la biodiversité de ce bois méconnu et de ces carrières. Au lieu d’être dépensé pour combler les galeries et défricher plus d’un millier d’arbres, le budget de 14 millions serait plus utilement affecté à l’entretien des parcs de ce coteau et pour faciliter l’accès des riverains à ces espaces verts. Réduit dans son extension sans être repensé sur le fond, le projet paysager est obsolète et va à l’encontre de ce qui se fait ailleurs. Les galeries seraient comblées par l’injection de 100.000 tonnes de sable et de « lait » de ciment, puis recouvertes de géogrilles qui imperméabiliseront le sol. Les prairies créées de manière artificielle augmenteraient la température l’été, alors que la forêt offre aujourd’hui une source de fraîcheur incomparable.

Un extrait de la plaquette d’information distribuée par la région Île-de-France
Un extrait de la plaquette d’information distribuée par la région Île-de-France

Un extrait de la plaquette d’information distribuée par la région Île-de-France

Dans la dernière version du projet, dévoilée en 2018, les « aménagements » proposés et les « usages » ludiques sont d’une grande banalité, sans rapport avec la nature forestière du site. Le patrimoine minier a été curieusement oublié, alors que des maisons de carriers, un tunnel maçonné et des fours à plâtre témoignent encore de l’histoire du lieu. Les agrès « sportifs » pourraient pourtant trouver place dans le parc limitrophe de la Sapinière, mais celui-là a le tort d’être géré par le département, et non par la région. La nature est ici prisonnière des frontières administratives et d’une vision utilitariste à court terme. En guise de justification écologique, le projet prétend lutter contre une plante invasive, la Renouée du Japon, qui ne constitue pourtant pas une menace d’envergure. La nécessité de combler les galeries n’a jamais fait l’objet d’enquête contradictoire. Les impacts sur le sol ou sur le cycle de l’eau, tout comme les coûts écologiques et économiques globaux de ce projet n’ont pas été sérieusement pris en compte.

Résistances au béton

En lisière de la forêt de la Corniche des forts, les forces de l’ordre patrouillent. Ils interdisent l’accès à ce site remarquable aux opposants au projet d’aménagement porté par la région Île-de-France. Le motif : ils veulent que les ouvriers puissent reprendre le déboisement et le terrassement commencés le 8 octobre. « Sept personnes sont convoquées au tribunal administratif de Montreuil le 7 novembre pour avoir été contrôlées dans l’enceinte de la forêt le 22 octobre. On ne sait pas pourquoi seulement ceux-là. L’un d’eux est un photoreporter, avec carte de presse », raconte Sylvain Piron, militant au sein du collectif les Amis de la Corniche des forts.

Des citoyens se relaient pour défendre ce site remarquable contre les bulldozers du projet d’aménagement.

Des citoyens se relaient pour défendre ce site remarquable contre les bulldozers du projet d’aménagement.

Patrick Karam, vice-président du conseil régional chargé de la jeunesse, des sports, des loisirs, de la citoyenneté et de la vie associative supervise également le dossier d’aménagement de la forêt. Il affirme que la mobilisation des opposants a porté préjudice à l’avancée des travaux, qui se sont arrêtés durant 2 semaines. « Les ouvriers étaient terrorisés, on les a mis en sécurité parce qu’on ne peut pas travailler dans ces conditions », dit-il, justifiant la présence policière. Sur place, les militants discutent pourtant avec les forces de l’ordre. « Notre mobilisation pour préserver la forêt est non violente et joyeuse, afin d’empêcher tout débordement qui mettrait les citoyens en danger. Nous discutons avec les ouvriers, avec les policiers », explique Sylvain Piron.

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

« Ça nous intéresse d’ouvrir la forêt aux citoyens, mais pas d’en faire une base de loisirs » 

L’intérêt de la région Île-de-France pour l’aménagement des 28 hectares escarpés de cette forêt remarquable a commencé en 1994, quand le site a été choisi pour accueillir la base de loisirs que les élus imaginaient pour cette partie de la Seine-Saint-Denis. L’aménagement souhaité a connu plusieurs avatars. Celui de 2016, baptisé Ilex 2, est le dernier en date. Il est porté par la Région présidée par Valérie Pécresse (LR). D’après un courrier à ses administrés, la maire de Romainville, Corinne Valls, présente ainsi Ilex 2 : « 4,5 hectares vont former une zone consacrée aux loisirs et à l’observation de la nature. 2,4 hectares de zones d’écopâturage, fermés au public, mais entourés d’un chemin d’observation pour permettre le développement de nouvelles espèces végétales et limiter l’expansion d’espèces invasives comme la renouée du Japon. Cette zone redeviendra à terme boisée de façon naturelle. 1,1 hectare pour une zone d’activités ludiques créée dans un second temps. Les 20 hectares restants seront complètement fermés au public et sanctuarisés, permettant ainsi au bois, aujourd’hui à un stade de développement jeune, de devenir mature. De plus après les travaux, un hectare sera reboisé. » Pour l’élu régional Patrick Karam, l’accusation de porter atteinte à la forêt n’est pas justifiée : « Aujourd’hui, nous avons sauvé la forêt en ne reprenant pas le projet de l’ancienne majorité. C’était pour nous insupportable de détruire cette forêt-là », dit-il, en faisant référence au projet Ilex 1, qui, en 2001, prévoyait la destruction totale de la forêt et le comblement des carrières.

Une autre voie pour permettre au public de profiter du génie des lieux

Sylvain Piron n’a pas la même lecture : « La Région et Valérie Pécresse prétendent apporter un projet plus écologique que le précédent, mais c’est faux, parce qu’ils oublient le projet intermédiaire de 2012. »

Le projet alternatif d'EELV dans sa version de 2014

Le militant ajoute : « Au bord de cette forêt, il y a un parc départemental, une grande prairie en pente avec des jeux d’enfants, qui sont maintenant désaffectés. Et ensuite, on veut détruire une forêt pour y mettre des jeux ? »

D’autres pistes sont pourtant envisageables. Des étudiants en architecture ont travaillé sur cette forêt, la considérant comme un véritable trésor. Ils ont dessiné des passerelles, des liaisons sur les pourtours, des postes d’observation pour inventer une nouvelle façon d’être avec la nature, montrant une autre voie pour permettre au public de profiter du génie des lieux. De nombreuses voix s’élèvent depuis des mois, une pétition a réuni près 5.000 signatures, en vain. Le projet poursuit sa route. Est-ce le sort de ce département que de n’avoir jamais de politique environnementale et urbaine digne de ce nom ?

De nombreux élu.e.s EELV, Génération.s, France Insoumise lors du rassemblement le 27 octobre 2018.

De nombreux élu.e.s EELV, Génération.s, France Insoumise lors du rassemblement le 27 octobre 2018.

« Pas de réponse de Valérie Pécresse » 

Autour de la forêt, la mobilisation des opposants ne faiblit pas. Ils se réunissent tous les jours à 7h30 et sont déjà des centaines à s’engager, en privilégiant deux modes d’action distincts. Il y a ceux qui souhaitent bloquer le chantier immédiatement en s’attachant aux arbres ou en montant des barricades. Et ceux qui tentent d’ouvrir un dialogue par des démarches juridiques. Ces deux pratiques restent complémentaires, selon Pierre Serne, conseiller régional (Alternative écologiste et sociale) : « J’ai tendance à dire que, si on veut donner du temps aux avocats pour arracher un référé, il faut aussi ralentir le chantier au maximum par des actions de désobéissance civile, pour avoir encore des choses à sauver. »

En compagnie d’une quarantaine d’élus locaux et nationaux de différents partis, Annie Lahmer, conseillère régionale EELV, a signé l’appel au dialogue lancé par la députée Sabine Rubin le 23 octobre. Les signataires demandent à Valérie Pécresse, la présidente du conseil régional d’Île-de-France, d’établir un moratoire pour réexaminer le dossier. « Je veux bien entendre le discours des uns et des autres, mais qu’on les entende ! » a expliqué Sabine Rubin, qui aimerait mettre tout le monde d’accord.

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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 10:22

Organisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) du mardi 30 octobre jusqu’au 1er novembre, elle met en avant le combat contre « le plus grand risque environnemental pour la santé ». Le 30 octobre d’après l'OMS, atmo-grandest.eu et Le Monde. Lire aussi 100 000 euros d'astreinte journalière demandés à l'Etat face à l’inaction sur la pollution de l’air, Pollution de l’air : le match du siècle et Médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir face à la pollution de l’air.

Getty Images

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La première conférence mondiale dédiée à la pollution de l’air et à la santé se tient du 28 octobre au 1er novembre 2018 à Genève (Suisse), au siège de l’OMS, autour des priorités suivantes :

> Améliorer la qualité de l’air ;
> Combattre le changement climatique ; 
> Sauver des vies.

La santé mondiale et la planète en danger

Dans son communiqué de presse du 2 mai 2018 (lire La pollution de l’air tue 7 millions de personnes dans le monde chaque année), l'OMS faisait ce constat sanitaire très alarmant : neuf personnes sur dix respirent un air pollué dans le monde, trop chargé en particules fines (PM 2,5, de diamètre inférieur à 2,5 µm) et sont exposés à des concentrations qui dépassent les recommandations sanitaires (10 µg/m³ par an). Cette surexposition chronique entraîne 6,5 millions de morts prématurées chaque année. C’est aussi l’un des facteurs principaux de mortalité non contagieux les plus importants au monde, davantage que les morts cumulés du sida (1,1 million), de la tuberculose (1,4 million), du diabète (1,6 million) et des accidents de la route (1,3 million). Enfin, la pollution atmosphérique contribue au changement climatique via les gaz à effet de serre. Cette conférence entend donc aborder ces problématiques en tenant compte des aspects AIR, CLIMAT, ENERGIE et SANTE.

Des pistes de réflexion

Cette conférence sera l’occasion pour les leaders mondiaux de s’engager à agir contre cette grave menace pour la santé, qui écourte les vies de près de 7 millions de personnes chaque année. Il faut agir, notamment de la façon suivante:     

  • Le secteur de la santé doit prendre des mesures pour informer, éduquer, fournir des ressources aux professionnels de la santé, et s’engager dans l’élaboration de politiques intersectorielles.
  • Des politiques doivent être mises en œuvre pour réduire la pollution de l’air: tous les pays doivent s’efforcer de respecter les recommandations mondiales de l’OMS en matière de qualité de l’air pour améliorer la santé et la sécurité des enfants. Pour y parvenir, les gouvernements doivent adopter des mesures telles que la réduction de la dépendance excessive à l’égard des combustibles fossiles dans le bouquet énergétique mondial, en investissant pour améliorer l’efficacité énergétique et en facilitant l’adoption des énergies renouvelables. Une meilleure gestion des déchets peut réduire le volume des déchets brûlés dans les communautés et par conséquent réduire la pollution de l’air au sein de celles-ci. L’usage exclusif de techniques et de combustibles non polluants pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage dans les habitations peut considérablement améliorer la qualité de l’air au sein des foyers et dans les communautés qu’ils forment.
  • Des mesures doivent être prises pour réduire au minimum l’exposition des enfants à la pollution de l’air: les écoles et les crèches doivent être situées loin des principales sources de pollution de l’air telles que les routes à fort trafic, les usines ou les centrales énergétiques.

A la différence du changement climatique, aucune convention des Nations unies n’encadre la pollution de l’air. La conférence ne débouchera pas sur une déclaration finale. « A chaque fois, il faut négocier des textes qui finissent par se retrouver vidés de leur substance, prévient Maria Neira, rompue aux négociations internationales. Nous avons préféré opter pour des engagements volontaires des Etats et des villes afin de créer une sorte d’émulation. » Pas dupe des effets d’annonce, la responsable de l’OMS précise que des groupes de suivi seront mis en place pour vérifier que les engagements seront bien tenus.

 

La première conférence mondiale sur la pollution de l'air s'est ouverte à Genève

Plus de 90% des enfants dans le monde respirent chaque jour un air pollué

Un communiqué de presse de l’OMS le 29 octobre 2018.

Chaque jour, près de 93% des enfants de moins de 15 ans dans le monde (soit 1,8 milliard d’enfants) respirent un air si pollué que leur santé et leur développement sont gravement mis en danger. Nombreux sont ceux qui vont en mourir: l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime qu’en 2016, 600 000 enfants sont décédés d’infections aiguës des voies respiratoires inférieures dues à la pollution de l’air.

Un nouveau rapport de l’OMS sur la pollution de l’air et la santé de l’enfant (Prescribing clean air) se penche sur le lourd tribut que la pollution de l’air ambiant (extérieur) et de l’air à l’intérieur des habitations fait peser sur la santé des enfants dans le monde, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ce rapport paraît à la veille de la première conférence mondiale jamais organisée par l’OMS sur la pollution de l’air et la santé. 

Il révèle que quand les femmes enceintes sont exposées à un air pollué, elles risquent davantage d’accoucher prématurément, et de donner naissance à des nouveau-nés de faible poids. La pollution de l’air a aussi des répercussions sur le développement neurologique et les capacités cognitives, et peut provoquer de l’asthme et certains cancers de l’enfant. Les enfants qui ont été exposés à des niveaux élevés de pollution de l’air peuvent courir un risque élevé de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires plus tard au cours de leur vie.

«La pollution de l’air empoisonne des millions d’enfants et détruit leur vie», déclare le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. «C’est inexcusable. Chaque enfant doit être en mesure de respirer un air non pollué de façon à pouvoir grandir et s’épanouir pleinement».

L’une des raisons pour lesquelles les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets de la pollution de l’air tient au fait qu’ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent ainsi davantage de polluants. Ils vivent aussi à une moindre distance du sol, où certains polluants atteignent des concentrations record – à un moment où leur cerveau et leur corps sont en plein développement.

Les nouveau-nés et les jeunes enfants sont aussi plus sensibles à la pollution de l’air à l’intérieur des habitations où les techniques et les combustibles utilisés régulièrement pour la cuisine, le chauffage et l’éclairage sont polluants.

«La pollution de l’air freine le développement cérébral de l’enfant, et a une incidence sur sa santé de bien des façons, plus nombreuses que nous le pensons. Mais il existe de nombreux moyens simples de réduire les émissions de polluants dangereux», déclare le Dr Maria Neira, Directrice du Département Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé à l’OMS.

«L’OMS soutient la mise en œuvre de mesures de politique générale favorisant la santé comme l’accélération du passage à des techniques et combustibles de cuisson et de chauffage non polluants, la promotion de l’utilisation de moyens de transport plus propres, des logements et de l’urbanisme écoénergétiques. Nous contribuons à poser les premiers jalons pour la production d’une électricité à faibles émissions, des technologies industrielles plus sûres et plus propres et une meilleure gestion des déchets au niveau local», a-t-elle ajouté.

Principales conclusions: 

  • La pollution de l’air affecte le développement neurologique, conduisant à des résultats plus faibles aux tests cognitifs, et a des conséquences négatives sur le développement mental et moteur.

  • La pollution de l’air endommage les fonctions pulmonaires des enfants, même à des taux d’exposition faibles.

  • À l’échelle mondiale, 93% des enfants de moins de 15 ans dans le monde sont exposés à des niveaux de particules fines dans l’air ambiant (PM2,5) supérieurs aux niveaux préconisés par les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air, parmi lesquels 630 millions d’enfants de moins de cinq ans, et 1,8 milliard d’enfants de moins de 15 ans.

  • Dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier, 98% des enfants de moins de cinq ans sont exposés à des niveaux de particules fines dans l’air ambiant (PM2,5) supérieurs aux niveaux préconisés par les lignes directrices de l’OMS sur la qualité de l’air. Par comparaison, dans les pays à revenu élevé, 52% des enfants sont exposés à des niveaux supérieurs aux niveaux recommandés par l’OMS.

  • Plus de 40% de la population mondiale – dont 1 milliard d’enfants de moins de 15 ans – est exposée à des niveaux élevés de pollution de l’air à l’intérieur des habitations, essentiellement dus aux techniques et combustibles polluants utilisés pour cuisiner.

  • Environ 600 000 décès chez des enfants de moins de 15 ans ont été attribués aux effets conjoints de la pollution de l’air ambiant et de l’air à l’intérieur des habitations en 2016.

  • Cumulées, la pollution de l’air intérieur due à la cuisson des aliments et la pollution de l’air ambiant (extérieur) causent plus de 50% des infections aiguës des voies respiratoires inférieures chez les enfants de moins de cinq ans dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

  • La pollution de l’air est l’une des principales menaces pour la santé de l’enfant, responsable de près d’un décès sur 10 chez les enfants de moins de cinq ans.

La première conférence mondiale sur la pollution de l'air s'est ouverte à Genève

La pollution de l’air est responsable de 422 000 décès prématurés en Europe

« La pollution atmosphérique est un tueur invisible », alerte l’Agence européenne de l’environnement dans son rapport 2018 sur la qualité de l’air.

L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publie lundi 29 octobre son rapport 2018 sur la qualité de l’air en Europe. Comme le précédent, il n’est pas vraiment rassurant. « La pollution atmosphérique reste trop élevée dans l’ensemble de l’Europe », conclut l’AEE. Et les Européens continuent de le payer avec leur santé.

Selon les dernières données collectées par l’Agence, les concentrations de particules fines (PM2,5, de diamètre inférieur à 2,5 micromètres) ont été responsables d’environ 422 000 décès prématurés (avant l’âge de l’espérance de vie) dans l’ensemble des 41 pays européens en 2015, dont 391 000 dans les 28 Etats membres de l’UE. Soit une légère baisse par rapport à 2014 où le bilan macabre atteignait 399 000 à l’échelle de l’UE. C’est l’Allemagne qui paie le plus lourd tribut (62 300) devant la Pologne (60 600), l’Italie (44 500) et la France (35 800).

« La pollution atmosphérique est un tueur invisible et nous devons intensifier nos efforts pour agir sur ses causes, commente Hans Bruyninckx, le directeur exécutif de l’AEE. M. Bruyninckx appelle l’Europe à « redoubler d’effort » pour notamment « réduire les émissions causées par le transport », rappelant qu’elles sont « généralement plus nocives que celles provenant d’autres sources, car elles se produisent au niveau du sol et le plus souvent en ville, à proximité de la population ».

Dépassements persistants

Le rapport de l’AEE est établi à partir des données collectées par plus de 2 500 stations de surveillance de la qualité de l’air réparties à travers l’Europe. L’analyse des résultats pour l’ensemble de l’année 2016 révèle que « malgré de lentes améliorations, la pollution atmosphérique dépasse toujours les limites établies par l’Union européenne [UE] et les lignes directrices de l’Organisation mondiale de la santé [OMS] », les seuils fixés par l’UE étant souvent moins exigeants que ceux prônés par l’OMS.

Ainsi, pour les PM2,5, le pourcentage de la population urbaine de l’UE exposée à des concentrations supérieures aux limites européennes (20 µg/m3 en moyenne annuelle) était de 6 % en 2016 contre 7 % l’année précédente. Mais cette proportion grimpe à 74 % si on se réfère aux normes de l’OMS, deux fois plus protectrices.

La valeur limite annuelle continue aussi à être « largement dépassée dans l’ensemble de l’Europe » pour le dioxyde d’azote (NO2), gaz principalement émis par les moteurs diesel, note le rapport. Un constat qui vaut aussi pour la France. Le ministère de la transition écologique et solidaire a publié vendredi 26 octobre son bilan national de la qualité de l’air pour 2017. S’il insiste, comme le rapport de l’AEE, sur la tendance globale à l’amélioration depuis 2000, l’année 2017 reste marquée par des dépassements des normes européennes. Ils concernent douze agglomérations dont Paris, Lyon et Marseille pour le NO2 et 27 agglomérations pour l’ozone. Des dépassements persistants qui valent à la France d’être renvoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne.

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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 10:35

Un communiqué de Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux Europe Ecologie les Verts. Lire aussi Notre forêt publique est malade de sa course à la rentabilité. et « Le Temps des forêts » : l’exploitation de la forêt est entrée dans la démesure.

Les forêts françaises ne sont pas à vendre !

Les quatre « Marches pour la forêt » à l’initiative des personnels forestiers de l’Office national des forêts et soutenues par le monde associatif et environnemental sont arrivées le 24 octobre à Cérilly en forêt de Tronçais dans l’Allier, symbole des forêts de chêne prestigieuses héritées de Colbert.

Le but de cette marche était d’alerter l’opinion sur la disparition pure et simple du service public des forêts qu’est l’ONF, en voie de privatisation, et avec un plan de 1 500 suppressions de postes en perspective, et contre l’industrialisation de la forêt et ses conséquences néfastes pour ces espaces naturels indispensables et leur gestion.

Retrouvez ici le Manifeste de Tronçais : Pour la forêt, notre bien commun.

Europe Écologie – Les Verts soutient le mouvement des forestiers et la demande d’une meilleure gestion des forêts publiques. Yannick Jadot et David Cormand se sont déplacés pour apporter le soutien des écologistes aux agents de l’ONF.

Retrouvez dans le JDD la tribune de David Cormand : « La forêt qu’on défigure ».

Alors que le climat s’emballe et que la biodiversité s’effondre, nous partageons l’idée qu’une autre gestion de la forêt est possible et nécessaire : une gestion plus écologique, essentielle pour la préservation du rôle central de la forêt dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Il est urgent de faire converger les énergies déployées, localement ou nationalement, pour défendre la forêt et les services considérables qu’elle rend à toutes et tous, indépendamment de la production de bois : elles stockent naturellement le dioxyde de carbone, permettent la rétention et la filtration de l’eau, sont un berceau pour la biodiversité végétale et animale. Les forêts naturelles représentent une valeur pour la collectivité bien supérieure à celle de la production de bois.

Les évolutions ces dernières années dans la gestion de l’ONF, avec une baisse de la dotation de l’État et un recours accru au personnel contractuel allaient dans le mauvais sens. La politique actuelle et le plan national Forêt-Bois continuent dans la même direction.

Retrouvez les propositions d’Europe Écologie – Les Verts : « Une politique forestière écologique… c’est urgent ! ».

Pour les écologistes, de nombreuses initiatives sont nécessaires pour orienter la politique forestière vers une gestion qualitative et préservant le long terme.

L’ONF doit pouvoir exercer ses missions régaliennes, sans dépendre du cours du bois ou du volume des ventes. C’est à l’État de financer la surveillance des forêts publiques, les missions de police, la gestion durable, la péréquation entre forêts pauvres et riches, la recherche, l’accueil et l’éducation.

Alors que 30% des forêts publiques ne sont pas ou peu exploitables, l’effort de production s’exerce sur des forêts « à flux tendu » : il faut desserrer l’étau productif autour des forêts pour cesser d’affaiblir les écosystèmes.

La politique de développement du bois-énergie doit être encadrée à la fois dans la prospective (véritable connaissance de la ressource, efficacité, bilan carbone global) et dans l’exécution (chartes régionales, traçabilité, certification, politique de subventionnement).

Il faut mettre en place des certifications plus exigeantes, permettant d’engager des sylvicultures plus résilientes et bénéficiant à la biodiversité.

Parce qu’il n’y a pas d’avenir sans forêts, les écologistes continuent à se mobiliser pour la protection des forêts françaises et du service public de la forêt.

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