La révision du Plan local d’urbanisme est annoncée par la Mairie. C’est un choix qui peut surprendre car les enjeux environnementaux et la cohérence des choix urbains appellent plutôt une démarche à l’échelle d’Est-ensemble, notre intercommunalité. A l’heure de la diminution des ressources financières de la commune, on peut s’interroger sur la logique de la majorité socialiste. Mais dont acte… s’il ne s’agit pas que d’annonces enflammées en faveur du développement durable qui ne trouveraient pas de point d’appui concret.
Le diagnostic, et le projet de ville ou PADD, sont les 2 premières des 3 étapes de la révision du PLU, et doivent être terminées en septembre selon le calendrier municipal choisi.
Auparavant, Europe-Écologie-Les Verts propose aux lilasiens et met en débat les six avancées suivantes :
1/ Un diagnostic thermique de la ville.
A l’heure des grandes décisions pour atténuer le changement climatique (Paris Climat 2015 dit COP 21, en décembre), le département et certaines communes ont intégré dans leurs réflexions un diagnostic thermique à partir d’une cartographie établie par des photos infrarouges. Les Lilas ne sont pas entrés dans cette démarche, qui permettrait pourtant de repérer les points noirs sur lesquels travailler : bâtiments passoires ou quartiers sur lesquels mettre la priorité. Nous demandons que cette cartographie et l'identification des îlots de chaleur urbains nourrissent le diagnostic préalable au PLU.
2/ Un plan de déplacement réduisant fortement les gaz à effet de serre
Lutter contre le changement climatique suppose de diminuer par 4 nos émissions de gaz à effet de serre à l’échéance de 2050. De plus, gaz à effet de serre et pollution de l’air s’aggravent de concert. Le nouveau PLU doit privilégier la santé des lilasiens qui voient leur durée et leur qualité de vie réduite par la pollution. Les transports motorisés au pétrole en sont la première cause, il faut donc privilégier les autres modes de déplacements. Cela réclame des décisions courageuses et non pas cosmétiques pour réduire la place de la voiture. Tout reste à faire aux Lilas. Il faut bâtir le PLU autour d’un plan de déplacement privilégiant les modes collectifs (le Till bus pour densifier les liens avec les communes d’Est-ensemble, notamment Pantin, Romainville,…) et les déplacements doux, surtout pour les déplacements locaux et particulièrement des scolaires.
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L’expérimentation lilasienne de double-sens cycliste, 20 ans après son inscription dans la loi, et 8 ans après son adoption obligatoire dans toutes les zones 30, doit être généralisée, comme le passage à droite ou tout droit des vélos au feu rouge en place à Paris.
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Les déplacements des enfants maison-écoles, peuvent être à pied ensemble dans des « pedi-bus ».
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L’accessibilité des piétons, en particulier des personnes à mobilité réduite (handicapés, seniors), aux services commerçants comme publics de la ville, doit être favorisée par le nouveau paysage urbain.
Le changement sur la chaussée doit être radical pour que les parcours se fassent en totale sécurité.
3/ La ville « post-carbone » est une ville dense
L’étalement urbain est un non-sens climatique. Aux Lilas, une densification modérée reste possible : ni en construisant les tours que les socialistes veulent construire en périphérie de Paris, ni en s’accommodant des « dents creuses ». Une bonne solution pour la ville est de permettre de rehausser à R+3 ou R+4 les habitations dans les alignements qui présentent déjà ces hauteurs.
4/ Végétaliser la ville
Deux solutions apparaissent possibles dans des quartiers déjà bâtis et denses :
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comme à Pantin, imposer un taux de végétalisation des toitures des nouvelles constructions et un taux de surface au sol en pleine terre.
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encourager les « jardins de trottoir », comme à Rennes, en prévoyant et encourageant la plantation de plantes le long des murs sur des parties du domaine routier communal (trottoirs à désigner).
5 / Un nouveau quartier au Fort
Le Fort de Romainville représente 4 % de la surface de la ville, il est le dernier grand espace aménageable pour un projet urbain combinant de façon équilibrée les enjeux environnementaux, une relance de l’activité économique pour réduire le chômage, et un habitat éco-conçu démonstrateur de la cité que pourrait devenir les Lilas en 2030 ou 2050.
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Un nouvel espace de vie, de loisir et de travail peut être imaginé avec les citoyens de toute la ville et d’abord les habitants du quartier. C’est un véritable projet urbain de quartier qu’il faut mettre en débat avec toute la population. Le zonage à inscrire au PLU doit donc prévoir cette mixité fonctionnelle.
6/ Renforcer les capacités de préemption et fixer des règles exigeantes en faveur du logement social
La ville des Lilas est peu active dans le pilotage concret des opérations immobilières et d’urbanisme. Comment espérer alors lutter contre « les forces du marché » si la mairie ne se donne pas les moyens d’agir ? En laissant agir les promoteurs immobiliers comme c’est le cas aujourd’hui, on ne peut espérer atteindre les objectifs d’un PLU affichant de la mixité sociale, un objectif de qualité des bâtiments, ou le maintien d’un tissu économique.
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1200 des 1700 demandes de logements sociaux auraient droit à des logements très sociaux type PLAI. Or, les PLAI représentent 1% du parc de logements sociaux de la ville. Afin de permettre à la ville d'atteindre les 25 % obligatoires de logements sociaux, contraindre la promotion immobilière privée à intégrer plus de logements sociaux et très sociaux (PLAI) en passant de 20 à 50 % des projets - même si cela coûte plus cher à la ville lors des transactions immobilières nombreuses depuis 15 ans.
Le PLU permet de se doter d’outils mais il faut passer des déclarations aux actes.