Rassemblant des agriculteurs-trices, citoyen-ne-s, travailleur-ses, chômeurs-euses, artistes, représentant-e-s de syndicats, d’ONG, des collectifs de militants et d’activistes, l’alliance D19-20 appelait hier à une journée d’action pour profiter de l’European Business Summit et manifester contre le projet d'accord de libre-échange transatlantique (TAFTA ou TTIP) entre l'Union européenne et les États-Unis, un projet qui menacerait selon beaucoup l'autonomie des États face aux multinationales qui auraient le droit d'attaquer ceux-ci en justice.
Plus d’un millier de manifestants venus de France, d’Allemagne, de Hollande, d’Angleterre, d’Espagne, d’Italie, de Grèce, et bien sûr de Belgique, se sont réunis jeudi 15 mai au matin Place Poelaert, dans le centre de Bruxelles. Ils se sont ensuite dirigés vers le Palais d'Egmont, où se tient l'European Business Summit, en passant par le Boulevard de Waterloo, avec l'espoir de bloquer la tenue du sommet. Le rendez-vous était donné à huit heures du matin place Poelart, devant le palais de justice de Bruxelles. De ce point de rassemblement, déclaré et autorisé par les autorités, le plan était le suivant :
. de 8 h à 11 h, rassemblement statique et autorisé sur la place Poelart. Puis départ de la manifestation unitaire, toujours autorisée, à 11 h pour rejoindre le parlement européen ou devait se tenir des prises de paroles.
. de 8 h à 11 h également, des groupes qui en assumaient les risques devaient encercler le palais Egremont pour dénoncer encore une fois les négociations opaques sur le TAFTA et ces multiples dangers. Sept groupes étaient prévus pour sept points de blocage. Notre idée était de bloquer les véhicules, laisser passer les piétons, se faire voir des décideurs, se faire entendre un maximum, montrer que nous ne nous laisserons pas faire et que TAFTA ne passera pas.
249 interpellations ...
La situation sur place était extrêmement tendue. La police était présente en nombre, avec notamment des membres de la brigade anti-émeute et une autopompe. La brigade a encerclé des centaines de manifestants et les forces de l'ordre ont fait usage de l'autopompe. Sur les quelque 500 activistes qui étaient sur place, près de 250 auraient été interpellés. Trois bus des forces de l'ordre ont été remplis pour évacuer les lieux.
... dont trois députés Écolo arrêtés: le co-président Deleuze indigné
Les parlementaires bruxellois Anne Herscovici, Ahmed Mouhssin et Alain Maron (Écolo) ont été interpellés par la police, a confirmé Olivier Deleuze. Le coprésident d'Écolo a dénoncé ces interpellations. "Je tiens à dénoncer avec la plus grande indignation (ces interpellations) et que l'on empêche des protestations des manifestants" contre ce projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et les États-Unis, a-t-il affirmé à l'agence Belga. Selon M. Deleuze, un tel traité mettrait en péril certaines valeurs européennes. "Nous (écologistes) voulons nous battre pour le maintien de barrières environnementales et sociales", a-t-il expliqué.
Les trois parlementaires bruxellois Écolo ont été relâchés à la demande de la co-présidente d'Écolo, Emily Hoyos, qui s'est rendue sur place pour exiger la libération des députés mais aussi d'autres employés du parti également interpellés lors de la manifestation. Également présent, Cristos Doulkeridis a critiqué le comportement des forces de l'ordre jugeant qu'elles "se comportaient comme si les manifestants étaient des terroristes alors qu'il s'agit de simples citoyens et militants". "Les consignes qu'a reçues la police sont disproportionnées, de même que leur réaction", a-t-il ajouté.
"La police essaye de décrédibiliser notre action"
Felipe Van Keirsbilck (CSC) dénonce une manipulation policière visant à décrédibiliser l'action. "Ce sont des manifestants pacifistes, parmi lesquels des jeunes filles, des personnes âgées et même des députés". "Notre but est d'attirer l'attention du public sur les risques du traité transatlantique, qui revient à vendre nos droits environnementaux et dont aucun politique ne parle dans sa campagne." "La police essaye de décrédibiliser notre action".
Lire ici le résumé de l’AFP. Le suivi heure par heure des événements.
La plupart des manifestants interpelés ont été relâchés au bout de 4 heures, après relevés d'identités (et tentatives de prise d'empreintes, illégales). Le bourgmestre (maire) PS de la ville est en train de passer un sale quart d'heure pour le comportement scandaleux de sa police qui a arrêté tout ce qui bougeait, y compris des vieilles dames qui passaient... Du grand n'importe quoi.
D’après Baptiste Camille pour Reporterre, et http://www.wikistrike.com/2014/05/bruxelles-une-manif-anti-tafta-degenere.html;
Merci de relayer cette information, de continuer le combat, et de venir par exemple ce samedi 17 mai à Paris pour la Journée européenne des résistances et des alternatives contre les politiques d’austérité, le pouvoir des multinationales et de la finance, et donc contre TAFTA.
Une semaine avant l'élection du Parlement européen, des mouvements sociaux, syndicats, associations et collectifs militants appellent à une semaine d'action en Europe sous le mot d’ordre “Démocratie, solidarité et biens communs”. Des initiatives sont annoncées dans une dizaine de pays européens : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Italie, Pays-Bas, …
En France, plus de 30 organisations appellent à manifester à Paris le samedi 17 mai à partir de 14h de la place de l’Opéra à la place de la République, où se tiendra un "village des alternatives". Europe Écologie 2014 y sera présent, et participera à cette Grande journée pédagogique sur TAFTA, place de la République, de 15h00 à 19h00.
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