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27 mai 2018 7 27 /05 /mai /2018 09:04

L’ONG Fonds International pour la Protection des Animaux (IFAW) révèle l’ampleur du commerce en ligne d’animaux vivants ou de produits dérivés qui met en péril des espèces menacées d’extinction. D’après le Fonds International pour la protection des animaux et Pierre Le Hir pour Le Monde le 23 mai 2018. Lire aussi La sixième extinction de masse des animaux s’accélère et Les trafiquants d’espèces sauvages à l’assaut des sanctuaires classés.

Les tortues sont les principales espèces mises en vente en ligne. IFAW

Les tortues sont les principales espèces mises en vente en ligne. IFAW

Tortues, perroquets, rapaces, boas, alligators, guépards, tigres, ours, antilopes, requins, hippocampes, ivoire, cornes de rhinocéros… C’est un trafic à très grande échelle, d’animaux vivants ou de parties de leur corps, qui s’opère sur Internet, à la fois sur les sites de vente en ligne et sur les réseaux sociaux. Une « cybercriminalité » dont le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) révèle l’ampleur et les dangers pour la faune sauvage, dans une enquête dont il publie les résultats mercredi 23 mai.

L’ONG, qui mène une veille sur cette question depuis 2004, s’est focalisée sur quatre pays, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et la Russie, dans lesquels elle dispose de bureaux qui lui ont permis de collecter des données aussi exhaustives que possible.

Elle a conduit cette étude pendant six semaines, à l’automne 2017, avec le concours d’enquêteurs qui ont passé au crible les annonces et les messages en ligne. Son travail ne couvre donc qu’un échantillon très réduit, géographiquement comme dans la durée, d’un commerce dont la Chine, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) dans son ensemble sont des plaques tournantes, mais sur lesquels il n’existe pas de bilan mondial.

Même partiels, les résultats n’en sont pas moins effarants. Sur les seuls quatre pays retenus et en seulement un mois et demi, ont été recensés 5 381 annonces et messages portant sur 11 772 spécimens – animaux vivants ou « produits dérivés » – d’espèces pourtant protégées, car classées comme en danger. L’IFAW ne s’est en effet attaché qu’aux animaux inscrits aux annexes I et II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction (Cites), dont la vente et l’achat sont soit interdits, soit strictement réglementés.

Le perroquet gris du Gabon, dont le commerce international est interdit (à l’exception des oiseaux d’élevage). IFAW

Le perroquet gris du Gabon, dont le commerce international est interdit (à l’exception des oiseaux d’élevage). IFAW

80 % d’animaux vivants

Globalement, les spécimens vivants représentent 80 % des offres, signe de l’engouement pour les « nouveaux animaux de compagnie » exotiques. Dans le détail, plus de la moitié des annonces (55 %) concernent des reptiles, pour l’essentiel des tortues marines ou terrestres, auxquelles s’ajoutent lézards, crocodiles, alligators et serpents. Suivent, pour un quart du total, des oiseaux : perroquets mais aussi rapaces, oies, toucans, grues ou mainates. Les objets en ivoire provenant de défenses ou de dents d’éléphants, hippopotames, baleines, morses ou narvals forment 11 % du panel.

On y trouve encore, à hauteur de 5 %, des mammifères ou parties de mammifères : des félins (guépards, léopards, lions ou tigres) sous forme de spécimens empaillés, de fourrures et de peaux, de la corne de rhinocéros, des pieds, de la peau ou des poils d’éléphant, mais aussi des animaux vivants, notamment en Russie où l’on peut se procurer des ours ou différents primates (tamarins, lémuriens, ouistitis, gibbons et orangs-outans). Le bestiaire ne s’arrête pas là : il comprend également coraux (vivants ou en morceaux), hippocampes, requins, bénitiers géants, tritons ou salamandres…

L’Allemagne constitue à elle seule plus de la moitié de ce marché (6 329 spécimens mis en vente), devant le Royaume-Uni (2 456), la France (1 915) et la Russie (1 072). Mais chaque pays a ses « préférences » : le commerce des produits en ivoire est florissant dans l’Hexagone (38 % du total), tandis que les tortues sont les animaux les plus proposés outre-Rhin (65 %) et, à un moindre niveau, outre-Manche (32 %). Quant à la Russie, elle s’est fait une spécialité de la vente d’animaux vivants de toute nature, des aigles des steppes aux jaguars en passant par les yacks sauvages ou les antilopes saïga.

On peut acheter sur Internet des spécimens empaillés, des peaux et des fourrures de tigres et autres félins (lions, guépards, léopards...) IFAW

On peut acheter sur Internet des spécimens empaillés, des peaux et des fourrures de tigres et autres félins (lions, guépards, léopards...) IFAW

En termes financiers, ce trafic en ligne est très rentable puisque l’ensemble des annonces identifiées représente une valeur de 3,9 millions de dollars (environ 3,3 millions d’euros). « Internet est devenu le premier marché du monde, ouvert sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ce qui démultiplie la possibilité de commerce illicite d’espèces sauvages », observe Céline Sissler-Bienvenu, directrice de l’IFAW pour la France et l’Afrique francophone.

Complexité de la réglementation

Encore, beaucoup d’annonces ont-elles probablement échappé au filet des cyberenquêteurs, qui n’ont pu surveiller que les sites de vente en ligne en accès libre (une centaine dans cette enquête) ou, sur les réseaux sociaux, les publications non protégées par des paramètres de confidentialité. Il ne s’agit donc que de la partie émergée d’une activité que l’ONG juge criminelle, même si certaines offres d’animaux ou de produits d’animaux sont licites.

La frontière est sur ce point souvent mince. Ainsi, bien que le commerce international du perroquet gris du Gabon, inscrit depuis octobre 2016 à l’annexe I de la Cites, soit prohibé, sa vente est autorisée si l’oiseau provient d’un élevage référencé, sous réserve que son propriétaire fournisse la preuve de cette origine. De même, la législation européenne bannit le commerce d’ivoire brut, mais pas celui des objets en ivoire travaillé antérieurs à 1947 (ils ont alors le statut d’antiquités) ni, sous certaines conditions, de ceux façonnés avant 1975.

Le trafic d’ivoire (ici un éléphant dans le parc national d’Amboseli au Kenya) représente 11 % des annonces en ligne. IFAW

Le trafic d’ivoire (ici un éléphant dans le parc national d’Amboseli au Kenya) représente 11 % des annonces en ligne. IFAW

La complexité de la réglementation permet à ce commerce de prospérer sur la Toile. Il est souvent difficile pour les particuliers d’avoir une connaissance claire de ce qui est légal et de ce qui ne l’est pas. Et tout aussi ardu, pour les plates-formes de vente en ligne, de maîtriser le flux continu d’annonces touchant à une multiplicité d’espèces.

« La lutte contre le trafic des animaux sauvages en est à ses balbutiements, commente Céline Sissler-Bienvenu. Ce commerce illicite n’a jamais été une priorité pour les Etats, encore moins lorsqu’il s’opère sur Internet. Pourtant, en incitant les entreprises du secteur à mettre en place un contrôle strict et en informant les utilisateurs de la situation critique des espèces concernées, on peut obtenir des résultats positifs. » Un exemple : en France, le nombre de perroquets gris du Gabon proposés à la vente a chuté depuis 2017, grâce à la surveillance exercée par Leboncoin.fr.

Engagements des géants du numérique

Au-delà de ce cas particulier, des progrès importants ont été accomplis. D’abord, la Cites, dont sont membres 183 Etats, a mis en place en novembre 2017 un groupe de travail sur « la cybercriminalité liée aux espèces sauvages ».

Ensuite, en mars 2018, 21 sociétés du numérique, du commerce électronique et des réseaux sociaux (dont Google, Facebook, Microsoft, Instagram, eBay ou Alibaba) ont rejoint une « coalition mondiale contre le trafic d’espèces sauvages en ligne », menée par trois ONG, le WWF, IFAW et Traffic, avec pour objectif de réduire de 80 % ce commerce sur leurs plates-formes d’ici à 2020.

Cet engagement est d’autant plus important que le « marché virtuel » d’Internet alimente, dans le monde réel, le braconnage et le massacre de la faune sauvage. L’IFAW rappelle ainsi qu’au cours des dix dernières années, plus de 7 000 rhinocéros ont été tués pour leur corne. Et, chaque année, ce sont plus de 20 000 éléphants qui sont abattus pour leur ivoire. Il faut donc, exhorte Azzedine Downes, directeur général de l’ONG, « briser la chaîne du trafic de ces espèces menacées ».

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26 mai 2018 6 26 /05 /mai /2018 09:01

Les ONG environnementales réunies au sein du Réseau Action Climat, ont lancé le 23 mai un dernier appel à l’exécutif, mettant sur la table leur propre projet de loi, qui repose sur 15 mesures phares pour se tourner résolument vers l’avenir. Lire aussi Paris, encore loin des villes européennes modèles pour la pollution de l’air et la mobilité, Médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir face à la pollution de l’air et Pour un plan B écolo et social à la SNCF.

Les ONG dévoilent leur projet de loi d’avenir pour les transports et la mobilité

Alors que la France est poursuivie devant la Cour de justice de l’UE pour excès récurrent de pollution de l’air aux dioxydes d’azote et que les émissions de gaz à effet de serre des transports continuent de croître, le gouvernement tarde à réagir. Les ONG environnementales, d’une voix commune, lancent un dernier appel à l’exécutif et mettent sur la table leur propre projet de loi, qui repose sur 15 mesures phares pour se tourner résolument vers l’avenir. À Matignon de saisir la balle au bond pour avoir une chance de respecter la neutralité carbone prévue dans le Plan climat et les engagements de l’accord de Paris.

15 mesures phares pour les transports et la mobilité

Les ONG ont mis au point leur propre projet de loi pour les transports dont la France a besoin. Parmi les 15 mesures phares :

  • Une “règle d’or climatique” pour abandonner tout projet autoroutier ou aérien qui serait néfaste pour le climat et la santé.
  • La fin des avantages fiscaux pour les modes de transports les plus polluants comme le transport routier, afin d’encourager un fret plus écologique.
  • Un plan d’investissement pour les transports du quotidien (avec un milliard d’euros pour des transports en commun efficaces et des solutions de mobilité durable) et la création d’un fonds national pour le vélo de 200 millions d’euros par an.
  • Un plan d’action pour désenclaver les territoires grâce à la régénération du réseau ferré à hauteur de 3 milliards d’euros par an, a minima.
  • Des dispositifs incitatifs pour encourager la mobilité durable au quotidien : une prime à la mobilité à la place de la prime à la conversion automobile, l’obligation pour l’employeur de donner une indemnité kilométrique vélo, un bonus à l’achat de vélos à assistance électrique.

L’interdiction de circuler aux véhicules diesel et essence à travers la création de « zones à très faibles émissions » situées dans toutes les agglomérations polluées d’ici à 2025. Des objectifs contraignants pour les constructeurs automobiles et cohérents avec l’accord de Paris pour diminuer les émissions de CO2 de tous les véhicules.

Le projet de loi des ONG réunies dans le Réseau Action Climat.

C’est l’heure des choix pour le climat

La future loi d’orientation des Mobilités qui sera annoncée par le gouvernement sera un test de sincérité. Elle doit constituer un cadre de référence pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports et réduire le trafic routier, ouvrir la voie aux nouvelles mobilités, actives et partagées. Cela implique un changement de perspectives : il faut désormais orienter les investissements en priorité vers les modes de transport les moins polluants, les transports en commun et le vélo et supprimer les subventions aux énergies fossiles et aux transports polluants.

Sans audace politique, l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris serait compromise, de même que la volonté politique du Président de la République, affichée à l’été 2017, de mettre la politique au service de la mobilité du quotidien du plus grand nombre.

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 13:42
Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !

Il n’y a pas de planète B et la Terre, son climat et sa biodiversité ne seront ni sauvés par les formules creuses, les déclarations d’intention et les grand-messe du gouvernement ; ni par la spontanéité des entreprises, qui agiraient sans encouragement ni contrainte des pouvoirs publics.

Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !

Notre conviction est que le temps des constats est dorénavant passé. L’urgence est d’agir.
Et c’est pour cela que nous irons dans la rue le 26 mai, lors de la «
Marée populaire » : pour exiger du président et du gouvernement qu’ils agissent.
Dans cette marée humaine, nous représenterons donc aussi les non-humains : parce que les animaux, les plantes, les océans, l’air, les sols et les générations futures ne peuvent s’exprimer, c’est à nous de le faire !

Dans la ligne des revendications portées le 26 mai et du Collectif lilasien pour les services publics, nous distribuerons aussi les tracts de soutien à la SNCF et ceux sur le droit du travail.

Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !
Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !
Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !
Le 26 Mai, défilons aussi pour le climat et la nature !
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17 mai 2018 4 17 /05 /mai /2018 11:24

C’est au bout du délai de 2 mois ouvrant la possibilité de faire appel du jugement du TA de Cergy-Pontoise du 6 mars 2018 annulant l’arrêté préfectoral de création de la ZAC, cf.  EuropaCity: la justice annule la création du mégacomplexe commercial au nord de Paris sur ce blog, vendredi 4 mai, qu'a été prise en catimini et au niveau interministériel la décision de faire appel. Retrouvons-nous pour la Fête sur le triangle de Gonesse, dimanche 27 mai pour dire NON à EuropaCity ! OUI au projet alternatif CARMA ! Cf. http://nonaeuropacity.com/.                         Lire aussi Contre la folie EuropaCity, cultiver le bien commun et Le projet EuropaCity jugé peu compatible avec l'environnement.

L'État fait appel de l'annulation de la ZAC de Gonesse - venez à la Fête des terres de Gonesse, le dimanche 27 mai

Pendant plusieurs jours les médias n'ont pas réussi à avoir confirmation de la décision, jusqu'au 9 mai au matin où sur France Bleu le ministère de la Cohésion des territoires (ministre Jacques Mézard) a assumé pour la première fois cette décision de faire appel : "Le gouvernement confirme l'intérêt de l'aménagement de la ZAC du Triangle de Gonesse". Puis le soir même à 17h47 il y a eu une brève de l'AFP. Voir notre Revue de presse des 9 et 10 mai.

Deux jours plus tôt, le 7 mai, Le Monde publiait un article intitulé "Macron : sur l’environnement, une parole forte, mais des gestes faibles". Cette décision de faire appel de l'annulation de la ZAC du Triangle de Gonesse est l'illustration que les actes ne suivent pas les belles déclarations d'intention.

Au moment où la question de l’agriculture urbaine est sur toutes les lèvres pour assurer l’approvisionnement en produits frais et de proximité d'une population de plus en plus urbaine, quel paradoxe de voir le Ministère de la Cohésion des territoires se faire le défenseur du projet le plus destructeur de cohésion qui soit apparu sur ce territoire. Faut-il rappeler ici que le projet rencontre l'opposition des principales communes limitrophes de Gonesse, de l'unanimité du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis et provoque la mobilisation de 600 commerçants de Gonesse et des environs, qui viennent de se constituer en Collectif des commerçants et des salariés en colère « Europasdutout » !

Alors que la toute nouvelle Agence francilienne de la biodiversité -à peine installée par la Présidente de Région, Valérie Pécresse, en présence des Préfets d'Île-de-France et de Paris- vient d'annoncer son opposition au projet EuropaCity, la décision interministérielle de faire appel du jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise confirme une nouvelle fois que le Ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, n’a pas pu, ou n’a pas su, faire prévaloir sa position  et celles des différentes autorités environnementales qui sont défavorables à l’urbanisation du triangle de Gonesse : le Ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, en charge du dossier du "Grand Paris" et plus largement le gouvernement Macron-Philippe ont manifestement sacrifié le droit et l’écologie pour satisfaire certains élus du Val d'Oise qui sont piégés depuis 10 ans, dans les filets des illusionnistes milliardaires Mulliez et Wanda, pour la création d’EuropaCity.

Or la preuve est faite aujourd'hui que quiconque se penche sérieusement sur le projet Europacity en constate l’absurdité et le caractère anachronique, alors que depuis un an le nouveau Président de la République multiplie les discours sur l’exemplarité climatique et tente de refonder toute la politique étrangère française autour du respect des engagements de la COP21 et de son « Make the planet great again ! » à l'adresse du Président des USA.

Heureusement cet appel de l'État n'est pas suspensif de la décision - prise le 6 mars par le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise - d'annuler la création par le préfet du Val d'Oise de la ZAC de 280 ha du Triangle de Gonesse. La décision de la cour d'appel ne sera pas connue avant plusieurs mois. En attendant cette échéance, l'ensemble de la ZAC (dont EuropaCity pour 80 ha) reste interdite et la légitimité demeure du côté des opposants.

L'appel du gouvernement contre une décision de justice ne peut qu'encourager tous ceux qui sont conscients de l'urgence de la lutte contre le réchauffement climatique et de la richesse que représentent les terres agricoles à proximité des villes, tous les défenseurs de la biodiversité et tous les amateurs de produits maraichers de proximité de venir nombreux participer à la Fête sur le triangle de Gonesse, le dimanche 27 mai pour dire NON à EuropaCity ! OUI au projet alternatif CARMA !

Le 27 mai nos amis cyclistes parisiens organisent un accompagnement à vélo vers la fête : départ 9h place de l'Insurrection à Vanves, 9h20 Place Denfert Rochereau (XIVème), 10h place de la bataille de Stalingrad  (XIXème).

Environ 20 km (1h30) depuis Stalingrad par le Canal St-Denis, le Parc de La Courneuve, Dugny, Bonneuil-en-France et Gonesse. Retour à Stalingrad vers 19h00. Pas d'inscription obligatoire : il suffit d'être aux rdv avec son vélo et sa bonne humeur.

L'État fait appel de l'annulation de la ZAC de Gonesse - venez à la Fête des terres de Gonesse, le dimanche 27 mai
L'État fait appel de l'annulation de la ZAC de Gonesse - venez à la Fête des terres de Gonesse, le dimanche 27 mai
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16 mai 2018 3 16 /05 /mai /2018 09:06

La forte demande de refroidissement dans les parties les plus chaudes de la planète va faire augmenter la consommation d’électricité et risque d’accentuer le changement climatique. Par Nabil Wakim pour Le Monde le 15 mai 2018.              Lire aussi L’air conditionné à l’assaut de la planète - Histoire d’une passion américaine.

Des vendeurs de climatiseurs à New Delhi, en Inde, en avril 2014. RAVEENDRAN / AFP

Des vendeurs de climatiseurs à New Delhi, en Inde, en avril 2014. RAVEENDRAN / AFP

Les climatiseurs ne refroidissent pas la planète, ils la réchauffent. L’équation peut sembler simpliste, mais elle permet de comprendre l’un des points aveugles du débat sur l’énergie et le climat.

Alors que des centaines de millions de personnes vivent dans des zones aux températures élevées, les besoins en électricité pour répondre à cette demande de refroidissement sont de plus en plus importants. Selon une étude de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), rendue publique mardi 15 mai, ces besoins pourraient représenter l’équivalent de la production électrique des Etats-Unis et de l’Allemagne d’ici à 2050.

Dans un rapport intitulé « Le Futur du refroidissement », l’AIE met en garde contre les conséquences d’une telle trajectoire : la hausse exponentielle de la consommation d’électricité liée aux besoins en air conditionné pourrait conduire à plus de production électrique à partir de charbon ou de gaz et rendre plus difficile – voire impossible – d’atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris sur le climat. Selon cet accord, adopté en décembre 2015, la quasi-totalité des pays du monde se sont engagés à maintenir le réchauffement « bien au-dessous de 2 degrés par rapport aux niveaux préindustriels ».

De 1,6 à 5 milliards d’appareils

A l’heure actuelle, 1,6 milliard de climatiseurs sont utilisés dans le monde, dont la moitié aux Etats-Unis et en Chine. Ils nécessitent plus de 2 000 térawattheures d’électricité par an, soit, à titre de comparaison, quatre fois la consommation annuelle d’électricité en France. Depuis 1990, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) liées à cette consommation ont plus que triplé et représentent autant que les émissions du Japon, soit 1 130 millions de tonnes de CO2.

La hausse de la demande de refroidissement est portée par la croissance économique de régions parmi les plus chaudes de la planète. Trois pays – l’Inde, la Chine et l’Indonésie – représentent à eux seuls la moitié de la croissance de la demande en matière de refroidissement.

« Les gens qui vivent dans des zones très chaudes ont très envie d’avoir accès aux bénéfices qu’apportent les climatiseurs en termes de confort, de conditions de vie et de santé, mais ils ne peuvent pas encore se permettre d’en acheter », détaille Brian Motherway, directeur de la division efficacité énergétique de l’agence, qui a supervisé l’étude.

« Dans ces pays, moins de 10 % des ménages sont aujourd’hui équipés de climatiseur, explique Fatih Birol, le directeur de l’AIE. Or, quand le niveau de vie augmente, ils s’équipent très rapidement. »

Pic de consommation après le coucher du soleil

De fait, l’accès à la climatisation est un sujet majeur pour les populations vivant dans les parties les plus chaudes du monde. Seuls 8 % des 2,8 milliards d’êtres humains habitant dans ces régions ont accès à des systèmes modernes de refroidissement, contre 90 % des Américains et des Japonais. « Il n’y a aucun doute que cette demande va continuer à croître au cours des prochaines décennies », prévient l’AIE. Le nombre d’unités installées pourrait atteindre 5 milliards en 2050.

« Il faut que les Etats développent des politiques de soutien aux appareils les plus économes, et mettre des malus sur les climatiseurs les plus inefficaces », suggère Fatih Birol, directeur de l’Agence internationale de l’énergie.

Pourtant, beaucoup de ces pays, notamment l’Inde ou la Chine, investissent massivement dans les énergies renouvelables – qui n’émettent pas de gaz à effet de serre –, et singulièrement dans les panneaux solaires. Mais le rapport de l’AIE bat en brèche l’idée que ces nouveaux besoins en électricité pourraient être totalement pourvus par des renouvelables. « Beaucoup de ces pays ont investi dans des centrales solaires, qui sont de moins en moins coûteuses, mais cette demande d’électricité continue bien après le coucher du soleil », souligne M. Birol.

« En Inde, par exemple, les gens rentrant chez eux à six ou sept heures du soir démarrent l’air conditionné et d’autres appareils électriques, surtout les jours les plus chauds », détaille-t-il. Or, c’est pour ce pic de consommation que sont mobilisées les capacités de production électrique de pointe – et dans la plupart des pays, il s’agit de centrales thermiques à gaz ou au charbon, fortement émettrices de gaz à effet de serre.

Cette croissance rapide est d’autant plus préoccupante que, « dans tous les marchés les plus importants, les gens achètent des climatiseurs à l’efficacité énergétique très inférieure à ce que la technologie permet », note l’AIE. En moyenne, un climatiseur acheté en Chine ou en Inde est ainsi quatre fois plus vorace en énergie qu’un modèle vendu au Japon.

Se doter de normes rigoureuses

C’est d’ailleurs la principale recommandation du rapport de l’AIE : pousser les gouvernements à se doter de normes plus rigoureuses en matière d’efficacité énergétique dans le domaine. « Le rôle croissant du refroidissement dans la croissance de la demande d’électricité est globalement ignoré par les politiques publiques », déplore Fatih Birol.

Les climatiseurs plus économes en énergie existent déjà, mais ils sont plus chers, et donc moins accessibles. « Il faut que les Etats développent des politiques de soutien aux appareils les plus économes, suggère M. Birol, et mettre des malus sur les climatiseurs les plus inefficaces. » Mais l’agence prévient : si des mesures trop timides sont prises, elles ne parviendront pas à sortir du marché les appareils les plus énergivores.

Selon les scénarios de l’AIE, des normes plus strictes d’efficacité énergétique pour les climatiseurs pourraient permettre de diminuer de moitié cette croissance de la demande électrique dans les trente prochaines années. D’autant que ces technologies d’efficacité énergétique existent et sont totalement maîtrisées. Seule manque encore la volonté politique.

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15 mai 2018 2 15 /05 /mai /2018 13:46

La réduction des émissions de gaz à effet de serre pourrait générer quatre fois plus d’emplois dans le monde qu’elle n’en détruirait. D’après Rémi Barroux pour Le Monde le 15 mai 2018.

La création de 2,5 millions de postes pour le renouvelable compenserait largement la destruction de 400 000 emplois dans le fossile. STEPHANE MAHE / REUTERS

La création de 2,5 millions de postes pour le renouvelable compenserait largement la destruction de 400 000 emplois dans le fossile. STEPHANE MAHE / REUTERS

Créer 18 millions d’emplois dans le monde, voilà ce que permettrait la lutte pour réduire les émissions de CO2 – afin de contenir le réchauffement climatique en dessous des 2 °C, tel que le préconise l’accord de Paris conclu le 12 décembre 2015.

Dans le rapport « Emploi et questions sociales dans le monde 2018 : une économie verte et créatrice d’emploi », rendu public lundi 14 mai au soir, l’Organisation internationale du travail (OIT) a réalisé une estimation des pertes et des créations d’emplois induites par cette évolution de l’économie, qu’elle juge inéluctable. Elle considère que celle-ci pourrait se solder par 24 millions de nouveaux postes tandis que 6 millions disparaîtraient; le solde induit par la généralisation de la transition verte serait donc de 18 millions d’ici à 2030.

L’unique agence tripartite des Nations unies – regroupant les représentants des gouvernements, des employeurs et des salariés de 187 Etats membres – avait déjà, dans le passé, travaillé sur la question des emplois verts et du travail décent. En 2013, lors de la Conférence internationale du travail, qui se tient chaque mois de juillet à Genève, elle avait produit un rapport indiquant « des gains nets en matière d’emplois supplémentaires, entre 2010 et 2030, de 0,5 % à 2 % ».

Catherine Saget, économiste à l’OIT et principale auteure du rapport publié lundi, prévient qu’« il ne s’agit pas ici de comptabiliser les emplois verts à venir, mais d’étudier les gains et pertes dans tous les secteurs touchés par la mutation de l’économie ». Ainsi l’OIT estime que « l’action visant à limiter le réchauffement climatique à 2 °C va se traduire par suffisamment de créations d’emplois pour compenser largement les six millions de suppressions d’emploi faites ailleurs ».

Bénéfice en Amérique, Asie et Europe, perte en Afrique

Le bénéfice net se concentre dans les Amériques, en Asie et dans la zone Pacifique, ainsi qu’en Europe, s’élevant respectivement à trois millions, à quatorze millions et à douze millions d’emplois. A contrario, le Moyen-Orient et l’Afrique en perdraient respectivement environ 300 000 et 350 000 (soit – 0,48 % et – 0,04 % du total dans chacune des deux régions du monde), « en raison de leur dépendance à l’égard, respectivement, des énergies fossiles et des mines », précise l’OIT.

Sur les 163 secteurs économiques étudiés, seuls quatorze vont subir des suppressions supérieures à dix mille postes à l’échelle mondiale. L’extraction pétrolière et le raffinage afficheraient des pertes supérieures à un million d’emplois. Dans le secteur de l’électricité, la création de 2,5 millions de postes pour les énergies renouvelables compenserait largement la destruction de 400 000 emplois dans la production basée sur les combustibles fossiles.

L’économie circulaire, avec les activités de recyclage, de tri, la réparation, la location et la réutilisation d’objets générerait six millions d’emplois. Dans ces domaines, l’OIT insiste aussi sur la nécessité d’assurer la qualité du travail, bien souvent précaire, dangereux et dénué de protection sociale dans des secteurs informels.

Avec les activités de tri et de recyclage, la réparation, la location et la réutilisation d’objets générerait six millions d’emplois. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Avec les activités de tri et de recyclage, la réparation, la location et la réutilisation d’objets générerait six millions d’emplois. PHILIPPE HUGUEN / AFP

Renforcer les formations et les protections sociales

Plus difficile à quantifier, la montée en puissance de l’agriculture bio et de l’agriculture de conservation (qui permet de maintenir et d’augmenter le potentiel agronomique des sols en limitant les intrants, par exemple, et en organisant les rotations culturales) devrait aussi permettre d’embaucher davantage de monde. En Europe, l’emploi agricole a augmenté de 1,1 % avec les conversions en bio. « Le passage à des systèmes agricoles plus durables créerait des emplois dans des fermes bio de taille moyenne ou grande et permettrait aux petits exploitants de diversifier leurs sources de revenu, surtout si les fermiers disposent des compétences adéquates », écrivent les auteurs du rapport.

Pour limiter les impacts négatifs et les réductions de personnel à court terme induits par les mesures climatiques, il faut impérativement, insiste l’OIT, développer des « politiques appropriées », s’agissant notamment des revenus des travailleurs, d’une assurance sociale renforcée et des formations nécessaires pour accompagner la mutation de l’économie.

De nombreux exemples d’aides possibles sont présentés dans ce rapport, comme la mise en place, au Kenya, d’un système qui organise des transferts de cash, de l’ordre de 50 dollars (42 euros) tous les deux mois, versés à 25 % des familles en cas de sécheresse. Ou le programme Bolsa verde, créé au Brésil en 2011, qui encourage la préservation de l’environnement, en augmentant le niveau de revenu de familles en situation d’extrême pauvreté. Celles-ci doivent réaliser des activités comme l’utilisation durable des ressources naturelles ou l’entretien de l’extension forestière.

Solde positif dans la construction et les services

« Les pays à faible revenu et certains pays à revenu intermédiaire ont encore besoin d’aide pour développer la collecte des données, pour adopter et financer des stratégies en faveur d’une juste transition vers une économie durable sur le plan environnemental et une société qui inclut chacune et chacun, dans toutes les couches de la société », souligne Catherine Saget.

Les pays aux économies développées ne sont pas oubliés. En France, l’organisation internationale estime qu’environ 2,1 millions de postes (représentant 8 % de l’emploi total) « dépendent directement de la gestion efficace et de la durabilité d’un environnement sain ». Dans le domaine de l’énergie, les pertes pourraient atteindre quelque 42 000 emplois, compensées par la création de 155 000 autres. Les secteurs qui connaîtraient un solde positif sont la construction (86 500), le secteur manufacturier (33 400) et les services (32 000).

Au niveau mondial, l’agence des Nations unies étudie aussi les impacts négatifs du changement climatique sur l’économie. Dans le domaine de l’agriculture, le réchauffement se traduit par des épuisements et des pertes économiques sèches. Les auteurs du rapport estiment que « le stress thermique va provoquer une perte mondiale de 2 % des heures travaillées d’ici à 2030 pour cause de maladie ». Un argument supplémentaire pour l’OIT qui pousse les Etats à développer des modèles économiques conformes à l’ambition climatique affichée en 2015 et aux normes qu’elle prône pour un travail décent.

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13 mai 2018 7 13 /05 /mai /2018 09:10

Une étude publiée le 11 mai dans « Science » décrit les mécanismes physiques par lesquels l’extraction de gaz, la fracturation hydraulique et la géothermie déclenchent des séismes. D’après Pierre Barthélémy pour Le Monde. Lire aussi Une étude révolutionnaire confirme le lien entre la fracturation hydraulique et les tremblements de terre, Gaz et pétrole : 7 millions d’Américains menacés de séismes liés à la fracturation hydraulique et la fracturation hydraulique est la cause de séismes.

Tremblement de terre en Oklahoma

Tremblement de terre en Oklahoma

Quel est le point commun entre les villes de Pawnee (États-Unis), Groningue (Pays-Bas) ou Bâle (Suisse) ? Toutes les trois ont subi, ces dernières années, d’inattendus tremblements de terre provoqués par les activités humaines en sous-sol. L’État de l’Oklahoma, où se situe Pawnee, est ainsi devenu champion du monde de ces séismes dits induits, avec plusieurs centaines d’événements en 2015. A l’origine de ce phénomène, l’exploitation des gaz et de pétrole de schiste de la région. Non seulement les exploitants ont recours à la technique de la fracturation hydraulique, qui consiste à fissurer la roche en y injectant des liquides sous haute pression, mais ils renvoient ensuite dans le sous-sol toutes les eaux usées qui découlent de l’extraction et notamment l’eau saline stockée naturellement dans le réservoir géologique et remontée avec les hydrocarbures.

A Bâle, victime d’un petit séisme de magnitude 3,4 en 2006, c’est aussi la fracturation hydraulique qui a été pointée du doigt, mais cette fois dans le cadre d’un projet de géothermie profonde non conventionnelle. L’idée consistait à disloquer la roche pour augmenter sa perméabilité et ainsi améliorer les échanges thermiques en sous-sol. Le projet a été abandonné après le tremblement de terre.

Tassement des couches géologiques

La mésaventure suisse n’a pas servi de leçon aux promoteurs d’un programme analogue à Pohang, en Corée du Sud. Le 15 novembre 2017, la ville a été secouée par un séisme de magnitude 5,4, le plus puissant de l’histoire moderne du pays, au cours duquel plusieurs dizaines de personnes ont été blessées. Deux études récemment parues dans Science ont estimé très probable le lien de cause à effet entre la fracturation hydraulique et ce séisme.

Dans un article publié lui aussi par Science jeudi 11 mai, une équipe de l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée décrit les mécanismes qui déclenchent ces séismes induits. Après l’injection des eaux usées, les pressions qui s’exercent le long des failles avoisinantes sont modifiées et un changement, même modeste, peut suffire à faire lâcher une faille sous tension.

Ces chercheurs ont aussi analysé les séismes à répétition qui se produisent dans la région de Groningue où, depuis des décennies, est exploité le plus grand gisement de gaz naturel d’Europe. Ici, pas de fracturation hydraulique, mais l’article explique que l’extraction provoque un tassement des couches géologiques. L’augmentation progressive de la pression peut alors faire craquer des failles, même si, au départ, celles-ci ne subissaient pas un stress important.

« Ne fait-on qu’avancer les séismes ? »

« Dans les deux cas, commente Robin Lacassin, géologue à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP), qui a notamment étudié le cas de Pawnee, on a des changements de contraintes en profondeur qui déstabilisent les failles. Dans l’Oklahoma, où on n’avait auparavant qu’un séisme de magnitude supérieure à 4 par décennie, l’injection de ces eaux usées diminue les frottements qui maintiennent la faille bloquée, et celle-ci dépasse alors son point de rupture. »

Robin Lacassin souligne que « les failles présentes au milieu de la plaque tectonique américaine sont très lentes. L’interprétation la plus répandue de la crise sismique que vit l’Oklahoma est que l’exploitation du sous-sol a avancé la date de rupture de ces failles, parfois de plusieurs milliers d’années. Mais certains chercheurs se demandent si ces failles auraient jamais lâché… Est-ce qu’on ne fait qu’avancer les séismes ou est-ce qu’on les crée ? »

Les auteurs de l’article de Science insistent sur l’importance de bien connaître les populations de failles avant de se lancer dans les opérations. Ce qui implique une surveillance continue de la sismicité lorsqu’elle est mal documentée. « Cela éviterait de reproduire l’erreur faite en Corée du Sud, où on a injecté les liquides directement dans une faille que l’on ne connaissait pas, explique M. Lacassin. C’était pareil aux Etats-Unis, où on se met à découvrir les failles une fois qu’elles ont été “illuminées” par un séisme. »

« Effet boomerang »

A Groningue, après un séisme de magnitude 3,4 en janvier, le gouvernement néerlandais a décidé de mettre fin, d’ici à 2030, à une exploitation gazière déjà déclinante. Dans l’Oklahoma, où il a fallu des années pour que l’origine anthropique de l’épidémie de tremblements de terre finisse par être acceptée, la quantité de liquide injecté dans le sous-sol a été réduite. Résultat : « En 2017, le nombre de séismes a diminué de moitié », constate Robin Lacassin.

Le chercheur ajoute que, selon certains modèles, l’arrêt brutal des activités souterraines est susceptible de provoquer un « effet boomerang ». Le milieu rocheux peut en quelque sorte « rebondir »… et créer de nouveaux séismes.

 

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11 mai 2018 5 11 /05 /mai /2018 11:28

Les deux semaines de négociations climat qui se sont achevées jeudi à Bonn n’ont pas permis de suffisamment avancer sur les règles de fonctionnement de l’accord de Paris. De nouvelles discussions sont prévues à Bangkok en septembre avant la COP 24 de décembre en Pologne. D’après Reporterre et Libération le 11 mai 2018.                                                                                Lire aussi 2018 : les vrais chiffres des financements climat,                                  COP23 : Pas de sursaut face à l’urgence climatique et Réchauffement climatique : le rappel à l’ordre des pays vulnérables.

15 jours de négociations climatiques à Bonn se concluent sans « mode d’emploi » commun pour appliquer l’accord de Paris

Il reste du pain sur la planche avant d’aboutir à un « mode d’emploi » de l’accord de Paris, qui vise à contenir le réchauffement mondial sous les 2°C, voire 1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle. C’est le bilan qui ressort de la session intermédiaire de négociations climatiques, qui se sont déroulées du 30 avril au 10 mai à Bonn (Allemagne). « Cette réunion avait plusieurs objectifs, avec l’idée de faire de 2018 une année tremplin pour donner de la crédibilité à l’accord de Paris, explique Lucile Dufour, du Réseau action climat (Rac). Premier enjeu : quelles règles d’application et de fonctionnement de l’accord de Paris définir, qui soient suffisamment robustes ? Deuxième enjeu : comment renforcer les contributions nationales [c’est-à-dire les feuilles de route dans lesquelles les États indiquent leur objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre et les politiques menées pour l’atteindre] car celles qui ont été soumises en 2015 ne sont pas suffisantes pour contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C ? Et enfin : quel soutien financier apporter aux pays en développement ? »

Tout d’abord, le mode d’emploi de l’accord de Paris, appelé le « roadbook » dans le jargon onusien. « Il s’agissait de définir les règles qui vont permettre aux États de construire des engagements ambitieux, de revoir leurs engagements tous les cinq ans à l’occasion d’un bilan mondial et de créer un mécanisme de reporting pour qu’ils rendent compte de ces engagements. », détaille Lucile Dufour. La pression pour avancer sur ce texte était forte, car l’accord de Paris prévoit qu’il soit adopté lors de la COP24, en décembre 2018 en Pologne. « Bonne nouvelle, les négociateurs sont venus pour travailler, dans un état d’esprit constructif, apprécie la spécialiste des négociations climatiques au Rac. Du travail a été fait et on a avancé sur certains points, par exemple sur les modalités du bilan mondial tous les cinq ans ou sur la mise en place d’un mécanisme de transparence. »

Las, ces progrès n’ont pas été suffisants. Patricia Espinosa, la responsable climat de l’ONU, a annoncé qu’aucun texte de négociation ne serait adopté lors de la plénière de clôture, jeudi 10 mai. « Il s’agit plutôt de notes informelles thématiques sur la comptabilisation des financements climat, les modalités du bilan mondial... plus ou moins longues en fonction de l’avancement des travaux », explique Armelle Le Comte, d’Oxfam.

2018 année cruciale pour les négociations sur le climat

Pour éviter la surchauffe lors de la COP24, une nouvelle semaine de négociations intermédiaires a été prévue en septembre à Bangkok (Thaïlande). « Les négociations sont rendues complexes par plusieurs facteurs. Tout d’abord, il y a de nombreuses règles à fixer sur de nombreux thèmes – reporting, adaptation... – qui ont des ramifications entre eux. Ce qui fait que beaucoup de négociateurs se regardent en chiens de faïence, et attendent pour lâcher sur un thème de voir sur quels thèmes les autres lâcheront, analyse Lola Vallejo, directrice climat à l’Iddri. Par ailleurs, les négociations sont ralenties par l’idée que les différents thèmes doivent avancer de manière équilibrée : les règles de reporting et de revue des engagements ne peuvent pas être fixées sans les règles sur la transparence des financements climat, etc. » Pour autant, ces pesanteurs ne devraient pas bouleverser le calendrier. « Pour l’instant, on n’a pas entendu de voix discordante qui mette en doute l’adoption du roadbook lors de la COP24 », assure Armelle Le Comte.

En septembre également, du 12 au 14, se tient le Climate Action summit en Californie, grand rendez-vous des acteurs non-étatiques engagés sur le climat et qui aura une résonance particulière alors que Donald Trump multiplie les politiques climaticides. En octobre, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) publiera son très attendu rapport sur l’état d’un monde à +1,5°C, commandé lors de la COP21. Le tout pour donner une dernière impulsion avant la COP24 dont la présidence polonaise n’annonce pas un grand volontarisme.

En parallèle de ces négociations formelles s’est ouvert le « dialogue Talanoa », lancé par la présidence fidjienne de la COP. L’idée était d’encourager les États à relever leurs ambitions en matière de lutte contre le changement climatique, sachant que les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pris jusqu’à présent conduiraient à un monde à +3°C . Et que les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées, avec des émissions de CO² reparties à la hausse en 2017.

« La discussion a eu lieu dimanche au cours de plusieurs tables rondes entre représentants des États et acteurs non-étatiques. Chaque table ronde devait répondre aux trois questions posées par le dialogue de Talanoa : Où en est-on ? Où veut-on aller ? Comment y parvenir ? L’idée était que les participants partagent des histoires et des expériences, de manière plus libre, et de créer une atmosphère de confiance et de bienveillance », explique Lucile Dufour. Lola Vallejo, qui a participé à ce dialogue, le trouve « intéressant. Les îles Fidji ont fait évoluer leur mandat d’un processus technique à quelque chose d’autre, davantage basé sur une atmosphère, presque un sentiment. Talanoa est une manière de résoudre les conflits. Aborder la question du climat par le biais d’histoires a permis de créer de l’empathie et de l’émotion. » Reste à savoir si ce dialogue va déboucher sur des décisions concrètes. « Le fait que les engagements des États soient insuffisants pour respecter les objectifs de l’accord de Paris était déjà connu. Et il est difficile de voir comment ce dialogue va être transformé en un relèvement concret des ambitions, poursuit la directrice climat de l’Iddri. Aucune déclaration claire n’a été faite à ce sujet. On attend de voir comment ce dialogue va se poursuivre pendant la phase politique de la COP24. »

Pour Sandrine Maljean-Dubois, chercheuse au CNRS, spécialiste des négociations climat, l’épreuve de vérité sera la publication à l’automne du rapport spécial du Giec consacré à l’objectif de 1,5 °C. Des éléments de ce rapport ont déjà fuité. Ainsi, d’après le Giec, dans les conditions actuelles, le monde atteindrait +1,5°C d’ici les années 2040. Et le groupe intergouvernemental d’étude du climat estime « extrêmement improbable » de ne pas dépasser 1,5°C sans transformations drastiques et immédiates. « Il faut ajouter à cela que le Giec a toujours un temps de retard, puisqu’il ne produit pas de savoirs mais synthétise des études, alerte Sandrine Maljean-Dubois. C’est ainsi que le dernier rapport du Giec présente une hausse de 2 °C comme un seuil de sécurité, mais que les études les plus récentes montrent qu’il existe une énorme différence, en termes d’impact, entre un réchauffement de 1,5 °C et de 1,8 °C. »

Enfin, l’épineuse question des financements a une nouvelle fois été mise sur la table. « Pour l’instant, on reste sur la position habituelle des pays en développement qui veulent des signaux concernant la promesse faite par les pays développés à Copenhague, de leur apporter 100 milliards de dollars par an de financements climat à partir de 2020 », rapporte Armelle Le Comte. Le roadbook doit contenir des règles sur la comptabilisation des financements climat, mais « toutes les options sont encore sur la table », indique la spécialiste financements climat d’Oxfam. Deux éléments de contexte devraient toutefois alimenter les discussions : la recapitalisation prochaine du Fonds vert et un récent rapport d’Oxfam, qui montre que les pays développés sont encore loin du compte : selon ses estimations, le montant total des financements climat publics déclarés par les bailleurs s’élève à 48 milliards de dollars par an, dont seuls 16 à 21 milliards de dollars aideraient réellement les pays du Sud.

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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 09:08

Si le monde entier vivait comme les Français, l’humanité commencerait à creuser son déficit écologique dès le 5 mai. Soit trois mois avant la date du Jour du dépassement planétaire qui est tombée début août en 2017. Un rapport de WWF publié le 4 mai 2018. Lire aussi Sols, forêts, poissons... A partir de lundi 8 août, l’humanité vit à crédit.

Date du « jour du dépassement planétaire », si toute l’humanité vivait comme les différents pays mentionnés. WWF-France

Date du « jour du dépassement planétaire », si toute l’humanité vivait comme les différents pays mentionnés. WWF-France

Le jour du dépassement mondial (Overshoot day)

Le constat est clair : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite.

Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule « le jour du dépassement ». C’est la date à laquelle l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la biocapacité de la planète, à savoir la capacité régénératrice de la Terre pour satisfaire notre consommation annuelle de ressources. Cette date symbolise ainsi un budget disponible épuisé pour l’année.

En 1961, beaucoup de pays présentaient des biocapacités plus grandes que leurs propres empreintes respectives. Mais au début des années 70, un seuil critique a été franchi : la consommation de l’homme a largement pris le pas sur ce que la nature est en capacité de fournir en une année, en termes de recyclage du CO2 libéré et de production de nouvelles matières premières. C’est à cette époque-là que nous sommes entrés en situation de dette écologique…

Il faudrait 2,9 Terre si toute l'humanité vivait comme les Français.

Depuis le 5 mai, la France est en déficit écologique

En 4 mois, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et consommé plus d’eau que ce que la nature de notre territoire peut nous procurer au cours d'une année.

Si le monde entier émettait autant de carbone par ses activités, consommait autant de terres, utilisait autant de terrains bâtis que les Français, le Jour du dépassement planétaire – jour à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble du budget annuel mondial disponible en ressources naturelles – tomberait en 2018 le 5 Mai.

Si l’on s’intéresse strictement au territoire français et que l’on compare l’empreinte écologique de la France à sa propre biocapacité – c’est-à-dire les zones terrestres et marines du pays lui permettant d’absorber sa consommation à domicile – la France et les Français demanderaient à l’heure actuelle 1,8 fois plus à la nature que ce que les écosystèmes du territoire français sont en mesure de lui fournir. Depuis le 5 mai 2018, nous vivons à crédit.

L'autre déficit de la France - 5 mai 2018 : Jour du dépassement pour la France

L'autre déficit de la France.                                                       Plus de détails d'après Pierre Le Hir le 4 mai 2018 pour Le Monde.

La France a commencé à réduire son déficit budgétaire, mais son déficit écologique, lui, continue de se creuser inexorablement. C’est l’alerte que lance le WWF dans un rapport publié vendredi 4 mai. A compter du samedi 5, les Français vivront en quelque sorte à crédit : si leur niveau de consommation était généralisé à la planète, l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an serait d’ores et déjà épuisé.

L’ONG a travaillé en collaboration avec le Global Footprint Network, un institut de recherche international qui, chaque année, calcule le « jour du dépassement » : celui à partir duquel l’empreinte écologique de l’humanité – émissions de carbone, utilisation de terres agricoles, de prairies, de forêts et de milieux aquatiques, ou encore artificialisation des sols – excède la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité annuelle à absorber les gaz à effet de serre d’origine anthropique et à reconstituer ses réserves.

Empreinte écologique des Français depuis 1961, avec, de haut en bas, la part des émissions de carbone, des espaces bâtis, de la pêche, des coupes forestières, du pâturage et des cultures. WWF-France

Empreinte écologique des Français depuis 1961, avec, de haut en bas, la part des émissions de carbone, des espaces bâtis, de la pêche, des coupes forestières, du pâturage et des cultures. WWF-France

Sans doute cet indicateur présente-t-il des limites. Il donne en effet un poids prépondérant aux émissions carbonées (60 % de l’empreinte écologique) et ne prend pas en compte des facteurs tels que la perte de biodiversité, la pollution ou la pression sur la ressource en eau. Il n’en permet pas moins de mesurer, année après année et à paramètres constants, l’évolution de la situation. Et la tendance n’est pas bonne.

Alors que jusqu’au début des années 1970 l’humanité consommait moins de ressources que ce que pouvait lui procurer la nature, elle est ensuite devenue débitrice. Et le jour fatidique du dépassement est de plus en plus précoce : le 1er décembre en 1975, le 5 novembre en 1985, le 5 octobre en 1995, le 26 août en 2005, le 4 août en 2015, le 2 août en 2017, peut-être plus tôt encore cette année, pour laquelle le Global Footprint Network rendra son verdict cet été. Autrement dit, il faudrait désormais 1,7 planète pour subvenir aux besoins annuels des quelque 7,5 milliards d’humains.

Modèle de développement

Le WWF s’est penché, pour la première fois, sur le cas particulier de l’Hexagone. Il apparaît que, si le monde entier vivait comme les Français, la capacité des écosystèmes à se régénérer serait épuisée dès le 5 mai, en à peine plus de quatre mois. Il faudrait donc 2,9 planètes pour que les océans et les forêts stockent le CO2 relâché en un an par les activités humaines, et pour assurer l’alimentation en bétail et en poissons, ou l’approvisionnement en bois de la population mondiale.

Certes, l’empreinte écologique de la France est moindre, si on la rapporte à la biocapacité du territoire national, en métropole mais aussi dans les outre-mer. Avec ce calcul, les Français consomment 1,8 fois plus de ressources que ce que « leurs » milieux naturels sont en mesure de leur fournir. « Ce rapport ne met pas en avant une approche “nationaliste”, mais pointe un modèle de développement qui conduit à une aggravation de notre dette écologique », précise Pascal Canfin, directeur général du WWF-France.

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Au reste, la France se classe dans le groupe de tête des pays les plus « prédateurs », loin derrière le Qatar (avec le train de vie qatari, le jour du dépassement planétaire serait le… 9 février), les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie, mais à peu près au même niveau que l’Allemagne et le Royaume-Uni, devant le Japon, la Grèce ou l’Italie. A titre de comparaison, avec le mode de vie du Vietnam, le jour du dépassement n’interviendrait que le 20 décembre !

Dans le détail, les émissions de carbone pèsent pour plus de moitié (56 %) dans l’empreinte écologique des Français, devant l’utilisation des terres agricoles pour l’alimentation humaine et animale (20 %), l’exploitation forestière (11 %), l’affectation des prairies à l’élevage du bétail (5 %), la pêche (4 %) et la couverture des sols par des infrastructures industrielles, des voies de transports ou des habitations (4 %). Globalement, le logement, les transports et l’alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de la pression exercée sur les milieux naturels, du fait notamment des émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent.

Logement, transports et alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de l’empreinte écologique des Français. WWF-France

Logement, transports et alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de l’empreinte écologique des Français. WWF-France

Pour le WWF, ce constat est d’autant plus alarmant que l’Hexagone avait, sur la période 2008-2015, réduit de façon continue son empreinte écologique. Celle-ci est depuis repartie à la hausse, avec une augmentation de 5 % entre 2015 et 2018. Un mauvais résultat dû principalement à une poussée des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du bâtiment et des transports.

 « Le paradoxe est que cette dégradation a commencé en 2015, l’année de l’adoption de l’accord de Paris sur le climat », commente Pascal Canfin. Au-delà d’explications conjoncturelles, telles que la baisse des cours du pétrole ayant favorisé un regain de consommation, l’ONG y voit la preuve que la politique nationale de transition écologique « n’est pas assez ambitieuse ».

« Pas de planète B »

« Si la planète était une entreprise, elle serait en faillite, ajoute son directeur général. Le dérèglement climatique, la disparition du vivant, la destruction des forêts primaires et la transformation des océans en soupe de plastique sont les signes de cette faillite écologique. »

L’ONG estime pourtant qu’il n’est pas trop tard pour redresser la barre. « Les technologies sont aujourd’hui disponibles, qu’il s’agisse des véhicules électriques, de l’habitat à basse consommation, des énergies renouvelables ou de l’alimentation biologique, souligne M. Canfin. C’est donc une question de volonté politique. Le président de la République a fait de la bonne gestion financière un élément-clé de son quinquennat. Il doit désormais mettre en place une stratégie de désendettement écologique. »

Et de prendre au mot Emmanuel Macron qui, le 25 avril, devant le Congrès américain, déclarait : « Il n’y a pas de planète B. » Autrement dit, pas d’autre choix que de vivre avec la finitude de notre Terre nourricière.

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3 mai 2018 4 03 /05 /mai /2018 11:06

Où en est-on de l'engagement des 100 milliards de dollars ? Par Oxfam le 2 mai 2018. Alors que les négociations climatiques ont repris à Bonn jusqu’au 10 mai... Lire aussi COP23 : Pas de sursaut face à l’urgence climatique, Face à l'urgence climatique et l'inertie des Etats, place au sursaut citoyen ? et Appel pour un Pacte Finance-Climat européen - Mille milliards d’euros pour le climat.

Le rapport Oxfam : 2018, les vrais chiffres des financements climat, téléchargeable ci-dessous.

Le rapport Oxfam : 2018, les vrais chiffres des financements climat, téléchargeable ci-dessous.

Oxfam a analysé les derniers chiffres publiés par les bailleurs pour la période 2015–2016 et publié dans ce nouveau rapport « 2018 : Les vrais chiffres des financements climat », la façon dont les financements climat sont affectés et comptabilisés. Il en ressort des tendances très préoccupantes pour les pays et les populations les plus pauvres dans le monde.

  • L’augmentation des financements climat résulte en grande partie d’une recrudescence des prêts, en particulier à destination des pays à revenu intermédiaire.
  • L’aide publique accordée sous forme de subventions ne répond pas aux besoins et n’augmente pas assez vite. Selon les estimations, le montant des subventions se situe entre 11 et 13 milliards de dollars, contre 10 milliards lors de notre dernière évaluation portant sur la période 2013-2014.
  • Le financement de l’adaptation au changement climatique reste largement négligé, ne représentant que 20 % des financements climat publics, contre 19 % en 2013 et 2014.
  • La part des financements publics accordés aux pays les moins avancés n’a pas augmenté, stagnant à environ 18 %.

Téléchargez le rapport Oxfam : 2018, les vrais chiffres des financements climat

L’un des principaux problèmes que pointe ce rapport concerne la comptabilisation excessive des financements fournis. En effet, nombre de bailleurs surévaluent l’élément climat d’un projet de développement dont le changement climatique n’est en fait qu’un aspect d’un programme plus vaste. Oxfam estime que les financements publics nets spécifiquement consacrés au climat en 2015 et 2016 se situent entre 16 et 21 milliards de dollars par an, ce qui est très en-deçà des 48 milliards de dollars annuels de financements climat publics, si l’on prend les chiffres déclarés par les bailleurs à leur valeur nominale.

Alors que le président de la République Emmanuel Macron se pose en chef de file de la lutte contre le changement climatique, les chiffres de la France révèlent une tout autre réalité. Seuls 7 % des financements climat versés par le pays ont été accordés sous forme de subventions au cours de la période 2015-2016, ce qui est très peu par rapport aux chiffres de ses voisins.

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Alors que les négociations climatiques ont repris à Bonn jusqu’au 10 mai, les pays du Nord sont loin de leur promesse de mobiliser 100 milliards pour le climat pour le Sud. D’après Simon Roger pour le Monde à Bonn le 3 mai 2018.

Les 195 pays signataires de l’Accord de Paris sont réunis de nouveau de nouveau à Bonn (Allemagne). PATRIK STOLLARZ / AFP

Les 195 pays signataires de l’Accord de Paris sont réunis de nouveau de nouveau à Bonn (Allemagne). PATRIK STOLLARZ / AFP

A chaque nouvelle session de négociations sa trouvaille linguistique. Le terme était apparu lors de la conférence climat de novembre 2017 (COP23), il entre en force dans le vocabulaire de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, la CCNUCC. Réunis à Bonn, en Allemagne, jusqu’au 10 mai, les délégués des 195 pays signataires de l’Accord de Paris – destiné à contenir le réchauffement planétaire sous le seuil des 2 °C – devront dorénavant s’habituer au « dialogue Talanoa ».

L’expression forgée par les îles Fidji, qui supervisent les débats jusqu’en décembre, avant de passer le relais à la Pologne lors de la COP24, fait référence à l’approche polynésienne de la résolution des problèmes, une manière « de partager nos histoires, dans un esprit d’empathie et de confiance », a tenté de résumer, mercredi 2 mai en séance plénière, l’ambassadeur fidjien Luke Daunivalu.

En attendant d’étrenner, dimanche 6 mai, ce nouveau format de discussion entre Etats et acteurs non étatiques, les quelque 4 000 accrédités du World Conference Center des bords du Rhin mettent à l’épreuve leur capacité d’écoute sur l’un des dossiers les plus crispants des négociations : les financements. Le rapport que publie, jeudi, l’ONG internationale Oxfam risque de faire chuter la cote de confiance que l’institution onusienne cherche à maintenir.

Intitulé « 2018 : les vrais chiffres des financements climat », le document passe en revue les données publiées par les pays bailleurs pour la période 2015-2016 et s’interroge sur le chemin qui reste à parcourir par les nations du Nord pour tenir leur engagement de mobiliser conjointement 100 milliards de dollars (83 milliards d’euros) par an, d’ici à 2020, en faveur des pays du Sud.

« Tendances préoccupantes »

Le rapport s’ouvre sur un chiffre qui devrait faire tousser quelques délégués siégeant à Bonn. Selon les estimations d’Oxfam, le montant total des financements climat publics déclarés par les bailleurs s’élève à 48 milliards de dollars par an. L’ONG pousse l’analyse plus loin et considère que seuls 16 à 21 milliards de dollars aident réellement les pays du Sud puisqu’une grande partie des fonds engagés par le Nord financent des projets dont le climat n’est qu’un volet d’action.

Dans un précédent exercice de comptabilisation, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) avait estimé, en octobre 2016, que ces financements publics pourraient représenter 67 milliards de dollars en 2020, la part restante des 100 milliards étant comblée selon l’OCDE par des capitaux privés. Mais il s’agissait là d’une projection, basée sur les engagements annoncés par plusieurs pays riches en 2015, et pas d’une photographie à l’instant T.

En publiant cette synthèse en pleine session de travail de la CCNUCC, l’ONG veut mettre l’accent sur des « tendances très préoccupantes pour les pays et les populations les plus pauvres dans le monde », argumente Armelle Le Comte. La responsable climat et énergie d’Oxfam France s’inquiète notamment de la faible augmentation de l’aide publique accordée sous forme de subventions : entre 11 et 13 milliards de dollars en 2015-2016 (sur le total de 48 milliards), contre 10 milliards sur la période 2013-2014.

Elle déplore la part modique des sommes consacrées à l’adaptation au changement climatique, qui représentent seulement 20 % des financements publics, contre 19 % en 2013-2014 (les politiques d’atténuation des émissions de gaz à effet de serre captent la majeure partie des fonds). Seuls 18 % des financements comptabilisés en 2015-2016 ont bénéficié aux quarante-huit pays les moins avancés (PMA), relève par ailleurs la responsable d’Oxfam.

Comptabilisation des financements

Le rapport de l’ONG n’élude pas la disparité des informations transmises par les Etats, qui rend cet effort de chiffrage délicat. Tous les pays ne précisent pas la part bilatérale et multilatérale de leurs fonds publics, n’intègrent pas de la même manière les flux financiers privés et n’affichent pas les mêmes ratios entre les prêts et les dons. Les Etats-Unis, qui ne cachent pas leur hostilité à l’égard de l’accord de Paris, n’ont pas indiqué de leur côté les sommes dépensées en 2016.

En fait, « il n’existe aucune définition des finances climat au sein de la CCNUCC, et cela ne changera pas, confie un fin connaisseur de la gouvernance climatique, le sujet est très compliqué techniquement et trop sensible politiquement ». Les négociateurs se veulent plus optimistes puisque l’accord de 2015 a ouvert la voie à deux groupes de travail : l’un sur les modalités de comptabilisation, l’autre sur la « prévisibilité » des financements des pays développés à destination de ceux du Sud.

Ce deuxième point, qui avait paralysé les débats de la COP23, est pris très au sérieux à Bonn. « La prévisibilité est un enjeu crucial, analyse Lucile Dufour, du Réseau action climat. C’est ce qui doit permettre aux pays en développement de planifier leurs actions climatiques, c’est aussi une garantie de confiance entre le Nord et le Sud. »

La question de la comptabilisation des financements relève du « rule book », c’est-à-dire des règles de mise en œuvre de l’accord conclu fin 2015 à Paris, qui doivent être adoptées en décembre en Pologne à Katowice, ville hôte de la COP24. Ce mode d’emploi aborde de nombreux sujets, comme le contenu des contributions nationales pour réduire les émissions polluantes de chaque pays, les règles de transparence des informations communiquées par les parties ou encore les contours du bilan mondial auquel va s’astreindre la communauté internationale, tous les cinq ans, à partir de 2023.

Une occasion manquée

Devant cette pile de dossiers qui s’amoncellent sur la table des négociations, le secrétariat de la CCNUCC envisage d’ajouter une session de travail supplémentaire, début septembre, à Bangkok. Cofacilitateur du groupe sur la comptabilisation des financements climat, l’ambassadeur malien Seyni Nafo esquisse un calendrier : « Nous avons beaucoup de notes informelles, il faut désormais préparer un texte clair pour Bangkok, qui rendra possible les arbitrages au moment de la COP24. »

D’autres étapes vont jalonner cette année. Les nations industrialisées sont invitées (sur une base volontaire) à transmettre d’ici à septembre à la Convention-cadre la feuille de route de leurs financements climat jusqu’en 2020. Un exercice auquel pourrait se plier la France.

Les pays du Nord vont ouvrir, fin 2018, le chantier de la recapitalisation du Fonds vert pour le climat, dont le premier cycle (2015-2018) arrive à échéance. Ils devront compter sans les Etats-Unis, Donald Trump ayant décidé de bloquer 2 milliards de dollars promis au fonds par son prédécesseur Barack Obama.

La promesse des 100 milliards de dollars est elle aussi une occasion manquée, estime Seyni Nafo. « C’est un minimum qui n’existe pas aujourd’hui, commente le porte-parole du groupe Afrique au sein de la CCNUCC, et on a fait l’erreur d’annoncer des engagements avant de se mettre d’accord sur des règles ! »

A l’horizon 2050, le coût du changement climatique pour les pays en développement devrait dépasser les 1 000 milliards de dollars par an, même avec une hausse de la température moyenne inférieure à 2 °C, avancent les experts d’Oxfam.

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