Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenu.e

  • : Les Lilas Ecologie : Blog des militants et élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas et du Pré Saint-Gervais
  • : Culture, information, réflexion de l'écologie politique par les militants et les élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas, du Pré Saint-Gervais, d'Est Ensemble
  • Contact

Recherche

Nous contacter ...

S'abonner à la Lettre d'information ...

C'est dans la colonne de droite tout en bas...

24 juin 2016 5 24 /06 /juin /2016 09:03

Par Jean Gadrey le 14 mai pour Alternatives économiques sur http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2016/05/14/tafta-ceta-ape-et-autres-accords-de-%e2%80%9clibre-echange%e2%80%9d-destructeurs-nouvelles-du-front-plus-une-analyse-economique/, suivi de

Faisons pression d'ici les 28 et 29 juin ! Lancement d’une pétition inter-associative pour dire STOP au TAFTA et au CETA.

J’ai plusieurs fois parlé de ces traités sur ce blog, mais ils sont plus que jamais d’actualité. Vous trouverez dans la suite de ce billet un texte d’un jeune économiste et bon spécialiste, Lionel Pelisson, plus un lien permettant de télécharger une brochure de 12 pages très denses qu’il a rédigée, contenant en annexe une analyse plus technique, mais très bien argumentée, des biais énormes des études économiques que les avocats de ces accords ont commanditées pour tenter de “prouver” que c’était bon pour la croissance, pour l’emploi, bref pour tout… Mais avant, voici quelques nouvelles du front.

LE CETA, PREMIERE URGENCE

Depuis quelques temps, le gouvernement français fait mine de s’opposer au TAFTA. Mais pour l’instant, c’est largement de la comédie et seule la poursuite de la mobilisation pourrait le contraindre à un retrait, ce qui est possible. C’est d’autant plus de la comédie que les mêmes “responsables” disent le plus grand bien du CETA, projet d’accord entre l’UE et le Canada, qui est pourtant à la fois le petit cousin du TAFTA, son cheval de Troie, et celui qui risque d’être signé en premier, peut-être dès cette année.

Le CNCD 11.11.11 est un groupe d’ONG belges, et le premier de ses arguments est très fort : 81 % DES ENTREPRISES AMÉRICAINES PRÉSENTES EN EUROPE POSSÈDENT ÉGALEMENT UNE FILIALE AU CANADA. Les multinationales américaines auront ainsi la possibilité, sans avoir besoin du TAFTA, d’utiliser le CETA pour porter plainte contre les Etats européens en cas de désaccord. Le texte prévoit aussi une convergence des normes entre le Canada et l’UE, alors qu’il n’existe pas de règles communes au sein même de l’Europe. “Cela reviendrait à un nivellement par le bas de nos normes et à la dilution de la construction européenne dans un espace beaucoup plus large», affirme l’ONG.

Selon une autre spécialiste, Birgit Muller, le CETA “serait du véritable pain béni pour les multinationales : environnement, propriété intellectuelle, marchés publics et financier, tribunaux ad hoc : tout y est. Les multinationales n’auront plus besoin du TAFTA s’ils ont le CETA. Elles passeront par leur succursales canadiennes pour faire valoir en Europe les conditions qu’elles souhaitent. Nous ne pouvons pas combattre le TAFTA sans combattre le CETA.”

Voir également, par Maxime Combes, ce billet “Accord UE-Canada : le CETA nie l’impératif climatique et l’Accord de Paris”.

Nouvelle encourageante toutefois sur ce front : en Belgique, le commerce extérieur relève d’une compétence régionale : le pays a donc besoin de l’unanimité de ses régions pour ratifier le traité, dans le cas où les parlements nationaux européens seraient consultés, ce qui n’est pas encore acquis. Or, en avril dernier, la Wallonie a refusé de donner les pleins pouvoirs au gouvernement fédéral belge pour signer le CETA.

LES APE, oubliés et pourtant peut-être plus terribles, en tout cas pour les pays du Sud

J’aurai l’occasion d’en parler une fois de plus, mais ces projets d’accords dits de “partenariat économique” entre l’UE et des pays ou régions du Sud, notamment en Afrique, ne font malheureusement pas la “une” ni des médias ni de la plupart des publications militantes, alors que leurs incidences mondiales, en particulier sur l’agriculture paysanne et les industries émergentes, seraient encore plus dramatiques que celles du TAFTA. Voir en particulier cette note récente du spécialiste Jacques Berthelot La folie de mettre en œuvre l’APE UE - Afrique de l’Ouest”.

Voici le texte de Lionel Pelisson :

Un “linceul” en TAFTA

Note introductive à la brochure « Le Traité Transatlantique et ses jumeaux », que l’on peut télécharger via ce lien : pelissontaftavf.pdf

1) Introduction

La liberté du commerce comme bélier contre les protections sociales est une histoire qui se répète inlassablement, traité après traité, rejet populaire après rejet populaire. Alors que les séismes de la mondialisation et de l’ingérence laissent la Grèce, le Portugal, la Lybie ou l’Irak pour moribonds, une moitié de l’Humanité dans le dénuement, et une Humanité entière en danger de mort carbonique, les décennies n’ont toujours pas orienté les intérêts dominants vers ceux des peuples.

Après les catastrophes des libéralisations forcenées signées FMI dans les pays pauvres, les élites non-élues de la Commission et les puissances industrielles américaines nous préparent un nouveau-né prometteur pour les profits : le Trans-Atlantic Free Trade Agreement, ou TAFTA. Pourtant, le monde contemporain est en feu. Massacres de Gaza, massacres islamistes, fantômes de guerre froide, impasse écologique, crise de la dette, inégalités et consumérisme le font marcher sur la tête. Une tête, bien froide elle, composée des <1% de personnes les plus fortunées (dont les 67 les plus aisées sont plus riches que les 3 milliards d’humains les plus pauvres), qui par leurs investissements décident concrètement du visage du monde de demain. Mais à problème de cheval, remède de cow-boy. Peu importe que les problèmes d’aujourd’hui soient le résultat du big-bang financier et numérique d’hier, de la mainmise civilisationnelle des Nords économiques et de leur société du gaspillage, nos élites semblent avoir la solution : TISA (accord sur les services), CETA (accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada), et l’inmanquable TAFTA (alias TTIP alias GMT alias ATP) sont au menu de l’avenir des “pays riches”.

     2) Les Tribunaux Extra-judiciaires

Négocié en secret depuis juillet 2013 par l’Union Européenne et des délégations américaines ayant libre accès à tous documents préparatoires, le TAFTA prévoit le même effondrement démocratique que l’AMI (Accord Multilatéral sur l’Investissement, disposition relative à la protection des investisseurs de l’Accord de Libre-Echange Nord Américain conclu par le triplet USA-Canada-Mexique, ou ALENA, négociée à l’insu du Parlement américain). L’AMI avait été repoussé, après sa révélation au public, par des protestations massives : et comme pour l’AMI jadis, les pays signataires du TAFTA devront adapter leurs législations aux dispositions d’un traité négocié entre lobbys (1).

Outre la libéralisation massive de nombreux secteurs, la transposition de l’AMI permettra aux groupes privés d’attaquer les Etats en leur propre nom si ceux-ci ne “garantissent pas un cadre réglementaire conforme aux prévisions des investisseurs”, mais également en cas “d’expropriation indirecte” (2). Les tribunaux extra-judiciaires, voici le nom de ce doux viol du contrat social par les multinationales étrangères. Une politique de santé rogne sur des profits espérés ? L’Etat devra peut-être payer des millions. Une politique environnementale diminue la valeur d’un investissement ? L’Etat devra y renoncer ou payer des milliards.

Les négociations concernant le TAFTA couvrent tous les domaines, normes de toxicité, énergie, culture, droits d’auteurs, ressources, assurance-maladie, prix, libertés et vie privée… Jusqu’à l’aviation. A ce sujet, l’organisation Airlines for America a déjà listé les réglementations européennes inutiles à supprimer, notamment le système de quotas d’émissions de CO2, “au nom du progrès”. Mais la démocratie ne sera malheureuseument jamais assurée par des juristes de l’investissement international. Les tribunaux extrajudiciaires (les « ISDS » pour Investors-to-State-Dispute-Settlements), chargés d’arbitrer entre les Etats et les plaignants, sont en effet composés d’avocats d’affaires qui ont pouvoir de décision et de punition dans les conflits commerciaux. 15 de ces avocats se partagent 55% des affaires actuelles (2), notamment dans le cadre du Trans-Pacific Partnership et d’autres accords commerciaux. Des deux milliards d’euros versés en 2012 par l’Equateur à une compagnie pétrolière à la plainte de sociétés européennes contre l’augmentation du salaire minimum en Egypte, sans oublier les plaintes de Philip Morris contre la législation antitabac australienne, les intérêts privés ont déjà vastement l’occasion de saper les décisions démocratiques.

Le TAFTA sacralisera définitivement cela, permettant à quelques 58 000 filiales américaines en Europe d’être dédommagées face à des législations qui seront en revanche applicables aux entreprises locales. L’ouragan TAFTA obligera les élus à revoir leurs politiques de fond en comble pour satisfaire les fonds d’investissement, et cela à l’échelle mondiale, puisque tout pays désirant commercer avec les Etats-Unis ou l’Europe devra adopter les règles prévalant au sein de leur marché commun

3) Protection des investissements, suppression des Barrières Non-Tarifaires (BNT).

La lecture du mandat donné à la Commission Européenne semble indiquer clairement les priorités du Traité Transatlantique (TTIP) :

A)     L’objectif de cet accord n’est pas la baisse des tarifs douaniers, déjà relativement faibles entre l’Europe et les Etats-Unis (entre 5 et 7% d’après l’European Center for International Political Economy, ou ECIPE), mais bien l’harmonisation des normes et le retrait des barrières techniques au commerce et des barrières non-tarifaires.

B)     Les deux paragraphes les plus longs et précis (23 et 25) ne concernent en effet pas les réductions tarifaires, mais la protection des investissements (notamment par la mise en place des ISDS) et la suppression des BNT (notamment par redéfinition du cadre sanitaire et phytosanitaire des parties). A la lecture du mandat, il semble que les trois priorités des négociations soient la convergence des limitations techniques et non-tarifaires au commerce (entendez harmonisation vers le bas des systèmes sociaux), la protection et la promotion maximale des investissements étrangers notamment contre toute forme d’expropriation (renforcer la protection des patrimoines), et enfin la mise en place de procédures de règlement des différends ambitieuses (violer le contrat social pour motif de rentabilité).

C)     Il s’agira d’un accord « profond » s’il est signé, puisqu’il devra « être contraignant à tous les niveaux de gouvernance » et laisse les parties libres de discuter de clauses relatives à tout secteur relié au commerce selon leurs désirs. Seuls le secteur audiovisuel et les sanctions pénales sont exclues des négociations a priori.

D)     Semblent exclues également toutes ambitions de compenser les effets sociaux du traité ; plus largement rien de contraignant ne semble au programme en termes de mobilités des personnes, de réductions des inégalités, d’exigences écologiques ou en termes de respect des normes du travail…

Comprenons-nous bien : en dehors du fait qu’aucun scientifique sain d’esprit ne pourrait se prononcer en l’état actuel des études menées sur le caractère bénéfique ou non du TAFTA (4), mais aussi que le Traité se désintéresse de tous les enjeux fondamentaux du millénaire (ressources, pollution, emploi, santé, fertilité des sols, inégalités, démocratie), nous sommes face à un traité aux objectifs on ne peut plus clairs :

-          Instituer une justice parallèle où la rentabilité prime sur le contrat social local ;

-          Renforcer toujours plus la protection de la propriété privée, des investissements, des patrimoines et ainsi donner un cadre indépassable à la mainmise des 1% et au creusement des inégalités.

-          Eliminer les Barrières non-tarifaires (BNT), c’est-à-dire toutes les normes sanitaires, sociales, environnementales mises en place par les Etat et qui peuvent freiner le commerce. En réalité, toutes les lois nationales peuvent tomber sous ce critère. Philosophiquement, il est important de saisir que les Accords Commerciaux sont l’outil politique essentiel de la classe capitaliste, ils lui permettent de faire les lois sont passer par le verdict des peuples mais aussi et surtout de lutter contre l’autonomie économique et donc la possibilité de soulèvement en rendant les ensembles économiques toujours plus interdépendants.

4) Conclusion

Le TAFTA serait un triomphe historique des chargés d’affaires, loin devant l’OMC qui a pourtant condamné l’Europe pour refus d’imports d’OGM, et où les USA sont les seuls à avoir une minorité de blocage. Il permettrait l’application quasi-universelle du principe “protecteur-payeur” et sonnerait le glas du progrès social. Le Conseil américain des producteurs de porc (NPPC) ait déjà fait savoir qu’il “n’accepterait pas d’autre issue que la levée de l’interdiction du porc à la ractopamine en Europe” (3), ractopamine bannie dans 160 pays pour ses risques sanitaires.

Même pour les indifférents à la survie humaine que le dogme de la croissance disparue fait encore rêver, le TAFTA est une piètre nouvelle, l’Ecipe estimant à 0,06% la croissance annuelle en découlant (3). A supposer que cette évaluation tienne la route, ce qui est douteux (4), c’est peu gagner pour l’abolition de la démocratie et la diffusion potentielle de nombreux périls sanitaires et environnementaux. Si l’on considère de plus ques les Etats-Unis sont les champions du non-respect des accords, il est impératif de sauver les miettes des souverainetés européennes.

Voulons-nous prendre tant de risque pour lubrifier un peu plus le commerce, alors que nos téléphones et nos ordinateurs sont déjà américains ? Cet article se focalisait sur une des menaces du TAFTA, c’est-à-dire un effondrement démocratique, voire sanitaire et écologique, programmé. Les accords CETA et TISA complètent l’offensive libre-échangiste qui semble avancer sans se soucier des inégalités explosives et d’un modèle financier, voire sociétal, incensé.

Je vous renvoie à la lecture de la brochure « Le Traité Transatlantique et ses jumeaux » pour aller plus loin, en particulier au sujet des études économiques orthodoxes servant à justifier ces politiques et dont les faiblesses laissent pantois… Les faiblesses méthodologiques des modèles économiques orthodoxes utilisés par la Commission Européenne sont telles qu’en dehors de tout débat de fond, il s’agirait d’arrêter toute négociation au profit d’un moratoire pour réaliser des batteries d’études contradictoires par des auteurs aussi diversifiés que possible (4). L’étude de Jeronim Capaldo de la Tufts University, utilisant un modèle ayant le « culot » de prendre en compte que l’Europe est en situation d’austérité et de chômage de masse prévoit un effondrement des indicateurs économiques européens suite à la signature du Traité… Quant aux quatre études commandées par la Commission sur le TAFTA, elles ont toutes été réalisées avec le même modèle, et avec la même base de données, aboutissant sans surprise aux mêmes résultats non rigoureux…

La décision finale, elle, reviendra au Parlement Européen : il est donc urgent de descendre dans les rues, et de faire converger les luttes. Si le TTIP est l’ennemi extérieur de la souveraineté territoriale des travailleurs, les lois Macron et El Khomri de détricotage de la protection sociale en sont les ennemis intimes.

(1)   : voir le film Brussels Business, documentaire ARTE sur la “proximité” des parlementaires et des lobbys du privé

(2)   : lire le dossier d’articles “TAFTA : Les puissants redessinent le monde”, Le Monde Diplomatique, Juin 2014

(3)   : Lire Lori Wallach, “Le Traité Transatltantique, un typhon qui menace les européens”, www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WALLACH/49803

(4)   : Cf. le mémoire majeur « L’Europe doit-elle se méfier du Traité Transatlantique ? » de Lionel Pelisson (2015), source de la brochure « Le Traité Transatlantique et ses jumeaux ».

TAFTA, CETA, APE et autres accords de “libre échange” destructeurs : nouvelles du front, analyse économique, pétition nationale
TAFTA, CETA : avec 12 organisations de la société civile, demandez à François Hollande de mettre un terme aux accords transatlantiques !

Contexte

Les négociations sur le TAFTA, bien que critiquées par le Gouvernement français, se poursuivent. Les chefs d'États des 28 États-membres seront invités, lors du prochain sommet de l'Union européenne (UE) les 28 et 29 juin 2016, à confirmer leur soutien au mandat de négociation du projet d'accord de libre-échange avec les États-Unis (TAFTA) confié en juin 2013 aux négociateurs de la Commission européenne. Le CETA est d’ores et déjà finalisé et pourrait être formellement approuvé dès cet automne par les 28, sans que le gouvernement français n’ait jamais explicitement consulté son parlement. L’impact sur les normes sociales, environnementales et climatiques, la santé, ou encore les filières agricoles sera irréversible.

Saisissons-nous de cette opportunité pour demander à François Hollande que la France se retire des négociations sur le TAFTA et qu'elle refuse d’adopter l'accord avec le Canada (CETA). Pendant ce temps, le CETA qui est lui finalisé devrait être soumis en toute discrétion au vote des gouvernements de chaque État-membre lors d’un Conseil de l’UE dès cet automne. S’il est adopté, il créera un précédent pour le TAFTA et d’autres traités de libre échange dits ‘de nouvelle génération’.

À l’occasion du sommet des chefs d’États européens, douze organisations (12) ont lancé à Paris le 22 juin 2016 une pétition nationale, une semaine avant que la France renouvelle – ou non – son adhésion aux négociations du TAFTA, et quelques jours avant le début du processus de ratification du CETA. Nos organisations lancent une mobilisation citoyenne pour demander à François Hollande de mettre un terme aux négociations avec les États-Unis et de refuser la ratification de l’accord avec le Canada.

Signez et diffusez la pétition! sur http://www.generations-futures.fr/tafta/signez-la-petition-2/ >>> Plus d’informations sur le TAFTA et le CETA sur le site du collectif Stop-TAFTA

12. Les 12 associations nationales sont : Aitec, Amis de la Terre, Attac, Collectif Roosevelt, Collectif Stop Tafta, Confédération Paysanne, Fondation Nicolas Hulot, foodwatch France, France Nature Environnement, Générations Futures, Greenpeace France, Peuples Solidaires – Action Aid France.

La pétition

"Monsieur le Président de la République,

Les accords de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis (TAFTA) et l’UE et le Canada (CETA) mettent en danger notre démocratie, d'autant plus qu'ils pourraient entrer en vigueur sans consultation des parlements nationaux.

L’instauration de droits exceptionnels au bénéfice des entreprises étrangères, ou encore l'intrusion des lobbies industriels dans la préparation des lois menacent la capacité des pouvoirs publics à décider de politiques au service de l'intérêt général.

Les dommages sur les normes sociales, environnementales et climatiques, les droits des travailleurs et des consommateurs, la santé, les services publics, la diversité culturelle ou encore les filières agricoles seront irréversibles. Des millions de citoyen-ne-s et des centaines de collectivités territoriales à travers l'Europe les refusent.

Monsieur le Président, nous vous demandons d’agir en mettant un terme aux négociations du TAFTA et en refusant d'approuver le CETA."

Partager cet article
Repost0
23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 10:34

Selon l’ONG Global Witness, 185 défenseurs de l’environnement ont été tués dans le monde en un an.

Par Pierre Le Hir le 20 juin 2016 pour Le Monde sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/06/20/2015-annee-meurtriere-pour-les-defenseurs-de-l-environnement_4953736_3244.html .

Marina Alves de Araujo, la veuve de Raimundo Chagas, assassiné en 2010 en raison d’un conflit forestier dans l’Amazonie brésilienne. GLOBAL WITNESS

Pour les militants écologistes et les peuples indigènes en lutte contre l’accaparement et la destruction de leurs terres, de leurs forêts ou de leurs cours d’eau, 2015 a été une année noire. C’est ce que fait apparaître le rapport « On Dangerous Ground » (en terrain dangereux) publié, lundi 20 juin, par l’ONG Global Witness. Celle-ci est spécialisée dans la dénonciation des conflits, de la corruption et des violations des droits de l’homme associés à l’exploitation des ressources naturelles.

À l’échelle de la planète, le rapport ne recense pas moins de 185 assassinats liés à des enjeux environnementaux – soit un mort tous les deux jours –, perpétrés dans 16 pays. Un chiffre en hausse de 59 % par rapport à 2014, et encore jamais atteint depuis que l’ONG effectue cette recension macabre, débutée en 2002. Le bilan réel est « sans aucun doute plus élevé », souligne Global Witness, la collecte des informations étant très difficile.

« Pour chaque assassinat que nous avons été en mesure de documenter, d’autres n’ont pu être vérifiés, ou n’ont pas été signalés, écrit-elle. Et pour chaque vie perdue, bien d’autres sont brisées par l’omniprésence de la violence, des menaces et de la discrimination. »

Évolution des assassinats liés à des enjeux environnementaux, entre 2010 et 2015. Global Witness

« Accaparement des terres »

L’an passé, les défenseurs de l’environnement ont payé le tribut le plus lourd au Brésil (50 morts), aux Philippines (33) et en Colombie (26). Ils ont été tués dans des conflits associés majoritairement à l’extraction minière, mais aussi à des activités agro-industrielles, forestières, hydroélectriques ou de braconnage. Quant aux auteurs de ces assassinats, le rapport indique que des groupes paramilitaires sont « soupçonnés » d’implication dans 16 cas, l’armée dans 13, la police dans 11, et des services de sécurité privés dans 11 autres.

Des meutres surtout liés aux industries minière et forestière.

Nombre d’assassinats liés à des enjeux environnementaux, par pays entre 2010 et 2015. Global Witness

« Alors que la demande de produits comme les minerais, le bois et l’huile de palme se poursuit, des gouvernements, des entreprises et des bandes criminelles s’emparent des terres au mépris des populations qui y vivent », dénonce Billy Kyte, chargé de campagne à Global Witness. Or, note le rapport, « peu d’éléments indiquent que les autorités ont pleinement enquêté sur les crimes, ou pris des mesures pour que leurs responsables rendent des comptes ».

Le Brésil, les Philippines et la Colombie particulièrement frappés - Global Witness

Terres ancestrales

Face à cette criminalité quasi organisée, les populations indigènes sont les plus vulnérables. « Du fait de l’insuffisance de leurs droits fonciers et de leur isolement géographique, elles sont particulièrement exposées à l’accaparement de leurs terres pour l’exploitation des ressources naturelles », pointe l’ONG. Près de 40 % des victimes dénombrées en 2015 appartenaient ainsi à des communautés indigènes. « Celles-ci sont de plus en plus menacées par l’expansion territoriale des entreprises minières ou forestières », constate Billy Kyte.

Les États amazoniens du Brésil, en particulier, ont connu « des niveaux de violence sans précédent ». « Des fermes, des plantations agricoles ou des gangs d’exploitants forestiers illégaux empiètent sur les terres des communautés, décrit le rapport. La forêt tropicale a fait place à des milliers de campements illégaux, tandis que la frontière agricole est repoussée jusque dans des réserves indigènes auparavant intactes. »

La pression est très forte : 80 % du bois en provenance du Brésil serait exploité illégalement, et ces grumes représenteraient le quart des coupes illégales alimentant les marchés mondiaux, à destination notamment des États-Unis, de l’Europe et de la Chine.

La fin brutale de certains défenseurs de l’environnement a été rapportée dans les médias. Ainsi, en septembre 2015, sur l’île de Mindanao (sud des Philippines), la jeune militante Michelle Campos a assisté à l’assassinat par un groupe paramilitaire, sous les yeux de l’armée régulière, de son père et de son grand-père – des chefs de la communauté autochtone –, ainsi que d’un directeur d’école. Ils refusaient leur expropriation par des compagnies minières convoitant le charbon, le nickel et l’or du sous-sol. Quelque 3 000 indigènes ont dû fuir leurs villages, où 25 meurtres ont été signalés sur la seule année écoulée. Mais beaucoup de personnes mortes pour leur terre restent anonymes.

Militants criminalisés

Selon les données recueillies par Global Witness, l’Afrique demeure relativement épargnée par ces exactions, à l’exception de la République démocratique du Congo, où onze rangers de parcs nationaux ont été tués. Un constat « d’autant plus surprenant que beaucoup de pays africains sont en proie à de fortes violences, et que les conflits paraissent souvent liés à la terre et aux ressources naturelles », observe l’ONG. L’explication pourrait être un déficit de remontée d’informations en provenance de zones rurales isolées, où les organisations humanitaires sont peu représentées.

« Choix des consommateurs »

Pour autant, le rapport souligne une « hausse du nombre de cas de criminalisation de militants à travers l’Afrique » : arrestation au Cameroun du directeur d’une ONG luttant contre des plantations d’huile de palme ; menaces en République démocratique du Congo contre le coordinateur d’une ONG agissant pour la protection des forêts communautaires ; emprisonnement à Madagascar d’un militant écologiste qui dénonçait un trafic de bois de rose ; condamnation en Sierra Leone du porte-parole d’une association de propriétaires terriens affectés par l’emprise des palmiers à huile…

La situation sur le continent africain n’est pas la seule à être mal documentée. « Les informations font défaut pour des pays comme la Chine ou la Russie, où ONG et médias sont entravés », explique Billy Kyte.

À ses yeux, « les agressions dont sont victimes les défenseurs de l’environnement sont le symptôme d’une répression plus large qui frappe les acteurs de la société civile, dans des pays où les intérêts des gouvernements et des compagnies privées entrent en collusion ».

Comment protéger les militants de la cause environnementale ? « Les gouvernements et les entreprises doivent mettre fin aux projets qui bafouent les droits des communautés à jouir de leurs terres, afin d’enrayer la spirale de la violence », plaide Global Witness. Ajoutant : « Les assassinats toujours impunis dans les villages miniers reculés, ou en plein cœur des forêts tropicales, sont alimentés par les choix que font les consommateurs à l’autre bout de la planète. »

Partager cet article
Repost0
15 juin 2016 3 15 /06 /juin /2016 17:07

Un bon débat sur la socialisation des revenus hier mardi 14 juin en mairie des Lilas, centré sur le revenu de base, individuel, inconditionnel, universel, donnant quelques clés sur son financement et comment effectuer la transition vers un nouveau système redistributif. La conclusion collective : c'est un outil à mettre au service d'un programme plus large de transformation de la société – un élément présent depuis longtemps dans le programme d'Europe Écologie Les Verts.

Pour poursuivre, 4 mini-films du Mouvement Français pour un Revenu de Base pour comprendre... Bon visionnage !

Le revenu de base face aux défauts du RSA

Financer le revenu de base par l'impôt

Pourquoi individualiser l'impôt et les prestations sociales ?

Forfaitiser les aides aux familles : c'est plus juste !

Partager cet article
Repost0
13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 18:20

Le 11 juin 2016 sur Le courrierinternational.com

Shell vient de céder ses droits de prospection dans l’Arctique canadien à une ONG environnementale. Pour la région, c’est une bonne nouvelle. Pour la multinationale, un pas de plus pour s’adapter à la baisse des prix du pétrole.

Après s’être retiré de l’Alaska, Shell abandonne ses forages en Arctique. Le géant pétrolier a cédé le 8 juin ses permis de prospection sur une zone côtière de l’Arctique canadien à une organisation environnementale, la Nature Conservancy, rapporte le Financial Post. L’ONG ayant à son tour rétrocédé les permis au gouvernement canadien, l’espace de 8 625 kilomètres carrés dans le détroit de Lancaster a toutes les chances de devenir un parc de conservation naturel maritime.

Un fjord à Nunavut, Canada. PHOTO MIKE BEAUREGARD/FLICKR/CC PRO

Un fjord à Nunavut, Canada. PHOTO MIKE BEAUREGARD/FLICKR/CC PRO

Le projet de parc naturel marin s’étend sur 44 500 kilomètres carrés, soit la quasi-totalité du détroit qui relie l’Atlantique Nord à l’océan Arctique. Cette zone maritime pour laquelle Shell détenait les permis depuis quarante ans est prisée par nombre de mammifères marins tels que le phoque, le narval, le béluga, la baleine boréale, mais aussi l’ours polaire et d’importantes colonies d’oiseaux polaires, précise Radio Canada. “Des Inuits ont chassé dans la zone depuis des générations et continuent à le faire.”

Le site phys.org rappelle de son côté que le groupe néerlando-britannique réduit ses prospections un peu partout dans le monde. “Face à la baisse des prix du pétrole, Shell pourrait abandonner jusqu’à dix pays dans le cadre de son plan de cession d’actifs dans les secteurs du pétrole et gaz à hauteur de 10 %.” Une annonce dans ce sens a été faite mardi 9 juin.

Le détroit de Lancaster, au Canada

Le détroit de Lancaster, au Canada

Partager cet article
Repost0
13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 16:51

L'appétit des grandes entreprises de l'énergie pour les spécialistes du stockage d'électricité est le signe d'une « bascule » du marché vers le développement massif des énergies renouvelables.

Par Dominique Pialot le 10 juin 2016 sur http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/course-a-la-pile-chez-les-energeticiens-577698.html

Avec EcoBlade, son système de stockage d'électricité intelligent, Schneider Electric a choisi de se positionner sur le marché du résidentiel, en plein développement au Japon et aux Etats-Unis. (Crédits : Schneider Electric)

Cap sur le stockage de l'énergie. Début mai, le pétrolier Total a lancé une OPA amicale à 950 millions d'euros sur le fabricant de batteries Saft. Au même moment, son concurrent Engie, l'ex-GDF Suez, prenait le contrôle de 80% de l'américaine Green Charge Networks. Deux opérations aux enjeux différents, certes, mais qui confirment que la « course aux piles » est bien engagée.

Présenté comme l'un des derniers freins économiques à un développement plus massif encore des énergies renouvelables et, plus largement, à la transition énergétique, le stockage d'électricité a diverses applications. Le marché du résidentiel se développe - surtout au Japon et aux États-Unis -, sur lequel se positionnent des acteurs aussi différents que Tesla et son Powerwall ou Schneider Electric et son EcoBlade. Dans les pays aux réseaux vieillissants, comme les États-Unis ou le Canada, de très gros systèmes directement branchés aux réseaux sont utilisés pour en stabiliser la fréquence. EDF EN a ainsi récemment équipé le réseau PJM (Pennsylvania New Jersey), dans le Maryland, d'une capacité de 20 mégawatts (MW). Mais ce qui commence aussi à se développer depuis quelques mois, ce sont les batteries couplées à des sites de production d'énergie renouvelable. En toute logique, les premiers projets se sont développés dans des zones mal, voire pas du tout connectées au réseau : Schneider et Saft équipent deux centrales de 1 MW chacune en Corse et EDF EN un site de 1 MW à La Réunion, où Akuo et Saft font également équipe sur un projet de 9 MW. Depuis la création, en 2010, d'une division dédiée aux installations d'énergies renouvelables, Saft aurait installé plus de 80 MW de capacités de stockage.

Total et Engie ne sont pas les premiers énergéticiens à s'intéresser au sujet, comme le montre l'accord de coopération signé en décembre entre E.ON et Samsung pour développer des solutions communes de stockage, notamment pour l'équilibrage des réseaux électriques et le secteur industriel. Tout comme ses nombreuses acquisitions de startups, cet accord s'inscrit dans une évolution profonde de l'entreprise allemande, qui vient de séparer ses activités fossiles de celles relevant de la transition énergétique (énergies renouvelables, gestion de l'énergie, etc.). C'est à la même nécessité de s'adapter à une révolution énergétique plus rapide qu'anticipé que font face les industriels français.

Certes, il n'y a pas grand-chose de commun entre la prise de participation de 80 % de Green Charge Networks par Engie et l'OPA amicale lancée par Total sur Saft. Comme l'a fait E.ON avec Greensmith, spécialisée dans l'intégration et le monitoring de solutions de stockage, en investissant dans cette startup, Engie se positionne sur le modèle économique du stockage « en aval du compteur ». Décidé à devenir « leader de la transition énergétique dans le monde », l'ex-GDF Suez a déjà investi, via son fonds Engie New Ventures, 100 millions d'euros dans une myriade de startups. Sur le stockage, en particulier, Engie a passé un contrat de 50 millions d'euros avec la société de conseil en investissement suisse Susi Partners, qui doit lui permettre de « diversifier le risque de développement de nouveaux modèles opérationnels [...], d'accéder à une nouvelle source de financement pour [son] activité de stockage d'électricité, un secteur dans lequel la technologie et les réglementations évoluent très vite et où les investissements requièrent une approche plus entrepreneuriale ». Green Charge Networks lui permet d'étendre la palette de services énergétiques proposés à ses clients et de les fidéliser face aux nouveaux entrants, issus notamment du numérique.

Un marché de 8 milliards de dollars en 2026

« Total, lui, fait le pari d'une filière », indique Michael Salomon, fondateur de Clean Horizon, un cabinet de conseil spécialiste du stockage. D'une tout autre envergure, son opération - en attente de l'agrément de l'AMF - rappelle sa prise de participation dans le fabricant de panneaux solaires SunPower, en 2011, qui lui a permis de monter sur le podium mondial. Il choisit à nouveau une entreprise positionnée sur le segment haut de gamme de son marché. Grâce à Saft, qui maîtrise toute la chaîne de valeur et qui est capable de proposer des solutions intégrées et sur mesure dans différents secteurs et environnements, le pétrolier pourra « intégrer dans son portefeuille d'activités des solutions de stockage d'électricité, compléments indispensables à l'essor des énergies renouvelables », a précisé son PDG, Patrick Pouyanné. En attendant de devenir lui-même producteur d'électricité, comme il l'a également annoncé lors de la présentation des résultats annuels.

Le marché alliant photovoltaïque et stockage, en particulier, s'annonce très prometteur. Pour le cabinet américain Lux Research, il pourrait en effet atteindre 8 milliards de dollars en 2026 et permettre au solaire distribué de croître de 25 GW par an dès 2026.

Bien que très différentes, ces acquisitions menées par Total et Engie n'en sont pas moins les signes qu'une nouvelle ère commence pour le stockage d'électricité. Depuis la fin de l'intégration verticale, avec l'obligation de séparer activités de production, de transport et de distribution, il est devenu impossible pour un acteur européen d'investir dans sa forme la plus ancienne et aujourd'hui la plus répandue : les Step (stations de stockage de l'énergie par pompage-turbinage) installées sur les barrages.

« Il faut dix ans pour construire un barrage et une Step, un horizon trop lointain, qui ne permet pas de savoir si les prix de l'électricité permettront de rentabiliser l'investissement », constate Michael Salomon.

Quoique encore trop coûteuses, les différentes technologies de stockage apparues ces dernières années (batteries, volants inertiels, stockage sous forme d'hydrogène...) sont moins capitalistiques et plus simples à mettre en oeuvre dans un délai raisonnable.

Vers l'électrification des zones pauvres

Le coût des batteries lithium-ion, qui représentent plus de 85% du marché, a diminué de 53% entre 2012 et 2015, et devrait baisser encore de 50% d'ici à 2019. Outre les progrès technologiques, cela est dû aux surcapacités liées aux investissements massifs consentis dans cette technologie par de grands groupes comme le coréen LG Chem, le japonais Panasonic ou encore le chinois BYD et initialement destinés à la voiture électrique, qui ne décolle pas aussi vite que prévu. Face à cette offre abondante et moins chère, la demande augmente avec le développement des énergies renouvelables et les besoins de stabilité de réseaux perturbés par un afflux croissant d'énergies intermittentes.

Globalement, le marché, qui a atteint 1.650 MW de projets en 2015, deux fois plus qu'en 2014, semble s'accélérer encore depuis le début de l'année.

« Les prix écrasés rendent certains business cases plus rentables et on commence à voir davantage de projets se monter », observe Michael Salomon.

Mais si les premières réalisations concernent soit des installations hors réseau, soit des réseaux vieillissants dans des pays riches, le vrai changement de paradigme, qui, selon le consultant, pourrait survenir d'ici deux ou trois ans, est celui qui permettra de rendre abordable l'électrification des zones les plus pauvres, hors réseau ou dans un contexte de microréseaux intelligents (microgrids), et d'éteindre les moteurs au diesel utilisés jusqu'à présent.

« Cette évolution viendra probablement d'une autre technologie que le lithium-ion, car elle implique un coût de l'ordre de 200 dollars le kilowattheure pour les systèmes complets (hors installation et conversion), anticipe Michael Salomon. Or, c'est le coût annoncé aujourd'hui par les plus gros fabricants, mais pour les seuls modules. »
En se positionnant dès aujourd'hui sur le marché, les utilities s'assurent un poste d'observation qui devrait leur permettre de coller à ces évolutions...

Partager cet article
Repost0
12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 16:38

Tribune proposée par Sébastien Charles, Thomas Dallery et Jonathan Marie, Les Économistes Atterrés le 10 juin 2016 sur Le blog de Les Économistes Atterrés

Les monnaies locales ne sauraient être considérées comme la réponse à tous les problèmes. Malgré les évidentes limites de leur portée, elles peuvent contribuer à avancer dans la bonne direction. Nous envisageons ici trois chemins sur lesquels la monnaie locale pourrait être utile : aide aux migrants, revitalisation économique de certains territoires en difficulté et transition écologique.

Et si on pouvait, dans un même mouvement, améliorer le sort des migrants, revitaliser des territoires en difficulté et promouvoir une économie durable [1] ? Quel instrument serait susceptible de parvenir à une telle prouesse ? La réponse pourrait se trouver du côté des monnaies locales. Depuis la loi Hamon de juillet 2014, la reconnaissance des monnaies locales a été facilitée. Cet engouement pour les monnaies locales n'est pas propre à l'Hexagone : des projets similaires se sont multipliés dans d'autres pays européens récemment.[2] Le dernier dossier d'Alternatives Economiques propose justement de passer en revue les différentes potentialités de la monnaie comme moyen de réinventer un avenir commun.[3]

Une monnaie locale, késaco ?

Le concept de monnaie locale peut, de prime abord, effrayer. Précision : pour nous il ne s'agirait pas de l'introduction d'une monnaie destinée à remplacer l'euro. Les monnaies locales sont complémentaires à la circulation de la monnaie que nous connaissons, mais elles poursuivent des objectifs particuliers qui sont délaissés par le système traditionnel de création monétaire. Les monnaies locales sont destinées à redonner du sens à la monnaie, pour mieux flécher la création, l’émission et la circulation monétaire sur des besoins considérés comme essentiels : la dimension locale de ces monnaies vise à enraciner dans des territoires restreints les dépenses d'une collectivité fondée, au-delà de la proximité géographique, sur la défense de valeurs communes souvent en marge des circuits économiques traditionnels (bio, équitable, circuits courts,...).

La monnaie locale peut revêtir plusieurs formes et consister en des moyens de paiement, fiduciaires (billets de « banque ») ou électroniques (cartes de paiement). Concrètement, la monnaie locale se voit attribuée un nom symbolisant le territoire (le Bou'Sol à Boulogne, la SoNante à Nantes, le Sol-Violette à Toulouse,...), et, pour faciliter la manipulation de cette monnaie locale, une unité de monnaie locale équivaut alors à un euro, ce qui permet d'éviter les calculs compliqués de conversion pour se représenter la valeur lors des transactions effectuées.

En pratique, une monnaie locale est souvent gérée par une association qui « émet » une masse monétaire à due proportion de la quantité d'euros véritables déposés par des adhérents. La monnaie locale est donc entièrement gagée sur un stock d'euros : il n'y a aucun effet de levier qui pousserait à une trop grande émission de monnaie locale. Couplée à une possibilité de reconvertir sa monnaie locale en euros, cette limitation de l'émission de monnaie est là pour rassurer les utilisateurs de la monnaie locale sur sa valeur comme pour des raisons règlementaires. Une étape supplémentaire serait de permettre le règlement des impôts locaux en monnaie locale. Cela suppose la coopération des pouvoirs publics locaux, mais cette possibilité renforce la confiance dans la nouvelle monnaie locale.  

Pour l’exprimer autrement, la monnaie locale conserve les fonctions de la monnaie traditionnelle, pré-existantes à son introduction (unité de compte, moyen de paiement,  et même réserve de valeur, fonction qui n’est pas ici recherchée puisqu’elle limite la circulation de la monnaie). Mais l’innovation, c’est qu’on propose un outil complémentaire de financement de l’activité, un nouvel outil de régulation économique et que cet outil est porteur de valeurs qui peuvent être distinctes des valeurs génériques de la monnaie traditionnelle. Ce sont ces capacités qui nous semblent particulièrement intéressantes.

Monnaie locale et migrants : comment réconcilier deux perspectives a priori éloignées ?

La monnaie locale suppose par définition une implantation sur un territoire restreint. Son fonctionnement pourrait encourager une solidarité cohésive forte. Pour beaucoup de migrants, le lien avec le territoire sur lequel ils se trouvent n'est que temporaire : nombre d'entre eux ne sont que de passage et s'imaginent poursuivre leurs routes vers l'Angleterre. La fermeture de la frontière fait pourtant que les migrants restent bloqués dans des camps comme la fameuse « jungle » de Calais ou le nouveau campement humanitaire de Grande Synthe. Devant l'absence de solutions politiques au niveau européen, les migrants risquent donc de se retrouver piégés encore quelque temps dans ces territoires... Notre proposition ne saurait donc être accusée de former le piège autour de ces personnes. 

Plutôt que de poursuivre une politique de séparation sociale où migrants et résidents n'interagissent que peu, il serait judicieux d'inclure les migrants à l'intérieur d'un dispositif de monnaie locale. On pourrait imaginer que les migrants reçoivent une allocation individuelle en monnaie locale, allocation qui serait donc une forme de bons d'achat valables uniquement au niveau local.[4] Cette monnaie locale pourrait leur servir à s'approvisionner chez les commerçants partenaires, mais aussi à accéder à certains services publics dans le domaine des transports, de la culture, du sport,... Cette distribution de monnaie locale aux migrants a pour objectif de les pousser à investir la ville, à entrer en contact avec ses habitants. Pour les habitants, ces interactions favorisées sur le plan économique seraient profitables, car génératrices d’activité économique, et permettraient d’affaiblir la ghettoïsation des populations en multipliant les rencontres. Ce processus vertueux ne souffre pas de fuite économique vers l’extérieur : les dépenses en monnaie locale auraient en effet le mérite d'être localisées sur le territoire d'accueil. Les locaux eux aussi pourraient bénéficier de l’émission de la monnaie locale et auraient par la suite intérêt à l’utiliser.

Une monnaie locale, pour revivifier des territoires moribonds ?

Pour des territoires dont l'économie est en souffrance, l'accueil de migrants pourrait donc constituer une réelle bouffée d'air frais. La ville de Riace en Italie ne s'y est pas trompée. Alors qu'elle était sur le chemin de la désertification, la cité a accepté de recevoir des migrants dont les allocations seraient versées en monnaie locale. L'arrivée d'une population plus nombreuse a non seulement permis de relancer certains services publics menacés par une démographie faiblarde, mais elle a aussi entrainé l'émergence de nombreux commerces (pour recevoir la dépense de ces allocations). L'acceptation de la présence des migrants pourrait ainsi passer par l'intérêt économique et social des habitants.

Sur le plus pur plan économique, l'introduction d'une monnaie locale est un sérieux levier de développement. Vue avec les lunettes du multiplicateur keynésien, la monnaie locale tend à réduire les fuites en dehors du circuit de l'économie locale. On entérine ainsi un pouvoir d'achat captif du territoire. Pas d'importation pour affaiblir l'effet d'une éventuelle relance par cet intermédiaire, pas de déperdition de revenus hors du territoire à condition que la monnaie circule entre de multiples acteurs et pas seulement dans la relation migrant / commerçant et à condition qu’elle ne soit pas convertie en Euros immédiatement. Des frais de conversion désincitatifs peuvent être envisagés pour favoriser ce mécanisme. 

Une monnaie locale, pour s'engager sur la voie de la transition écologique ?

La monnaie locale participe également à la transition écologique. En favorisant les circuits courts, elle limite les possibilités pour les résidents d'acheter des produits en provenance de l'autre bout du monde, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre issues des transports. L'objectif serait bien de tendre vers une organisation économique écologiquement plus responsable.

Le développement d’une monnaie locale pourrait accompagner une modification des pratiques agricoles. Pour en finir avec les aberrations fréquentes d'une production agricole réalisée en France avant que la transformation n'ait lieu à l'autre bout de l'Europe, pour voir revenir les produits finis dans la grande distribution française, l'utilisation de monnaie locale permet de redonner du pouvoir aux consommateurs : par leurs actes d'achat, les consommateurs locaux pourraient ainsi accompagner les agriculteurs locaux dans une transition vers des modèles moins productivistes et plus respectueux de l'environnement. Dans une période où les crises agricoles se succèdent en poussant les agriculteurs à survivre par des subventions sur les prix et d'exonérations de cotisations sociales poussées toujours plus loin, il pourrait être intéressant de poser la question d'une réorientation d'une partie de ces aides publiques, en les fléchant vers les dispositifs de monnaie locale. Pour confirmer les efforts consentis dans la production, il faudrait que les producteurs puissent compter sur une demande captive grâce à la monnaie locale. Sur le territoire, la labellisation des commerçants partenaires garantit aussi de ne sélectionner que les seuls commerçants distribuant des produits bio et/ou issus du commerce équitable.

On l'aura compris, la monnaie locale est un outil formidable dans les mains d'un pouvoir exécutif volontariste. Celui-ci pourrait profiter de la monnaie locale pour distribuer des primes en complément de revenus déjà versés en euros, pour des activités qu'il estime prioritaire pour répondre à des besoins locaux : soutien scolaire, encadrement des activités sportives, aides à domicile des personnes âgées,... la seule limite étant ici la capacité budgétaire de la commune.

Monnaie locale : quels financements et quelle convertibilité ?

Faciliter l'accueil des migrants, redynamiser des territoires en difficulté, œuvrer pour la transition écologique, tout ceci peut paraître extrêmement prometteur. Mais comment établir le financement de la monnaie locale ?

La clef du financement reposerait initialement sur les collectivités locales. Ce serait en effet à elles de décider le niveau de masse monétaire qu'elles souhaitent subventionner auprès de l'association émettrice. Cette délibération devrait bien sûr se faire avec précautions dans le cas où la monnaie locale est acceptée en paiements des impôts locaux. Même si la monnaie locale a d'abord vocation à circuler sur le territoire et qu'elle n'est pas destinée à être utilisée massivement en paiement des impôts, on ne peut écarter a priori ce genre d'utilisation. Pour la collectivité locale concernée, ces impôts payés en monnaie locale seraient l'équivalent d'une dépense fiscale, d'un trou dans les recettes qu'il conviendrait de combler, notamment en réclamant à l'association émettrice la conversion de la monnaie locale détenue par la collectivité locale en euros véritables, ce qui reviendrait à détruire la monnaie locale ainsi restituée.

Pour limiter la charge sur les finances publiques territoriales, il pourrait être prévu des moyens de convertir la monnaie locale en euros véritables mais avec une décote. Le produit de la taxe pourrait à la fois désinciter les utilisateurs de monnaie locale à quitter le dispositif et renflouer les caisses des collectivités locales. Une autre solution pour préserver les finances publiques locales serait d'utiliser la monnaie locale pour financer une partie des dépenses publiques locales. Certaines primes aux élus et/ou aux fonctionnaires territoriaux pourraient être versées en monnaie locale. De même, pour les prestations sociales des Centres Communaux d'Action Sociale.

La question des migrants : comment faire payer l'État pour une mission qu'il se refuse à assumer...

Concernant l'accueil des migrants, le financement de la monnaie locale ne doit pas reposer sur les seules épaules des collectivités locales concernées par la présence des migrants. L'État pourrait pourtant être contraint de mettre la main à la poche, indirectement du moins. Si l'émission de monnaie locale passe par une association, il serait possible d'inciter les particuliers (ou même les entreprises) à réaliser des dons en faveur de cette association, dons qui seraient défiscalisés à hauteur de 66% (voire même 75% dans certaines conditions). En prenant l'exemple du campement humanitaire de Grande Synthe, l'association Médecins Sans Frontières, ayant assuré la logistique du site, pourrait émettre d'autant plus facilement de la monnaie locale au bénéfice des migrants que les donateurs privés verraient leurs dons déduits de leurs impôts : un don de 100€ à MSF ne coûterait réellement que 34€ au particulier, même si ces 100€ permettraient bien de distribuer un pouvoir d'achat local de 100€ au bénéfice des migrants, l'État contribuant ainsi malgré lui à hauteur de 66€ à cette distribution. Pour une fois, la défiscalisation ne profiterait pas à des super-riches échappant à l'impôt!

Une réflexion ouverte 

Bien sûr, de nombreuses questions restent en suspens : doit-on distribuer une allocation à l'ensemble des migrants ou aux seuls demandeurs d'asile en France, doit-on étendre la distribution de l'allocation aux personnes Sans Domicile Fixe du territoire, doit-on permettre la conversion de monnaie locale en euros avec ou sans pénalité, doit-on rendre la monnaie locale fondante pour accélérer son utilisation ? Mais la littérature sur les monnaies locales est aujourd'hui suffisamment vaste pour bien baliser le chemin de collectifs qui souhaiteraient se saisir de cet outil. Reste à convaincre les collectivités locales d'accompagner le mouvement en multipliant les expérimentations de monnaie locale et en articulant ces projets à la double question migratoire et écologique.

Tribune proposée par Sébastien Charles, Thomas Dallery et Jonathan Marie


[1] L’intérêt des monnaies locales dans la mise en œuvre du développement durables des territoires et dans le soutien aux investissements de la transition écologique est défendu par J. Blanc et B. Perrissin Fabert, « Financer la transition écologique des territoires par les monnaies locales», Note de l’Institut Veblen, Janvier 2016.

[2] Les crises économiques s'accompagnent souvent d'un développement des alternatives monétaires. Le WIR, monnaie locale inter-entreprise suisse, a été créé au beau milieu de la Grande Dépression. L'Amérique Latine (Brésil et Argentine notamment) a aussi connu une émergence de systèmes d'échange locaux durant les troubles monétaires des années 1990 et 2000. L'émergence des monnaies locales témoigne d'une volonté de reprise en mains par la société civile des phénomènes monétaires, après les dérives du système financier révélées par la crise.

[3] « Réinventer la monnaie », Les Dossiers d'Alternatives Economiques, n°6, mai 2016.

[4] L'idée de mettre en place une monnaie locale pour aider au sort des migrants n'est pas la solution qu'on souhaiterait voir mise en place dans un monde idéal. Bien évidemment une intervention de l'Etat central et/ou de l'Europe qui financeraient avec des vrais euros l'accueil des réfugiés et des populations les plus vulnérables serait préférable. Notre soucis dans ce texte est d'essayer de lever les blocages politiques qui existent au niveau de l'Etat central et des institutions européennes sur la question des réfugiés : ces autorités politiques ne veulent pas agir pour faciliter l'accueil. Nous cherchons donc à contourner cette opposition en nous appuyant sur des relais locaux qui pourraient potentiellement assumer le rôle que les autorités centrales abandonnent. En l'espèce, il existe sûrement plusieurs collectivités locales en France qui seraient prêtes à mettre en place un dispositif d'aides aux réfugiés. Nous ne visons donc pas une mise en place dans les seuls camps de Calais ou Grande Synthe, mais nous souhaiterions voir de nouvelles collectivités locales se déclarer prêtes à accueillir des réfugiés dans le cadre d'un dispositif intégrant une monnaie locale. Dans ce cadre, la monnaie locale joue le rôle d'une contrepartie politique pour faire plus facilement accepter aux populations locales l'arrivée des réfugiés : on donne aux réfugiés une allocation, mais elle n'alimentera pas les réseaux de passeurs, elle ne partira pas vers l'étranger, elle sera forcément dépensée sur le territoire ce qui fera tourner l'économie locale. En quelque sorte, ce serait un moyen de faire accepter la présence des réfugiés non pas en jouant sur les valeurs de solidarité, mais sur l'intérêt bien compris des commerçants locaux...

 

Partager cet article
Repost0
10 juin 2016 5 10 /06 /juin /2016 15:11

Le projet EuropaCity, qui propose d'urbaniser plusieurs centaines d'hectares du Triangle de Gonesse, est pensé comme une bulle consumériste sans lien avec le tissu urbain et social qui l'environne.

Une tribune collective du Monde du jeudi 9 juin 2016

Aux portes du Grand Paris, un grand projet concernant un site stratégique de 800 hectares est en ce moment l'objet d'un débat public. Ce débat est fondamental parce qu'il interroge les conceptions que l'on peut avoir des modes de vivre et de fabriquer la mégapole parisienne. Nous, architectes urbanistes, ne pouvons y être indifférents.

De quoi s'agit-il ? D'urbaniser, ou non, plusieurs centaines d'hectares de riches terres agricoles du « Triangle de Gonesse », situé entre le Bourget et Roissy et bordé par l'autoroute A1. Le projet en débat, nommé Europa City, propose, dans un premier temps, d'installer sur ces terrains 80 hectares de constructions – 470 000 m² dont 235 000 m² de surfaces commerciales, culturelles et de loisirs, et 100 000 m² d'espaces à usage public, mais pas de logements, car ils se trouveraient sous le corridor aérien. 11 800 emplois sont promis.

Ce projet, en forme de grande ellipse refermée sur elle-même, serait desservi par des voies rapides déjà très saturées et, en 2024, par une station du Grand Paris Express (GPE). Il est présenté comme un puissant attracteur pour un tourisme mondialisé et régional. La commission du débat public va rendre compte des discussions et rassembler les avis émis ces dernières semaines. Nous voudrions contribuer à ce débat.

Tout d'abord, nous jugeons ce projet inopportun, ici et maintenant.

Il est pensé comme une bulle consumériste, déconnecté des territoires en (re) construction, si ce n'est en captant une station du GPE à son profit principal. Il aura pour effet de détruire les emplois des commerces existants en centre-ville, dans les cités ou dans les centres commerciaux aujourd'hui insérés dans la nappe urbaine, alors qu'il y a déjà suroffre de surfaces commerciales récentes.

L'argument de la création d'emplois, auquel évidemment tout le monde est sensible, n'a pas de sens si on n'évalue pas en parallèle les emplois détruits et les investissements nécessaires pour reconstituer des tissus économiques et sociaux à l'aide de l'argent public. Le projet proposé répond encore une fois à la logique financière qui conduit à faire toujours plus grand et plus loin, donc plus dépendant de l'automobile.

Des alternatives existent

Il est de plus inopportun au regard de trois autres projets en cours : Le Bourget, où un vrai morceau de ville habitable est en cours d'élaboration ; Villepinte-Tremblay, entre le Parc international des expositions (2 millions de visiteurs par an) et l'aéroport Charles-de-Gaulle, où les ingrédients d'un projet d'envergure existent aussi et pourraient être reliés, fédérés et mis en synergie ; enfin, PSA Aulnay dont les terrains au bord de l'autoroute A1 sont aujourd'hui libérés et risquent de partir à la découpe, faute à ce jour de projet d'envergure et de véritables liaisons avec les villes d'Aulnay et Villepinte.

Ensuite, des alternatives existent. Il faut repenser le projet actuel de façon à ce que les habitants en profitent réellement. L'idée d'associer des programmes de toute nature est porteur d'une véritable innovation sociale, économique, urbanistique, architecturale, mais à condition qu'ils soient connectés aux tissus urbains et sociaux. On peut ainsi imaginer de nouveaux modèles d'hybridation rassemblant à l'échelle locale des équipements et des services.

Si « l'Etat ne peut pas tout payer », raison de plus pour qu'il privilégie les projets les plus proches des lieux de vie existants ou potentiels, plutôt que de les cannibaliser par un projet hors-sol, en décourageant des générations de militants de la ville et de la vie urbaine.

Associer et répartir plutôt que séparer et concentrer, fédérer – les communes, les départements, la région, la métropole, le public et le privé – plutôt que diviser, optimiser les ressources…

Il est temps de mettre les actes en accord avec les politiques publiques.

Frédéric Bonnet, Antoine Brès, Christian Devillers, Antoine Grumbach, David Mangin, Béatrice Mariolle, Christian de Portzamparc, architectes-urbanistes ■

Partager cet article
Repost0
10 juin 2016 5 10 /06 /juin /2016 15:08

La Commission Nationale du Débat Public vient d’éditer un document de 17 pages qui doit servir à orienter les électeurs de Loire-Atlantique en vue de la consultation sur le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui aura lieu le 26 juin prochain.

EELV déplore l’attitude du gouvernement, qui n’a accordé que quelques semaines à la CNDP pour produire ce document d’information, document qui ne sera même pas distribué aux électeurs.

La précipitation et la légèreté dans lesquelles ont été définis les principes de la consultation conduisent à une situation inique. L’absence de précision sur les modalités de cette consultation se traduit en effet par l’utilisation abusive, par certaines collectivités, des moyens publics en vue de faire campagne pour le projet d’aéroport.

Par ailleurs, l’implication du Premier ministre, qui a cru bon de préciser personnellement à la CNDP que le projet soumis au vote des électeurs de Loire-Atlantique ne devait pas tenir compte des recommandations des experts mandatés par la Ministre de l’environnement, qui le jugeaient pourtant démesuré, témoigne une fois de plus de l’obstination absurde du gouvernement sur ce sujet.

Ces éléments s’ajoutent à de nombreuses incohérences qui dénotent une forme de négligence et font de cette consultation une consultation biaisée. Comment l’État peut-il prétendre asseoir la légitimité démocratique de ce projet sur la base d’une consultation dont il établit lui-même le périmètre, délibérément restreint, et dont il définit unilatéralement la question et les modalités de campagne ?

EELV exhorte le Président de la République à donner une autre illustration de la « démocratie environnementale » qu’il promettait suite à la mort de Rémi Fraisse. Même les conclusions du rapport sénatorial publié suite à cet événement tragique ne sont pas respectées, preuve s’il en fallait de la mauvaise volonté de l’État.

Les écologistes ne baisseront pas les bras. EELV soutient et soutiendra toujours la mobilisation contre ce projet démesuré, inutile et imposé, et appelle chacun et chacune des électeurs et électrices de Loire-Atlantique à se mobiliser et à voter, le 26 juin prochain, pour que la voix de l’écologie et de la démocratie l’emporte sur celle du productivisme et de la mégalomanie.

EELV appelle le plus grand nombre à se mobiliser en amont du 26 juin en particulier en participant à la campagne d’appels téléphoniques de toute la France vers la Loire-Atlantique pour mobiliser le camp du non : rendez-vous sur www.26juin.vote

Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux EELV.

Partager cet article
Repost0
9 juin 2016 4 09 /06 /juin /2016 16:14

Chanson contre l'aéroport de Notre-Dame des Landes, sur http://www.cyberacteurs.org/video/video.php?id=170

Avec au chant par ordre d'apparition : Mathieu Hamon, Bertrand Cantat, Emily Loizeau, Marthe Vassallo, Delphine Coutant, Ana Igluka, Mouss & Hakim, Sylvain GirO, Sanseverino, André Minvielle.
Avec: Janick Martin (accordéon diatonique), Erwan Hamon (bombarde), Ronan Pellen (cistre), Erwan Volant (basse), Julien Padovani (claviers), Patrick Boileau (batterie), Pierre Fablet (guitare), Ludo Mesnil (guitare).
Et la présence de militant-es : Alphonse Fresneau, Bernadette et Julien Durand, Agnès Belaud, Françoise Verchère, Dominique Fresneau, Régis Fresneau, Vincent Delabouglise, Geneviève Lebouteux, Brigitte et Sylvain Fresneau, Marcel Thébault, Anne-Marie Chabod, Hervé Thébaud, Tiphaine Chabrol, Wilhem Doedens et Guy Menet.
Texte : Sylvain GirO / Musique : Mathieu Hamon & Ronan Pellen.
Arrangements : Hamon Martin Quintet et Sylvain GirO (Droits déposés).
Prise de son, mixage : Gwenolé Lahalle / Mastering : Maël Vallin / Prise de vue : Guenolé Diguet et Christian Baudu (Scopidrone).
Réalisation Vidéo : Guénolé Diguet.
Fabriqué en avril-mai 2016 grâce à l'engagement bénévole des artistes et techniciens, avec le soutien de l'ACIPA et du réseau COPAIN.
Soutien à tous les militant-es qui s'opposent à la construction d'un aéroport à Notre-Dame des Landes et à tous les grands projets inutiles imposés partout dans le monde...
Merci à tous ceux qui ont participé et nous ont aidé à réaliser ce clip.

Partager cet article
Repost0
6 juin 2016 1 06 /06 /juin /2016 17:35

La déconstruction des six réacteurs de première génération ne devrait pas être achevée avant le XXIIe siècle.

Par Denis Cosnard pour LE MONDE ECONOMIE le 3 juin 2016 sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/03/edf-veut-decaler-de-60-ans-le-demantelement-de-ses-vieux-reacteurs_4932570_3234.html?xtmc=edf_veut_reporter_le_demantelement&xtcr=1.

La centrale de Chinon (Indre-et-Loire). © Charles Platiau / Reuters / Reuters

Comme si EDF n’avait pas assez de soucis ! Déjà confrontée à une chute des prix de l’électricité en Europe et à une série d’investissements ardue à financer, l’entreprise publique doit à présent revoir de fond en comble la façon dont elle va démanteler ses plus vieux réacteurs. En raison avant tout de difficultés techniques, cette « déconstruction » risque de prendre cinquante à soixante ans de plus que prévu. Et la facture devrait s’alourdir de plusieurs milliards d’euros.

C’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui a dévoilé l’affaire, jeudi 2 juin. Dans une note, le « gendarme du nucléaire » a indiqué qu’EDF lui avait soumis une nouvelle stratégie pour démanteler ses réacteurs de première génération, et que celle-ci aboutirait à « décaler de plusieurs décennies » les travaux prévus. Une mesure technique, selon EDF. Une preuve de la « lâcheté » des industriels du nucléaire, qui « ne cessent de reporter dans le temps les problèmes insolubles qu’ils génèrent », s’indigne pour sa part Stéphane Lhomme, de L’Observatoire du nucléaire.

Entre ces deux points de vue, il reviendra aux pouvoirs publics de trancher. Toute décision sur le sujet est soumise au feu vert de l’ASN, et à la publication de nouveaux décrets par le gouvernement.

Six réacteurs concernés

En l’occurrence, rien n’est acquis. Jusqu’à présent, EDF avait prévu d’achever le démantèlement des réacteurs concernés en 2045. Sa nouvelle stratégie reporte la « fin globale » de ce travail « au début du XXIIe siècle », a indiqué… (suite sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/06/03/edf-veut-decaler-de-60-ans-le-demantelement-de-ses-vieux-reacteurs_4932570_3234.html#PQcRdgRT3ipZ1QJP.99 )

 

EDF veut reporter le démantèlement de ses centrales

Par Martine Orange le 5 juin 2016 pour Mediapart

Après l’allongement de la durée de vie des centrales, le report du démantèlement. Les tours de passe-passe comptable pour masquer les coûts cachés du nucléaire se poursuivent. En effet, sans crier gare, EDF semble bien vouloir changer ses engagements en matière de démantèlement de centrales nucléaires. Revenant sur toutes les dispositions légales et de sécurité prises, EDF envisage désormais d’étaler la déconstruction de ses centrales fermées sur plusieurs décennies voire jusqu’au début du XXIIe siècle. Les arrière-pensées d’EDF sont à peine voilées : tout se met en place, avec ce décalage, pour qu’à terme le groupe transfère toutes les charges de la fin de la vie des centrales et du nucléaire à quelque structure de défaisance, et en fasse assumer le coût par la collectivité.

C’est l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), manifestement surprise et furieuse, qui a dévoilé le pot aux roses dans un communiqué le 2 juin (lire ici). Lors d’une audition des responsables d’EDF le 29 mars, elle a découvert que l’électricien, selon ses termes, avait changé de « stratégie » en matière de démantèlement de centrales nucléaires de première génération. « Cette nouvelle stratégie conduit à décaler de plusieurs décennies le démantèlement de certains réacteurs au regard de la stratégie affichée par EDF en 2001 et mise à jour en 2013 », indique l’ASN dans son communiqué. L’autorité précise qu’elle attend des explications de la part du groupe et qu’elle analysera avec précision si ses intentions sont conformes avec ses obligations de sécurité et législatives.

La loi stipule qu’EDF doit s’engager, sans période d’attente, à déconstruire les centrales arrêtées « dans les meilleurs délais ». Ces dispositions concernent pour l’instant les centrales de première génération, construites toutes à partir de la technologie uranium naturel graphite-gaz (UNGC), une technique abandonnée à la fin des années 1960 au profit de la technologie à eau pressurisée. Six centrales sont concernées. Trois sont implantées sur le site de Chinon (Indre-et-Loire), deux à Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), une au Bugey (Ain).

Selon le calendrier fourni par EDF, le démantèlement de toutes ces centrales devait être achevé en 2045. Désormais, le groupe public se refuse à fournir la moindre date, estimant qu’il a besoin de plus de temps et de « retour d’expérience », à la suite d’un changement d’approche sur la méthode de démantèlement de ces centrales.

Jusqu’alors, les ingénieurs d’EDF envisageaient de recourir à un démantèlement sous l’eau des différents éléments des centrales, afin de limiter les risques de radioactivité. « Après examen, nous avons estimé que les technologies envisagées présentaient des risques beaucoup trop importants, et qu’il fallait abandonner le démantèlement sous eau », a expliqué au Monde Sylvain Granger, chargé des questions de démantèlement à EDF, mettant en avant les risques de corrosion et de fuites liquides.

Désormais, EDF envisage de recourir à une technique « sous air », ce qui lui permettrait d’utiliser plus commodément des robots. Mais elle estime qu’il lui faudra des années, peut-être vingt ans, afin de bien mettre au point cette nouvelle technique. Et pour ne rien laisser au hasard, EDF milite pour commencer par une seule centrale – celle de Chinon –, afin de tester les méthodes et les techniques idoines, avant de s’attaquer aux autres. Compte tenu des délais annoncés par EDF, la déconstruction de la première centrale ne devrait pas être achevée avant 2060. Quant aux autres, cela pourrait courir jusqu’au début de l’autre siècle. Peut-on encore parler de démantèlement « dans un délai aussi court que possible », s’interroge l’ASN ?

Depuis le lancement des premiers réacteurs nucléaires, il est prévu qu’EDF en assume la fin de vie et le démantèlement. Ces centrales graphite-gaz sont toutes arrêtées depuis plus de vingt ans. Comment expliquer qu’EDF réalise seulement maintenant qu’elle a fait fausse route dans le choix des techniques de démantèlement ? Comment a-t-elle analysé les expériences entreprises à l’étranger ?

L’étonnement de l’ASN en découvrant ce changement de technique est compréhensible. Avant cette réunion de mars, les responsables d’EDF ne lui en avaient jamais parlé. Aucune référence n’est faite à ce sujet dans le rapport annuel de 2015, alors que, selon les responsables d’EDF, cette stratégie est actée depuis l’an dernier. Sans aucune concertation, le groupe décide ainsi de s’affranchir de ses engagements passés, et même des dispositions législatives prises, bien que tous les textes aient été écrits quasiment sous sa dictée.

On en comprend la finalité. En repoussant sur des décennies le démantèlement de ses centrales, EDF allège mécaniquement la pression financière induite. Depuis longtemps, des experts – pas seulement des détracteurs du nucléaire – disent qu’EDF sous-estime le coût de démantèlement. Le groupe a toujours assuré que les charges de fin de vie du nucléaire étaient incluses dans la vente des prix de l’électricité.

Il a provisionné 23,4 milliards d’euros pour les coûts futurs de démantèlement dans ses comptes de 2015. Mais ce montant est appelé à diminuer si le réseau de distribution (RTE), qui figure parmi les actifs dédiés pour financer le démantèlement des centrales, est privatisé, comme le souhaite le gouvernement. Un rapport de la Commission européenne, publié début 2016, chiffre le coût de fin de vie des centrales françaises (déconstruction et gestion des déchets) à 74 milliards d’euros.

Au moment où EDF, pris en étau par la baisse des prix de l’électricité et la montée de ses obligations – notamment le grand carénage estimé à 100 milliards d’euros d’ici 2030 par la Cour des comptes –, affiche un bilan dégradé, tout report sur les dépenses de vie des centrales serait le bienvenu. L’habillage de bilan pourrait continuer pour masquer le coût réel du nucléaire. Le seul rempart à cette dérive est l’ASN, dernier gardien du respect des engagements pris et de la sécurité nucléaire.

Car le gouvernement, lui, affiche un soutien sans faille à EDF, dans son souci de maintenir « la filière nucléaire française » et lui souffle même sa conduite. L’État s’apprête à souscrire pour les trois quarts de l’augmentation de capital de 4 milliards d’euros, qui doit être lancée le 29 juillet, afin de permettre la réalisation des projets les plus aventureux, comme celui d’Hinkley Point. Pendant ce temps, la sécurité des populations, la gestion de fin de vie du nucléaire peut attendre. Au risque d’accroître les dangers, les problèmes et les coûts. Ce sera aux générations futures d’en assumer la charge. L’important pour les responsables d’EDF comme pour le gouvernement, c’est le résultat à trois mois.

 

Partager cet article
Repost0

Archives

L'écologie aux Lilas et au Pré ...

Les maires et élus écologistes ne se résignent pas à laisser l’avenir s’assombrir de jour en jour

Pour une restauration scolaire de qualité, durable, équitable, accessible aux Lilas

Les zadistes de Gonesse ont-ils raison de s’opposer à une gare en plein champ ?

Une nouvelle ZAD près de chez vous

Pour le projet CARMA contre la reprise des travaux de la gare "Triangle de Gonesse"

Les Lilas écologie - en campagne pour gagner

Les Lilas Ecologie en campagne

Le gouvernement abandonne Europacity, pas l’artificialisation des terres agricoles

Il faut stopper EuropaCity - marche citoyenne de Gonesse à Matignon 4 et 5 octobre

Aux Lilas, les citoyens s’unissent pour produire de l’électricité verte

Les promoteurs, les arbres et la cité - lettre ouverte à BNP Paribas

Toxic Tour de Pantin à Romainville dimanche 16 juin 2019

Une Biorégion Ile-de-France résiliente en 2050

Merci aux 1779 Lilasiennes et Lilasiens qui ont voté " Pour le climat, tout doit changer ! "

Pollution de l’air dans les écoles et crèches franciliennes

Volonté politique de créer une régie publique de l’eau à Est Ensemble, mythe ou réalité ?

À la base … un revenu ?

Balade naturaliste Parcs de la Corniche des Forts et abords de la forêt de Romainville le 9 mars 2019 à 11h

La forêt de Romainville, un enjeu écologique et politique

La Forêt passe à l'attaque !

Plâtre et béton sur la Corniche

Agir ensemble pour les Coquelicots le 7 décembre

Marche pour le climat, Défendons la forêt de la Corniche des Forts

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre

Les amis des coquelicots étaient bienvenus...

Amis des coquelicots, agissons ensemble vendredi 5 octobre à 18H30

La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes

Mobilisation citoyenne à la marche pour le climat samedi 8 septembre à Paris

Un coup de pouce Vert pour les Électrons solaires ! 

Le collectif Eau publique des Lilas invite au dialogue le 21 mars

Entre le nucléaire et la bougie, il y a l’intelligence - du 10 au 18 mars aux Lilas

En Ile de France, les énergies renouvelables citoyennes ont le vent en poupe...

Le Syctom a organisé une concertation réservée aux sachants – et après ?

Une enquête publique sur le PLU des Lilas… qui change la donne !

Une victoire pour l'eau publique en Île-de-France

L’eau publique, c’est maintenant !

L’Ouest de la Seine Saint-Denis se mobilise pour la création d’un service public de l’eau

Romainville : le Syctom lance une concertation préalable pour la modernisation du centre de transfert et de tri des déchets

Que sont ces CSR - Combustibles Solides de Récupération - qu’on veut brûler à Romainville ?

Ces parents qui mijotent une cantine publique

De nouvelles préconisations nutritionnelles... Pas d'usine, on cuisine !

À Romainville contre l’incinération

Une victoire de l'engagement citoyen aux cantines rebelles du 10 novembre

Derniers échos de la révision du PLU des Lilas

Les Sans Radio retrouvent les ondes

Europacity : le débat public se conclut sur des positions inconciliables

Le parc (George-Valbon La Courneuve) debout !

Grand Paris : non à la logique financière

Pour une gestion publique, démocratique et écologique de l'eau

Le revenu de base ? Débat mardi 14 juin 20h

C'était la Grande Parade Métèque 2016...

La nature : une solution au changement climatique en Île-de-France

Participer à la Grande Parade Métèque samedi 28 mai 2016

PLU des lilas: enfin un diagnostic et état initial de l'environnement ... à compléter

Avec la loi « Travail », où irait-on ? Débattons-en mercredi 30 mars

Réduire la place de la voiture des actes pas des paroles

La COP 21 aux Lilas

La nature est un champ de bataille

Alternatiba et le Ruban pour le climat des Lilas à la République

Un compost de quartier aux Lilas

Devoir d'asile : de l'Etat jusqu'aux Lilas

Un ruban pour le climat aux Lilas

Six propositions vertes pour une révision du PLU véritablement utile

La Grande Parade Métèque samedi 30 mai

Fête de la transition énergetique et citoyenne le 9 mai aux Lilas