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2 octobre 2015 5 02 /10 /octobre /2015 13:51

par Maxime Combes, membre d’Attac France et de l’Aitec, engagé dans le projet Echo des Alternatives, pour Bastamag, 30 septembre 2015, http://www.bastamag.net/Le-gouvernement-francais-accorde-de-nouveaux-permis-d-exploration-petroliere

Les ministres de l’Écologie, Ségolène Royal, et de l’Économie, Emmanuel Macron, viennent d’accorder trois nouveaux permis de recherches d’hydrocarbures liquides ou gazeux. Ils se situent en Seine-et-Marne, dans le Bas-Rhin et dans la Marne. Les deux ministres ont également prolongé deux autres autorisations jusqu’à fin 2018, en Moselle et sur l’île de Juan de Nova, en « terres australes et antarctiques françaises », entre Madagascar et le Mozambique. Ces cinq arrêtés ont été délivrés le 21 septembre. Ils marquent une nette inflexion du gouvernement en la matière, lui qui s’était jusqu’ici gardé d’accorder de trop nombreux permis.

L’entreprise pétrolière canadienne Vermilion Energy se voit attribuer le permis de Champfolie. Elle étend ainsi sa concession près de Chaunoy, un des plus importants gisements de pétrole exploité dans la région Ile-de-France. À terme, l’entreprise mise sur un assouplissement de la législation interdisant l’utilisation de la fracturation hydraulique : « On espère pouvoir démontrer que cette technique est respectueuse des règles de l’administration française et de l’environnement », affirmait Vermilion. De son côté, l’entreprise European Gas Limited, basée en Lorraine, pourra y poursuivre ses projets autour du gaz de couche – coal-bed methane en anglais, aussi appelé gaz de houille car présent dans les profondeurs des anciennes mines de charbon – grâce au permis « Bleue Lorraine ». L’exploitation de ce gaz en Australie nécessite la fracturation hydraulique, générant d’importantes pollutions (voir notre article sur le gaz de couche).

Le gouvernement français a également prolongé un permis de recherche d’hydrocarbures « en eaux profondes » au large de l’Ile Juan de Nova, au cœur du Canal de Mozambique. L’île tropicale est entourée d’une grande barrière de corail. Source d’un conflit entre l’État français et l’État malgache, les îles Éparses, dont l’île Juan de Nova fait partie, auraient dû être restituées à Madagascar à la proclamation de son indépendance le 26 juin 1960. Supposée riche en hydrocarbures, et située sur « l’autoroute du pétrole », cette région est l’objet de la convoitise des entreprises pétrolières, alors que les conséquences de l’exploitation d’hydrocarbures pourraient être dramatiques pour l’environnement.

Les climatologues invitent pourtant les chefs d’État à geler l’exploration de nouveaux gisements pétroliers, gaziers et charbonniers. A la tribune de l’ONU, François Hollande vient d’interpeller l’ensemble des chefs d’État et de gouvernement de la planète : « L’humanité est-elle capable de prendre la décision de préserver la vie sur la planète ? », rappelant que, sans résultat à la prochaine conférence sur le climat à Paris, « ce serait trop tard pour le monde ». Il semble que le message n’a pas été entendu au sein du gouvernement.

Cf notre article du 14 septembre 2012 ci-dessous :

Laisser le gaz et le pétrole dans le sol, c’est maintenant !

« Je veux des progrès écologiques irréversibles », ambitionne la ministre de l’Écologie Delphine Batho, qui souhaite que la France soit « en pointe de la lutte contre le changement climatique ». Très bien. Mais cela signifie faire certains choix, en particulier laisser les hydrocarbures là où ils sont. Qu’en dira la conférence environnementale ?

Souhaiter que la France soit « en pointe de la lutte contre le changement climatique ». Voici une déclaration de Delphine Batho, ministre de l’Environnement, qui devrait être prise au pied de la lettre. À condition de s’entendre sur les mots. « Être en pointe » pourrait signifier vouloir être le moins pire des États de la planète en matière de lutte contre le changement climatique. Pas très difficile. La ministre réduirait ainsi son ambition à celle d’être la moins mauvaise des cancres du climat qui, de négociations en négociations, conduisent la planète dans le chaos climatique.

Etre « en pointe de la lutte contre le changement climatique », c’est pourtant tout autre chose. Il s’agirait notamment de satisfaire aux principales exigences établies par les scientifiques pour avoir une chance raisonnable de ne pas basculer dans une situation de réchauffement et d’instabilité climatique qui ne seraient pas maîtrisables. L’une de ces conditions est de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement climatique global d’ici la fin du siècle.

Laisser 80% des hydrocarbures dans le sol

Sur la base d’une étude du Postdam Institute for Climate Impact Research, il ne faudrait pas émettre plus de 565 gigatonnes de CO2 ou équivalents CO2 d’ici à 2050 pour avoir de sérieuses chances de ne pas dépasser la barre fatidique des 2°C. La combustion de toutes les réserves prouvées de pétrole, charbon et gaz de la planète engendrerait 2795 gigatonnes de CO2, soit cinq fois plus ! Si l’on veut respecter les préconisations des scientifiques, ce sont donc 80% de ces réserves qui ne doivent pas être extraites et consommées. Bien entendu, les résultats peuvent être discutés et précisés. Mais les ordres de grandeur sont là.

Ne pas consommer 80 % des réserves prouvées d’énergies fossiles d’ici 2050, voilà donc une belle ligne directrice pour la transition énergétique. Il en sera question lors de la conférence environnementale. Les implications sont nombreuses. Cela implique logiquement ne pas chercher à constituer de nouvelles réserves. À quoi bon, alors, forer toujours plus loin et toujours plus profond, avec plus de risques environnementaux ? A rien. Sauf à gaspiller des ressources financières, techniques et humaines qu’il serait bon d’employer ailleurs. Delphine Batho semble avoir perçu l’argument et a récemment admis que « la transition énergétique, ce n’est pas d’aller chercher de nouveaux hydrocarbures ». Après les paroles, les actes fermes et définitifs sont attendus : gaz et pétrole de schiste doivent rester dans le sol. Le pétrole de Guyane également.

Un moratoire international sur les énergies fossiles

Autre implication : tous ceux, ministres compris, qui veulent extraire du pétrole ou des gaz de schiste – et plus largement toute nouvelle source d’énergie fossile – devraient d’abord expliquer publiquement comment ils comptent satisfaire à ces exigences climatiques. Il y a ceux qui vont nier le réchauffement climatique et ainsi se décrédibiliser totalement. D’autres pourraient tabler sur la séquestration du carbone ou la géo-ingénierie, autant de projets aujourd’hui portés par des apprentis sorciers. Il y a enfin ceux qui vont tenter de noyer le poisson en essayant de rassurer les chaumières sans apporter la moindre réponse. Les débusquer sera facile : sont-ils oui ou non d’accord pour un moratoire international sur toute nouvelle exploration de ressources énergétiques fossiles ?

Les implications d’une telle ligne directrice vont plus loin. Les valorisations et notations boursières des industries pétrolières et gazières sont notamment basées sur les réserves prouvées d’énergies fossiles qu’elles peuvent inclure dans leurs bilans. On comprend alors leur avidité à aller prospecter toujours plus loin et plus profond. Laisser 80 % de leurs réserves dans le sol reviendrait à diminuer leur valorisation boursière d’autant et dégonfler une bulle financière créée autour d’énergies fossiles que nous n’aurons plus le droit d’exploiter.

Démanteler les multinationales de l’énergie

Laisser du pétrole dans le sol revient à considérer que nous ne sommes pas confrontés à une pénurie de pétrole, mais à un trop-plein. Un trop-plein que ni les multinationales ni les marchés de l’énergie, s’apprêtant à forer jusqu’à la dernière goutte, ne sont en mesure de respecter. Laisser 80 % des réserves d’énergies fossiles prouvées revient donc à démanteler les multinationales de l’énergie pour que les populations et les pouvoirs publics en prennent le contrôle. En effet, alors que la possibilité ou non d’assurer une certaine stabilité climatique, bien commun de l’humanité, est en jeu, la recherche et l’extraction de ressources énergétiques fossiles peuvent-elles être laissées à la seule appréciation du secteur privé ? Certainement pas.

Pour devenir un pays « en pointe de la lutte contre le changement climatique », de nombreuses autres exigences seraient à respecter. En faisant une telle déclaration, Delphine Batho semble audacieuse. Reste à concrétiser ces paroles, dès la conférence environnementale. Laisser le gaz et le pétrole dans le sol, c’est maintenant !

Maxime Combes

 

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