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9 mars 2016 3 09 /03 /mars /2016 09:35

EDF a surpayé British Energy. Mais pour ne pas avoir à avouer au moins 7 milliards d’euros de dépréciations d'actifs, le groupe continue sa fuite en avant avec le projet d’Hinkley Point.

« Hinkley Point, c’est la chronique d’une catastrophe annoncée. Pourtant, ils vont y aller, ne serait-ce que pour ne pas avouer les erreurs passées », confie un responsable du groupe, abattu par ce qui se précise. Plus que la défense du nucléaire, un élément, selon lui, compte beaucoup dans les décisions à venir de la direction d’EDF pour lancer coûte que coûte la construction de l’EPR : le groupe s’est déjà bien trop engagé en Grande-Bretagne. Revenir en arrière l’obligerait à reconnaître une ardoise très lourde et difficilement justifiable.

Pour comprendre ces explications, il faut revenir au départ de l’aventure britannique d’EDF, quand le groupe lance une OPA sur British Energy début 2008. À l’époque, le gouvernement britannique a décidé de vendre la participation de 35,2 % qu’il détient encore dans le groupe d’électricité. Plusieurs concurrents européens, comme l’allemand E.ON ou l’espagnol Iberdrola, se mettent sur les rangs puis font demi-tour. « Les conditions financières ne sont pas réunies pour reprendre British Energy », expliquent-ils alors.

Seul Pierre Gadonneix, alors président d'EDF, continue de se dire intéressé et paraît prêt à y mettre le prix. Alors que les responsables de l’électricien allemand RWE n’ont été autorisés par leur conseil qu'à présenter une offre limitée de 2,5 milliards d’euros pour le rachat de la participation du gouvernement britannique, estimant que le groupe dans sa totalité ne valait pas plus de 8,5 milliards d’euros, le président d’EDF ne semble pas du tout préoccupé par ces considérations, pas plus d’ailleurs que par l’envolée du cours en Bourse, depuis que le gouvernement britannique a annoncé son engagement. Un grand classique en France, décidément. 

En juin 2008, Pierre Gadonneix fait donc une offre très généreuse, tenant compte de l’envolée boursière : 15,1 milliards d’euros pour racheter l’ensemble de British Energy. C’est déjà plus de 40 % de ce que l’électricien valait, avant la spéculation boursière. Mais cela ne semble pas suffisant pour la direction de l’électricien britannique, qui rejette l’offre. Plutôt que de renoncer, la direction d’EDF décide de surenchérir, alors qu’elle est toute seule sur les rangs ! En septembre 2008, le groupe public, étendard du nucléaire français, présente donc une nouvelle offre de 15,8 milliards d’euros. En six mois, grâce au jeu boursier britannique, British Energy a doublé sa valeur, alors que tous s’accordent pour dire que le groupe est en mauvaise santé financière et boursière.

Mais la réalité des comptes s’impose, malgré tout. Pour ne pas avoir à inscrire une trop grande survaleur (goodwill) dans son bilan – aveu des folies financières et autres –, la direction d’EDF annonce tout de suite qu’elle va construire deux EPR sur les sites de British Energy, ce qui va donner de la valeur à l’ensemble du groupe britannique à l’avenir, explique-t-elle. Dans son rapport annuel de 2008, le groupe annonce ainsi la construction à venir de ces deux EPR, pour un coût estimé à l’époque à 4 milliards d’euros chacun. La facture de l’EPR de Flamanville a déjà dépassé les 10 milliards d’euros.

Grâce à cette annonce, la survaleur sur l’acquisition de British Energy est diminuée. EDF doit tout de même inscrire au bilan d’entrée du groupe britannique dans ses comptes, début 2009, un goodwill de 5,75 milliards d’euros. Depuis, comme le redoutaient les opposants à cette acquisition à l’époque, la situation n’a cessé de se dégrader. Des centrales et des sites de production vieillissants ont dû être dépréciés. Les activités britanniques affichent désormais une survaleur de 9,1 milliards d’euros, représentant à elle seule 90 % des survaleurs du groupe. Quant au résultat, il est en perte de plus de 200 millions d’euros en 2015. Une affaire, décidément, ce rachat britannique. 

Mais EDF, fortement incité par son responsable en Grande-Bretagne, Vincent de Rivaz, ne veut pas se dédire. Renoncer à construire un ou deux EPR obligerait alors à déprécier la valeur de British Energy et à annuler au moins les 5,7 milliards d’euros de survaleurs inscrits dans ses comptes. De plus, il lui faudrait aussi passer en pertes les dépenses qui ont été engagées pour lancer le projet d’EPR. Celles-ci dépasseraient déjà le milliard d'euros. Bref, toute marche arrière obligerait à inscrire au moins 7 milliards d’euros de dépréciations dans ses comptes. Un luxe que la direction d’EDF estime ne pas pouvoir se permettre.

Alors, plutôt que de reconnaître l’erreur passée, la direction d’EDF préfère continuer sa fuite en avant et s’engager pour un projet d’au moins 25 milliards d’euros, jugé dangereux par tous. Dans son dernier rapport, la Cour des comptes rappelait l’urgence d'en finir avec l'impunité des dirigeants et de « renforcer les dispositifs de sanction pénale et pécuniaire tant pour les dirigeants que pour les membres de conseils d’administration pour les cas de prise de risque inconsidérée ayant entraîné des pertes ». Cette règle pourrait peut-être s'appliquer aux dirigeants d'EDF ?

En complément, cet article du Monde du 6 mars 2016

Le directeur financier d’EDF démissionne sur fond de désaccord autour du projet d’Hinkley Point

Le directeur financier d’EDF, Thomas Piquemal, a présenté sa démission au PDG du groupe en raison d’un désaccord sur la faisabilité du projet controversé de construction de deux réacteurs à Hinkley Point, en Angleterre, a annoncé lundi 7 mars l’énergéticien, confirmant une information de l’agence Bloomberg. « Le directeur financier a présenté sa démission la semaine dernière à Jean-Bernard Lévy [PDG d’EDF] en raison d’un désaccord sur Hinkley Point », a-t-on évoqué, dimanche soir, dans l’entourage de l’entreprise. Le groupe a annoncé la nomination pour le remplacer « à titre provisoire » de Xavier Girre, jusqu’ici directeur financier pour la France de l’électricien.

Cela faisait des semaines que le directeur financier d’EDF tirait la sonnette d’alarme sur les risques du projet de construction de deux réacteurs EPR sur le site britannique. Le désaccord porte moins sur le principe même de la participation d’EDF à la relance du nucléaire au Royaume-Uni que « sur la faisabilité à court terme » de ce projet colossal au moment où l’effondrement des prix de l’électricité sur le marché européen fragilise le groupe.

Il a dû annoncer, mardi 16 février, un résultat 2015 en net repli (à 1,2 milliard d’euros) en raison d’importantes provisions et de dépréciations d’actifs. Et après le retrait d’Areva (concepteur de l’EPR) l’an dernier, le groupe devra consolider dans ses comptes un projet à 24 milliards d’euros — dont 16 milliards à la charge d’EDF et 8 milliards financés par China General Nuclear (CGN).

Les syndicats craignent que le coût de la construction des deux réacteurs EPR ne menace l’existence d’EDF et demandent le report du projet, après la signature, en octobre 2015, d’un accord commercial avec l’entreprise publique chinoise CGN, qui doit supporter un tiers du financement.

Après la démission de Thomas Piquemal, Jean-Bernard Lévy a expliqué à l’agence de presse Reuters que le groupe envisage toujours d’investir dans ces deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point « dans les meilleures conditions financières pour le groupe ».

Un projet « qui sera très rentable sur les trente années à venir » pour lequel l’Etat français a renouvellé, lundi, son soutien, à la direction du groupe, a déclaré le ministre de l’économie, Emmanuel Macron, ajoutant confirmer sa « pleine confiance » à Jean-Bernard Lévy.

Un « pilier » de la relation entre Paris et Londres

Lors de la publication des résultats annuels d’EDF à la mi-février, le PDG, Jean-Bernard Lévy, avait assuré que cette décision finale était « très proche ».

La France et la Grande-Bretagne ont réaffirmé jeudi leur attachement au projet, qualifié de « pilier » de leur relation bilatérale. « Ce projet stratégique majeur constituera un élément-clé de la politique énergétique britannique, en offrant à l’horizon 2025 la garantie d’une électricité sûre, compétitive et sobre en carbone », ont écrit les deux pays dans un document diffusé à l’issue d’un sommet franco-britannique à Amiens.

Deux jours auparavant, le ministre français de l’économie, Emmanuel Macron, était déjà monté au front pour défendre la construction des deux EPR, la qualifiant de « très bon investissement » pour l’électricien français.

Après l’annonce de la démission du directeur financier, le titre d’EDF plongeait lundi matin à la Bourse de Paris. À 9 h 6, la valeur perdait 8,13 % à 9,97 euros.

 

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