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C'est dans la colonne de droite tout en bas...

7 mai 2021 5 07 /05 /mai /2021 09:17

Nouvel article pour exposer les propositions des écologistes pour les élections régionales des 20 et 27 juin.  Nous serons également présents physiquement  sur le marché Bio le vendredi après-midi, et le marché dimanche matin. Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous sur http://idfecologie.fr/.

Elections régionales :  le logement d'abord !

Le logement d’abord !

Selon la Fondation Abbé Pierre, parmi les 4 millions de personnes mal logées que compte notre pays, 1,2 millions vivent dans la région la plus riche de France, l’Île-de-France. Les loyers ne sont pas suffisamment encadrés et les familles subissent les effets d’une bulle spéculative : le prix moyen de location dans le parc privé est supérieur de 26% à la moyenne nationale. Par conséquent, les demandes en logement social et très social sont très nombreuses et excèdent l’offre disponible. 

La majorité sortante a sa responsabilité dans la crise du logement en Île-de-France. La Région de Pécresse a réduit les aides apportées à la construction de logements sociaux, les faisant passer de 87 à 37 millions d’euros entre 2015 et 2020. De plus, sous ce mandat, les communes refusant de construire le nombre légal de logements sociaux ont continué d’être subventionnées par la Région.

La crise de la Covid a révélé la fragilité de certains ménages. Il convient donc d’anticiper les expulsions, déjà fréquentes et nombreuses, en prenant en compte les demandes en logement social des Francilien·nes. 

Les écologistes à la tête la Région agrandiront le parc de logements sociaux et très sociaux pour s’adapter à la demande en Île-de-France et ainsi pallier à la pression foncière et le sans-abrisme

La Région doit être garante des objectifs de livraison de logements sociaux établis par le SDRIF et au moins 100 millions d’euros par an du budget régional doivent être consacrés à l’augmentation de l’offre de logements sociaux et très sociaux

Elections régionales :  le logement d'abord !

Le dispositif “un logement d’abord” permettra de loger les Francilien·nes de façon durable, avec un bail et une clef. Ce dispositif, porté par les collectivités locales et soutenu par des associations, dépasse la gestion paternaliste de la misère et offre à chacun·e les moyens de son autonomie, tout en rationalisant la dépense publique. 

A contrario, les dispositifs d’hébergement et de mise à l’abri doivent rester ponctuels, et n’intervenir qu’en cas d’extrême nécessité pour éviter leur saturation croissante. En l’état, ces services n’ont pas la capacité suffisante pour répondre à la demande. La rareté est entretenue et chaque année, en novembre, de nouvelles places sont ouvertes en urgence, souvent dans des conditions d’accueil déplorables. 

La Région entretiendra, à travers les organismes qui lui sont liés, un parc spécifiquement lié à la sauvegarde des personnes victimes de violences, dont la gestion sera concertée avec les services d’État et les associations compétentes. Ces centres excluront l’auteur de violences intrafamiliales de son foyer et offriront un accueilleront aux jeunes mis à la porte par leur famille et aux jeunes mères.Un autre enjeu est celui du logement des jeunes et des personnes en formation.  La Région rénovera et ouvrira des places en internat, foyer de jeunes travailleurs, résidences étudiantes et mettra des logements à disposition pour les personnes en formation professionnelle.

Elections régionales :  le logement d'abord !

L’isolation des logements pour le climat et l’emploi

La principale contribution directe de l’Île-de-France aux émissions de gaz à effet de serre est son bâti (50% des émissions régionales). On compte 2,1 millions de passoires énergétiques dans notre région.

Julien Bayou, Kader Chibane et Sorayah Mechtouh sont allés à la rencontre d’habitantes et habitants du quartier de la Maladrerie à Aubervilliers.
Plus de 700 euros par mois de facture d’électricité, tout en vivant en polaires pour ne pas avoir froid, sans compter les maladies respiratoires et otites à répétition pour les enfants, voici le quotidien des habitant·es de ces logements.

La région Île-de-France peut prendre en charge les projets de rénovation des acteurs publics et privés avec Île-de-France Energies qui agira comme tiers financeur.

La Région organisera un service public régional de la sobriété énergétique mutualisant les compétences de techniciens, de designers, de pédagogues et de communicants pour agir à tous les niveaux et engager une diminution des usages énergétiques.

Pour 4 logements rénovés, un emploi local non délocalisable est créé !

Elections régionales :  le logement d'abord !

Augmenter l’offre de logements sociaux : permettre à chacun·e de se loger

Selon la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRIHL), le temps d’attente pour un logement en Île-de-France est d’au moins 3 ans, et peut aller jusqu’à 6 ans à Paris. Les expulsions locatives sont fréquentes et nombreuses, la région concentre plusieurs bidonvilles, qui ne sont régulièrement démantelés que pour les voir réapparaître quelques jours après. Plus de 700 000 personnes sont en attente de logement social.

En Île-de-France, une personne sur dix est mal logée.

La construction de logement existe, mais elle n’est pas adaptée aux besoins de la population.  Les prix élevés des loyers, qui ne sont pas suffisamment encadrés, empêchent les Francilien·nes d’accéder à un logement digne et confortable. Les familles subissent les effets d’une bulle spéculative : le prix moyen de location dans le parc privé est supérieur de 26% à la moyenne nationale

La majorité régionale sortante a sa part de responsabilité dans le mal-logement : les aides directes de la Région à la construction de logement social sont passées de 87 à 37 millions d’euros entre 2015 et 2020 et la majorité de droite a subventionné les villes refusant de construire du logement social.

La Région doit être garante des objectifs de livraison de logements sociaux établis par le SDRIF et au moins 100 millions d’euros par an du budget régional doivent être consacrés à l’augmentation de l’offre de logements sociaux et très sociaux

La Région entretiendra, à travers les organismes qui lui sont liés, un parc spécifiquement lié à la sauvegarde des personnes victimes de violences, dont la gestion sera concertée avec les services d’État et les associations compétentes. 

Par ailleurs, des places seront spécifiquement réservées aux jeunes et aux personnes en formation. La Région rénovera et ouvrira des places en internat, foyer de jeunes travailleurs, résidences étudiantes et mettra des logements à disposition pour les personnes en formation professionnelle.

La construction de logements sociaux doit tenir compte de deux impératifs : un meilleur équilibrage territorial et la protection du vivant. La Région est un partenaire privilégié des communes et des communautés d’agglomération dans la conduite de leurs projets d’aménagement.

La Région écologiste conditionnera le versement de subventions régionales au respect des lois et règlements d’urbanisme concernant la création de logement social et la mixité sociale résidentielle (dont la loi SRU). 

L’augmentation de l’offre de logements sociaux ne doit pas conduire à l’artificialisation des sols de la Région. À ce titre, le Conseil Régional écologiste : 

  • apportera une bonification aux projets d’aménagement vertueux diminuant l’empreinte écologique des activités humaines

  • s’opposera à tout projet d’artificialisation définitive des sols

  • rétablira les subventions liées à la politique de la ville, supprimées par la droite et le centre

Elections régionales :  le logement d'abord !
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15 mars 2021 1 15 /03 /mars /2021 09:39

La sociologue Dominique Méda plaide pour « un vaste programme décennal de rénovation des bâtiments publics et privés ». Chronique publiée le 27 février 2021 dans Le Monde. Lire aussi Un prélude à la reconversion écologique de nos sociétés.

Transition écologique en chantier

Pendant que les commissions compétentes de l’Assemblée nationale s’apprêtent à discuter des mesures de la loi Climat et résilience – jugées unanimement insuffisantes –, les alertes des institutions les plus sérieuses se succèdent.

Le 11 janvier, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publiait une note intitulée « Croissance sans croissance économique », qui rappelait les trois points suivants : la « grande accélération » actuelle de la perte de biodiversité, du changement climatique, de la pollution et de la perte de capital naturel est étroitement liée à la croissance économique ; le découplage entre les premiers et la seconde est probablement impossible ; la décroissance ou la postcroissance sont des alternatives à envisager sérieusement.

Le 2 février, l’économiste Partha Dasgupta présentait, devant la Royal Academy britannique, un rapport consacré à l’évolution de la biodiversité, dans lequel il constatait que l’humanité se trouve à un véritable tournant et appelait à « réencastrer l’économie dans la biosphère ». Quelques jours plus tard, le directeur de l’AEE, Hans Bruyninckx, employait exactement ces mêmes termes lors des journées consacrées par l’Institut syndical européen à la nécessité d’un nouveau contrat social-écologique, réunissant des dizaines de chercheurs, partenaires sociaux et responsables politiques. L’ensemble de ces travaux prenait d’une certaine façon acte des résultats scientifiques mettant en évidence que la croissance verte est un mythe et que nous devons reconstruire nos économies et apprendre à produire autrement (« Is Green Growth Possible ? », Jason Hickel & Giorgos Kallis, New Political Economy, 17 avril 2019).

Changement de cap

Renoncer à ce mythe devrait nous permettre de gagner un temps précieux et d’organiser dès maintenant le changement de cap et la bifurcation nécessaires. Car nous savons ce qu’il faut faire : nous devons investir immédiatement, massivement et sans relâche dans la reconversion écologique de notre économie – la vraie, la matérielle – de manière à continuer à satisfaire nos besoins sociaux dans des limites environnementales strictes.

Un tel investissement, qui accroîtra certes notre endettement mais permettra de transmettre aux générations futures un monde habitable, est non seulement une exigence, mais c’est aussi une bonne nouvelle. Car nous savons que les secteurs dans lesquels il nous faut investir sont créateurs d’emplois et même que plus nous investirons, plus nous aurons d’emplois demain. Il nous faut donc saisir pleinement l’occasion qui nous est aujourd’hui offerte de résoudre en partie la très grave crise de l’emploi dans laquelle nos pays sont – et vont être – plongés.

Les études qui ont été récemment consacrées à ces questions mettent en effet en évidence que de très nombreux emplois pourraient être créés grâce à la reconstruction et à la décarbonation de nos économies. L’étude de l’Ademe réalisée à l’occasion de la publication du rapport annuel 2020 du Haut Conseil pour le climat indique ainsi que 600 000 emplois pourraient être créés à l’horizon 2030, notamment dans le bâtiment, les transports et l’industrie. Selon celle du WWF, ce sont même près de 2 millions d’emplois qui pourraient être déployés dans les transports, le verdissement des processus industriels ou la rénovation thermique des bâtiments, selon un scénario dit de « relance verte ».

Politique ambitieuse

Concernant la rénovation thermique des bâtiments, le rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale qui vient d’être rendu est très clair : il indique que pour réussir l’ambitieuse politique de rénovation énergétique dont nous avons besoin, il faudrait « plusieurs centaines de milliers de professionnels en plus », alors que, « en dix ans, le secteur a perdu pratiquement 250 000 emplois et, rien qu’en 2019, 140 000 départs en retraite ont été dénombrés dans le secteur. On constate parallèlement un fort recours au travail détaché et à la main-d’œuvre étrangère ». Il y a donc dans ce secteur un énorme gisement d’emplois non délocalisables et qui recouvrent une très grande diversité de compétences.

Non seulement un vaste programme décennal de rénovation des bâtiments publics et privés générerait de l’emploi, des baisses de facture et une amélioration du confort pour les habitants des 4,8 millions de passoires énergétiques, mais il serait sans doute aussi l’occasion de redéfinir une véritable politique d’aménagement du territoire. Faut-il rénover tels quels les bâtiments existants ou en profiter pour repenser nos métropoles, redessiner nos villes moyennes et nos campagnes ? Comment articuler nos objectifs de diminution de la consommation d’énergie avec notre souci de rapprocher emplois et lieux d’habitation pour éviter des déplacements devenus insupportables et prendre en compte le développement du télétravail ? Doit-on profiter de cette dynamique pour reconstruire de fond en comble nos villes, engager un processus de démétropolisation, repenser nos politiques industrielles et nos politiques de relocalisation des activités ? Autant de questions qui doivent faire l’objet d’une vaste réflexion, impliquant les territoires, les partenaires sociaux et l’ensemble des administrations, bref d’un véritable plan.

Il ne s’agit évidemment pas d’imposer, à partir des bureaux parisiens, un nouvel aménagement du territoire français, mais bien de tenter de coordonner ces différentes dimensions trop peu souvent articulées au niveau central, mais aussi dans les territoires où les schémas sectoriels se juxtaposent sans se structurer. C’est vraiment d’un plan décennal ambitieux dont nous avons besoin pour mettre en route ce chantier titanesque mais enthousiasmant.

Dominique Méda est professeure de sociologie, directrice de l’Irisso (université Paris-Dauphine-PSL)

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1 mars 2021 1 01 /03 /mars /2021 10:01

(...) La surexploitation du foncier, accélère l’imperméabilisation des sols et détruit la capacité des écosystèmes à créer des îlots de fraîcheur, une captation naturelle du CO2 à travers les arbres et la photosynthèse, dégrade les conditions de vie à travers une surdensification dans les lieux d’habitation. Tribune de Jérôme Gleizes, enseignant à Paris 8 parue le 25 février dans Politis. Lire aussi Les zadistes de Gonesse ont-ils raison de s’opposer à une gare en plein champ ? Propositions pour un retour sur Terre, Le gouvernement abandonne Europacity, pas l’artificialisation des terres agricolesLes Jeux olympiques sont le prétexte à la bétonisation de l’Île-de-France et Les députés débattent de nouveau de l’accaparement des terres agricoles.

La tragédie des communs, de Garrett Hardin (nouvelle édition 2018).

La tragédie des communs, de Garrett Hardin (nouvelle édition 2018).

Les écologistes s’opposent souvent à la gauche non écologiste sur des programmes immobiliers, comme dernièrement à Paris (1). Faut-il consacrer le foncier des villes à la construction de logements sociaux ou de jardins ? Par son opposition au logement social, la droite s’affiche souvent du côté des écologistes et la gauche non écologiste crie alors à la trahison de classe. Critique que nous entendons moins quand cette même gauche s’allie avec cette même droite pour défendre des grands projets inutiles comme la tour Triangle. Pourtant, cette opposition est fondée sur la « tragédie des communs » présentée par Garrett Hardin en 1968 (2). La surexploitation d’une ressource, ici le foncier, accélère l’imperméabilisation des sols et détruit la capacité des écosystèmes à créer des îlots de fraîcheur, une captation naturelle du CO2 à travers les arbres et la photosynthèse, dégrade les conditions de vie à travers une surdensification dans les lieux d’habitation.

Pendant longtemps, la défense d’une mixité entre le logement et les espaces verts a été défendue, mais aujourd’hui cela bute sur l’insoutenabilité du développement des villes. Celles-ci vont devenir de plus en plus invivables, en raison notamment de l’augmentation accélérée des températures, du déplacement des populations paupérisées vers les villes qui concentrent de plus en plus les richesses, de la montée des eaux sur les côtes…

Face à cela, les scientifiques disent qu’il reste une décennie pour agir avant de sombrer dans des processus irréversibles. Cela signifie qu’il faut sanctuariser tous les espaces non bâtis, voire déconstruire la ville, revoir donc la logique des plans locaux d’urbanisme, en finir avec cette vision de répartition équilibrée des fonctionnalités des villes pour centrer le développement de celles-ci sur leur résilience et donc le renforcement de la nature en leur sein. Le choix ne se limite pas entre l’étalement urbain, qu’il faut nécessairement arrêter, et la densification. Il faut réhabiliter l’aménagement des territoires car la densification humaine a été variable selon les territoires et les périodes. Aujourd’hui, des territoires ont été désertés car « pas assez productifs », alors que d’autres concentrent des personnes en très grande précarité.

Par ailleurs, nous devons revisiter la question du logement social en ne nous focalisant pas uniquement sur l’offre mais aussi sur les prix. La hausse du prix de l’immobilier compte plus dans le départ des classes populaires du centre des métropoles que l’insuffisance de l’offre. Depuis les travaux d’Alain Lipietz, nous savons que le marché ne permet pas de répartir équitablement la construction des logements entre le privé et le social à cause de la rente foncière (3) qui surenchérit le coût du logement dans les métropoles. Une dissociation entre le prix du foncier et le bâti, comme le permet l’office foncier solidaire, permet de limiter cette rente. Ici comme ailleurs, il faut revoir nos certitudes pour mettre en œuvre les politiques publiques qui rompent avec un productivisme dangereux pour nos sociétés.

(1) « À quoi joue Ian Brossat ? », Pierre Jacquemain, 26 janvier 2021, www.regards.fr

(2) « The Tragedy of the Commons », Garrett Hardin, Science, vol. 162. Paru en 1968, Garrett Hardin y montre comment une situation de libre accès à une ressource limitée, et pour laquelle la demande est forte, mène inévitablement à sa surexploitation et à sa disparition. Dans une telle situation, le progrès technique devient alors un accélérateur d’épuisement irréversible, et non plus une réponse à un problème. Il apparaît alors – et c’est pour ainsi dire pour la première fois – que certains problèmes ne disposent d’aucune solution technologique, et que les biens communs demandent une gestion et une législation particulières devenues urgentes.

(3) « Le tribut foncier urbain aujourd’hui : le cas de la France », Alain Lipietz, Les Cahiers marxistes, n° 243, février-mars 2013.

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3 septembre 2019 2 03 /09 /septembre /2019 10:11

Albert Levy, architecte, urbaniste et chercheur, pointe les incohérences des pouvoirs publics qui défendent le projet d’un mégacomplexe de loisirs et de commerce au nord de Paris, tout en parlant de transition écologique et de lutte contre le réchauffement. Tribune publiée le 2 septembre 2019 par Le Monde. Lire aussi Les opposants à EuropaCity occupent le triangle de Gonesse et continuent à bloquer les travaux de la future gare.

« L’Etat veut passer en force et a démarré cet été les travaux de la gare en plein champ, à 1,7 km de toute habitation, face à des militants sur place résolus à les freiner » (Vue d'artiste du projet Europacity, méga-complexe de loisirs et de commerce porté par le français Auchan et le chinois Wanda). EUROPACITY

« L’Etat veut passer en force et a démarré cet été les travaux de la gare en plein champ, à 1,7 km de toute habitation, face à des militants sur place résolus à les freiner » (Vue d'artiste du projet Europacity, méga-complexe de loisirs et de commerce porté par le français Auchan et le chinois Wanda). EUROPACITY

La canicule du début de cet été avait une triple origine : la météo, le réchauffement climatique et l’îlot de chaleur urbain causé par la forte bétonisation et bitumisation de la région parisienne, caractérisée par un faible ratio d’espace vert par habitant, fruit d’un urbanisme inconséquent. Le thermomètre est monté jusqu’à 43 °C à Paris le 25 juillet. Il est urgent de stopper l’hyperdensification et de repenser les grands projets parisiens et franciliens poursuivis malgré les positions et plans sur le climat, la pollution, les mesures prises pour la transition énergétique.

Le projet Europacity, au nord de Paris, dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), est emblématique de cette contradiction : est prévu sur 80 hectares un projet d’un autre temps, avec un centre commercial de 230 000 m2 (500 boutiques), un parc de loisirs de 150 000 m2 (piste de ski artificiel, centre aquatique climatisé, salles de spectacle), des hôtels (2 700 lits), une zone de bureaux, etc., le tout desservi par une gare du Grand Paris Express (GPE) construite sur fonds publics. Un centre commercial de plus ruinerait ce qui reste de petits commerces des villes environnantes.

Promoteur mégalo

Ce projet pharaonique, anachronique, résulte de la coalition d’un promoteur mégalo, le groupe Auchan et son partenaire chinois Wanda, d’un architecte star danois à l’ego démesuré, Bjarke Ingels, de l’Etat, de la région et du maire PS de Gonesse médusés par un investissement de… 3,1 milliards d’euros. Comment peut-on promouvoir un pareil urbanisme dans le contexte de crise climatique et écologique actuel ?

Pourtant, la commission départementale de préservation des espaces naturels (Copenaf) est contre, l’ex-ministre Nicolas Hulot y était opposé, le plan local d’urbanisme (PLU) de Gonesse a été rejeté, la ZAC Triangle de Gonesse annulée. Mais malgré cela, l’Etat veut passer en force et a démarré cet été les travaux de la gare en plein champ, à 1,7 km de toute habitation, face à des militants sur place résolus à les freiner.

Nous voulons rappeler les incohérences des responsables politiques qui déclarent ce projet d’« utilité publique » et qui ont fait appel contre l’annulation de la ZAC, revalidée le 11 juillet, tout en parlant de transition écologique et de lutte contre le réchauffement climatique.

On constate, en Ile-de-France, un appauvrissement, voire un déclin de la biodiversité ces treize dernières années (Natureparif, 2016). Les plantes ont diminué de 20 % et les papillons de 18 % entre 2009 et 2015, la richesse des espèces a chuté de 45 % dans les grandes cultures dépourvues de bordures végétales (biotopes) contre 15 % dans celles qui en sont pourvues.

Disparition des oiseaux

Les effectifs d’oiseaux ont baissé de 30 % en onze ans en Ile-de-France, contre 17 % au niveau national, et cela s’accélère avec l’usage croissant d’insecticides neurotoxiques (néonicotinoïdes) persistants, responsables du déclin des abeilles et des insectes. Les pratiques agricoles intensives et l’étalement urbain dû à l’urbanisation galopante sont à l’origine de cette extinction des espèces dans la région.

Cela a précipité la disparition des oiseaux avec la suppression des haies, des bandes enherbées, des arbres, des fossés, des talus, des niches écologiques favorables à la diversité des espèces. Les causes se trouvent dans l’intensification des pratiques (drainage, fertilisation azotée, sélection variétale, extension des surfaces irriguées) et, surtout, dans l’usage de pesticides qui ont fortement dégradé la qualité des habitats et réduit de plus de 10 %, en moyenne, la population des oiseaux (la moitié des bruants et des pinsons, par exemple, a disparu). Ce déclin des oiseaux, des plantes, des insectes est néfaste à l’agriculture qui dépend aussi de cette biodiversité (pollinisateurs).

L’étalement urbain et l’artificialisation des sols en Ile-de-France, par la construction de routes, d’infrastructures, et le mitage pavillonnaire périurbain, responsables chaque année de la disparition de 200 hectares de terre agricole (en cinquante ans, plus de 100 000 hectares ont été engloutis), réduisent les territoires de la faune et fragmentent leurs biotopes. Par sa taille, le projet Europacity va renforcer ce processus qu’il faut inverser par deux actions.

D’une part, en faisant évoluer les pratiques agricoles vers des solutions alternatives conformément aux objectifs du plan Ecophyto du Grenelle de l’environnement qui veut limiter l’usage des pesticides de 50 % pour 2025, en développant l’agroécologie, la diversification des cultures, l’agriculture bio, l’agroforesterie, la permaculture ; utiliser la biodiversité en restaurant les habitats semi-naturels favorables à l’installation des « auxiliaires » de culture, alternative aux pesticides, pour rendre les agroécosystèmes plus résilients, rétablir des habitats refuges, des continuités/corridors écologiques à grande échelle pour faciliter leurs déplacements, selon les objectifs même du schéma régional de cohérence écologique (SRCE).

Préserver les terres arables

D’autre part, il faut limiter la bétonisation, la densification et l’artificialisation des sols en Ile-de-France pour lutter contre le dérèglement climatique et préserver les terres arables, surtout quand elles sont excellentes, comme ici, à Gonesse, et en conséquence stopper Europacity.

Ces objectifs de protection des terres arables, de la biodiversité, de transformation de l’agriculture en Ile-de-France, sont au centre même du projet alternatif Carma (Coopération pour une ambition agricole, rurale et métropolitaine d’avenir) et du Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG).

Le changement climatique causé par les activités humaines émettrices de gaz à effet de serre (GES), avec pour conséquences canicules, sécheresses, inondations, diffusion d’agents pathogènes nouveaux, est aujourd’hui largement prouvé. Les effets sanitaires du stress thermique sont aussi bien connus (près de 20 000 morts en France en 2003). Les villes, par leur forme, leur densité, leur fonctionnement, leur activité, leur métabolisme, sont les principales sources d’émission de GES (80 %), 20 % des émissions restantes venant, en France, de l’agriculture (fertilisation des sols et élevage).

Le changement climatique n’est qu’une facette du changement global caractérisé par l’érosion de la biodiversité qu’une hausse de plus de 1,5 °C finirait de dévaster. On sait que les écosystèmes en bon état de conservation contribuent à la lutte climatique (captage et stockage du COatmosphérique par les sols et la biomasse). Une double politique s’avère nécessaire d’atténuation par transition énergétique vers l’objectif zéro carbone et d’adaptation aux conséquences du dérèglement climatique par un alterurbanisme fondé sur/avec la nature (végétalisation).

Plusieurs pistes possibles

L’agriculture de la région Ile-de-France, responsable de 7 % des émissions de GES, se distingue par une forte mécanisation sur de grandes exploitations peu favorables à la biodiversité, et l’élevage y est faible (7 % des exploitations), l’atténuation des émissions de GES dans l’agriculture passe surtout par la diminution des intrants chimiques fertilisants et la production d’énergie renouvelable (méthanisation, éolien…)

Au total, plusieurs pistes sont possibles : encourager la diversification des cultures (légumineuses), protéger et développer les habitats favorables à la biodiversité (fossés, haies, arbres, bosquets, mares, lisières…), renforcer le stockage du carbone dans les sols et la biomasse par des prairies, introduire des arbres dans les cultures pour favoriser la fertilité biologique des sols et réguler leur humidité.

La région a signé le 20 mars, la charte du RES (Réseau environnement santé), « Villes et territoires sans perturbateurs endocriniens », devenant ainsi la première région française à s’engager contre l’usage des substances chimiques toxiques, en respectant ses cinq points, dont les deux premiers qui exigent de « restreindre et éliminer à terme l’usage des produits phytosanitaires et biocides qui contiennent des perturbateurs endocriniens et accompagner les habitants dans cette démarche », et de « réduire l’exposition aux perturbateurs endocriniens en développant la consommation d’aliments biologiques ».

Plus de deux cents villes et territoires ont signé cette charte, dont Paris. Les effets sanitaires des perturbateurs endocriniens (PE) sont connus : baisse de la fécondité masculine et des naissances masculines, anomalies dans les organes reproducteurs mâles, problèmes de fertilité des femmes, puberté précoce, cancers du sein et de la prostate, maladies immunitaires et auto-immunes, maladies neurodégénératives, obésité, diabète… Ils sont responsables d’une crise sanitaire d’ampleur épidémique selon l’OMS.

92 % des cours d’eau contaminés

La région veut s’engager dans la production d’une alimentation saine, sans PE, et le Plan régional santé environnement 3e génération (PRSE3) a fait de la santé environnementale un enjeu majeur de santé publique, de la lutte contre les PE une grande cause régionale, avec la suppression totale des pesticides utilisés par l’agriculture intensive et néfastes pour la biodiversité, la santé des agriculteurs et plus largement des consommateurs.

De plus, une étude menée en 2015 par le commissariat général au développement durable (CGDD) a révélé que 92 % des cours d’eau et nappes phréatiques sont contaminés par ces pesticides. Avec son pacte agricole, la région voudrait bannir ces intrants chimiques à l’horizon 2030 en déployant une agroécologie à grande échelle dénuée de tout produit phytosanitaire, une agriculture bio, sans PE. La stratégie régionale pour la biodiversité voudrait également diminuer les effets des PE sur les écosystèmes.

Là encore, le projet Carma, qui se pose à la fois comme une alternative dans la région à l’artificialisation des sols et à l’agriculture intensive, pour la production d’une alimentation saine, s’intègre totalement dans ces objectifs qui lient santé des écosystèmes et santé humaine.

Ces arguments, en faveur du projet agricole Carma, démontrent les incohérences des pouvoirs publics et de la planification régionale qui soutiennent le projet Europacity, à l’heure de la crise écologique et du débat sur le climat.

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11 juillet 2019 4 11 /07 /juillet /2019 10:52

A Romainville, le terrain de basket de la cité Gagarine est un lieu de vie. Il va être remplacé par un immeuble construit par BNP Paribas Immobilier. Les 5 chênes autour vont être abattus. Il ne s’agit pas d’empêcher les villes d’évoluer mais d'imaginer un urbanisme plus respectueux des habitants et de l'environnement. Par Julie Lefebvre le 9 juillet 2019 sur son blog Mediapart. Lire aussi  À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale.

Tour Gagarine - Romainville © Julie Lefebvre

Tour Gagarine - Romainville © Julie Lefebvre

Monsieur le Président Directeur Général,

Je vous écris sûrement en vain, certainement trop tard, tant les projets immobiliers ne sont rendus publics qu’une fois finalisés. A Romainville, le terrain de basket de la cité Gagarine est essentiel. Entouré de cinq chênes, il est le seul endroit de rencontre pour les jeunes de ce quartier mais aussi pour les enfants, qui y jouaient sous le regard de leurs parents. C’était un lieu à la croisée des écoles et des quartiers, où les mamans venaient discuter à l’ombre des arbres, un lieu de vie modeste.

C’est aussi l’une des entrées de notre ville, qui offre une perspective sur la Tour Gagarine, symbole des rêves de la conquête spatiale, mais aussi des tensions de la guerre froide. Depuis plusieurs mois, le terrain de basket est clôturé. De plus en plus de jeunes le désertent pour le pied des tours.

A Romainville, des bandes d’adolescents s’affrontent parfois, d’une cité à l’autre. Il y a déjà eu des morts, le plus jeune avait 13 ans. Nous sommes à quelques minutes de Paris et la société ne leur offre rien. Avec le déménagement de ce terrain de basket, elle leur confisque le peu qui leur reste. Qu’à cela ne tienne, ils iront ailleurs, les tensions continueront de s’exacerber. Et la perspective disparaîtra.

Vous avez acheté le terrain sûrement en ignorant cela, avec l’aval des équipes en place. Notre espace public va donc être « déclassé », tout comme l’a été notre place du marché, centrale, pour un autre projet immobilier. Un drôle de concept, pour des lieux censés appartenir à chacun d’entre nous.

A la place du terrain de Basket, votre branche « BNP Paribas Immobilier » va construire un immeuble-bloc en bordure de rue, pour quelques dizaines de logements de plus, dans une cité réhabilitée mais qui va voir sa population, et les prix de ces logements augmenter. Les chênes auxquels nous sommes attachés, irremplaçables, vont être abattus, c’est imminent, alors que le thermomètre s’affole.

Vous annoncez sur le site de votre fondation, soutenir les 18 – 29 ans et les collégiens du 93, vous êtes sensible à la place des femmes et à l’action environnementale, vous affichez des objectifs RSE ambitieux, mais ce projet immobilier détruit ce lieu de vie, des arbres et notre entrée de ville. Dans le 93, aux injustices sociales s’ajoutent les injustices environnementales.

De nombreuses voix d’habitants s’élèvent depuis que votre projet est affiché. Beaucoup sont résignés. Par cette lettre, je souhaite vous sensibiliser à cette situation. Il ne s’agit pas d’empêcher les villes d’évoluer mais de préserver et de renforcer les lieux et les liens, qui nous permettent de vivre ensemble.

Vous êtes la banque d’un monde qui change, mais qui laisse aussi de plus en plus de personnes sur le côté. Que pouvons-nous envisager pour les habitants, pour épargner nos chênes et notre entrée de ville ?

Pensant que vous serez sensible à cette situation compte-tenu de vos engagements, je vous remercie de l’attention que vous porterez à ce courrier.

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4 juin 2018 1 04 /06 /juin /2018 13:39

Un communiqué du Collectif des Associations Unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées sur le Projet de loi ELAN.

12 millions de personnes sont fragilisées par la crise du logement, 4 millions de personnes sont mal logées. Le gouvernement a lancé un « plan logement d’abord » national et propose aujourd’hui un projet de loi dit « Elan » affichant la volonté de garantir « davantage d’équilibre territorial et  de justice sociale en faveur des plus fragiles ».

Nous sommes 35 associations nationales de lutte contre le sans-abrisme et le mal logement, dont les actions permettent d’accompagner 3,8 millions de personnes en difficulté avec l’aide de 150 000 salariés et 200 000 bénévoles. Nous nous mobilisons chaque jour pour tenter d’améliorer le sort des plus démunis dans notre pays. Fortes de notre expérience quotidienne de la réalité des conditions de logement et d’hébergement des plus pauvres, nos associations souhaitent réaffirmer les messages qu’elles défendent depuis la création du Collectif des associations unies en 2008. L’objectif de justice sociale invoqué par le projet de loi Elan appelle en effet des orientations qui font actuellement défaut, pour apporter des solutions réellement efficaces aux plus fragiles tout en respectant la logique du logement d’abord.

1/ Développer massivement l’offre de logements dignes réellement accessibles aux ménages les plus modestes

Le choc de l’offre annoncé par le président de la République était indispensable à la réalisation du plan logement d’abord, à condition de favoriser l’accès au logement des plus démunis. Pourtant, les associations constatent que les moyens ne sont pas mis en œuvre pour le provoquer.

Pour les associations, le projet de loi Elan devrait être une occasion de créer les leviers nécessaires pour accroitre fortement la production d’une offre locative très sociale accessible aux ménages les plus pauvres, mobilisant les parcs public et privé, en particulier sur les territoires les plus tendus. Pour réaliser cet objectif indispensable à une politique effective du logement d’abord, le Cau demande dans ce sens depuis plusieurs années une loi de programmation pluriannuelle, fixant aux pouvoirs publics des objectifs ambitieux de production de logements sociaux à bas niveau de quittance et de production de logements privés à vocation sociale. 

Or le projet de loi Elan transforme le modèle économique du secteur HLM, notamment par la vente accrue des logements sociaux et la restructuration des bailleurs en grands groupes, par une gamme étendue de nouveaux produits immobiliers, et par l’accélération de la production de logements intermédiaires.

Combiné à la baisse des piliers de la politique sociale du logement en France que sont les APL et les aides à la pierre, ce projet de loi constitue une nouvelle étape de désengagement de l’Etat sur le logement social. L’Etat doit rester en première ligne pour garantir la solidarité nationale, la solidarité entre tous sur le territoire, nécessaire au logement des personnes les plus en difficulté d’entre nous. Nos associations ne comprennent donc pas le choix de l’Etat de se désengager de ce secteur. Dans cette perspective, il est par ailleurs impossible d’accepter que les 40 000 logements HLM qui doivent être vendus chaque année pour compenser le retrait de l’Etat, soient comptabilisés pour dix ans dans la production attendue des territoires dans le cadre de la loi SRU. Cette loi a permis à notre pays de renforcer la production de logements sociaux disponibles pour davantage d’équilibre entre les territoires.

Concernant le secteur privé, le rôle de l’encadrement des loyers pour éviter la flambée des loyers en zone tendue est démontré, ce système a fait ses preuves. Dès lors, rien ne peut justifier qu’il fasse l’objet d’une nouvelle expérimentation. Nous demandons donc le retrait du dispositif expérimental d’encadrement des loyers proposé dans le projet de loi, et la mise en œuvre de la loi Alur.

De la même façon, le bail mobilité, loin de répondre aux besoins des locataires les plus fragiles, risque au contraire de les précariser là où le droit actuel leur permet déjà de changer de logement librement, avec un à trois mois de préavis. Nos associations demandent son retrait du projet de loi. Ce nouveau bail risque d’être utilisé pour louer à court terme à des ménages fragiles, renforçant les risques d’instabilité pour les ménages les plus précaires et les risques d’expulsions. La France compte déjà plus de 15 000 expulsions avec le concours de la force publique par an, des ruptures qui contribuent à alimenter le sans-abrisme et que le ministre de la Cohésion des Territoires s’est engagé à réduire par l’introduction d’un plan de prévention des expulsions. Le projet de loi Elan doit participer de cette démarche en répondant réellement aux besoins des locataires en difficulté.

De plus, l’offre de logement doit être accessible à tous financièrement, mais aussi accessible aux personnes en situation de handicap. Les associations rappellent qu’un recul de l’obligation d’accessibilité des logements neufs constituerait une régression inconcevable du point de vue des droits des personnes en situation de handicap dans notre pays, qui a pourtant ratifié en 2010 la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées.

2/ Garantir l’accès et le maintien dans le logement pour mettre en œuvre le logement d’abord

Pour ne plus alimenter le sans-abrisme et l’exclusion par le logement, le projet de loi doit également assurer l’accès au logement des plus fragiles et le maintien dans le logement des personnes en cas d’accident de parcours. La mise en œuvre de la garantie universelle des loyers, prévue par la loi Alur, permettrait de sécuriser les bailleurs souhaitant louer à des ménages en difficulté. Elle faciliterait l’accès des plus précaires au logement. De plus, contre l’exclusion par le logement et les logements au rabais pour les plus pauvres, la lutte contre l’habitat indigne doit être renforcée, de manière à assurer aux habitants des procédures menant rapidement à des conditions de logement dignes (auto-réhabilitation accompagnée des propriétaires en difficulté, repérage et accompagnement des copropriétés en difficulté, procédures dissuasives et plus rapides de lutte contre les marchands de sommeil). La montée des expulsions, facteur de sans-abrisme, impose de renforcer la prévention par un travail interdisciplinaire coordonné, alliant à la fois professionnels du social, du médical et du juridique, l’accompagnement et le traitement efficaces des impayés de loyer ne pouvant se faire sans prendre en compte les situations de détresse mentale et psychologique.

3/ Garantir un accueil inconditionnel et digne quelle que soit la situation des personnes

Le Collectif des Associations Unies réaffirme également la nécessité de respecter le principe d’un accueil inconditionnel et digne de toutes les personnes en situation de détresse, sans distinction de statut administratif ou de ressources. Ce principe essentiel est d’ores et déjà mis en cause par la circulaire du 12 décembre 2017 et la baisse du budget de l’hébergement récemment annoncée, de 20 millions d’euros en 2018 et de 57 millions sur les quatre années à venir pour les CHRS. Ce coup de rabot va également concerner l’ensemble des centres d’hébergement franciliens subissant une baisse de 9 % des moyens dès 2018 (- 38 millions d’euros). Au vu de ces arbitrages budgétaires, le Collectif demande que soit adoptée une loi de programmation de la politique de l’hébergement et du « logement d’abord », fondée sur les besoins observés à l’échelle de chaque territoire.

Enfin, le Cau rappelle que le logement d’abord impose de favoriser les formes d’hébergement les plus proches possible du logement, dans le respect du droit à la vie privée et de l’unité de la famille. Le projet de loi Elan prévoit la transformation de bureaux en logements et en hébergements d’urgence sans garantir que les normes d’habitabilité de ces derniers seront les plus proches possibles de celles du logement. L’augmentation des places d’hébergement ne doit pas se faire sur le seul secteur de la mise à l’abri, au détriment du programme d’humanisation de l’hébergement et de l’accompagnement social global visant l’accès au logement des personnes. Les politiques publiques d’hébergement doivent porter un plus haut niveau d’exigence et s’ouvrir à tous les acteurs locaux de la lutte contre la pauvreté. 

Notre collectif espère donc que les propositions présentées ci-après, représentatives de notre positionnement commun, seront entendues, afin que l’objectif de justice sociale affiché par l’exposé des motifs de ce projet de loi se traduise réellement dans les articles de la loi Elan et dans les faits.

Signataires : Advocacy France ; Association des cités du secours catholique ; Association nationale des compagnons bâtisseurs ; Association Dalo ; ATD Quart monde ; Aurore ; Centre d’action sociale protestant (Casp) ; Collectif national droits de l’Homme Romeurope ; Collectif Les Morts de la rue ; Comité des sans logis ; Croix-Rouge française ; Emmaüs solidarité ; Emmaüs France ; Enfants de Don Quichotte ; Fédération d’aide à la santé mentale Croix Marine ; Fédération des associations et des acteurs pour la promotion et l’insertion par le logement (Fapil) ; Fédération de l’entraide protestante ; Fédération Française des équipes Saint-Vincent ; Fédération des acteurs de la solidarité ; Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage) ; Fondation Abbé Pierre ; Fondation de l’armée du Salut ; France Terre d’asile ; Habitat et humanisme ; Jeudi noir ; Les petits frères des Pauvres ; Ligue des droits de l’Homme ; Médecins du Monde ; Secours catholique ; SoliHa – Solidaires pour l’habitat ; Union nationale des amis et des familles de malades psychiques (Unafam) ; Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) ; Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes (UNCLLAJ) ; Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj) ; Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés sanitaires et sociaux (Uniopss)

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21 mars 2018 3 21 /03 /mars /2018 17:37

La victoire obtenue à Notre-Dame-des-Landes et la première bataille remportée à Gonesse contre le projet Europacity sont de formidables encouragements à poursuivre les luttes contre les grands projets inutiles, en particulier en Île-de-France sur le plateau de Saclay.

Samedi 24 mars, une journée à Saclay

Sur cette zone agricole parmi les plus fertiles d’Europe, 500 ha sont directement menacés par un « cluster » scientifique géant. À terme, c’est toute la vocation agricole du plateau qui disparaîtra si le projet de métro aérien -la ligne 18 du grand Paris- voit le jour.

Parce que rien ne vaut une visite sur place pour se rendre compte des enjeux et pour manifester notre soutien aux collectifs qui se battent, nous vous invitons à une découverte du plateau puis à une table ronde avec des acteurs/trices engagé·e·s localement :

* Rendez-vous à 11h au 8, rue Tronchet à Palaiseau pour un départ en voiture vers Saclay

* 12h buffet partagé à Palaiseau (Indiquez votre participation dans ce formulaire)

* 14h Table ronde - 8, rue Tronchet à PALAISEAU, RER B – à 5 min de la station Palaiseau.
Avec Claudine Parayre (membre de la COSTIF et de Saclay citoyen) ;

Laurent Sainte Fare Garnot (membre de la SCI Terres Fertiles) ;

Jacqueline LORTHIOIS (socioéconomiste spécialiste de la relation emploi-travail sur les territoires) ; un·e représentant·e du monde agricole ; les élu·e·s du territoire…

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9 février 2018 5 09 /02 /février /2018 19:25

WWF France a organisé, mardi, une visite de son nouveau siège installé au Pré-Saint-Gervais. Un bâtiment classé Haute qualité environnementale (HQE), qui accueille une centaine de salariés. D’après Ivan Capecchi le 8 février 2018 pour Le Parisien.

WWF France siège © Rabot Dutilleul Construction

WWF France siège © Rabot Dutilleul Construction

En entrant dans les locaux du nouveau siège de WWF France, le visiteur tombe nez à nez avec une biographie de Luc Hoffmann, inscrite à même le mur. C’est lui qui cofonda, en 1973, l’antenne française de cette ONG de protection de la nature. C’est aussi grâce à papa Hoffmann, et à sa dotation initiale de 7,5 M€ à la fondation, que le nouveau QG, situé rue Baudin au Pré-Saint-Gervais, a pu voir le jour.

Lucie Niney, l’une des architectes du site, se charge de mener la visite. Au pas de course, elle débite les nombreuses caractéristiques du bâtiment. « On a fait le choix, précise-t-elle d’emblée, de rénover un bâtiment existant. Le gain énergétique est énorme par rapport à une construction neuve. » C’est là, la spécificité du bâtiment : être 100 % écolo.

Recyclage des eaux de pluie, potager installé sur le toit-terrasse, récupération de la chaleur produit par les systèmes informatiques afin de chauffer le bâtiment… L’immeuble, classé Haute qualité environnementale (HQE), dispose même d’un parking à vélos intérieur. Seul inconvénient : le manque de luminosité, dû à la forme longiligne du bâtiment, pallié notamment par la présence d’un patio végétal en son centre. Un bel écrin, particulièrement protégé. Durant la visite, interdiction de prendre des photos et prière de ne pas parler aux salariés.

« On voulait s’implanter dans un territoire qui fasse sens, explique de son côté Pascal Canfin, le directeur général de WWF France. La Seine-Saint-Denis regorge d’innovations en matière de transition écologique. » L’ONG souhaite également s’insérer dans le tissu local. D’abord par la présence d’un espace de coworking, prochainement ouvert aux acteurs du territoire, mais aussi par le lien tissé avec les commerçants du coin. 80 salariés travaillent au siège, une aubaine pour l’activité locale. « Sur la partie restauration, cela représente 10 % de notre clientèle, ce qui n’est pas rien ! », confirme Christian Cazaubon, restaurateur-épicier au Café vert, un établissement situé à quelques minutes à pieds du siège de WWF.

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 09:07

Une contribution à l’enquête publique sur le PLU des Lilas 2017 de notre conseillère municipale préférée, Marie-Geneviève Lentaigne.

Je crois que le projet du PLU mériterait plus de pédagogie sur les enjeux de logement sur notre territoire et plus largement sur la région francilienne. Les alentours du parc Lucie Aubrac cristallisent beaucoup de rejets car il est vrai que notre commune est très dense comme beaucoup de villes situées dans des périmètres métropolitains. Nous sommes en zone urbaine dense mais nous restons en dessous de la densité parisienne, ville pourtant très attractive si l'on observe le prix de l'immobilier.

Je suis personnellement convaincue que l'urbanisation du 21e siècle passe par une densité assumée dans les zones urbaines, afin notamment d'éviter l'étalement urbain. Celui-ci génère trop de nuisances et pollutions, notamment en éliminant les terres agricoles, en repoussant les populations les plus modeste loin du cœur des villes, en multipliant les transports et les temps de parcours, notamment par voie routière. Le réseau de transports en commun est encore insuffisant et l'étalement rend encore plus difficile un maillage serré pertinent pour les usagers.

La demande en logements est très forte et la commune ne peut pas répondre aux aspirations légitimes de ses propres habitants pour y rester. Dans ce contexte, il est nécessaire d'avoir un point de vue global et équilibré. Je regrette un peu que le débat sur le PLU qui tend à se focaliser sur le parc Lucie Aubrac, soit séparé de données sur la politique de l'habitat et le Plan local d'Habitat intercommunal.  Il aurait été intéressant de disposer de données chiffrées précises sur le parc de logements de la ville depuis une vingtaine d'années. Bilan de la ZAC du centre-ville héritée de l'ancienne municipalité : combien de nouveaux logements et part du privé ou des bailleurs sociaux ? Même chose pour les choix plus récents faits par la nouvelle équipe municipale depuis 2001.

A propos du parc on entend beaucoup d'erreurs ou de fantasmes sur le parc qui serait « en danger », menacé, etc. L'aspiration à son extension peut être entendue, mais pas au prix de contre-vérités. Concernant les trois zones constructibles du PLU, il faudrait les rapporter à la quasi-absence d'autres espaces sur la ville. Pourtant la nature n'en est pas absente grâce aux zones pavillonnaires préservées, même si l'accès n'en est pas collectif, mais la contribution à l'atmosphère si ! Les architectes ne manquent pas d'imagination pour construire des résidences dans lesquelles la nature trouve une place (terrasses, toitures ou parois végétalisées, etc.). Le parc Lucie Aubrac est une incontestable réussite mais les enjeux de l'habitat ne peuvent être confisqués au profit des seuls riverains qui craignent un peu d'ombre sur celui-ci. Nous devons apprendre à partager pour réaliser un équilibre entre besoin de logements, de nature, d'espaces de vie en commun. Territoire très convoité, la ville des Lilas a vu le prix du m² bondir autour du parc. Les futurs habitants - dont 30 % dans des logements sociaux – n'auront sûrement pas à se plaindre du nouveau quartier, surtout avec les travaux en cours au futur parc Simone Veil. Celui-ci contribuera sans doute à mieux répartir les lieux de promenade pour enfants et adultes.

Je ne doute pas que le débat et la concertation qui suivront sur les aménagements à venir seront une occasion de mieux appréhender les choix à faire. Faisons confiance à l'imagination créative des habitants et urbanistes pour construire des projets qui préservent la qualité de vie sur notre commune, tout en répondant aux besoins d'une population croissante.

Les Lilas, le 20 octobre 2017.

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29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 09:06
Transports pénibles, une ville à repenser
Transports pénibles, une ville à repenser

Dans nos trajets de tous les jours, décidément nous sommes « trop » : conducteurs trop bloqués dans le trafic, piétons et cyclistes frôlés de trop près, passagers de RER et bus trop comprimés, trop perturbés par des incidents ; et tous, trop gavés de pollution. Nos déplacements sont alors des épreuves, longues, incertaines et usantes.

À quoi, ou à qui, la faute ? Un manque de moyens pour les transports en commun, leurs personnels, leurs matériels, la maintenance, les réseaux ? Des défauts d’organisation ? Des situations que l’on a mal anticipées ? Des projets absurdes (plusieurs se préparent, en région parisienne, en ce moment même) ? Ou encore, des villes mal équilibrées, ce qui allonge et multiplie les trajets ?

Dans tout cela, quel est le rôle des calculs financiers, des systèmes de décision, des volontés - ou du manque de volonté - politiques, des débats dans la société, de nos choix de vie ?

À l’inverse, y a-t-il des pistes bien repérées pour améliorer les choses ? Certaines sont-elles déjà explorées ?

Les collectifs « Les Lilas Autrement » et « à Gauche Autrement »
(Pré-Saint-Gervais), deux groupes politiques se réclamant d’une gauche alternative et écologiste dans nos deux villes, invitent à une réunion publique,

                                       le MARDI 5 DÉCEMBRE 2017 à 19H30
Mairie des Lilas / salle des Mariages.

Avec l’intervention de :
Marc Huret, urbaniste, ancien conseiller municipal « à Gauche Autrement » au Pré (et maire-adjoint pendant quelques années), vient notamment de publier l’ouvrage « Une autre ville est possible. L’agenda 2020-2040 de l’urbanisme en France » (éd. L’Harmattan).
Pierre Serne, conseiller régional EELV en Ile-de-France, est membre du conseil d’administration du STIF (Syndicat des transports d’Île-de-France) et du GART (Groupement des autorités responsables des transports).

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