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C'est dans la colonne de droite tout en bas...

20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 16:18
Nous pouvons stopper le CETA !

Grâce à un soutien politique chancelant, et la preuve croissante de ses dangers, le traité commercial UE-Canada (CETA) peut être mis à l’arrêt. Après la mobilisation parisienne le week-end dernier, voici une mobilisation européenne : informations du groupe Europe Écologie au Parlement Européen, suivies de celles d'Alternatiba, et de L’accord UE-Canada n’est pas compatible avec l’accord de Paris par Attac. N'oubliez pas aussi notre article 12 raisons de s’opposer au CETA. Bonne lecture.

Groupe des Verts/ALE du Parlement européen

Les campagnes citoyennes, associatives, écologistes et d'autres élus progressistes semblent désormais être payantes. Au cours des derniers jours, le CETA a subi une série de revers et il semble maintenant que nous avons une chance de bloquer la signature de l'accord par les dirigeants européens.

De retour d'une campagne de mobilisation outre-Atlantique – après quelques démêlés à la frontière canadienne, José BOVE témoigne des effets dangereux de l'accord au Canada et en Europe pour la souveraineté alimentaire, la qualité des services publics, les emplois décents, l’accès aux médicaments, le développement de l’économie locale, et la prise de mesures concrètes de lutte contre les changements climatiques. Prenant la plume avec Maude Barlow la Présidente du Conseil des Canadiens il prouve qu'une collaboration entre Européens et Canadiens existe de longue date, sans accord de libre-échange (tribune dans Mediapart).

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait initialement prévu de signer l'accord lors d'un sommet UE-Canada la semaine prochaine à Bruxelles. Mais hier, les ministres européens du commerce ne sont pas parvenus à une décision sur la poursuite de la procédure. Ce blocage survient quelques jours seulement après la décision de la Cour constitutionnelle allemande de poser des conditions strictes à l'approbation du CETA et après la décision d'un troisième parlement régional belge contre la signature de l'accord par la Belgique.

La décision repose maintenant sur les chefs d'État et de gouvernement européens qui se réunissent en Conseil européen demain. Mais il est hors de question qu'ils prennent cette décision en bénéficiant de la non-transparence et de la non-information des Européen-nes sur ce traité. La délégation Europe Écologie a interpellé François Hollande en lui demandant de suspendre la décision du Conseil ainsi que de saisir la Cour européenne de justice pour qu’elle se prononce sur la compatibilité du CETA avec les traités européens (courrier).

Demain, au Sommet CETA des citoyen-nes, des maires, et des représentants régionaux de toute l'Europe, se joindront aux députés européens, à des invités canadiens et des ONG pour exprimer leur opposition au CETA.

À partir de 11h demain, nous partagerons sur les réseaux sociaux les réactions et analyses de nos eurodéputés et invités avec les mots clés #CETASummit ou @eurodeputesEE. Le débat au sein du Parlement européen à partir de 14h sera public et visionnable en ligne (programme en PJ et lien du webstream).

Lise DESHAUTEL, Coordinatrice de la Délégation Europe Écologie

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Alternatiba

Après la première victoire historique des derniers jours, avec le report du vote du CETA et les mobilisations impressionnantes qui ont eu lieu aux quatre coins de l'Europe, il est temps d'enfoncer le clou pour en finir avec les traités de libre-échange ! Il est temps de porter maintenant la bataille au niveau européen, et c'est pourquoi nous vous invitons à deux temps de mobilisation à Bruxelles :

* Les TTIP GAME OVER – PREPARATION DU TERRAIN DE JEU (TTIP = TAFTA)
les 3, 4 et 5 novembre à Bruxelles, RDV AU QUARTIER EUROPÉEN – 2e ROUND !
Après avoir gagné le premier round des TTIP Game Over, du 11-15 Juillet, l’équipe des TTIP Game Over lance la préparation du terrain de jeu pour le deuxième round (Résumé du premier round disponible sur le site <
https://ttipgameover.net/blog/fr/> internet). Dans la ville où les chef(fe)s d’état signent les accords de libre-échange et où les multinationales et leurs lobbyistes se croient maître du jeu, il est temps d’imposer nos propres règles. Les TTIP Game Over lancent un appel Européen pour continuer la bataille contre les accords de libres échanges, avec un RDV de trois actions de désobéissance civile et non violentes. Nous viserons les acteurs principaux qui se cachent derrière cette nouvelle génération toxique d’accords de libre-échange. Nous aurons pour cible les lobbies institutionnels, les gouvernements qui les soutiennent, et leur plus grand fan : la Commission Européenne. Pendant ces trois jours d’actions, TTIP Game Over se chargera de la logistique pour soutenir les actions et les rencontres à Bruxelles (logement, repas, QG, remise des prix le samedi 5, etc). Venir à Bruxelles sera l’occasion de rencontrer d’autres activistes et de construire une solidarité européenne. Si tu ne peux pas faire le déplacement, tu peux organiser ton action dans ta propre ville et nous envoyer son compte-rendu via notre site internet. À Bruxelles, il est temps de passer à l’action ensemble !

Du côté français, plusieurs organisations dont Alternatiba soutiennent les TTIP GO et aident à la mobilisation française par :

- l’organisation d’un bus pour Bruxelles, le jeudi 3 Novembre au matin et un retour pour le dimanche 6 Novembre dans la matinée. Tarif : environ 60€ A/R (sous réserve de suffisamment d'inscrit-e-s ! - moins cher si on arrive à 50 inscrit-e-s)

- Deux temps d’information, réflexion et de formation aux actions les 25 Octobre (au soir) et le 1er Novembre (en journée) à Paris (si interessé-e-s, nous le dire par retour de mail <mailto:ttipgameover@riseup.net> ou dans le formulaire).

Afin d'évaluer le nombre de personnes intéressées et voir s'il est toujours pertinent d'envisager un bus collectif, merci de remplir ce formulaire<http://framaforms.org/ttip-game-over-organisation-france-1476864987> pour nous tenir au courant de vos intentions (pas de panique, c'est du libre). Et ce avant le 25 octobre au soir dernier délai pour réservation des bus ! (notez bien que logement et repas sur place seront pris en charge par l'équipe des TTIP Game over).

* Le 27 et 28 octobre 2016, les chef-fe-s d’État européens et canadien se rassembleront peut être à Bruxelles pour signer le CETA... nos ami-e-s belges s'organisent pour une grande action de perturbation de ce sommet ! Pour les rejoindre > mailto:cetahangover@riseup.net<cetahangover@riseup.net>
A bientôt à Paris ou Bruxelles,

Jessica & Victor, pour Alternatiba, jessica.zeganadin@gmail.com & victor.vauquois@gmail.com

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L’Accord UE-Canada n’est pas compatible avec l’Accord de Paris

Par Aitec pour Attac France sur https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/l-accord-ue-canada-n-est-pas-compatible-avec-l-accord-de-paris le mardi 18 octobre 2016.

Depuis plusieurs années, nous alertons les pouvoirs publics sur le danger que fait peser la négociation d’accords visant à libéraliser le commerce et l’investissement sur la possibilité de mener une politique déterminée et efficace pour contenir le réchauffement climatique. Ségolène Royal, Ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, s’est récemment saisi de la question en annonçant qu’elle était en train de « vérifier que le CETA est parfaitement climato-compatible avec l’accord de Paris » et qu’il « contribue bien à l’objectif de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2 °C ».

Alors que le CETA pourrait être signé le 27 octobre prochain, en présence du Premier ministre canadien Justin Trudeau, cette vérification est une urgence absolue. François Hollande, lors de la conférence environnementale d’avril 2016, en avait posé les contours : « La France sera très vigilante (…) pour que les accords commerciaux ne remettent pas en cause, de manière subreptice, les avancées qui ont été décidées lors de la COP 21 », précisant que la France ne « pourrait signer des traités commerciaux si les chapitres relatifs au développement durable ne sont pas contraignants ».

Sur la base de ces deux exigences, nous considérons que le CETA ne fournit pas les garanties suffisantes pour être accepté par la France. Le document que nous publions aujourd’hui détaille, analyse du texte et éléments techniques à l’appui, pourquoi le CETA n’est pas climato-compatible et pourquoi il contribue à saper l’objectif, fixé par l’article 2 de l’Accord de Paris, visant à contenir le réchauffement climatique bien en-deçà de 2 °C, et idéalement en deçà de 1,5 °C. « Sans procès d’intention » ni « instrumentalisation politique », pour reprendre les termes de la Ministre de l’environnement, et en nous basant sur le texte de l’accord et les documents publiés par la Commission européenne, nous montrons que :

1.     Le CETA fera croître les émissions de gaz à effet de serre transatlantiques, de l’aveu même de l’étude d’impact de la Commission européenne, et il ne permettra pas de les réduire comme l’exige l’Accord de Paris.

2.     Le texte du CETA ne fait aucune mention de l’urgence climatique ou de l’Accord de Paris, pas plus que d’un objectif de réduction d’émission de GES ou de décarbonisation de l’économie ; la Déclaration interprétative d’octobre 2016 mentionne l’Accord de Paris comme élément du paysage, sans proposer de nouvelles dispositions afférentes et être opposable au droit commercial.

3.     L’environnement est perçu comme un sous-secteur de la libéralisation du commerce, et les réglementations climatiques et environnementales comme des restrictions au commerce.

4.     La protection des investisseurs intervient au détriment de la capacité des États et collectivités à opérer la transition énergétique, les entreprises extractives et d’infrastructures étant dotées de moyens nouveaux pour empêcher les États de contrôler, voire limiter, leurs activités.

5.     Il n’y a aucun dispositif contraignant en matière d’environnement ou de développement durable.

6.     Le CETA promeut et organise la libéralisation du secteur de l’énergie au détriment du déploiement des énergies renouvelables et de la sobriété énergétique.

7.     Le CETA institue une préférence pour les énergies fossiles – et plus largement pour les matières premières – au détriment du déploiement des énergies renouvelables.

Pour ces sept raisons, nous appelons François Hollande et le gouvernement à reconnaître que le CETA remet en cause les (trop rares) avancées décidées lors de la COP 21. Par conséquent, et, conformément aux engagements pris, nous appelons François Hollande à s’opposer à la ratification du CETA. Au nom de l’urgence climatique.

Notre fiche technique de décryptage : Le CETA est-il climato-compatible ? (lisible sur https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/l-accord-ue-canada-n-est-pas-compatible-avec-l-accord-de-paris)


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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 17:24

Après le succès des opposants au projet d'aéroport, le démarrage du chantier en octobre semble impossible

Par Rémi Barroux pour Le Monde le 10 octobre 2016.

Quelle va être la réponse du gouvernement au succès des opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes qui ont réuni, samedi 8  octobre, plus de 40 000 personnes selon eux (12 800 selon la police) sur la " zone à défendre ", la ZAD ? Le scénario officiel, annoncé maintes fois par le premier ministre, Manuel Valls, reste celui d'une évacuation du secteur et du démarrage du chantier en octobre ou à l'automne. Mais il aura bien du mal à être concrétisé.

La réussite de ce week-end militant, dans le bocage, à une quinzaine de kilomètres au nord de Nantes, est en effet de nature à compliquer encore plus la réalisation d'un projet déjà encalminé depuis de longues années. Elle montre que, malgré la victoire du oui lors de la consultation locale, le 26  juin, sur le transfert de l'actuelle plate-forme aéroportuaire Nantes Atlantique vers le petit bourg de Notre-Dame-des-Landes, les opposants sont loin d'avoir désarmé.

En proposant cette consultation, le gouvernement espérait accroître la légitimité de ce programme et décrocher la partie la plus modérée de l'opposition, en faisant valoir le respect de la démocratie. Cela n'a pas fonctionné, aucun des soutiens aux " zadistes " n'ayant manifesté l'idée d'abandonner la lutte. Et si les 55  % du oui signifient l'échec des opposants, ces derniers peuvent se targuer d'une large victoire de leur camp dans les villages directement affectés par la construction de l'aéroport. Surtout, ils peuvent se prévaloir d'un différentiel très faible à Nantes, malgré l'engagement de la maire socialiste : 100 voix de moins sur près de 85 000 votants.

" Chant des bâtons "

Les zadistes comptent ainsi sur une importante base de sympathisants locaux, qui se traduisait, samedi, par la présence de nombreuses voitures immatriculées en Loire-Atlantique et dans les départements voisins. Ils ont prévu une mobilisation immédiate des soutiens les plus proches en cas d'irruption des gendarmes. Les milliers de personnes venues de la France entière planter un bâton – la manifestation avait été baptisée " le chant des bâtons " – se sont aussi engagées à venir les reprendre pour défendre la ZAD dès le début d'une éventuelle opération d'évacuation.

Tous se préparent à l'épreuve de force. " Il y aura une telle opposition en France que même s'ils arrivaient à vider la ZAD, ils ne pourraient pas tenir le terrain longtemps. Nous, on le connaît par cœur, tous les recoins, les chemins, on reconstruira toujours ", annonce ainsi Vincent Delabouglise, agriculteur et responsable du réseau Copain 44 (Collectif des organisations professionnelles agricoles indignées par le projet d'aéroport), promettant deux cents tracteurs sur la zone dans l'heure qui suivrait l'intervention, et plusieurs centaines d'autres pour bloquer des cibles dans tout le pays. " Tout est organisé, tout le monde sait déjà ce qu'il aura à faire ", ajoute-t-il.

Le gouvernement aura aussi affaire à la CGT. " Nous nous préparons à bloquer l'aéroport s'ils viennent ici sur la ZAD ", explique Tristan Leroy, responsable cégétiste de l'aéroport de Nantes Atlantique. Francis Lemasson, de la CGT-Vinci, prévient lui aussi : " Nous appellerons tous les salariés qui seraient amenés à travailler sur le chantier à faire valoir leur droit de retrait, car ils seraient en danger, obligés de travailler sous la protection des gendarmes. "

Autant de troubles nécessiteront une mobilisation policière de plusieurs milliers de personnels que le gouvernement aura du mal à dégager. Car la priorité réaffirmée par le ministre de l'intérieur reste la sécurité face à la menace terroriste et l'évacuation de la " jungle " où sont installés les  migrants à Calais, qui mobilise déjà de nombreux CRS et gendarmes mobiles.

" Je pense que les occupants de la ZAD vont gagner, je ne vois pas comment le gouvernement peut les évacuer. Mitterrand avait compris et arrêté les projets d'extension du camp militaire du Larzac et de la centrale nucléaire de Plogoff - Finistère - ", selon Christian Roqueirol. Cet éleveur de brebis, venu avec une trentaine d'agriculteurs du Larzac, voit dans la lutte de Notre-Dame-des-Landes " beaucoup de similitudes " avec son combat des années 1970.

Contentieux avec Bruxelles

Du reste, le gouvernement n'en a pas fini avec les diverses procédures. " L'ouverture de l'aéroport, initialement prévue en  2017, a été repoussée en raison du durcissement de l'opposition au projet et d'un contentieux européen portant sur l'évaluation environnementale du futur site ", reconnaît la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, dans un document publié en septembre. " Et la France s'est engagée à suivre les prescriptions de la Commission européenne ", rappelle Stéphan de Ribou, le sous-préfet chargé de mission pour l'Aéroport du Grand Ouest.

Le contentieux avec Bruxelles ne sera réglé qu'à l'occasion de l'adoption du nouveau schéma de cohérence territoriale (SCOT), qui organise l'urbanisme de la métropole Nantes-Saint-Nazaire. L'enquête publique sur ce schéma se termine le 21  octobre. Une prolongation d'un mois peut ensuite être demandée. Remarques et avis seront alors intégrés dans ce SCOT qui devra ensuite être approuvé par les élus du pôle métropolitain. Ce n'est qu'alors, explique-t-on à la préfecture de Loire-Atlantique, que la France se retournera vers Bruxelles. Autant dire que rien ne devrait pouvoir se faire avant la fin de l'année, voire début 2017.

D'autant que les opposants, qui ironisent sur le profil des trois commissaires enquêteurs du SCOT – retraités de l'agroalimentaire, de la gendarmerie nationale et du BTP –, comptent bien déposer des recours contre ce document. Ils prévoient aussi d'attaquer le dernier arrêté préfectoral du 13  septembre autorisant la destruction du campagnol amphibie, une espèce menacée présente sur la zone du futur aéroport.

Après, comme le rappelle la préfecture, il faudra évacuer, au moins en partie, la zone pour pouvoir défricher puis débuter le chantier. Et avant d'entamer le terrassement pour l'aérogare et les pistes, il faudra construire le barreau de desserte routière. Autant d'étapes qui sont encore loin d'être programmées et un agenda quasiment impossible à tenir à quelques mois de l'élection présidentielle.

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 15:59

Le 17 septembre dernier, nous vous appelions à y participer, avec Notre-Dame-des-Landes : l’État ouvre la voie aux travaux - Que résonnent les chants de nos bâtons !

Récit en images, de notre arrivée le 8 octobre à 6h du matin, à notre départ 12 heures plus tard, perdus dans la foule suivant plusieurs chemins de manifestations champêtres jusqu'à un immense champ où résonnent nos bâtons ! (suivi d'un article du Parisien).

40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
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40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
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40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
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40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
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40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
40 000 batons ont résonné à Notre-Dame des Landes
Notre-Dame-des-Landes : au cœur du cortège des irréductibles

Le Parisien sur http://www.leparisien.fr/informations/au-coeur-du-cortege-des-irreductibles-09-10-2016-6187443.php

NOTRE-DAME-DES-LANDES. Ils étaient hier des milliers à défiler pour soutenir les opposants au projet d'aéroport. Paroles de manifestants.

Le cortège prend des allures de visite guidée de la ZAD quand le mégaphone crachote : « Ici, c'est le hangar de la résistance. » Les manifestants y jettent un coup d'œil avant de reprendre en chœur : « Résistance et sabotage ! Vinci dégage !  », visant le maître d'œuvre du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Le gouvernement, décidé à faire décoller le chantier, menace, lui, d'évacuer cet automne les quelque 300 habitants illégaux de la ZAD. Pour s'y opposer, ils étaient hier de 12 000 à 40 000 qui, par leur présence, entendaient aussi faire contrepoids au référendum local remporté en juin à 55,17 % par les partisans du projet. « Nous sommes toujours mobilisés. Pour le gouvernement, expulser les occupants serait suicidaire », affirme Joël, venu en voisin.

Manif en famille

Dans la prairie, les joueurs de cornemuse et les cantines improvisées donnent des airs de kermesse à une manifestation plutôt familiale. « C'est aussi pour l'avenir de nos enfants que nous sommes là, explique Mélanie, ses deux filles dans les bras. L'aînée a 4 ans, c'est sa cinquième manif sur la ZAD  », précise la maman. Pour la caution politique, Cécile Duflot, Karima Delli, Michèle Rivasi et Yannick Jadot, les candidats aux primaires écologistes, ont tous fait le déplacement.

Au hameau de Bellevue, point de convergence des cortèges, chaque manifestant a planté hier sa branche sculptée ou sa canne. « Le champ de bâtons peut, s'il le faut, devenir un champ de bataille  », prévient un zadiste. On croise aussi dans la foule des manifestants quelques masques à fine moustache d'Anonymous et des militants, le visage caché sous des cagoules noires, visiblement prêts à en découdre.

Visage découvert et grand sourire, Elisabeth, 62 ans, proclame : « Je veux bien être le Rémi Fraisse, (NDLR : le militant mort à Sivens) de Notre-Dame-des-Landes, si cela doit empêcher les expulsions.  »

 « Sauver la nature »

Chaussures de marche et petites lunettes d'intello, François de Beaulieu distribuait hier son inventaire des espèces présentes sur la ZAD, « un travail de plus de trois ans », précise-t-il. « La zone est un réservoir de biodiversité extraordinaire, d'autant que les paysans ici respectent la culture bocagère et les zones humides, explique ce naturaliste. Construire l'aéroport serait une catastrophe écologique. » C'est son réseau des Naturalistes en lutte qui a découvert sur les sites des espèces protégées comme le triton de Blasius, un amphibie très rare. Eux ne partagent pas la culture politique des zadistes. « Plus légalistes, nous avons initié des procédures judiciaires et lancé une pétition pour sauver la faune et la flore », explique-t-il. À la demande des zadistes, ils ont choisi les champs les moins fragiles capables d'accueillir les manifestants.

« On ne lâchera rien »

Marcel et Madeleine, 65 ans, s'opposent depuis trente ans à l'arrivée d'un tarmac dans le bocage. « Parce que nous sommes bien tranquilles sans que les avions passent au-dessus de nos têtes », assure Marcel, casquette vissée sur le crâne. Le couple vit à Fay-de-Bretagne, l'une des communes limitrophes de la ZAD. Madeleine se souvient des premiers pique-niques de mobilisation « où chacun amenait de quoi nourrir les autres ; évidemment, ça a pris de l'ampleur », souligne-t-elle. Lors de la consultation populaire, ils ont voté contre l'aéroport, « comme l'essentiel des villages alentour », rappelle-t-elle. En effet, à Vigneux, à Fay, à Notre-Dame-des-Landes, le non l'a emporté, contrairement à l'ensemble du département. « On ne lâchera rien », précise Marcel. Hier, il n'avait pas pris un bâton mais une belle canne, « plus pratique avec mon arthrose ».

« Pas de création d'emploi »

Impossible hier de louper Jean-Luc au milieu de la foule bariolée des zadistes avec sa hampe de bambou surmontée du drapeau rouge de la CGT. Le représentant de l'union locale de Carquefou près de Nantes décrypte la position complexe de son syndicat : « L'union Loire-Atlantique n'est ni pour ni contre l'évacuation de la zone, mais nous pensons qu'il vaut mieux rénover l'aéroport actuel de Nantes plutôt que de construire à Notre-Dame. » Lui se réclame « à titre personnel » de l'écologie politique et se réjouit que la CGT de Vinci se soit prononcée contre la destruction du bocage et l'expulsion des zadistes. « Parce qu'il n'y aura pas de création d'emploi, mais un simple transfert du Sud Loire vers le Nord Loire. » La CGT propose aux salariés de Vinci d'exercer leur droit de retrait si l'on en venait à construire l'aéroport.

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6 octobre 2016 4 06 /10 /octobre /2016 10:34
Des moustiques « Aedes aegypti », le 11 février 2016. Ricardo Mazalan / AP

Des moustiques « Aedes aegypti », le 11 février 2016. Ricardo Mazalan / AP

Par Nathaniel Herzberg le 4 octobre 2016 pour Le Monde sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/10/04/les-insectes-envahissants-une-catastrophe-economique_5007870_3244.html#ImMDGGd5tJ3eW71Q.99

Les scientifiques tirent depuis des années la sonnette d’alarme concernant les dangers des espèces envahissantes, sans susciter de réaction des pouvoirs publics. Franck Courchamp, écologue à l’université Paris-Sud, et Frédéric Simard, entomologiste à l’Institut de recherche et développement (IRD), livrent, mardi 4 octobre, un chiffre qui devrait faire réfléchir : les invasions d’insectes à travers le monde coûtent, à elles seules, au moins 69 milliards d’euros chaque année.

Leur étude, publiée dans la revue Nature Communications, ne tient pas compte des dégâts causés par l’ensemble des moustiques, teignes, termites et autres capricornes… Ils seraient en effet bien plus importants. On estime que ces insectes réduisent chaque année la production agricole mondiale de 10 % à 16 % et en consomment autant après les récoltes. Les chercheurs se sont concentrés sur les « envahisseurs », autrement dit les espèces introduites, volontairement ou non, par l’homme sur un territoire dont elles étaient jusqu’ici absentes, et sur lesquelles elles ont prospéré.

Ce qui fait déjà beaucoup. Les scientifiques estiment que 87 % des 2 500 invertébrés terrestres (des vers aux batraciens, des escargots aux araignées) ayant colonisé de nouveaux territoires sont des insectes. « Il n’était pas possible de tous les étudier, souligne Franck Courchamp. Pour réaliser un premier chiffrage, nous nous sommes concentrés sur les dix espèces considérées comme les plus coûteuses. »

Un termite importé par les GI

Le termite de Formose est de celles-là. Les GI qui rentraient d’Asie après la seconde guerre mondiale n’avaient pas remarqué le petit insecte caché dans leurs caisses de bois. Erreur on ne peut plus funeste. L’isoptère a trouvé dans le sud du pays un climat chaud et humide idéal à son développement. Et dans les maisons de bois du Deep South (« Sud profond »), un festin à sa mesure. Il a peu à peu pris le pas sur le termite local. Ses colonies de plusieurs millions d’individus, courant sur des dizaines de mètres, ont envahi la Louisiane, puis de nombreux États américains. Les campagnes d’éradication conduites outre-Atlantique ont toutes échoué. Classé au sommet de la hiérarchie des cent pires espèces envahissantes – toutes catégories confondues – par l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN), il coûterait aujourd’hui à lui seul 26,7 milliards d’euros annuels à la collectivité.

Il n’est pas seul. Ainsi la teigne des choux, originaire de Méditerranée, a-t-elle conquis le monde. Le petit papillon et surtout ses chenilles ne se contentent pas de ronger les feuilles périphériques. Elles réunissent celles du centre par des fils de soie et les souillent de leurs excréments. La facture qu’elles laissent derrière elles atteint chaque année 4,1 milliards d’euros. Même origine, même effet pour le longicorne brun de l’épinette : ce coléoptère européen a gagné l’Amérique, où il pond dans les anfractuosités des épicéas. Les galeries forées par les larves dégradent les arbres et désespèrent les forestiers. Bilan pour la collectivité : 4 milliards d’euros, pour le seul Canada.

La spongieuse coûte sans doute un peu moins cher. Les dégâts causés aux forêts et aux vergers en Amérique du Nord, en Europe occidentale et en Afrique du Nord par cette chenille eurasienne ont été chiffrés à 2,8 milliards d’euros. Mais elle ne cesse d’élargir ses goûts alimentaires, pourtant déjà bien étendus, puisqu’elle attaquerait 300 espèces d’arbres. Quant au capricorne asiatique, il n’a rien trouvé de mieux, en débarquant en Europe et en Amérique du Nord, que de s’attaquer aux arbres les plus sains. Marronniers, platanes, peupliers, bouleaux, saules : l’addition s’élève à 2,7 milliards.

« Sommet de l’iceberg »

Si l’agriculture et les biens sont les premiers touchés, la santé humaine est elle aussi frappée par ces envahisseurs. Avec en tête de liste deux moustiques cousins : Aedes aegypti et Aedes albopictus. Originaire d’Afrique, le premier a gagné l’Amérique du Sud pendant la traite négrière et est devenu le premier vecteur de la dengue, de la fièvre jaune et désormais du fameux Zika. Le second, mieux connu sous le nom de « moustique tigre », a pris son envol en Asie. Il est porteur des mêmes pathologies, auxquelles on peut ajouter le chikungunya, et on le trouve désormais sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique.

Parmi les cadeaux que nous transmettent les Aedes, la dengue reste le pire. La maladie a reculé en intensité dans ses pays d’origine, mais elle ne cesse de s’étendre géographiquement. Si bien que, sur les 6,1 milliards d’euros de coûts de santé annuels attribués aux insectes invasifs, 84 % proviennent de cette infection virale. Ils concernent les frais d’hospitalisation, le remboursement des médicaments et les campagnes d’éradication ou de prévention. « Mais ce n’est que le sommet de l’iceberg, insiste Frédéric Simard. Les dépenses pour les ménages n’ont jamais été calculées. Pas plus que les coûts indirects : manque à gagner et séquelles pour les malades, absentéisme pour les entreprises… »

« En deçà de la réalité »

Car ce travail ne fait que recenser « l’état de l’Art », comme disent les universitaires. Une compilation de 737 articles, livres, rapports. « Nous avons exclu beaucoup d’études douteuses mais aussi conservé certaines, lorsqu’elles étaient les seules disponibles sur des espèces essentielles », explique Franck Courchamp. C’est notamment le cas du termite de Formose, dont il juge « discutable » la méthode de chiffrage des coûts, mais qu’il ne pouvait écarter. « Le seul fait qu’aucune autre étude n’existe en dit beaucoup. En réalité, nous sommes très en deçà de la réalité, poursuit-il. En Afrique, il n’existe pratiquement aucune donnée. En Asie, en Amérique du Sud et même en Europe, elles restent lacunaires. La plupart des travaux proviennent d’Amérique du Nord. »

Les lacunes sont aussi spécifiques. « De nombreuses espèces n’ont pas été étudiées », insiste Franck Courchamp. Thématiques, surtout. Les dégâts écologiques (réduction de la biodiversité et de l’abondance des espèces) n’ont pas été pris en compte. Ceux subis par les services écosystémiques, pas davantage. Dans les deux cas, faute de données. Au cours de précédents travaux, l’un des coauteurs de l’étude, l’économiste Jean-Michel Salles, avait pourtant chiffré à 153 milliards d’euros le service rendu par les pollinisateurs. Mais, à défaut d’étude disponible, les ravages causés par le frelon asiatique sur les abeilles européennes, probablement l’envahisseur le plus menaçant en France, n’ont pas été pris en compte.

La pointe de l’iceberg, donc. Et encore celle-ci est-elle en train de fondre sous l’effet du réchauffement. Le laboratoire de Franck Courchamp à Paris-Sud a calculé que l’aire de répartition des insectes envahisseurs aura crû de 18 % d’ici à 2050 sous l’effet du changement climatique. Les scientifiques demandent donc aux pouvoirs publics de développer d’urgence des politiques de prévention, de surveillance et, quand c’est possible, d’éradication des nuisibles. Et invitent leurs collègues à multiplier les études afin de mieux mesurer l’étendue du phénomène. Pour eux, le travail ne fait que commencer.

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22 septembre 2016 4 22 /09 /septembre /2016 18:26

Un grand rassemblement anti-nucléaire s'organise le 1er et 2 octobre 2016 à Flamanville (Manche). Aller-retour en car possible dans la journée du samedi.

Tous à Flamanville - non à l'EPR !
Tous à Flamanville - non à l'EPR !

Un bus partira de Paris le 1er octobre à 6h15, avec un retour le même jour à 18h30 de Siouville/Flamanville, arrivée 23h30 à Paris.

RDV fixé à l’angle de l’Avenue de Friedland et de la Place du Général de Gaulle ÉTOILE.
Inscriptions prises en compte à l’envoi du règlement, par chèque, à l’ordre de
Sortir du Nucléaire Paris à envoyer à Laurence Esquieu, 9 rue Fénelon, 75010 Paris

Tarifs :

Soutien: 50€
Ordinaire : 40€
Réduit : 25€

Réservations et renseignements : laurence.esquieu@hotmail.fr
ou o6 95 11 24 36, de préférence par texto

Orga : Sortir du nucléaire Paris

Programme du rassemblement :

programme

Le rassemblement aura exactement lieu à Siouville-Hague, avenue des peupliers.

Il y aura des animations, des associations, des stands de buvette et restauration.

Samedi 1ER octobre

  • 11h : accueil

  • 14h : départ de la marche depuis Siouville plage vers la centrale nucléaire de Flamanville

  • 15h : prise de parole au port de Dielette (Flamanville) et reprise de la marche

  • 18h : retour à Siouville plage

  • 20h : concert entrée libre:

  • Les Pieds dans le bocal

  • Les Provisoires

  • Les Ramoneurs de Menhir

Dimanche 2 octobre

  • 9h : conférence "Les risques techniques et sociétaux du nucléaire"

  • 9h : conférence " Les alternatives au nucléaire"

Comment venir ?

  • En car : Plusieurs dizaines départs en car sont déjà prévus. 

  • En covoiturage : une page est ouverte ici

PLUS D'INFOS  http://www.can-ouest.org/  http://sortirdunucleaire.org/Grand-rassemblement-a-Flamanville-les-1er-et-2

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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 15:53
Une manifestation est prévue depuis les 8 et 9 juillet...

Une manifestation est prévue depuis les 8 et 9 juillet...

Le préfet de Loire-Atlantique a publié un arrêté autorisant la destruction du campagnol amphibie, un rongeur présent sur le site et protégé

Par Yan Gauchard, correspondant à Nantes pour Le Monde le 15 septembre 2016

Incontestablement, l’étau se resserre autour des opposants. Le préfet de Loire-Atlantique a publié, mercredi 14 septembre, les derniers arrêtés préalables au lancement des travaux du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ces documents autorisent le transfert et la destruction du campagnol amphibie, rongeur classé au rang d’espèce protégée, dont la présence sur la zone avait été oubliée lors du diagnostic environnemental initial. Dans le bocage nantais, on affecte une certaine nonchalance, mais la question taraude les esprits : l’imposant contingent de gendarmes mobiles et de CRS, promis par le premier ministre Manuel Valls pour évacuer le site, sera-t-il mobilisé en octobre pour faire place nette sur le terrain ?

Fin août, Stéphan de Ribou, sous-préfet en charge du dossier de l’aéroport, indiquait que les premiers défrichements ne pourraient être orchestrés tant que les derniers arrêtés n’étaient pas publiés. C’est chose faite. « C’est un bon présage, qui suit le calendrier annoncé par Manuel Valls, salue Alain Mustière, président des Ailes pour l’Ouest, association défendant le projet. C’est aussi la suite logique de la consultation » organisée le 26 juin à l’échelle de la Loire-Atlantique, scrutin qui a vu le oui à l’aéroport recueillir 55,17 % des suffrages, avec un taux de participation de 51,08 %.

« Pas du bluff »

Le sénateur Bruno Retailleau (LR), président de la région et du syndicat mixte aéroportuaire, structure rassemblant les collectivités qui participent au financement du projet, salue « un signal fort de l’État » et veut désormais croire que « plus rien n’empêche l’évacuation de la ZAD [zone d’aménagement différé, rebaptisée « zone à défendre » par les anti-aéroport] et le démarrage des travaux ». Près de 2 500 gendarmes et CRS devraient être mobilisés, estime M. Retailleau.

« Est-ce vraiment le prélude d’une opération des forces de l’ordre ?, interroge Julien Durand, figure emblématique des opposants. On peut le prendre comme ça, mais on ne va pas s’affoler. C’est une stratégie pour maintenir la pression. On va s’occuper de ces arrêtés sur le plan juridique. » Des recours vont être engagés devant le tribunal administratif de Nantes, mais la procédure n’aura pas de caractère suspensif. « Ces arrêtés, ce n’est pas du bluff, admet Françoise Verchère, ancienne conseillère départementale (Parti de gauche), porte-parole du Collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport. La machine administrative continue imperturbablement sa route. Cela confirme aussi que les porteurs du projet s’assoient sur les jugements scientifiques, puisque le Conseil national de la protection de la nature a émis en avril 2014 un avis défavorable à la destruction du campagnol amphibie. »

La bataille juridique est loin d’être finie. Les recours relatifs aux arrêtés préfectoraux promulgués en décembre 2013 au titre de la loi sur l’eau et de la biodiversité doivent être jugés en appel. Une nouvelle requête vient d’être déposée auprès du Conseil d’État, en vue d’obtenir l’abrogation de la déclaration d’utilité publique du projet. Les adversaires de l’aéroport, qui rappellent que le chef de l’État s’est engagé à ne pas démarrer les travaux avant l’épuisement des recours, soulignent aussi que le contentieux européen n’est pas réglé.

Bruxelles exige une évaluation globale de l’impact du projet prenant en compte la plate-forme aéroportuaire, mais aussi les futures dessertes routières et les liaisons ferroviaires prévues à long terme. La révision du Schéma de cohérence territoriale (SCOT) métropolitain de Nantes-Saint-Nazaire, qui doit être validée en janvier au plus tard, doit permettre de solder ce litige, selon les porteurs du projet. « En attendant, si l’État lance les travaux, il sera en infraction vis-à-vis de l’Europe, affirme Mme Verchère. Manuel Valls a promis que les travaux seraient lancés dans le respect des procédures nationales et européennes, il serait plaisant que les gens qui appellent sans cesse au respect de l’État de droit appliquent ces principes. »

Une grande mobilisation est annoncée samedi 8 octobre. Les opposants espèrent engranger un succès comparable au rassemblement du 27 février, qui a vu déferler sur le site entre 15 000 personnes (estimation des autorités) et 50 000 personnes (chiffre des organisateurs). « On est droit dans nos bottes, on ne bougera pas, prévient Dominique Fresneau, un autre opposant historique. On est chez nous. Si les forces de l’ordre attaquent, on se défendra. » L’ouverture de l’aéroport, projet officiellement chiffré à 650 millions d’euros, dont la délégation a été confiée à une filiale de Vinci, était initialement prévue en 2017.

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8 octobre 2016 - Notre-Dame-des-Landes - Que résonnent les chants de nos bâtons !

https://www.acipa-ndl.fr/actualites/divers/item/686-8-octobre-2016-nddl-que-resonnent-les-chants-de-nos-batons

Manif – Construction – Fête

Acculé par les mobilisations massives des 9 janvier et 27 février, le gouvernement a organisé en juin une consultation biaisée. Se croyant forts du résultat de cette mascarade, les pro-aéroport et le premier ministre ont confirmé leur intention de procéder cet automne à l'évacuation et à la destruction de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, de ses cultures, de sa faune et de sa flore, de ses habitats et activités ainsi que des liens entre toutes celles et ceux qui se sont attaché.e.s à ce bocage. Ces déclarations font fi de la situation juridique du dossier puisqu'entre autres les autorisations de travaux ne sont toujours pas  accordées.

Les porteurs du projet ne semblent pas avoir non plus mesuré la détermination de celles et ceux qui  habitent ce bocage, des militant.e.s engagé.e.s à leurs côtés, le soutien dont ce mouvement bénéficie dans la région et bien au-delà, ainsi que l'implication des comités locaux. Ces 2000 ha de bocage et ce qui s'y vit sont aujourd'hui porteurs d'espoirs indéracinables face au saccage du vivant, des terres agricoles et à la marchandisation du monde. Il est impensable qu'ils disparaissent !

À l'initiative de l'ensemble du mouvement d'opposition au projet d'aéroport, nous marquerons donc le 8 octobre notre volonté commune d'empêcher toute agression contre la ZAD et tout démarrage des travaux. En écho à bien d'autres luttes paysannes, comme au Larzac, nous ferons résonner le sol de milliers de bâtons. Nous les laisserons sur place, en nous engageant ensemble à venir les reprendre, en cas d'intervention, et à défendre la ZAD, ses habitant.e.s, paysan.nes et l'avenir qui s'y construit.

Nous monterons également ensemble un hangar dont les éléments ont été fabriqués durant l'été sur la ZAD par des dizaines de charpentier.e.s. Cette œuvre collective concrétisera notre volonté de nous organiser pour la résistance en créant un lieu qui sera une base d'appui en cas de tentative d'expulsion, autant qu'une structure commune pour le futur.

Convergeons vers Notre-Dame-des-Landes le 8 octobre 2016,
Tous et toutes ensemble, empêchons l'aéroport !

Des bus sont organisés au départ de Paris. Inscriptions dès maintenant par internet  http://www.nddl-idf.fr/2016/09/manif-8-oct-bus-paris/

Plus d'infos sur les sites acipa-ndl.fr et zad.nadir.org

Télécharger l'affiche et le flyer

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 10:13
Auchan devra revoir son projet de gigantesque complexe de loisirs et de commerces dans le nord-est de Paris

Auchan devra revoir son projet de gigantesque complexe de loisirs et de commerces dans le nord-est de Paris

Par Laetitia Van Eeckhout pour Le Monde le 14 septembre 2016

Si elle veut poursuivre son projet EuropaCity, méga-complexe commercial et de loisirs prévu au nord de Paris, la branche immobilière du groupe Auchan, Immochan, devra l'amender. Telle est la conviction exprimée en conclusion du rapport remis lundi 12  septembre par Claude Brévan, présidente de la commission spéciale chargée d'organiser le débat public sur ce projet. " Quantité d'informations qualifiées ont été apportées, dont le maître d'ouvrage doit se saisir pour faire évoluer son projet ", soutient-elle.

Christophe Dalstein, directeur d'EuropaCity, a annoncé dès lundi sa volonté de poursuivre son projet et " de le faire évoluer dans son offre et sa conception architecturale, en y associant l'ensemble des parties prenantes ". Le promoteur a trois mois pour présenter un projet amendé et argumenté, avant que ne soit lancée l'enquête publique environnementale.

La promesse de 11 800 emplois

Tel qu'imaginé par son promoteur, EuropaCity rassemblerait, sur 80 hectares de terres agricolessitués dans le triangle de Gonesse (Val-d'Oise), à mi-chemin entre les pistes de Roissy et celle du Bourget, quelque 500 commerces – une concentration inédite en France –, 2 700 chambres d'hôtel et de multiples espaces consacrés aux loisirs et à la culture : un parc aquatique avec surf et spa, des pistes de ski d'intérieur, un parc d'attractions de 150 000  m2, une halle d'exposition, un cirque, une ferme urbaine…

Cette sorte de " temple du temps libre ", dont l'ouverture est programmée pour 2024, doit attirer, selon le promoteur, 30  millions de visiteurs par an, dont 6  millions de touristes français et étrangers – soit le double de ceux que draine Disneyland Paris à Marne-la-Vallée ou encore l'équivalent de la fréquentation touristique de Paris en  2013.

Le niveau des investissements privés (3,1  milliards d'euros), le projet d'une nouvelle gare de métro sur le tracé du Grand Paris Express spécialement conçue pour la desserte du site, et surtout, la perspective de la création de 11 800 emplois – une aubaine pour ce territoire – ne manquent pas d'allécher les élus locaux. Ces promesses, cependant, laissent sceptiques les associations locales opposées au projet.

D'abord, selon elles, parce qu'il y a un grand écart entre les emplois proposés à EuropaCity et les qualifications des habitants du territoire. Par ailleurs parce que ces estimations ne prennent pas en compte les emplois potentiellement détruits par la concurrence de ce méga-complexe sur les commerces de proximité et dans les nombreux centres commerciaux alentour.

En outre, même si le schéma directeur de la région Ile-de-France de 2013 prévoit l'urbanisation au sud du triangle de Gonesse de 300 hectares, dont les 80  ha du projet, la question de l'" artificialisation " de ces sols, réputés particulièrement fertiles, reste un des principaux points de contestation. Le débat public sur EuropaCity est clos, mais tout laisse à penser que la controverse sur ce projet pharaonique est loin de l'être.

Les échanges ont confronté " deux visions de la société aux antipodes l'une de l'autre ", observe Claude Brévan dans son rapport : " D'un côté, une société qui s'affranchirait de la course à la consommation pour aller vers davantage de sobriété et s'engagerait vers une transition écologique et énergétique ; de l'autre une société attachée aux modes de vie urbains ou aspirant à y avoir accès, mais taraudée par le chômage, et pour laquelle seul un modèle plus classique de croissance et de développement économique permet d'apporter des solutions durables. "

Deux philosophies, insiste-t-elle, " d'autant moins conciliables que les très importants montants financiers en jeu, apportés par une entreprise privée aux filiales multiples, associée à  une entreprise chinoise, fournissaient l'occasion d'ouvrir des polémiques ". Pour monter son projet Auchan s'est en effet associé au géant chinois du divertissement, Wanda.

" Stopper les projets inutiles "

Pour la responsable du dialogue, le projet d'Auchan a été conçu " en dehors d'un contexte territorial  et n'a pas établi de réelles ramifications sociales, fonctionnelles et urbaines avec son environnement ".

Dans le domaine environnemental notamment, la contradiction avec les engagements souscrits quelques mois auparavant lors de la COP21, concernant notamment l'impact du projet sur les émissions de CO2, a été soulignée. Mais son promoteur n'a pas cessé de mettre en avant sa volonté de créer un écosystème interne vertueux. Il produirait la totalité de ses besoins en énergie, collecterait les eaux de pluie, voire recyclerait les eaux usées après traitement local, développerait un tri sélectif des déchets à la source et valoriserait les biodéchets grâce à des unités de méthanisation.

Et ce " alors qu'il existe aux alentours des centres de tri et de traitement des déchets, et qu'il y aurait d'importantes sources géothermiques, relève Claude Brévan. Il est essentiel que se mettent en place des partenariats concrets qui permettent de désinsulariser ce projet pour l'arrimer au territoire et d'écouter les craintes d'opposants, sans les disqualifier ".

Pour l'association France Nature Environnement, le maître d'ouvrage doit " tirer les conclusions qui s'imposent et renoncer à ce projet ". " Il est urgent de stopper les grands projets inutiles qui ne répondent pas aux besoins des populations et engendrent de graves problèmes environnementaux ainsi que la destruction de nos ressources vitales ", insiste son président, Denez L'Hostis.

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13 septembre 2016 2 13 /09 /septembre /2016 10:24
Lannion (Côtes-d’Armor), hier. Entre 4 000 et 5 000 personnes ont manifesté hier pour dénoncer le début de l’extraction du sable coquillier dans la baie de Lannion. Une exploitation qui menacerait l’écosystème.AFP/FRED TANNEAU

Lannion (Côtes-d’Armor), hier. Entre 4 000 et 5 000 personnes ont manifesté hier pour dénoncer le début de l’extraction du sable coquillier dans la baie de Lannion. Une exploitation qui menacerait l’écosystème.AFP/FRED TANNEAU

En baie de Lannion (Côtes-d’Armor), l’extraction de sable coquillier a commencé la semaine dernière. Les opposants ne baissent pas les bras.

Le 12 septembre 2016 par Nora Moreau, correspondante du Parisien à Lannion

Ils veulent être le grain de sable qui va gripper la machine. Entre 4 000 et 5 000 personnes ont manifesté hier matin dans les rues de Lannion (Côtes-d'Armor) pour dire, une nouvelle fois, non à l'exploitation sous-marine de sable coquillier en baie de Lannion par la Compagnie armoricaine de navigation (CAN), filiale du groupe Roullier. Avec des slogans sans équivoque : « Non au pillage ! », « Dunes à défendre », « Sauvons nos poissons ».

Ce dossier polémique, ouvert depuis plusieurs années, est vu par les habitants du Trégor, au nord-ouest des Côtes-d'Armor, comme une « véritable menace écologique ». Deux actions en justice ont été engagées pour s'y opposer, d'abord par les élus de treize communes littorales, puis par des associations environnementales locales réunies sous le nom Peuples des dunes de Batz à Bréhat. Plusieurs associations Peuples des dunes se sont constituées pour faire barrage à cette exploitation dévastatrice du littoral atlantique, à la suite de la première lutte victorieuse contre le projet Lafarge d'extraction de sable en mer, dit PER Sud Lorient – cf. http://le-peuple-des-dunes.org/

« Le recours des collectivités pour contrecarrer cette extraction a été rejeté lundi dernier par le tribunal administratif de Rennes et il aura fallu moins de 24 heures à la CAN pour venir extraire, en pleine nuit, des milliers de mètres cubes de sable », s'indigne Yves-Marie Le Lay, membre du jeune collectif.

Ces premières extractions nocturnes ont déclenché un véritable branle-bas de combat en Bretagne. « Nous allons, nous aussi, faire appel et saisir le Conseil d'Etat dans les dix prochains jours », prévient Alain Bidal, président de Peuples des dunes, qui sera reçu, cet après-midi à Paris par la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, elle-même opposée à l'extraction.

Une nouvelle qui soulage un peu les opposants, après un week-end passé à grincer des dents à la suite des propos tenus par Emmanuel Macron. L'ancien ministre de l'Economie a en effet déclaré samedi qu'il n'était « pas acceptable » que ces extractions « à la sauvette » aient été faites avant « toute décision définitive du tribunal ». « Il est gonflé ! C'est quand même lui qui a donné son feu vert à la CAN en avril 2015 », s'offusque le collectif.

Un décret paru en septembre 2015 autorisait officiellement l'entreprise à commencer des prélèvements. La zone d'extraction, d'une surface totale de 4 km², est située entre deux zones Natura 2000. Le volume d'extraction ne pourra pas excéder 250 000 m³ par an (pas plus de 50 000 m³ la première année). La vente de ce sable calcaire se ferait principalement aux agriculteurs.

« On est en train de piller un bien public, s'indigne Corinne, 53 ans, militante anti-extraction de la première heure. C'est inadmissible. » Et Yves-Marie Le Lay d'ajouter : « La faune et la flore sont menacées. On compte plus de 90 espèces vivantes dans les dunes. Des coquillages, des algues, des vers, des poissons... dont le lançon, qui est un maillon essentiel de cet écosystème. Si les extractions continuent, d'ici deux ans, les dommages seront irréversibles. »

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1 septembre 2016 4 01 /09 /septembre /2016 12:04

Par Martine Valo pour Le Monde le 29 août 2016.

Une truie et ses porcelets dans un élevage porcin de Ploeour-Lanvern (Finistère), le 11 août 2015. FRED TANNEAU / AFP

Landunvez, la cité bretonne, s’enorgueillit de ses plages de sable doré. Typique de ce littoral encore préservé du Finistère nord, elle a tout ce qu’il faut pour plaire : vieux château, menhir, dolmen, chapelles et un petit port de plaisance. Voilà pour son côté face.

Côté pile, la commune a gardé sa vocation agricole. Et dans le bourg, les tensions montent autour d’un élevage industriel de porcs, l’une des plus grandes usines à cochons de la région sur le point de s’agrandir – encore – pour atteindre une production de 26 000 porcs par an.

Cette fois, les riverains se rebiffent. Le 1er août, deux associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Rennes, afin d’obtenir l’annulation de l’autorisation préfectorale délivrée le 1er avril à la société Avel Vor.

22 200 tonnes de lisier par an

Les protestataires dénoncent une étude d’impact insuffisante mais leurs griefs tiennent en un mot : trop. Trop d’odeurs, trop de lisier (22 200 tonnes par an annoncées), trop d’algues vertes dans le port de plaisance, d’eaux marron non identifiées ruisselant vers la mer, de tracteurs et d’épandage, d’azote dans une zone déjà en excédent structurel, d’ammoniac, de poussières.

Ils pâtissent déjà de ces nuisances du fait de cette exploitation de bientôt 18 000 mètres carrés surplombée de quatre silos et qui a déjà beaucoup grossi en 2013. Le tout à 250 mètres de l’école et à 1,5 kilomètre de la mer.

Qu’en sera-t-il avec la nouvelle configuration qui va faire passer le nombre d’emplacements de 675 à 850 pour les truies, de 5 360 à 8 700 pour les porcs à l’engraissement et de 3 200 à 4 200 pour les porcelets ? De quoi concentrer 13 750 têtes à la fois sur un seul site, sans compter le millier de cochons logés par le même propriétaire dans deux autres installations à Landunvez toujours.

Les craintes des habitants sont d’autant plus vives que le projet ne s’accompagne pas d’une unité de méthanisation, jugée « pas rentable » par l’exploitant, mais d’une seconde lagune de stockage de lisier de 7 000 mètres cubes.

« Des tensions ? Il y a toujours des gens pour et des gens contre, élude le maire (sans étiquette) Jean Héliès. De toute façon, l’extension est presque terminée et le préfet a dit oui. Je n’ai aucune raison de remettre en cause l’avis de gens plus compétents que moi et d’assassiner ceux qui travaillent ! »

Malgré trois alertes aux bactéries fécales qui l’ont conduit à fermer les plages plusieurs fois cet été, l’élu assure que tout va bien. « Il y a moins d’algues vertes qu’il y a sept-huit ans » et « il n’y a jamais eu autant de touristes », affirme-t-il. Il lie ce mouvement d’humeur à la présidente de l’association Avenir et environnement en pays d’Iroise (AEPI), Anne Bertrand, « qui avait été battue aux élections municipales ».

2 000 signatures pour 1 500 habitants

Pas sûr que la polémique relève de la chronique clochemerlesque. La pétition lancée par l’AEPI contre l’agrandissement de la porcherie Arvel Vor a rapidement recueilli 2 000 signatures, soit davantage que les 1 500 habitants de la commune. La respectée association Eau et rivières de Bretagne a apporté son soutien et son expertise dans le dépôt du recours. « D’autres riverains m’ont contacté pour se joindre à notre démarche », confie l’avocat Sébastien Le Briéro, qui défend les deux associations.

Le 28 juillet, Anne Bertrand avait convoqué une assemblée générale. Elle ne s’attendait pas à ce que le dirigeant d’Avel Vor, Philippe Bizien en personne, s’y invite, avec une vingtaine d’éleveurs. « Je ne pouvais pas faire évacuer la salle, je ne suis plus au tribunal », sourit cette magistrate à la retraite.

Mais elle ne s’est pas laissée démonter et, « malgré les ricanements », a exposé sa vision du dossier jusqu’à ce que Philippe Bizien intervienne. Supputant des relents de « lutte des classes » autour de ses élevages, il a prévenu ses adversaires : « L’argent que je perdrai, j’irai le chercher. »

Produire toujours plus

Philippe Bizien, qui n’a pas voulu répondre aux sollicitations du Monde, est une personnalité de la filière porc. Il compte plusieurs maires de Landunvez parmi ses ancêtres. Il détient surtout de nombreuses responsabilités professionnelles. Président du Comité régional porcin, il est aussi vice-président d’Aveltis – un groupement qui vend trois millions de porcs charcutiers par an pour un chiffre d’affaires de 440 millions d’euros en 2015 –, et siège à l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne.

En Bretagne, la concentration de porcs ne semble pas inquiéter les élus. En 2016, la région a débloqué une enveloppe de 50 millions d’euros sur cinq ans pour aider les éleveurs, en particulier pour construire et rénover leurs bâtiments, soit une enveloppe de 180 millions d’euros en comptant les subsides de l’Etat, selon les comptes du vice-président du conseil régional, Olivier Allain.

Il s’agissait de lancer « un signal fort aux éleveurs qui veulent aller de l’avant », déclarait en mai dans une revue professionnelle, Réussir porc, cet ex-responsable de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles et de la chambre d’agriculture des Côtes-d’Armor, élu à la région sur la liste socialiste. Un appel à produire toujours plus malgré un marché en berne, concentré entre de moins en moins de mains : la moitié des éleveurs détenaient plus de 99 % du cheptel français en 2010.

« Pas sous les vents dominants »

Le message a été reçu à Landunvez. Mais le projet d’usine à cochons a été diversement apprécié par les différents services de l’Etat. Tandis que l’autorité environnementale s’interrogeait sur les impacts « d’une concentration de porcs aussi importante », notamment de la « gêne ressentie par les riverains », et des conséquences sur la qualité de l’eau, le commissaire enquêteur s’inquiétait, lui, de trouver dans une bande de 100 mètres à 300 mètres autour de l’élevage industriel « un lotissement, une école, une salle de sport ». Témoignant qu’il n’avait reçu que des points de vue critiques lors de son enquête, il a lui-même rendu un avis négatif.

De son côté, la direction départementale de la protection des populations du Finistère délivrait, en février, un satisfecit à ce projet. Aucun problème d’odeur par exemple, vu que « les habitations à proximité ne sont pas sous les vents dominants ». Pas de difficultés non plus avec les retombées d’azote ammoniacal, car « il n’existe pas de milieux naturels sensibles dans un rayon de 1 000 mètres ». Juste la quasi-totalité du bourg et la mer d’Iroise au bout.

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31 août 2016 3 31 /08 /août /2016 15:30

José Bové revient sur les déclarations du Secrétaire d’État français au commerce annonçant que la France demanderait à ses homologues européens l’arrêt des négociations du traité de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis. L’eurodéputé demande qu’en toute cohérence l’accord avec le Canada (CETA) ne soit pas ratifié.

Mathias Fekl, Secrétaire d’État au Commerce extérieur, a annoncé ce matin qu’il demande à la Commission européenne de stopper les négociations pour la mise en place d’un accord commercial de libre-échange avec les États-Unis. Il rejoint l’Allemagne, qui a déclaré l’échec des négociations ce weekend. La mobilisation européenne massive a finalement payé, je m’en félicite. Après cette victoire nous devons maintenir la pression sur le Secrétaire d’État du Commerce extérieur pour qu’il s’oppose aussi à la signature de l’Accord avec le Canada, le CETA.

Les négociations avec le Canada sont calamiteuses. Sur le volet agricole, elles vont mettre en danger l’élevage extensif dans les zones de montagne. Avons-nous réellement besoin d’importer de la viande de bœuf produite au Canada ? À cette question de bon sens, Monsieur Fekl n’a pas de réponse convaincante. Les agriculteurs canadiens qui sont relativement protégés par un système de régulation des volumes, vont être ensevelis par la vague blanche européenne de lait. Des deux côtés de l’Atlantique les petits paysans seront éliminés.

Les consommateurs et les citoyens européens se sont mobilisés ces dernières années contre la course au productivisme en agriculture. Leur détermination a débouché sur des victoires _ qui n’ont rien de symbolique _ comme l’absence de culture d’OGM dans pratiquement tous les pays de l’UE, l’interdiction d’utiliser des hormones de croissance dans l’élevage bovin ou le coup d’arrêt au glyphosate. L’Europe applique, parfois contrainte et forcée, un principe de précaution dont le gouvernement canadien n’a que faire. Il n’est pas possible d’uniformiser nos standards de consommation.

Autre raison fondamentale à mon opposition à cet Accord, le peu de cas qui est fait de la protection des Appellations d’Origine Contrôlées. Sur 1400 AOP, l’Europe n’a réussi à en faire reconnaitre que 140, soit 10%. Le score final sur ce dossier est sans appel : Canada 9 - Union européenne 1. Aucun entraineur n’oserait qualifier cela de réussite. Lactalis a déposé la marque FETA Président aux États-Unis et se tient prêt à couper les pattes aux paysans grecs. Ceci est totalement inadmissible.

Enfin pour couronner le tout, la mise en place d’un système de tribunaux arbitraux permettant aux entreprises d’attaquer les législations des États et de l’Union européenne est maintenue avec quelques correctifs mineurs. De nombreuses entreprises globales américaines ont une filiale au Canada et pourront utiliser ce dispositif pour remettre en cause des avancées sociales ou environnementales. Peu étonnant dans ces conditions que le TAFTA soit arrêté : elles n’en ont plus vraiment besoin.

Mi-octobre, je me rendrai au Canada à l’invitation de Maud Barlow et du Conseil des Canadiens. Là-bas comme ici, les gens ne veulent pas de cet accord de libre-échange. Nous avons coulé le TAFTA. Il nous reste deux mois pour couler le CETA.

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