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5 mai 2018 6 05 /05 /mai /2018 09:08

Si le monde entier vivait comme les Français, l’humanité commencerait à creuser son déficit écologique dès le 5 mai. Soit trois mois avant la date du Jour du dépassement planétaire qui est tombée début août en 2017. Un rapport de WWF publié le 4 mai 2018. Lire aussi Sols, forêts, poissons... A partir de lundi 8 août, l’humanité vit à crédit.

Date du « jour du dépassement planétaire », si toute l’humanité vivait comme les différents pays mentionnés. WWF-France

Date du « jour du dépassement planétaire », si toute l’humanité vivait comme les différents pays mentionnés. WWF-France

Le jour du dépassement mondial (Overshoot day)

Le constat est clair : si la planète était une entreprise, elle serait en faillite.

Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule « le jour du dépassement ». C’est la date à laquelle l’empreinte écologique de l’humanité dépasse la biocapacité de la planète, à savoir la capacité régénératrice de la Terre pour satisfaire notre consommation annuelle de ressources. Cette date symbolise ainsi un budget disponible épuisé pour l’année.

En 1961, beaucoup de pays présentaient des biocapacités plus grandes que leurs propres empreintes respectives. Mais au début des années 70, un seuil critique a été franchi : la consommation de l’homme a largement pris le pas sur ce que la nature est en capacité de fournir en une année, en termes de recyclage du CO2 libéré et de production de nouvelles matières premières. C’est à cette époque-là que nous sommes entrés en situation de dette écologique…

Il faudrait 2,9 Terre si toute l'humanité vivait comme les Français.

Depuis le 5 mai, la France est en déficit écologique

En 4 mois, nous avons pêché plus de poissons, abattu plus d’arbres et consommé plus d’eau que ce que la nature de notre territoire peut nous procurer au cours d'une année.

Si le monde entier émettait autant de carbone par ses activités, consommait autant de terres, utilisait autant de terrains bâtis que les Français, le Jour du dépassement planétaire – jour à partir duquel l’humanité a consommé l’ensemble du budget annuel mondial disponible en ressources naturelles – tomberait en 2018 le 5 Mai.

Si l’on s’intéresse strictement au territoire français et que l’on compare l’empreinte écologique de la France à sa propre biocapacité – c’est-à-dire les zones terrestres et marines du pays lui permettant d’absorber sa consommation à domicile – la France et les Français demanderaient à l’heure actuelle 1,8 fois plus à la nature que ce que les écosystèmes du territoire français sont en mesure de lui fournir. Depuis le 5 mai 2018, nous vivons à crédit.

L'autre déficit de la France - 5 mai 2018 : Jour du dépassement pour la France

L'autre déficit de la France.                                                       Plus de détails d'après Pierre Le Hir le 4 mai 2018 pour Le Monde.

La France a commencé à réduire son déficit budgétaire, mais son déficit écologique, lui, continue de se creuser inexorablement. C’est l’alerte que lance le WWF dans un rapport publié vendredi 4 mai. A compter du samedi 5, les Français vivront en quelque sorte à crédit : si leur niveau de consommation était généralisé à la planète, l’ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an serait d’ores et déjà épuisé.

L’ONG a travaillé en collaboration avec le Global Footprint Network, un institut de recherche international qui, chaque année, calcule le « jour du dépassement » : celui à partir duquel l’empreinte écologique de l’humanité – émissions de carbone, utilisation de terres agricoles, de prairies, de forêts et de milieux aquatiques, ou encore artificialisation des sols – excède la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité annuelle à absorber les gaz à effet de serre d’origine anthropique et à reconstituer ses réserves.

Empreinte écologique des Français depuis 1961, avec, de haut en bas, la part des émissions de carbone, des espaces bâtis, de la pêche, des coupes forestières, du pâturage et des cultures. WWF-France

Empreinte écologique des Français depuis 1961, avec, de haut en bas, la part des émissions de carbone, des espaces bâtis, de la pêche, des coupes forestières, du pâturage et des cultures. WWF-France

Sans doute cet indicateur présente-t-il des limites. Il donne en effet un poids prépondérant aux émissions carbonées (60 % de l’empreinte écologique) et ne prend pas en compte des facteurs tels que la perte de biodiversité, la pollution ou la pression sur la ressource en eau. Il n’en permet pas moins de mesurer, année après année et à paramètres constants, l’évolution de la situation. Et la tendance n’est pas bonne.

Alors que jusqu’au début des années 1970 l’humanité consommait moins de ressources que ce que pouvait lui procurer la nature, elle est ensuite devenue débitrice. Et le jour fatidique du dépassement est de plus en plus précoce : le 1er décembre en 1975, le 5 novembre en 1985, le 5 octobre en 1995, le 26 août en 2005, le 4 août en 2015, le 2 août en 2017, peut-être plus tôt encore cette année, pour laquelle le Global Footprint Network rendra son verdict cet été. Autrement dit, il faudrait désormais 1,7 planète pour subvenir aux besoins annuels des quelque 7,5 milliards d’humains.

Modèle de développement

Le WWF s’est penché, pour la première fois, sur le cas particulier de l’Hexagone. Il apparaît que, si le monde entier vivait comme les Français, la capacité des écosystèmes à se régénérer serait épuisée dès le 5 mai, en à peine plus de quatre mois. Il faudrait donc 2,9 planètes pour que les océans et les forêts stockent le CO2 relâché en un an par les activités humaines, et pour assurer l’alimentation en bétail et en poissons, ou l’approvisionnement en bois de la population mondiale.

Certes, l’empreinte écologique de la France est moindre, si on la rapporte à la biocapacité du territoire national, en métropole mais aussi dans les outre-mer. Avec ce calcul, les Français consomment 1,8 fois plus de ressources que ce que « leurs » milieux naturels sont en mesure de leur fournir. « Ce rapport ne met pas en avant une approche “nationaliste”, mais pointe un modèle de développement qui conduit à une aggravation de notre dette écologique », précise Pascal Canfin, directeur général du WWF-France.

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Pascal Canfin, Directeur général du WWF France

Au reste, la France se classe dans le groupe de tête des pays les plus « prédateurs », loin derrière le Qatar (avec le train de vie qatari, le jour du dépassement planétaire serait le… 9 février), les Etats-Unis, le Canada ou l’Australie, mais à peu près au même niveau que l’Allemagne et le Royaume-Uni, devant le Japon, la Grèce ou l’Italie. A titre de comparaison, avec le mode de vie du Vietnam, le jour du dépassement n’interviendrait que le 20 décembre !

Dans le détail, les émissions de carbone pèsent pour plus de moitié (56 %) dans l’empreinte écologique des Français, devant l’utilisation des terres agricoles pour l’alimentation humaine et animale (20 %), l’exploitation forestière (11 %), l’affectation des prairies à l’élevage du bétail (5 %), la pêche (4 %) et la couverture des sols par des infrastructures industrielles, des voies de transports ou des habitations (4 %). Globalement, le logement, les transports et l’alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de la pression exercée sur les milieux naturels, du fait notamment des émissions de gaz à effet de serre qu’ils génèrent.

Logement, transports et alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de l’empreinte écologique des Français. WWF-France

Logement, transports et alimentation sont à l’origine de plus des deux tiers de l’empreinte écologique des Français. WWF-France

Pour le WWF, ce constat est d’autant plus alarmant que l’Hexagone avait, sur la période 2008-2015, réduit de façon continue son empreinte écologique. Celle-ci est depuis repartie à la hausse, avec une augmentation de 5 % entre 2015 et 2018. Un mauvais résultat dû principalement à une poussée des émissions de gaz à effet de serre dans les secteurs du bâtiment et des transports.

 « Le paradoxe est que cette dégradation a commencé en 2015, l’année de l’adoption de l’accord de Paris sur le climat », commente Pascal Canfin. Au-delà d’explications conjoncturelles, telles que la baisse des cours du pétrole ayant favorisé un regain de consommation, l’ONG y voit la preuve que la politique nationale de transition écologique « n’est pas assez ambitieuse ».

« Pas de planète B »

« Si la planète était une entreprise, elle serait en faillite, ajoute son directeur général. Le dérèglement climatique, la disparition du vivant, la destruction des forêts primaires et la transformation des océans en soupe de plastique sont les signes de cette faillite écologique. »

L’ONG estime pourtant qu’il n’est pas trop tard pour redresser la barre. « Les technologies sont aujourd’hui disponibles, qu’il s’agisse des véhicules électriques, de l’habitat à basse consommation, des énergies renouvelables ou de l’alimentation biologique, souligne M. Canfin. C’est donc une question de volonté politique. Le président de la République a fait de la bonne gestion financière un élément-clé de son quinquennat. Il doit désormais mettre en place une stratégie de désendettement écologique. »

Et de prendre au mot Emmanuel Macron qui, le 25 avril, devant le Congrès américain, déclarait : « Il n’y a pas de planète B. » Autrement dit, pas d’autre choix que de vivre avec la finitude de notre Terre nourricière.

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28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 17:09

A l'initiative des organisations politique - PCF, Génération.s, NPA, EELV, Ensemble, Nouvelle Donne, République et socialisme et Gauche démocratique et sociale –  et à la veille du 1er mai, un meeting en soutien aux luttes sociales aura lieu

Meeting unitaire en soutien aux luttes sociales - 30 avril 18h
Meeting unitaire en soutien aux luttes sociales - 30 avril 18h

A l'heure où le mouvement social s'ancre durablement, rejoint peu à peu par les étudiant·e·s, à l'heure où le gouvernement persiste à s’engouffrer dans une spirale libérale détruisant les services publics sur son passage, étudiant·e·s, cheminot·e·s, personnels hospitaliers, salarié·e·s des EHPAD de la Poste ou de Carrefour... tous seront présent·e·s et prendront la parole pour exposer leurs luttes.

En présence notamment de Pierre Laurent, Benoît Hamon, Olivier Besancenot et de représentant·e·s d'EELV, Nouvelle Donne, Ensemble !, du groupe FI à l'Assemblée nationale, de République et socialisme et de la Gauche démocratique et sociale.

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25 avril 2018 3 25 /04 /avril /2018 09:36

Après les effets nocifs des insecticides et herbicides utilisés dans l’agriculture, des chercheurs dénoncent des produits, les « SDHI », qui empêchent le développement des champignons en bloquant leur respiration. Passant dans la chaîne alimentaire, ils pourraient affecter gravement la santé des humains.  Dans cette tribune publiée en exclusivité dans « Libération » le 16 avril 2018, ces chercheurs appellent à suspendre l’utilisation de ces produits utilisés dans l’agriculture tant qu’une estimation des dangers pour la santé n’aura pas été réalisée par des organismes publics et indépendants des industriels.

Huit jours après, l'ONG Génération futures constate qu'ils sont omniprésents dans nos assiettes et demande au gouvernement d'agir.

En France, en 2014, les SDHI étaient utilisés sur près de 70 % des surfaces de blé tendre et 80 % des surfaces d’orge d’hiver. Roger Rozencwajg / Photononstop

En France, en 2014, les SDHI étaient utilisés sur près de 70 % des surfaces de blé tendre et 80 % des surfaces d’orge d’hiver. Roger Rozencwajg / Photononstop

Une révolution urgente semble nécessaire dans l’usage des antifongiques

Nous sommes un collectif de chercheurs, cancérologues, médecins, et toxicologues, du CNRS, de l’Inserm, de l’Université, et de l’Inra. Au moment où se multiplient les communications alarmantes sur l’effondrement de la biodiversité en France, en Europe et dans le monde, il nous paraît urgent d’attirer l’attention sur les risques potentiels pour la santé humaine et l’environnement de l’usage d’une classe de pesticides, les SDHI (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase), désormais utilisés à grande échelle comme antifongiques en agriculture. Ces fongicides visent à détruire les champignons, moisissures qui se développent sur les végétaux dans les cultures, les produits de récolte et les fruits. En France ce sont de l’ordre de 70 % des surfaces de blé tendre et près de 80 % de celles d’orge d’hiver qui sont traitées par les SDHI (données de 2014). S’y ajoute le traitement des semences, des fruits (raisins et des agrumes), mais aussi des pelouses, notamment celles des terrains de golf.

Les SDHI visent à bloquer une étape clé de la respiration des champignons, celle assurée par la succinate déshydrogénase (SDH). Or, les cellules de tous les êtres vivants respirent. Tous. Depuis les micro-organismes, les champignons, les plantes, les animaux, jusqu’aux hommes. Ce processus essentiel à la vie est rendu possible grâce à la présence dans chaque cellule d’« usines à énergie », les mitochondries. Présentes en grand nombre dans chaque cellule, elles jouent un rôle fondamental en libérant l’énergie contenue dans nos aliments (sucres, graisses, protéines) sous forme de carburant et de chaleur, à travers la respiration cellulaire. Cette dernière est assurée par un ensemble de protéines, les enzymes mitochondriales, qui agissent de concert pour assurer une suite de réactions biochimiques. Si l’une de ces enzymes est défectueuse, la respiration des cellules se fait moins bien et chez l’homme cela conduit à l’émergence de nombreuses maladies, certaines très graves (1).

Dans cette suite de réactions biochimiques, la SDH joue un rôle crucial, et il est connu depuis longtemps maintenant que des mutations génétiques de la SDH, entraînant la perte de son activité, sont la cause de maladies humaines. Ces mutations peuvent être d’une part à l’origine d’encéphalopathies sévères chez de jeunes enfants, la première identifiée en France en 1995 par une équipe de l’Hôpital Necker (2). D’autres mutations, identifiées dès 2000 par une équipe américaine (3), puis une équipe de l’hôpital européen Georges-Pompidou (4) peuvent entraîner la formation de tumeurs du système nerveux au niveau de la tête ou du cou, ou encore dans les zones thoraciques, abdominales ou pelviennes. Elles prédisposent en outre à certains cancers du rein, ou du système digestif (5). Ainsi des anomalies du fonctionnement de la SDH peuvent entraîner la mort des cellules en causant de graves encéphalopathies, ou au contraire une prolifération incontrôlée des cellules, et se trouver à l’origine de cancers. Des anomalies de la SDH sont aussi observées dans d’autres maladies humaines, telles que l’ataxie de Friedreich, le syndrome de Barth, la maladie de Huntington, de Parkinson et certaines asthénozoospermies (perturbation de la mobilité des spermatozoïdes). Ces données établissent le rôle essentiel de cette enzyme dans la santé humaine.

La respiration cellulaire et l’enzyme SDH, universelles, fonctionnent dans toutes les espèces vivantes. Comment ne pas se sentir concernés par la présence des SDHI dans nos assiettes à travers la contamination des aliments ? Comment de tels pesticides ont-ils pu être mis sur le marché avec l’assurance de n’avoir aucun impact sur la santé humaine, mais aussi sur l’écosystème tout entier ?

Nos travaux de recherche sur l’enzyme SDH ont mis en évidence un mécanisme très particulier de dérèglement cellulaire : le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celui-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques (6). Ces anomalies épigénétiques liées au blocage de la SDH vont déréguler des milliers de gènes, expliquant la survenue de tumeurs et cancers, sans pourtant entraîner de mutations dans les gènes comme c’est souvent le cas des carcinogènes. Et ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées, ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides.

En tant que chercheurs et médecins, nous avons dédié ces deux dernières décennies à comprendre comment la perte de fonction de la SDH pouvait être la cause de ces maladies et à chercher comment traiter les patients. Pour d’autres, nous consacrons notre activité de recherche à l’évaluation de l’impact des polluants environnementaux sur la santé humaine (7). Ensemble, nous ne pouvons qu’être alarmé·e·s par l’utilisation à grande échelle des SDHI dans nos champs.

Les pesticides précédemment utilisés comme insecticides ou fongicides et qui visaient la mitochondrie et la respiration ont été graduellement abandonnés, du fait de leur dangerosité, de leur efficacité réduite et/ou de l’apparition de résistances. Comme substituant, les firmes ont obtenu l’autorisation de proposer les SDHI depuis 2009, SDHI dont elles se félicitent de la grande stabilité et persistance dans l’environnement.

A ce titre, il nous semble pour le moins étrange qu’aucun des laboratoires de recherche spécialistes de la SDH dans les pathologies humaines, n’ait été consulté. Il est aujourd’hui très difficile d’accéder aux informations ayant donné lieu aux autorisations de mise sur le marché pour ces molécules, mais, à notre connaissance, seuls quelques tests sur la toxicité chez l’humain ont été réalisés par les firmes elles-mêmes.

Sur la base de nos tout récents résultats (8) et pour ne pas reproduire les erreurs du passé, nous appelons à suspendre l’utilisation tant qu’une estimation des dangers et des risques n’aura pas été réalisée par des organismes publics indépendants des industriels distribuant ces composés et des agences ayant précédemment donné les autorisations de mise sur le marché des SDHI.

(1) «Genetic and Biochemical Intricacy Shapes Mitochondrial Cytopathies», de Turnbull, Rustin, in Neurobiol Dis, 12 février 2015, 92, 55-63.
(2) «Mutation of a Nuclear Succinate Dehydrogenase Gene Results in Mitochondrial Respiratory Chain Deficiency», de Bourgeron, Rustin, Chrétien… in Nat Genet, octobre 1995, 11(2), 144-149.
(3) «Mutations in SDHD, a Mitochondrial Complex II Gene, in Hereditary Paraganglioma, de Baysal, Ferrell, Willett-Brozick… in Science, 4 fév. 2000, 287 (5454), 848-851.
(4) «The R22X Mutation of the SDHD Gene in Hereditary Paraganglioma Abolishes the Enzymatic Activity of Complex II in the Mitochondrial Respiratory Chain and Activates the Hypoxia Pathway», de Gimenez-Roqueplo, Favier, Rustin… in Am J Hum Genet, décembre 2001, 69(6), 1186-1197.
(5) «Defects in Succinate Dehydrogenase in Gastrointestinal Stromal Tumors Lacking KIT and PDGFRA Mutations», de Janeway, Kim, Lodish… in Proc Natl Acad Sci USA, 4 janv. 2011, 108 (1), 314-318.
(6) «SDH Mutations Establish a Hypermethylator Phenotype in Paraganglioma», de Letouzé, Martinelli, Loriot… in Cancer Cell, 10 juin 2013, 23(6), 739-752.
(7) «The Environmental Carcinogen Benzo[a]pyrene Induces a Warburg-Like Metabolic Reprogramming Dependent on NHE1 and Associated With Cell Survival» de Hardonniere, Saunier, Lemarié… in Sci Rep, 4 août 2016, 6, 30776.
(8) «A New Threat Identified in the Use of SDHIs Pesticides Targeting the Mitochondrial Succinate Dehydrogenase Enzyme», de Benit, Bortoli, Huc, Schiff, Gimenez-Roqueplo, Rak, Gressens, Favier, Rustin in BioRxiv 289058, doi: https:/doi.org/10.1101/289058

Premiers signataires : Paule Bénit PhD, ingénieure de recherches IR2 à l’Inserm, Dominique Chrétien PhD, ingénieur de recherches IR2 à l’Inserm Malgorzata Rak PhD, chargée de recherches CR1 au CNRS, Manuel Schiff MD, PhD, pédiatre, maître de conférences des universités, praticien hospitalier APHP, Pierre Rustin PhD, directeur de recherches CE au CNRS, unité Inserm UMR1141, (équipe physiopathologie et thérapie des maladies mitochondriales), hôpital Robert-Debré, université Paris-Diderot, Judith Favier PhD, directrice de recherches DR2 à l’Inserm, Anne-Paule Gimenez-Roqueplo MD, PhD, professeure, APHP-Université, unité Inserm UMR970 (équipe phéochromocytomes et paragangliomes), hôpital européen Georges-Pompidou, université Paris-Descartes, Sylvie Bortoli PhD, ingénieure de recherches IR1 à l’INSERM, UMR 1124, (équipe toxicologie, pharmacologie et signalisation cellulaire), université Paris-Descartes, Laurence Huc PhD, chargée de recherches CR1 Inra, unité Inra - Toxalim (équipe contaminants et stress cellulaire), université Toulouse-Paul-Sabatier.

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Boscalid SDHi : Générations Futures demande des mesures de retrait immédiat

Après l’alerte des chercheurs sur la dangerosité des fongicides SDHi, Générations Futures alerte sur leur omniprésence dans notre environnement et demande des mesures de retrait des autorisations au niveau national et européen.

 

Rappel des faits : Mi-avril, des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de l’INRA ont alerté sur la dangerosité pour l’homme d’une classe de fongicides, les SDHi (inhibiteurs de la succinate déshydrogénase). Ces fongicides sont très largement utilisés en agriculture. En France, ce sont ainsi plus de 70 % des surfaces en blé qui sont traitées avec ces produits, en 2014. Les fabricants de ces produits assurent que ces fongicides inhibent spécifiquement l’activité de cette enzyme dans les moisissures. Mais des scientifiques français à l’origine d’une publication scientifique[1] et d’une tribune dans Libération[2] ont sonné l’alarme car, selon leurs travaux, ces fongicides bloquent également l’enzyme humaine. Le blocage de cette enzyme conduit à l’accumulation d’une petite molécule, le succinate. Celle-ci va entraîner à long terme, un changement de la structure de notre ADN : ce sont des phénomènes de modifications épigénétiques. Pour ces chercheurs, cela peut avoir comme conséquence l’apparition d’encéphalopathies sévères et même de certains cancers du rein ou du système digestif. Ces modifications, contrairement aux mutations, ne sont pas détectées ni testées, au cours des tests de toxicité conduits avant la mise sur le marché des pesticides.

Le boscalid, un SDHi très (trop) présent. Suite à la publication de ces travaux, notre association s’est questionnée sur l’exposition des populations à ces fameux SDHi. Nos travaux révèlent aujourd’hui un autre aspect du problème : l’exposition importante de la population au fongicide SDHI le plus utilisé : le boscalide (ou boscalid). Le boscalide est une substance active autorisée dans l’UE depuis 2008 et son autorisation expire le 31/07/2018[3]. En France, on le trouve dans une douzaine de spécialités commerciales ayant une Autorisation de mise sur le marché (AMM)[4].  Il est autorisé sur les crucifères oléagineuses, le blé, l’avoine, l’orge, le seigle, le tournesol, les pommiers, les amandiers, les cerisiers, les asperges, la carotte, les fraisiers, la laitue, etc.

Cette molécule nous était familière, c’est pourquoi elle a attiré notre attention et nos recherches ont révélée qu’on retrouve ce fongicide SDHi :

  • Dans les eaux de surface. En effet, le boscalide était en 2013 le 8e pesticide le plus fréquemment quantifié, dans les eaux souterraines c’était le 12e[5].
  • Dans l’air. Le boscalide est l’un des deux fongicides les plus quantifiés dans l’air en PACA en 2016[6]. Dans l’Isère aussi c’est un des pesticides les plus retrouvés dans l’air[7].
  • Dans les aliments. Surtout le boscalide est le résidu de pesticides le plus fréquemment quantifié dans les aliments au niveau européen (6 704 déterminations). On le retrouve dans presque 10 % des recherches le ciblant, tous aliments confondus[8] ! Dans les enquêtes que Générations Futures a pu mener (analyses de fraises, salades ou muesli), ce résidu ressort très fréquemment[9].

« Au regard de l’alerte scientifique majeure lancée par des scientifiques français sur la dangerosité des fongicides SDHi et de l’exposition importante de la population au principal représentant de cette famille, Générations Futures demande que l’ANSES de suspendre immédiatement les autorisations de mise en marché des produits contenant du boscalide et autres SDHis, à titre conservatoire. » déclare F. Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Nous demandons également que la France fasse usage de la clause de sauvegarde prévue au niveau européen pour faire obstacle à l’entrée d’aliments traités avec des substances de cette famille chimique et demande une révision communautaire de l’homologation de ces substances actives SDHi. Enfin, l’autorisation du boscalide arrivant à son terme en juillet de cette année, nous demandons à la France de s’opposer à sa réhomologation. » conclut-il.

L’ONG Générations futures a envoyé le 24 avril 2018 des courriers aux ministères concernés et à l’ANSES.

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12 avril 2018 4 12 /04 /avril /2018 09:01
« Les cobayes lancent l’alerte » : appel pour la marche « vérité et justice » pour la santé environnementale

Malbouffe, pollutions, exposition aux produits toxiques,  lobbys : BASTA !

Alors que les conquêtes sociales, l’hygiène, les progrès médicaux et l’accès à la nourriture pour tous ont fait progresser l’espérance de vie tout au long du 20eme siècle, on voit celle-ci stagner ou reculer dans les pays dits développés occidentaux.

 Maladies cardio-vasculaires, cancers, maladies respiratoires, obésité, diabète, troubles du comportement et de la reproduction, maladies neuro-dégénératives, maladies liées à des accidents médicamenteux et vaccinaux… la quasi-totalité des pays est confrontée à une épidémie de maladies chroniques. C’est le constat fait par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Face à cette crise sanitaire, les politiques de santé restent figées sur le modèle ancien, qui mise tout sur le soin et a oublié que les maladies ont des causes. Le facteur environnemental est le grand oublié de la santé publique.

Car nos modes de vie sont en cause ainsi que notre modèle libéral – productiviste avec ses rejets d’industries chimiques (pesticides, OGM, résidus médicamenteux, plastiques, nanomatériaux…) et nucléaires faisant pénétrer des produits étrangers à la vie dans le cycle de l’air, de l’eau, de la vie, dans nos organes vitaux… Nous ne pouvons plus accepter d’être pris avec notre écosystème pour une gigantesque poubelle à ciel ouvert. S’ajoute à cela le poids des lobbys et de l’argent qui fait primer souvent en matière de santé publique les intérêts de l’industrie sur l’intérêt général.

La crise sanitaire est bel et bien la 4eme crise écologique à côté de la crise climatique, de l’extinction de la biodiversité et de l’épuisement des ressources naturelles. Comme les autres, cette crise est créée par l’homme.

Or, aujourd’hui, 2 décès sur 3 dans le monde sont le fait des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, cancers, diabète…). En France, environ 15 millions de personnes, soit près de 20% de la population, sont atteints de maladies chroniques ; ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique. Le cancer touche 1 homme sur 2 et 2 femmes sur 5. Il y a eu un doublement des diagnostics de cancers depuis 30 ans. 115 personnes meurent chaque jour à cause des particules fines émises par le diesel en France et la pollution atmosphérique est responsable de 6 mois d’espérance de vie en moins et cause 48000 décès par an. S’ajoute à cela une forte progression depuis 10 ans des AVC et de l’insuffisance cardiaque ; une augmentation du diabète ; l’obésité a plus que doublé chez l’adulte et forte progression des maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de maladies émergentes est à noter. Enfin, il faut signaler l’apparition de maladies infectieuses inhabituelles sous nos climats ; les pubertés précoces de plus en plus fréquentes et l’influence de l’environnement sur la baisse de la fertilité humaine. Les coûts générés font imploser les systèmes de santé.

Face à cette catastrophe sanitaire galopante, un collectif d’associations et d’ONG a décidé à l’initiative de notre eurodéputée Michèle Rivasi de mobiliser l’ensemble des citoyens dans le cadre d’une grande marche autour des victimes de la dégradation de notre environnement et solidaires avec elle pour les citoyens condamnés au sursis si rien ne se passe.

Entre le premier mai et le 30 juin, nous participerons à la Marche vérité et justice pour la santé environnementale pour :

  • rendre visibles les personnes isolées et victimes dans leur travail, dans leur lieu de vie, dans leur alimentation, dans leurs soins… de produits toxiques, de produits de santé dangereux, de polluants dangereux pour la santé et les générations futures ;
  • créer un mouvement citoyen et un éveil des consciences contre l’inertie des pouvoirs publics en matière de santé environnementale ;
  • réclamer la justice, la réparation, la reconnaissance des responsabilités et l’indemnisation des victimes de la crise sanitaire et environnementale avec l’inversion de la charge de la preuve (ce doit être à l’industriel de prouver l’innocuité de son produit et non à la victime de prouver le lien de causalité entre sa pathologie et le facteur de pollution ou le produit toxique) ;
  • exiger une recherche, une expertise et une justice indépendante et refonder toutes les méthodes d’évaluation et d’homologation par un panel indépendant de chercheurs universitaires avec un contrôle citoyen ;
  • renforcer la protection de la santé au travail en rétablissant les CHSCT et des instances de contre-pouvoirs, d’alerte et de la contre-expertise pour les salariés.

Nous marcherons donc pour exiger une révolution de notre système de santé publique. Après les progrès réalisés à la fin du 19eme siècle pour vaincre les grandes maladies infectieuses (choléra, typhus, tuberculose…), il faut stopper les épidémies modernes en revisitant notre système de santé publique et en intégrant des politiques de santé environnementale. Enfin !

 Nous marcherons pour en finir avec la capture scientifique et réglementaire des lobbys industriels sur nos vies.

 Nous marcherons pour exiger le droit fondamental à un air sain, une alimentation saine, un environnement sain et la préservation de la santé de tous.

Car, nous ne voulons plus mourir empoisonné.e.s, asphyxié.e.s, intoxiqué.e.s…

REFUSONS D’ETRE DES COBAYES !

RDV à Fos-sur-Mer le 1er mai à 17h, tout au long de la route, à Paris le 30 juin à 11h et les 1er et 2 juillet à Bruxelles.

Citoyens, Signez l’appel - Les associations qui souhaitent signer l’appel peuvent nous envoyer un mail pour signer à: contact@marchedescobayes.org  

Europe Écologie Les Verts soutient cette marche citoyenne des victimes empoisonnées dans leur travail, asphyxiés par l’air qu’elles respirent, intoxiquées par ce qu’elles mangent… EÉLV souhaite la réussite de cette marche, mobilise les militants dans les régions où passe la marche pour qu’il s’implique dans l’organisation logistique (accueil, restauration, manifestations…) de la marche et des étapes et s’associe à la manifestation nationale du 30 juin à Paris.

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31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 09:05

Pour le physicien Bernard Laponche, cofondateur de l’association d’experts Global Chance, il faut laisser à la science le temps de trouver une meilleure alternative que le stockage géologique. Un entretien avec notre écologiste spécialiste de l’énergie préféré, recueilli par Pierre Le Hir le 28 mars 2018 pour Le Monde.                   Lire aussi Déchets nucléaires : l’État doit cesser de mentir, L’Autorité de sûreté nucléaire souligne le risque d’incendie au centre de stockage radioactif de Bure et Éboulement meurtrier sur le site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure.

Bernard Laponche

Bernard Laponche

Le gouvernement a annoncé un nouveau débat national sur la gestion des déchets radioactifs, en particulier ceux, à haute activité et à vie longue, qu’il est prévu d’enfouir dans un Centre industriel de stockage géologique (Cigéo), à Bure, dans la Meuse. Polytechnicien, docteur ès sciences en physique des réacteurs nucléaires et docteur en économie de l’énergie, ancien directeur général de l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (aujourd’hui Ademe) et cofondateur de l’association de scientifiques Global Chance, Bernard Laponche est l’un des experts les plus reconnus dans son domaine. Il estime que, pour les générations futures, le stockage des déchets radioactifs dans la croûte terrestre est un risque « inacceptable ».

La France a décidé d’enfouir à grande profondeur ses déchets les plus radioactifs. Pour le président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Pierre-Franck Chevet, c’est « le seul choix responsable ». Pour le ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, « la moins mauvaise solution ». Vous ne partagez pas cet avis. Pourquoi ?

L’opinion générale sur la gestion des déchets radioactifs produits par l’industrie électronucléaire est qu’il n’existe pas de solution satisfaisante. Certains prétendent alors que le projet Cigéo d’enfouissement en profondeur serait la solution la moins mauvaise. En réalité, parce qu’elle est périlleuse, définitive et irréversible, c’est la pire des solutions.

Les avis de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire [IRSN] et de l’ASN, comme les travaux d’experts indépendants, soulèvent des questions fondamentales sur la faisabilité du projet : risques d’incendie ou d’explosions liés à la production d’hydrogène, infiltrations d’eau, difficulté voire impossibilité en cas d’accident de récupérer un colis de déchets présentant un défaut, etc. Sans parler des déchets contenus dans des colis en bitume, jusqu’ici prévus pour être stockés dans Cigéo et qui seraient certainement, in fine, interdits du fait du risque d’incendie.

A cela s’ajoutent les questions de sécurité du site par rapport à des agressions externes malveillantes, alors que se déroulerait en parallèle la construction de cet immense labyrinthe de galeries et d’alvéoles d’une emprise au sol d’au moins 15 km2, équipé de bouches d’aération réparties sur tout ce territoire, et la réception et l’enfouissement de colis radioactifs. Cela représente le fonctionnement de deux installations nucléaires de base, l’une en surface et l’autre à 500 mètres de profondeur. La vulnérabilité d’un tel ensemble est évidente.

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), chargée de ce projet, assure que le stockage sera réversible pendant au moins cent ans. N’est-ce pas une garantie ?

La loi du 25 juillet 2016 indique que « la réversibilité est la capacité, pour les générations successives, soit de poursuivre la construction puis l’exploitation des tranches successives d’un stockage, soit de réévaluer les choix définis antérieurement et de faire évoluer les solutions de gestion ». Les exigences paraissent claires mais en réalité la réversibilité serait limitée à la période d’exploitation – un peu plus d’un siècle, ce qui représente un très petit nombre de « générations futures » – et la récupérabilité, possibilité de récupérer des colis de déchets, n’est imposée formellement dans la loi que pendant les premières années.

La vérité est que l’irréversibilité du stockage a été admise dès le choix de l’enfouissement des déchets en couche d’argile. Il était clair qu’il serait impossible de « revenir en arrière » ou de changer de stratégie de gestion des déchets une fois la fermeture de l’installation effectuée. Ce choix est de fait imposé aux générations futures, sans espoir de retour, même si une solution plus satisfaisante était proposée par la recherche scientifique.

Faut-il alors stopper le projet Cigéo ?

L’Andra propose, comme première étape du fonctionnement de Cigéo, une « phase industrielle pilote » d’une dizaine d’années, préalable au déploiement du projet global. Comment peut-on admettre que l’on décide de construire une installation colossale, qui devrait contenir les déchets de haute activité et à vie longue résultant de tout le programme nucléaire français depuis son origine – un projet absolument unique au monde, les autres projets du même type à l’étranger étant en couche granitique –, sans avoir réalisé et testé auparavant un projet pilote indépendant ? Aucun ingénieur ne peut considérer comme raisonnable ce saut dans l’inconnu que représente l’enchaînement, sans aucun recul sérieux, d’une phase pilote et de la suite du projet.

Si l’on juge utile de poursuivre la voie de l’enfouissement profond, il est indispensable de construire et d’exploiter un pilote industriel, une « maquette de démonstration » du projet Cigéo – une galerie et quelques alvéoles par exemple – qui permette de tester dans des conditions réelles, y compris avec chargement de déchets radioactifs, non seulement toutes les opérations prévues dans le projet mais aussi les réponses à des situations accidentelles et surtout l’évolution du système de stockage sur une durée suffisante, de l’ordre de cinquante à cent ans. La décision de la réalisation éventuelle d’une installation de stockage de la taille envisagée pour Cigéo ne serait prise qu’après la réalisation et l’exploitation de ce pilote industriel.

Pour le gouvernement et le Parlement, il est inacceptable de laisser aux générations futures le fardeau de ces déchets…

La thèse selon laquelle on dispense ainsi les générations futures de se soucier des déchets radioactifs, parce que, d’une certaine façon, on va les faire « disparaître », est d’une grande hypocrisie : en les enfouissant de manière totalement irréversible dans la croûte terrestre, on impose en fait aux générations futures une pollution du sous-sol dont elles vont très probablement pâtir, sans aucun moyen d’agir.

A long terme, la présence d’eau dans la couche d’argile où est prévu le stockage entraînerait la corrosion des emballages de tous les types de déchets et conduirait à des fuites d’éléments radioactifs, parmi lesquels les éléments gazeux remonteraient à la surface. En outre, quels que soient les dispositifs imaginés pour informer nos lointains descendants de la présence d’un stockage de déchets nucléaires, il est à craindre que, dans quelques milliers d’années, subsiste seulement dans les mémoires qu’il y a, sous la terre, quelque chose qui pourrait bien être précieux et qu’il faudrait aller chercher.

A court et moyen termes, le plus grave est que si la France, « championne du nucléaire », adoptait cette solution d’enfouissement en profondeur, de nombreux Etats et entreprises s’empresseraient d’imiter son exemple. Ce « modèle » serait internationalement adopté pour faire disparaître non seulement des déchets radioactifs, mais aussi toutes sortes de déchets toxiques, dans des conditions incontrôlables. Et l’on se retrouverait en moins d’un siècle avec une croûte terrestre, où circule de l’eau, parsemée de trous soigneusement rebouchés, contenant des déchets extrêmement dangereux. C’est cette perspective qui est inacceptable. Le choix de faire ou ne pas faire un stockage profond est loin d’être seulement scientifique et technique : c’est un choix éthique, politique et citoyen.

Quelle alternative préconisez-vous ? Qu’espérez-vous de la science ?

Il n’existe pas à l’heure actuelle de solution satisfaisante pour la gestion de ces déchets. Celle qui paraît la moins mauvaise est l’entreposage à sec en subsurface, c’est-à-dire près de la surface. En Allemagne et surtout aux Etats-Unis, les combustibles usés, qui sont considérés comme des déchets puisqu’ils ne sont pas retraités comme en France pour fabriquer de nouveaux combustibles, sont placés dans des entreposages à sec de longue durée, après un séjour d’environ cinq ans dans les piscines de refroidissement situées près des réacteurs nucléaires.

L’option de la subsurface permet de stocker les combustibles usés dans des galeries creusées à faible profondeur, ou à flanc de colline, afin d’assurer la protection du site par rapport aux agressions extérieures. De la sorte, on facilite la surveillance et on garantit la possibilité d’extraire ces combustibles. Cette méthode pourrait s’appliquer également aux déchets de haute activité et à vie longue destinés à Cigéo, après une période de refroidissement nécessaire. Certes, il ne s’agit pas d’une solution définitive. Mais un tel entreposage, réversible et contrôlé, peut être assuré sur une durée de plusieurs siècles. On donne ainsi une marge de manœuvre à la recherche pour développer une ou des solutions satisfaisantes, et aux générations futures la possibilité de faire des choix.

A la logique du projet Cigéo – l’oubli et la confiance dans la nature et la technique comme garantie de sûreté – s’oppose la notion d’entreposage surveillé et pérennisé qui repose sur une attitude très différente. La notion d’évolution – évolution scientifique et technique, évolution des esprits et des sociétés – est au cœur de cette proposition alternative. On rejoint ainsi l’association de deux des voies proposées par la loi de 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs : associer l’entreposage à moyen terme en subsurface à la poursuite de la recherche afin de réduire la nocivité et la durée de vie des déchets nucléaires les plus dangereux. Le fait qu’il n’existe pas de solution satisfaisante aujourd’hui ne justifie en aucune façon l’abandon de la voie de la recherche pour trouver une meilleure option que l’enfouissement.

Mais qui peut savoir si, dans deux ou trois siècles, il existera toujours une filière et une recherche nucléaires avec des moyens humains, techniques et financiers garantissant la sûreté d’un entreposage ?

De toute façon, il faudra surveiller et contrôler pendant au moins trois cents ans les stockages en surface qui existent déjà pour les déchets de faible activité : c’est la durée nécessaire pour que la décroissance de leur radioactivité permette de les considérer comme inoffensifs. Les compétences et les moyens devront donc être conservés pendant toute cette période.

Au vu des progrès de la recherche dans tous les domaines pendant les quatre-vingts ans qui nous séparent de la découverte de la fission nucléaire, je pense qu’il y a de fortes chances que la recherche soit capable de découvrir une solution satisfaisante pour la gestion des déchets bien avant deux ou trois siècles. En tout cas, le choix restera ouvert.

C’est aussi une question de moyens. Le coût de Cigéo est aujourd’hui chiffré à 25 milliards d’euros. L’Andra l’avait même estimé à 35 milliards d’euros. Poursuivre ce projet risque de conduire à des dépenses colossales et inutiles. Pour soutenir la recherche de façon volontaire et continue, l’engagement politique pourrait être pris d’utiliser une partie d’un tel budget pour maintenir des équipes de scientifiques dans un cadre international, car cela intéresse toutes les nations utilisant l’énergie nucléaire, à l’image des activités du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire.

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30 mars 2018 5 30 /03 /mars /2018 09:01

France Nature Environnement, la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (FRAPNA) et l’Association nationale pour la protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes (ANPCEN) ont obtenu gain de cause le 28 mars devant le Conseil d’Etat : le gouvernement a neuf mois pour prendre les textes d’application de la loi sur la pollution lumineuse. Un communiqué de la FNE le mercredi 28 mars 2018. Lire aussi Nuit sur la ville, en attendant le prochain Jour de la nuit le 13 octobre 2018.

Huit ans après, le Conseil d'Etat condamne l’Etat à agir contre la pollution lumineuse

Un problème sanitaire et environnemental qui prend de l’ampleur

Liée à l’essor de l’électricité, la pollution lumineuse est un phénomène très récent à l’échelle de l’apparition de la vie sur terre. La nécessité de prendre en compte les impacts des émissions de lumière artificielle sur le paysage, sur l’environnement, sur la santé et sur la biodiversité est reconnue depuis le Grenelle de l’environnement. Près de dix ans plus tard, l’Etat n’avait toujours pas pris les mesures réglementaires nécessaires.

Pourtant, le phénomène prend de l’ampleur. Selon une récente étude américaine, l’essor de l’utilisation des lampes LED a eu pour conséquence une amplification de la pollution lumineuse. En effet, celles-ci étant plus économiques, les agglomérations ont posé des éclairages là où il n’y en avait pas avant. De leur côté, les particuliers éclairent des endroits de leur propriété laissés auparavant dans l’obscurité et ont tendance à laisser les lumières allumées plus longtemps.

La plus haute juridiction juge que l’Etat a pris trop de retard

Après plusieurs alertes, les 3 associations ont d’abord saisi le ministre de l’écologie en 2016 puis, face au refus ministériel, le Conseil d’Etat en 2017 pour prendre les mesures nécessaires afin que cette affaire avance.

La décision du Conseil d’Etat du 28 mars 2018 donne satisfaction aux requérantes et ordonne à l’Etat d’agir dans un délai de neuf mois, sous astreinte de 500 euros par jour de retard.

Il est urgent de protéger la biodiversité et notre santé de cette pollution

La prévention des pollutions lumineuses fait l’objet de dispositions législatives depuis la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010. L’Etat devait prendre ensuite des arrêtés précisant les prescriptions techniques pour chacune des catégories d'installations lumineuses. Cependant, aucun des ministres qui se sont succédés n’a publié les arrêtés précisant les conditions d'implantation et de fonctionnement des points lumineux, la puissance lumineuse moyenne, l'efficacité lumineuse des sources utilisées… ni précisé les mesures spécifiques à mettre en place dans les espaces protégés (sites Natura 2000, sites classés, parcs nationaux…).

Pour Raymond Léost, administrateur responsable des questions juridiques de France Nature Environnement, « ce refus d’agir de l’Etat rendait ineffectifs les dispositifs permettant de réduire la pollution lumineuse et le gaspillage énergétique. Il est donc urgent désormais de passer de l’intention aux actes pour que ces objectifs deviennent enfin une réalité tangible. »

Anne-Marie Ducroux, présidente de l’ANPCEN, précise : « il est regrettable que nos avancées auprès des parlementaires soient mises à mal par l’inaction des gouvernements successifs et qu’il faille que les associations fassent un contentieux devant la plus haute juridiction pour obtenir la prise en compte des enjeux pluriels de la pollution lumineuse. »

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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 17:11

A quelques jours de la date limite (31 mars) fixée par le Conseil d’Etat au gouvernement et à certaines collectivités locales pour qu’elles élaborent de nouveaux plans contre la pollution de l’air, médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir. Par le Réseau Action Climat (RAC) dans Infos de Serre de mars 2018.

Médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir face à la pollution de l’air

La France est récidiviste en matière de pollution de l’air : depuis 2009, la Commission européenne lui a adressé de manière régulière des avertissements, en vain. Ainsi, l’hexagone se classe au 6ème rang, au sein de l’Union européenne, en ce qui concerne les dépassements des niveaux légaux de pollution de l’air.

Le conseil d’État, en juillet 2017, a enjoint au Gouvernement français de prendre, avec les collectivités concernées, toutes les mesures nécessaires pour ramener les concentrations de particules et de NOx en-deçà des niveaux légaux avant le 31 mars 2018 (au sein, de nouvelles feuilles de route pour la qualité de l’air dans 14 zones de France).

Le manque d’ambition des mesures envisagées, en particulier dans le secteur des transports, est inquiétant. À ce jour, le plan d’action du gouvernement, communiqué à Bruxelles reste très insuffisant et les collectivités locales ont avancé des propositions sans garantie aucune qu’elles soient à la hauteur des enjeux.

Médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir face à la pollution de l’air

Le Réseau Action Climat et ses associations membres publient ainsi leur propre proposition de feuille de route pour la qualité de l’air. Celle-ci présente les mesures concrètes et indispensables qu’il est urgent de mettre en œuvre au niveau national, dans le cadre de la future loi d’orientation sur les mobilités ainsi qu’au niveau local. Cette feuille de route permettrait de mettre les politiques de transports et de mobilité au service de la santé de tous et de la lutte contre les changements climatiques.

Parmi les mesures proposées, les nouveaux projets routiers doivent être abandonnés, et des financements suffisants pour des solutions de transports plus écologiques comme le vélo et les transports en commun doivent être développées. Les véhicules diesel et essence sont interdits de circulation dans des « zones à très faibles émissions » situées dans toutes les agglomérations polluées d’ici à 2025 pour protéger la population. L’application du principe pollueur-payeur, au moyen de la fiscalité écologique dans le transport de marchandises, permettrait de dégager les ressources nécessaires pour financer les alternatives et les mesures d’accompagnement des secteurs et des ménages les plus modestes.

La feuille de route du Réseau Action Climat

La feuille de route du Réseau Action Climat

Médecins et associations unissent leurs voix pour rappeler l’urgence d’agir face à la pollution de l’air
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29 mars 2018 4 29 /03 /mars /2018 10:11

Un communiqué du 27 mars 2018 par le Forum citoyen pour la responsabilité sociale des entreprises (FCRSE), suivi de la tribune « La loi sur le secret des affaires est un danger pour nos libertés fondamentales » appelant à signer la pétition « Ne laissons pas les entreprises et les banques d'affaires imposer la loi du silence ». Le débat n'a duré qu'un jour et la loi a été adoptée dès hier 28 mars !

A l'Assemblée nationale, le 13 février. Photo Gérard Julien. AFP

A l'Assemblée nationale, le 13 février. Photo Gérard Julien. AFP

Le 27 mars 2018, l’examen de la proposition de loi sur le secret des affaires a débuté à l’Assemblée nationale. Ce texte, qui est la transposition d’une directive européenne adoptée en 2016 malgré les mises en garde des journalistes, des ONG, des syndicats, et l’opposition massive des citoyen.ne.s, a été élaborée par les représentants des lobbies des multinationales et des banques d’affaires. Il constitue en l’état une offensive sans précédent qui met « gravement en cause l’intérêt général et le droit des citoyens à l’information ». La définition du « secret des affaires » est si large que n’importe quelle information interne à une entreprise pourra être classée dans cette catégorie.

Habituellement, les directives européennes sont transposées par un projet de loi gouvernemental, passant en conseil des ministres et comportant une étude d’impact. La France a cette fois choisi une discrète proposition de loi d’initiative parlementaire. Discrète et express : déposée le 19 février 2018, elle est examinée ce jour en plénière à l’assemblée nationale et sera présentée au Sénat courant avril, avec adoption dans la foulée, l’urgence ayant été déclarée par le gouvernement. Tout cela sans aucun débat public alors qu’ONG, syndicats, journalistes et citoyen.ne.s ont à plusieurs reprises eu l’occasion de dénoncer le danger pour les libertés de cette directive.

Secret des affaires : ONG, syndicats et journalistes appellent les députés à protéger les libertés

La pétition du collectif, intitulée « Loi secret des affaires: ne laissons pas les entreprises et les banques d’affaires imposer la loi du silence ! » a déjà récolté près de 150 000 signatures en une semaine - à signer ici.

Plusieurs député.e.s ont déposé des amendements pour restreindre le champ d’application de la directive aux seuls acteurs économiques concurrentiels, et empêcher ainsi les poursuites de syndicalistes, chercheurs, lanceurs d’alerte, ONG ou journalistes. Afin d’inciter les parlementaires à voter en faveur de ces amendements, le collectif a mis en place une plateforme d’appels et une campagne de tweets afin d’informer les député.e.s des enjeux de cette loi et de porter la voix des citoyen.ne.s qui s’y opposent en l’état. Malheureusement, le débat a été si court que la loi a été adoptée... le lendemain 28 mars !

Voici la tribune :

« La loi sur le secret des affaires est un danger pour nos libertés fondamentales »

L’Assemblée nationale et le Sénat s’apprêtent à remettre en cause nos libertés fondamentales en votant, via une procédure accélérée, une proposition de loi portant sur le secret des affaires.

Ce texte, qui sera étudié en séance publique à l’Assemblée nationale le 27 mars et qui porte sur «la protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites», est la transposition d’une directive européenne adoptée en 2016 malgré les mises en garde des ONG, des syndicats, des journalistes, des chercheurs et l’opposition massive des citoyens. Cette directive a été élaborée par les lobbys des multinationales et des banques d’affaires qui souhaitaient un droit plus protecteur pour leurs secrets de fabrication et leurs projets stratégiques, alors que le vol de documents et la propriété intellectuelle sont déjà encadrés par la loi.

La France dispose de marges de manœuvre importantes pour la transposition de la directive dans notre droit national, et peut préserver les libertés tout en respectant le droit européen. Pourtant, le gouvernement et la majorité semblent avoir choisi, en catimini, de retenir une option remettant gravement en cause l’intérêt général et le droit des citoyens à l’information. La proposition de loi sur le secret des affaires a des implications juridiques, sociales, environnementales et sanitaires graves. De fait, ce texte pourrait verrouiller l’information à la fois sur les pratiques et les produits commercialisés par les entreprises.

En effet, la définition des « secrets d’affaires » est si vaste que n’importe quelle information interne à une entreprise peut désormais être classée dans cette catégorie. L’infraction au secret des affaires aurait lieu dès lors que ces informations seraient obtenues ou diffusées et leur divulgation serait passible de sanctions pénales. Les dérogations instituées par le texte sont trop faibles pour garantir l’exercice des libertés fondamentales. Des scandales comme celui du Mediator ou du bisphénol A, ou des affaires comme les Panama Papers ou LuxLeaks pourraient ne plus être portés à la connaissance des citoyens.

Qu’il s’agisse d’informations sur les pratiques fiscales des entreprises, de données d’intérêt général relatives à la santé publique ou liées à la protection de l’environnement et à la santé des consommateurs, les journalistes, les scientifiques, les syndicats, les ONG ou les lanceurs d’alertes qui s’aventureraient à rendre publiques de telles informations s’exposeraient à une procédure judiciaire longue et coûteuse, que la plupart d’entre eux seraient incapables d’assumer face aux moyens dont disposent les multinationales et les banques. C’est là le pouvoir de cette loi : devenir une arme de dissuasion massive.

Pour les téméraires qui briseront cette loi du silence, on peut toujours espérer que les tribunaux feront primer la liberté d’expression et d’informer. La récente affaire Conforama indique plutôt le contraire. Les soi-disant garanties proposées par le gouvernement français ne couvrent pas tous les domaines de la société civile et notamment le travail des associations environnementales. Ces dérogations ne sont qu’un piètre hommage aux grands principes de la liberté d’informer. Elles ne vaudront pas grand-chose devant une juridiction armée d’un nouveau droit érigeant le secret des affaires en principe, et la révélation d’informations d’intérêt public en exception.

Cette offensive sans précédent sur notre droit à l’information est un enjeu démocratique majeur qui est en train de mobiliser l’ensemble de la société civile, comme le montre le succès de la pétition dans ce sens. Lanceurs d’alertes, syndicats, ONG, journalistes, avocats, chercheurs et citoyens : nous nous opposerons à l’adoption en l’état de cette loi. Le droit à l’information et l’intérêt des citoyens ne sauraient être restreints au profit du secret des affaires.

Signataires :

Pablo Aiquel, journaliste, SNJ-CGT ; Eric Alt, vice-président de l’association Anticor ; Patrick Apel-Muller , directeur de la rédaction de l’Humanité ; Eric Beynel, porte-parole de l’union syndicale Solidaires ; Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de l’UGICT-CGT ; Thomas Borrel, porte-parole de Survie ; Dominique Cellier, président de Sciences citoyennes ; Florent Compain, président des Amis de la Terre France ; Sandra Cossart, directrice de Sherpa ; Antoine Deltour, lanceur d’alertes Luxleaks, Dr Marc Arazi, lanceur d’alerte du Phonegate ; Mathilde Dupré, présidente du Forum citoyen pour la RSE ; Ivan du Roy, journaliste, corédacteur en chef de Basta ! ; Jean-François Julliard, directeur exécutif de Greenpeace France ; Wojtek Kalinowski, codirecteur de l’Institut Veblen ; Patrick Kamenka, journaliste, SNJ-CGT ; Ingrid Kragl, directrice de l’information, Foodwatch ; Marie-José Kotlicki, secrétaire générale de l’UGICT-CGT ; Elliot Lepers, directeur de l’ONG le Mouvement ; Elise Lucet, journaliste ; Jean Merckaert, rédacteur en chef de la Revue Projet ; Patrick Monfort, secrétaire général du SNCS-FSU ; Edouard Perrin, journaliste, président du collectif Informer n’est pas un délit ; Eric Peres, secrétaire général de FO Cadres ; Olivier Petitjean, journaliste, coordinateur de l’Observatoire des multinationales ; Dominique Plihon, économiste, porte-parole d’Attac ; Emmanuel Poilane, directeur général de France Libertés et président du CRID ; Patrick Raffin, photographe ; Christophe Ramaux, économiste à l’université Paris-I, membre des Economistes atterrés ; Clément Remy, président de l’ONG Pollinis ; Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France ; Agnès Rousseaux, journaliste, corédactrice en chef de Basta ! ; Bernard Salamand, Ritimo ; Clément Thibaud, président de l’Association des historiens contemporanéistes de l’enseignement supérieur et de la recherche ; Aurélie Trouvé, porte parole d’Attac ; Emmanuel Vire, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT).

Les organisations Ingénieurs sans frontières-AgriSTA, CrimHalt, le collectif On ne se taira pas !, Action Aid France-Peuples solidaires.

Les sociétés de journalistes de l’AFP, BFMTV, Challenges, les Echos, le Figaro, France 2, l’Humanité, le JDD, Libération, Mediapart, le Monde, le Parisien-Aujourd’hui en France, le Point, Premières Lignes, Radio France, RMC, Télérama, TV5 Monde, la Vie et les rédactions d’Alternatives économiques, Magneto Presse et la Télé libre.

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26 mars 2018 1 26 /03 /mars /2018 10:08
Pour l'arrêt des nucléaires civils et militaires ... avant qu'il ne soit trop tard

Le  moment est venu de faire converger ceux/celles qui luttent depuis des décennies contre les armes nucléaires et ceux/celles qui combattent avec la même ardeur les centrales nucléaires. Nous exigeons l’arrêt du nucléaire civil et du nucléaire militaire car ils constituent des dangers de même nature. 

Du côté du nucléaire militaire :  la récente crise en Corée, le chaos qui s’installe suite aux guerres en Libye et au Moyen-Orient avec ses déplacements de populations et de façon générale l’augmentation des réfugiés,  l’aggravation des crises écologiques liées à notre société productiviste et industrielle, la disparition de la biodiversité, le stress hydrique dans de nombreux pays sur la planète, etc., toutes ces tensions augmentent le risque de nous faire revenir aux pires heures de la guerre froide, lorsqu’une déflagration nucléaire était ressentie comme possible.

Jusqu’ici la bombe atomique a généré beaucoup de victimes au sein des pays détenteurs de la bombe ce qui en fait une nouveauté dans l’histoire de l’armement. Mais, l’explosion de seulement 0,3 % du stock mondial de têtes nucléaires suffirait pour imposer un « hiver nucléaire » qui éradiquerait toute vie sur Terre. Par conséquent, envisager d’utiliser la bombe est toujours aussi inconcevable alors que  Trump relance la course aux armements nucléaires et que les armes nucléaires dites préstratégiques et tactiques s’ajoutent aux armes stratégiques censées hier garantir la paix par l’équilibre dans la terreur. La France compte plus de 300 têtes nucléaires équivalentes à 3000 Hiroshima. Cette nouvelle « ligne Maginot » coûte 4 milliards d’euros chaque année à la France qui pourrait être utilisés pour satisfaire les besoins essentiels de la population.

Du côté du nucléaire civil : nous assistons à une prolifération des catastrophes (URSS en 1957, Etats-Unis 1979, URSS en 1986, Japon en 2011, etc…) et à une quasi faillite de cette industrie en France. AREVA n’existe plus, cette entreprise avait une dette presqu’aussi élevée que son CA, EDF s’apprête à consacrer 75 % de ses investissements à la construction des réacteurs EPR dont  on ne sait pas encore s’ils vont pouvoir fonctionner. Ceux en construction ont vu leur coût multiplié par trois. On découvre des falsifications dans la fabrication des cuves remontant à 1965. La confiance s’émousse…

Le comble, c’est que le nucléaire a été lancé sans qu’on ait réfléchi à la totalité du cycle, le résultat c’est qu’aujourd’hui on découvre qu’il nous a légué des problèmes insolubles : le démantèlement qui ne peut être fait dans des conditions de sécurité suffisante pour les travailleurs, ni en totalité car le « retour à l’herbe » est aujourd’hui un mythe, mais surtout le traitement des déchets. Ainsi, dans le rapport de l’ASN de  2017, nous apprenons que 18 % des déchets de moyenne activité risqueraient de provoquer des incendies (à cause de l’enrobage bitumé) en cas de stockage dans le centre d’’enfouissement de Bure, et ainsi libérer de l’hydrogène radioactif, en plus des autres problèmes liés à la durée de vie des déchets.

 Après l’abandon de l’aéroport de NDDL, une lueur d’espoir apparaît, celui de voir la mobilisation antinucléaire reprendre comme c’est le cas à Bure.

Nous appelons par conséquent à réagir avant qu’il ne soit trop tard, avant qu’une catastrophe nucléaire majeure ne se produise en France, avant qu’un attentat ne détruise les « piscines » nucléaires où sont entreposés les déchets, avant que les eaux servant à refroidir les réacteurs ne soient trop polluées, avant que la faillite du nucléaire ne jette à la rue des centaines de milliers de personnes travaillant dans cette industrie, avant que le complexe  politico-militaire ne décide d’utiliser des armes nucléaires quelle qu’en soit le type.

Nous exigeons donc l’arrêt des nucléaires civils et militaires.

Premiers signataires
Paul Ariès (politologue, rédacteur en chef de la revue les Zindigné.e.s)
Jean-Luc Pasquinet (décroissance-idf, ADN)
Gabriel Amard, coanimateur du pôle Atelier des Lois de la France Insoumise
Christine Bergé, (anthropologue)
Bruno Boussagol (Brut de Béton-Productions)
KoLin Kobayashi (Echo-Echanges
Stéphane Lhomme (Observatoire du Nucléaire)
Mathilde Panot, députée France Insoumise du Val de Marne
Pierre Péguin (CHANG, ADN)
Dominique Lalanne (Abolition des armes nucléaires-Maison de Vigilance)
Dominique Malvaud (Stop-Nucléaire 26-07)
MAN (Mouvement pour une Alternative Non-violente )
Jean-Marie Mataigne (ACDN)
Christine Poupin (NPA)
Philippe Poutou (NPA)

 

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22 mars 2018 4 22 /03 /mars /2018 09:07

Ce déclin « catastrophique », d’un tiers en quinze ans, est largement dû aux pratiques agricoles, selon les études du CNRS et du Muséum d’histoire naturelle. D’après AFP et Stéphane Foucart le 20 mars 2018 pour Le Monde.

Sur la zone-atelier du CNRS, étudiée sans interruption depuis 1994, la perdrix est désormais virtuellement éteinte. McPHOTO / PICTURE ALLIANCE / BLICKWINKEL / MAXPPP En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les-oiseaux-disparaissent-des-campagnes-francaises-a-une-vitesse-vertigineuse_5273420_1652692.html#T5FPlfHHDSUojcAx.99

Sur la zone-atelier du CNRS, étudiée sans interruption depuis 1994, la perdrix est désormais virtuellement éteinte. McPHOTO / PICTURE ALLIANCE / BLICKWINKEL / MAXPPP En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2018/03/20/les-oiseaux-disparaissent-des-campagnes-francaises-a-une-vitesse-vertigineuse_5273420_1652692.html#T5FPlfHHDSUojcAx.99

Le printemps risque fort d’être silencieux. Cinquante-cinq ans après la publication en septembre 1962 de Printemps silencieux (Silent Spring) écrit par la biologiste Rachel Carson – le livre-repère qui a aidé la prise de conscience écologiste de milliers d’occidentaux, le désastre de notre biodiversité quotidienne s’accentue.

Le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) annoncent, mardi 20 mars, les résultats principaux de deux réseaux de suivi des oiseaux sur le territoire français et évoquent un phénomène de « disparition massive », « proche de la catastrophe écologique ». « Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse, précisent les deux institutions dans un communiqué commun. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en quinze ans. »

Attribué par les chercheurs à l’intensification des pratiques agricoles de ces vingt-cinq dernières années, le déclin observé est plus particulièrement marqué depuis 2008-2009, « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole commune [européenne], à la flambée des cours du blé, à la reprise du suramendement au nitrate permettant d’avoir du blé surprotéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes », ces fameux insecticides neurotoxiques, très persistants, notamment impliqués dans le déclin des abeilles, et la raréfaction des insectes en général.

Plus inquiétant, les chercheurs observent que le rythme de disparition des oiseaux s’est encore intensifié ces deux dernières années.

Résultats de deux réseaux de surveillance

Le constat est d’autant plus solide qu’il est issu de deux réseaux de surveillance distincts, indépendants et relevant de deux méthodologies différentes. Le premier, le programme STOC (Suivi temporel des oiseaux communs) est un réseau de sciences participatives porté par le Muséum national d’histoire naturelle. Il rassemble les observations d’ornithologues professionnels et amateurs sur l’ensemble du territoire et dans différents habitats (ville, forêt, campagne). Le second s’articule autour de 160 points de mesure de 10 hectares, suivis sans interruption depuis 1994 dans la « zone-atelier « du CNRS Plaine et val de Sèvre, où des scientifiques procèdent à des comptages réguliers.

« Les résultats de ces deux réseaux coïncident largement et notent une chute marquée des espèces spécialistes des plaines agricoles, comme l’alouette », constate l’écologue Vincent Bretagnolle, chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé, dans les Deux-Sèvres (CNRS et université de La Rochelle). Ce qui est très inquiétant est que, sur notre zone d’étude, des espèces non spécialistes des écosystèmes agricoles, comme le pinson, la tourterelle, le merle ou le pigeon ramier, déclinent également. »

Sur la zone-atelier du CNRS – 450 km2 de plaine agricole étudiés par des agronomes et des écologues depuis plus de vingt ans –, la perdrix est désormais virtuellement éteinte. « On note de 80 % à 90 % de déclin depuis le milieu des années 1990, mais les derniers spécimens que l’on rencontre sont issus des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs, et ils ne sont que quelques rescapés », précise M. Bretagnolle.

Déclin massif des insectes

Pour le chercheur français, « on constate une accélération du déclin à la fin des années 2000, que l’on peut associer, mais seulement de manière corrélative et empirique, à l’augmentation du recours à certains néonicotinoïdes, en particulier sur le blé, qui correspond à un effondrement accru de populations d’insectes déjà déclinantes ».

A l’automne 2017, des chercheurs allemands et britanniques conduits par Caspar Hallmann (université Radboud, Pays-Bas) ont, pour la première fois, mis un chiffre sur le déclin massif des invertébrés depuis le début des années 1990 : selon leurs travaux, publiés en octobre dans la revue PloS One, le nombre d’insectes volants a décliné de 75 % à 80 % sur le territoire allemand.

Des mesures encore non publiées, réalisées en France dans la zone-atelier Plaine et val de Sèvre, sont cohérentes avec ces chiffres. Elles indiquent que le carabe, le coléoptère le plus commun de ce type d’écosystème, a perdu près de 85 % de ses populations au cours des vingt-trois dernières années, sur la zone étudiée par les chercheurs du CNRS.

« Or de nombreuses espèces d’oiseaux granivores passent par un stade insectivore au début de leur vie, explique Christian Pacteau, référent pour la biodiversité à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). La disparition des invertébrés provoque donc naturellement un problème alimentaire profond pour de nombreuses espèces d’oiseaux et ce problème demeure invisible : on va accumuler de petites pertes, nid par nid, qui font que les populations ne sont pas remplacées. »

Dégradations profondes de l’environnement

La disparition en cours des oiseaux des champs n’est que la part observable de dégradations plus profondes de l’environnement. « Il y a moins d’insectes, mais il y a aussi moins de plantes sauvages et donc moins de graines, qui sont une ressource nutritive majeure pour de nombreuses espèces, relève Frédéric Jiguet, professeur de biologie de la conservation au Muséum et coordinateur du réseau d’observation STOC. Que les oiseaux se portent mal indique que c’est l’ensemble de la chaîne trophique [chaîne alimentaire] qui se porte mal. Et cela inclut la microfaune des sols, c’est-à-dire ce qui les rend vivants et permet les activités agricoles. »

La situation française n’est pas différente de celle rencontrée ailleurs en Europe. « On est dans la continuité d’une tendance lourde qui touche l’ensemble des pays de l’Union européenne », note M. Jiguet. Est-elle réversible ? « Trois pays, les Pays-Bas, la Suède et le Royaume-Uni, ont mis en œuvre des politiques nationales volontaristes pour inverser cette tendance lourde, en aménageant à la marge le modèle agricole dominant, explique Vincent Bretagnolle. Aucun de ces trois pays n’est parvenu à inverser la tendance : pour obtenir un effet tangible, il faut changer les pratiques sur des surfaces considérables. Sinon, les effets sont imperceptibles. Ce n’est pas un problème d’agriculteurs, mais de modèle agricole : si on veut enrayer le déclin de la biodiversité dans les campagnes, il faut en changer, avec les agriculteurs. »

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