Trois intercommunalités franciliennes, dont Est Ensemble comprenant Le Pré Saint-Gervais et Les Lilas, ont refusé d'adhérer définitivement au Syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif), laissant ouverte la possibilité d'une remunicipalisation. D'après la Coordination Eau Île-de-France le 20 octobre 2017. Lire aussi L’eau publique, c’est maintenant !, La qualité de l’eau se dégrade encore en France, Public-privé : La guerre de l’eau et Une nouvelle manœuvre pour faire taire les défenseurs du droit à l’eau.
Dans un communiqué du 20 octobre, les présidents de trois Établissements publics territoriaux (EPT), MM. Braouezec, Cosme et Leprêtre pour Plaine commune, Est Ensemble et Grand-Orly-Seine-Bièvre, regroupant 1,5 millions d’usagers, soit un tiers du Syndicat des Eaux d’Île-de-France (SEDIF), la structure qui délègue la gestion de l'eau potable de 150 communes à Veolia, ont annoncé qu'ils ne vont pas réadhérer d’ici à la fin de l’année ! Ils mettent « en avant un débat de fond dans la société, sur la question de la gestion de l'eau », affirment que l'engagement n'est pas de « sortir ou de réadhérer coûte que coûte » et veulent prendre « deux ans supplémentaires pour travailler, réfléchir », tout en restant liés au SEDIF via une convention provisoire pour deux ans. C'est bien la reprise en régie publique de l'eau dans ces trois territoires qui pourrait à terme devenir une réalité.
Comme Politis le rappelait dans un article publié en début d'année, la réforme territoriale, en transférant la compétence de gestion de l'eau des communes aux intercommunalités, offre à ces dernières la possibilité de ne pas adhérer au Sedif, ce qui était très difficile pour les communes déjà adhérentes. Si MM. Braouezec, Cosme et Leprêtre n'ont pas franchi le pas, leur non-adhésion en laisse au moins ouverte la possibilité.
La Coordination eau Île-de-France s'est ainsi félicitée de ce temps supplémentaire qui « pourra être mis à profit pour poursuivre les études de faisabilité d’une gestion publique et déterminer les périmètres et les bons modèles techniques et économiques, pour mener le débat avec tou-tes les élu-es concerné-es et la population. Pour notre part, nous souhaitons que les citoyen-nes soient consulté-es avant toute décision définitive. Après tout, elles et ils l’ont bien gagné ! Si nous en sommes là, c’est bien grâce à elles et à eux, grâce à l’extraordinaire vague citoyenne qui a tout bousculé ces dernières semaines. Sous l’impulsion des citoyen-nes et des élu-es, de multiples débats ont eu lieu, des collectifs locaux se sont créés, des vœux ou des délibérations ont été adoptés par les conseils municipaux… Au total, la moitié des villes des trois territoires ont fait connaître d’une façon ou d’une autre, leur volonté de s’engager dans une gestion publique.
Ce pas franchi, notre mouvement s’inscrit à présent dans la durée. La Coordination Eau Île-de-France appelle à constituer partout des collectifs locaux de l’eau. Elle invite tou-tes les élu-es et les militant-es à se retrouver le jeudi 2 novembre à 19h à l’espace Robespierre (salle N°2) à Ivry (métro mairie d’Ivry) pour une appréciation collective de ce premier succès et pour préparer ensemble les étapes suivantes. »
Le projet de M. Santini d'un « Grand Paris de l'eau » pour mutualiser les moyens de production d'eau potable en Île-de-France, a été taxé, mercredi, de « projet pharaonique de création d’autoroutes de l’eau qui n’a aucun sens tant sur le plan technique que sur le plan financier » par la Ville de Paris. Elle y voit un « grand projet inutile ».
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